- Comité départemental du loup: premier bilan fin mai 2009
En préambule à la réunion du "Comité national du loup" qui se tient aujourd'hui au ministère de l'écologie, de l'énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, une réunion du comité départemental s'est tenue, hier, à la préfecture sous l'égide de Michel Bilaud, préfet.
Au terme de cette rencontre réunissant l'ensemble des parties prenantes (élus, représentants des syndicats d'agriculteurs, d'éleveurs, des chasseurs, du mouvement environnemental), une série de motions accueillies à l'unanimité a, dès hier soir, été adressée au ministère concerné.
"Unanimement et solidairement, nous souhaitons tous améliorer nos connaissances scientifiques de la réalité effective de la population du loup dans le département", déclarait, hier, le préfet à l'issue de la réunion.
Une étude va être engagée en ce sens. Un premier bilan sera effectué dès la fin du mois de mai.
C'est également à l'unanimité que les représentants des acteurs concernés ont pris la décision d'améliorer le réseau d'observation dans tous les secteurs sensibles du département.
De nouveaux intervenants vont être formés dans cette perspective, 100 issus des rangs des chasseurs, 50 de ceux des professions agricoles, 30 de la Frapna et 15 de l'ONF. L'effectif
du réseau d'observation s'en trouvera ainsi doublé.
Des opérations d'effarouchement avant la montée en alpages
Différentes motions (également acceptées à l'unanimité) se retrouvent ce matin sur le bureau du "Comité national du loup". Elles concernent, notamment, le montant des aides
financières accordées aux éleveurs pour la protection de leurs troupeaux, mais aussi une meilleure indemnisation des animaux tués (prenant en compte les bêtes disparues).
Le comité haut-savoyard demande, par ailleurs, l'ouverture d'une réflexion nationale sur la nature de responsabilités des éleveurs ayant recours à l'assistance de chiens de
protection.
Dès la prochaine montée en alpage, des opérations d'effarouchement (des tirs éventuellement) vont être mises en oeuvre. C'est toujours à l'unanimité des intervenants du comité départemental qu'a été adopté le principe d'éventuels tirs de défense (à l'aide d'armes, moins dangereuses, à canon lisse), sous le contrôle de la Fédération des chasseurs.
Fin mai, au regard du bilan du premier recensement programmé, des tirs de prélèvement pourront éventuellement être envisagés (si la nécessité s'imposait) dans le cadre du quota national. Seul le préfet aurait compétence pour en décider.
La mise en application d'une réglementation très stricte sur le braconnage a également unanimement été réclamée, tout comme le renforcement de la répression de l'empoisonnement.
- Martial Saddier au Comité National loup
Lors de la réunion du "Comité national du loup" qui se tient ce matin à Paris, Martial Saddier (député-maire de Bonneville) soutiendra les motions proposées par le comité haut-savoyard. "Je me suis particulièrement investi auprès des représentants des agriculteurs, du monde environnemental et des chasseurs, afin de retrouver une nouvelle harmonie entre l'exercice des activités agro-pastorales, le maintien des grands équilibres cynégétiques et la sauvegarde du loup espèce protégée", déclarait hier l'élu haut-savoyard.
Auteur: Jean-Pol Guyomarch
Source: Le Dauphiné Libéré dans l'édition 74D du 07/04/2009
- Commentaire
Il appartient aux haut savoyards et à eux seuls de se déterminer par rapport au loup et à sa gestion mais il me semble un peu naïf d'imaginer que c'est en discutant que l'on améliorera la situation.
Si le loup est arrivé de manière naturel, ce qui reste à prouver, il n'en reste pas moins vrai que les acteurs du territoire n'ont plus aucune maîtrise de ce territoire et que les élus ne sont plus que des marionnettes entre les mains de l'administration qui décide seule. C'est le Préfet qui, bien souvent, détient tous les pouvoirs. Au nom de qui? De quoi? Surement pas au nom du peuple.
Même chose dans les Comités départementaux ou au Groupe National Loup. Le pouvoir est aux mains des fonctionnaires qui décident sans aucun discernement à partir de textes qu'ils ont préparé et fait voter à des élus qui ne comprennent rien et qui n'ont pas encore compris qu'ils étaient dépossédés de tous pouvoirs. Tous ces comités ne sont que des alibis pour justifier des décisions après avis dont on se moque mais en aucun cas des lieux de concertation.
L'initiative de Martial Saddier est honorable et part d'un bon sentiment et d'une volonté respectable d'aider à trouver des solutions. Mais l'avenir nous dira s'il a eu raison ou non.
Quant à participer à des discussions avec des associations environnementalistes qui se moquent autant des bergers que de l'écologie mais cherchent uniquement à valoriser leur idéologie du "tout sauvage", cela paraît être contre nature d'autant que cela n'apporte strictement rien.
Il serait sans doute plus efficace, réaliste et démocratique que cette affaire soit gérée par les personnes concernées dans un cadre légal si tant est que dans ce domaine il en existe vraiment un qui ait été pris démocratiquement en excluant toutes interventions extérieures. Il faut rendre les territoires à ceux qui vivent.
Louis Dollo, le 17 avril 2009