Ils demandent que l'on cesse d'aménager leurs territoires sans eux.
Faiblesse de la politique d'aménagement du territoire en faveur de la montagne, fracture numérique, faible péréquation financière, disparition des services publics, les
inquiétudes de l'Anem (Association Nationale des Elus de la Montagne) sont nombreuses.
«La gestion de la montagne se fait, de plus en plus, en dehors des montagnards», a déploré Jean-Louis Idiart, député de Haute-Garonne et président de l'Association nationale des élus de La montagne (Anem), lors du congrès de l'association du 25 au 27 octobre 2001.
«Pour notre société, de plus en plus urbanisée, La montagne devient insensiblement un bien commun, comme l'eau ou l'air dont elle veut assurer la gestion directe, au-delà des réglementations» a poursuivi Jean-Louis Idiart. L'Anem observe de nombreux signes de cette évolution. «A côté de la gestion directe de l'Etat, qui s'étend (parcs, réserves, etc.), nous voyons apparaître des gestions semi-directes ou déguisées: définition des territoires à urbaniser ou à équiper par l'administration, mise en œuvre très orientée des lois d'urbanisme, gestion de fait des sites Natura par des associations, réintroduction de prédateurs par l'Etat et les associations de protection de la nature», énumère le président.
Pour combattre cette tendance, les élus de la montagne veulent être écoutés. Ils revendiquent, sur tous les sujets les concernant, la mise en œuvre d'une véritable concertation. Pour cela, ils comptent se battre davantage sur le terrain du droit. Mais aussi sur le terrain politique. En se présentant comme des gestionnaires «prêts à contractualiser avec l'Etat».
Parallèlement, l'Anem constate «un affaiblissement de la solidarité nationale en faveur des territoires les plus difficiles». Un affaiblissement attribué à une pression accrue exercée par les zones urbaines, les structures intercommunales en particulier, sur Les dotations de l'Etat aux collectivités. «Les mécanismes péréquateurs qui ont été mis en place en notre faveur sont progressivement laminés par la mise en œuvre de mécanismes plus puissants au profit des zones urbaines. Nous sommes revenus à un cycle d'accroissement des inégalités entre le rural et les autres territoires», a souligné Jean-Louis Idiart. Faiblesse de la politique d'aménagement du territoire en faveur de la montagne. Inquiétudes sur la fracture numérique, dont les zones montagneuses seraient parmi les premières victimes. Baisse de La péréquation... Le tableau est relativement sombre. Même son cloche, pour ce qui concerne la disparition continue des services publics de proximité. Sur ces questions, l’association dénonce «la prédominance des normes de rentabilité sur les normes sociales».
«La montagne est assimilée, dans la politique européenne, à un territoire rural, sans souci de sa spécificité propre» constate également l'association. Selon ses membres, ce problème durera «tant que l'Europe ne développera pas de véritable culture territoriale». «L'Europe ne prend en compte que de vastes ensembles: le sud-ouest européen, l'arc atlantique, l'espace alpin, mais celui-ci va de Milan à Francfort et englobe, en France, La Franche-Comté et l'Alsace», note Jean-Louis Idiart. Par voie de conséquence, l'association revendique la prise en compte de La notion de massif, et, d'autre part, la coopération entre régions de montagne européennes. Objectif: «faire émerger l'espace montagnard comme un espace d'échanges transfrontaliers, mais également et surtout comme une réalité transeuropéenne, commune à toute l'Europe, justifiant des coopérations spécifiques». L'Anem se félicite, au passage, de La création récente d'un groupe représentant les élus des montagnes au parlement européen.
Article de Jacques Paquier paru dans la «Gazette des Communes» du 29 octobre 2001 reproduit avec l'accord de l'auteur
Le dialogue tourne souvent au dialogue de sourds. Face à des fonctionnaires disposant d’une connaissance technique et bien souvent du pouvoir direct ou indirect d’attribuer des aides et subventions, les maires des petites communes de montagne sont souvent désarmés pour apprécier ce qui peut être bon ou mauvais pour leur communes. Parfois soumis à un «chantage» discret, ils sont bien souvent soumis à accepter sans avoir de choix possibles.
Dans les Pyrénées, l’exemple de l’introductions d’ours d’origine slovène en est un exemple, où, la majeure partie des communes ont mises devant un fait accomplie. On pourrait également citer la politique des transports durant de nombreuses années voir même la création de certaines stations de ski qui ont, à une époque, étaient poussées par une politique dont ils n’avaient pas la maîtrise et qu’ils sont obligé d’assumer aujourd’hui.