Pour mener à bien ses objectifs, Ferus est parvenu à convaincre et obtenir l’appui et la collaboration de certains services de l’Etat en se présentant parfois comme étant l’organisme de remplacement indispensable de bergers.
Par sa définition, Ferus reconnait l’existence de problèmes liés à la prédation par des loups… Il ne s’agit de chiens errants comme souvent il est avancé à tort. Par ailleurs, si cette association estime qu’il faut "renforcer la présence humaine auprès du cheptel" c’est qu’elle estime, par la même occasion, que les moyens de protection tels que clôtures, regroupements de nuit, chiens de protection, berger… ne sont pas efficaces contrairement à certaines affirmation.
Sur ces deux points, il semble qu’il y ait incohérence dans la démarche intellectuelle de Ferus: Prétendre que la majorité des attaques sont l’œuvre de chiens mais proposer des protections contre les loups, préconiser une série de mesure (clôture, regroupement, chien et berger) et proposer une mesure complémentaire pour compenser les mesures conseillées.
Par ailleurs, la mission proposée aux bénévoles au cours d’une période du 1er mai à fin octobre pour une durée de "2 semaines à un mois, voire plus", en donnant "de votre temps libre pour une action éco-citoyenne au service du berger et du loup, afin de favoriser la cohabitation entre les activités pastorales et les grands prédateurs en France".
Il est remis à l’éleveur un "livret" qui a d’ailleurs été diffusé par la DDTM des Alpes-Maritimes à tous les éleveurs de son département. Evidente propagande institutionnelle au profit d’une association militante. Sur ce document nous pouvons y lire: "FERUS participe en partenariat avec la DDT/DDTM/CERPAM, à des chantiers de création ou rénovation d'ouvrages et équipements pastoraux (mise en place de parc/clôture fixe, sécurisation de clôture existante, rénovation/construction de cabane de berger ou autre type de logement, création de point d'eau sécurisé,… "Le problème est que le CERPAM conteste cette vision des choses… Il n’existe aucun partenariat avec Ferus. Mensonge? Manipulation?
- Discussion autour de ces emplois bénévoles
Quel statut pour ces «aidants»? Salariés non rémunérés? Esclavagisme? Il est clair que ces bénévoles n’ont aucun statut et la convention tripartite est assez curieuse. En offrant un travail non rémunéré en dehors des activités propre à l’association, cela ressemble fort à des emplois dissimulés. Devoir amener sa tente, coucher dehors, travailler pour juste la nourriture c’est aussi prendre l’emploi à un salarié potentiel. Et c’est ainsi que Ferus veut valoriser l’emploi de berger. Ces aides bergers bénévoles sont formés entre 6 et 8 jours avant d’être livrés à des travaux sur les estives. Des DDT (M) font appel à eux au lieu de bergers professionnels. Curieuse activité économique alors qu’il existe des services dit "de remplacement" [Voir "emploi berger"] proposés par les chambres consulaires et le CERPAM. La légalité de ce service proposé et même offert par Ferus est très discutable.
Service de remplacement: un groupement d'employeurs au service des agriculteurs
- 1Une vitrine pour bien-pensants
Pastoraloup qui vient bénévolement en aide aux bergers, voilà un business intéressant pour Ferus afin de toucher des subventions. Et puis, cela fait bien sur une carte de visite même si, parallèlement, les bergers sont constamment critiqués, provoqués voir même agressés. Pour les personnes qui ne se penchent pas sur les détails d’une telle opération, Pastoraloup est une belle initiative. En fait ce n’est qu’une pompe à fric au détriment de structures professionnelles sérieuses, qui n’a aucune justification sociale et économique auprès de la profession. Pastoraloup ne représente à peine que 1% des besoins et de l'activité d'aide et remplacement. Autant ne dire rien du tout. En fait, certaines structures et administrations donnent plus d'importance à cette action qu'elle n'en a effectivement sur le terrain. Relativisons le rôle de Ferus et replaçons-le dans son contexte d’action et d’animation estivale d’association de quartier hors du champ de compétence agricole.