A la veille d'échéances électorales, toutes les promesses sont bonnes. Il faut les prendre comme elles viennent. Ca ne coûte rien et ça peut rapporter....
L'agriculture de montagne comme l'élevage ne sont pas oubliés. On se prend à rêver. Mais notons les intentions de chacun pour connaître les orientations futures.
Bien entendu, les Pyrénées, avec l'élevage de montagne, le pastoralisme, sont particulièrement attentives.
Louis Dollo, le 4 octobre 2006
Jacques Chirac doit présenter jeudi les grandes lignes de ce qu'il considère comme les priorités de l'agriculture de demain, notamment appelée à relever le défi du biocarburant pour remplacer le pétrole.
Le chef de l'Etat prononcera un discours à ce sujet en marge du 15e sommet de l'élevage qui se tient à Cournon, près de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme.
"L'agriculture est au coeur des défis fondamentaux du futur, qu'il s'agisse d'alimentation, d'écologie, de développement durable ou d'énergie. Dans tous ces domaines, elle peut apporter des réponses", explique un proche du président.
Jacques Chirac veut encourager les efforts de recherche visant à développer, en France, les secteurs non alimentaires comme la filière bois, la chimie "verte" et les biocarburants.
"De nouvelles frontières fantastiques se présentent pour l'agriculture française, et le pays a tous les atouts pour relever les enjeux", explique-t-on de même source.
Les autorités françaises projettent de faire passer la part des biocarburants à 7% en 2010 et 10% en 2015. Jacques Chirac doit dévoiler jeudi deux projets pilotes de transformation de végétaux cultivés en France pour fabriquer des substituts aux matières fossiles.
Selon son entourage, il doit par ailleurs annoncer des mesures concernant l'élevage de montagne, des baisses de charges et une revalorisation des pensions des agriculteurs.
Source: Libé / Reuters du 4 octobre 2006
Salon agricole particulièrement consacré aux herbivores, aux races à viande et laitières, le Sommet de l'Elevage est le deuxième rendez-vous agricole français et réunit tout ce qui compte dans l'agriculture de montagne.
Son président Roger Blanc l'a rappelé dans son allocution jeudi matin: Jacques Chirac, venu inaugurer dans la matinée la 15e édition du Sommet de l'Elevage à Cournon-d'Auvergne dans le Puy-de-Dôme, est "l'un des pères de la politique de montagne", qu'il a créée alors qu'il était ministre de l'Agriculture en 1972.
Cette politique basée sur des indemnités compensatoires des handicaps naturels, que sont notamment la montagne et le climat, a été par la suite reprise au niveau européen. Mais cette politique "s'essouffle", regrette Roger Blanc, "avec la disparition de certaines aides, comme les aides à la collecte".
Le président de la République s'est voulu rassurant jeudi en affirmant qu'il fallait "tenir compte des spécificités de l'agriculture de montagne". "L'indemnité compensatrice des handicaps naturels a cru de 30% depuis 2002", a rappelé Jacques Chirac, avant d'ajouter, un peu vague: "j'ai demandé un effort supplémentaire en 2007 pour les zones de montagne".
L'agriculture de montagne concerne 120.000 exploitations essentiellement installées dans le Massif central. "C'est la montagne à vaches", explique Jacques Chazalet, président la Fédération régionale du syndicat d'exploitation agricole du Massif central (FRSEA). A la différence des Alpes, la montagne est habitée dans le Massif central de façon permanente. Les exploitations sont en altitude et non pas dans les fonds de vallée comme dans les Alpes. Cette implantation augmente de façon importante les coûts de production et les coûts de transport".
"Produire du lait et de la viande à 1.200m d'altitude coûte beaucoup plus cher que d'en produire en Normandie", renchérit Pierre Chevalier, président de la Fédération nationale de la viande bovine (FNVB).
Avec ses 900 exposants, 1.700 animaux et les 75.000 visiteurs, le Sommet de l'Elevage est devenu au fil des années l'épicentre de l'agriculture de montagne. Après la visite du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin il y a deux ans, la visite de Jacques Chirac était très attendue par le monde agricole de la montagne. "Avec ses positions incisives qu'il a toujours tenues concernant l'agriculture, Jacques Chirac est certainement quelqu'un qui a énormément marqué la politique agricole de la France", commente Pierre Chevalier. AP
Source: Boursorama du 5 octobre 2006
Les comparaisons se font toujours avec les Alpes. Les Pyrénées ou la Corse ne sont jamais cités de même qu'il n'est jamais mis l'accent sur la multitude de situations
géomorphologiques et de pratiques adaptées.
D'un autre côté, nous ne voyons jamais personne manifester contre cet état de fait.
Les coûts de production: dire que produire du lait à 1.200 m d'altitude dans le Massif Central, alors qu'il existe des routes desservant toutes les exploitations, c'est justifier
certains propos concernant les pratiques pastorales pyrénéennes: il faut les éliminer car trop cher. Il faudrait peut-être adopter une démarche globale et éviter que les éleveurs
se tirent dessus par ignorance de ce que fait l'autre.
Pour le chef de l'état, le monde agricole devra relever ces prochaines années "le défi alimentaire" et "le défi écologique"
Tente-quatre ans que ça dure! Une vraie histoire d'amour unit Jacques Chirac aux paysans de France. Sa visite, hier, au 15e sommet de l'élevage, à Cournon d'Auvergne (Puy-de-Dôme),
la première d'un président de la République, a pris des allures de fête. Et de retrouvailles pour les agriculteurs de montagne. Jeune ministre de l'Agriculture, Jacques Chirac lança
en 1972, à Clermont-Ferrand, le premier dispositif de soutien à l'agriculture de montagne. Pour son premier déplacement depuis l'été, Jacques Chirac a tout à la fois renoué
avec ses jeunes années et dessiné les "nouvelles frontières" de l'agriculture de demain. "Qui peut imaginer raisonnablement soutenir que l'agriculture est une activité du passé",
s'est-il interrogé. "D'ici à 2050, il y aura trois milliards d'êtres humains supplémentaires. Il faudra bien les nourrir", a-t-il lancé avant de décrire les "défis du siècle":
"Le défi alimentaire, le défi écologique, le défi de la puissance économique."
Le Chirac de 2006 a définitivement révisé sa doctrine agricole: moins productiviste, plus écologique. Il s'agissait de mettre en cohérence un ensemble de mesures et d'orientations
prises par lui ces dernières années. "Nous voulons construire une agriculture puissante et écologiquement responsable", a-t-il insisté, avant de détailler cette stratégie agricole
basée sur la "recherche et l'innovation". Le chef de l'état a plaidé pour le développement des filières agricoles non alimentaires. à commencer par la chimie végétale, rebaptisée
"chimie verte", qui constitue une alternative "très prometteuse" à la pétrochimie. Le président a cité les "lessives végétales" et les "sacs en plastique biodégradable en trente
jours". Après Dominique de Villepin jeudi à la Cité des sciences, Jacques Chirac a confirmé le plan de développement des biocarburants en annonçant le "lancement immédiat" de deux
projets pilotes.
Cette "nouvelle vision" de l'agriculture, il veut qu'elle soit partagée en Europe. Grand défenseur de la politique agricole commune (PAC), et de son financement jusqu'en 2013
"conquis de haute lutte", Jacques Chirac s'est projeté bien au-delà de cette date. Il a demandé que "les meilleurs spécialistes agricoles de l'Europe" réfléchissent à l'agriculture
"des années 2015-2020". Tout en posant fermement ses exigences: "Maintien de la préférence communautaire et des aides publiques." Dans ce qui sera probablement son dernier grand
discours agricole du quinquennat, Jacques Chirac a enfin promis de débloquer 160 millions d'euros en 2007 pour revaloriser les retraites.
Si le discours change, les méthodes de séduction restent. Bousculant son agenda, Jacques Chirac s'est attardé durant deux heures dans les travées du sommet de l'élevage. Au lieu
de la petite heure initialement prévue. Loin du "programme light" annoncé, avant l'arrivée du président, par Brice Hortefeux, ministre délégué aux Collectivités territoriales et
élu de Clermont-Ferrand. Le bras droit de Nicolas Sarkozy a pu observer la grande forme de Chirac. En marathonien des Salons agricoles, le chef de l'état a salué les nombreux
admirateurs qui se sont bousculés autour de lui. Discutant avec les éleveurs, caressant la tête des vaches, embrassant femmes et enfants. Il a même sacrifié à la tradition
en avalant verre de rouge et morceaux de bleu d'Auvergne. Une vraie démonstration de force un an après son accident de santé qui l'avait empêché d'inaugurer cette même manifestation.
"Ne vous laissez pas tondre par Sarkozy", lui a glissé un des responsables de la filière bois. Le président de l'UMP visitera, aujourd'hui, à Quimper, un "pôle d'excellence agricole".
Auteur: Bruno Jeudy
Source: Le Figaro du 6 octobre 2006
Les médias ne nous disent toujours pas dans le détail ce qu'il a annoncé pour l'agriculture de montagne. Et puis, la veille d'échéances électorales, qui garantie la bonne fin des promesses?
Après l'importation d'ours slovène dans les Pyrénées dans les conditions désastreuses que l'on connaît pour le pastoralisme, il aurait été plus agréable d'apprendre que ce genre de stupidité ne sera pas renouvelée.
Il y a huit jours, Ségolène Royal a, lors de la Fête de la Rose de Guingamp (Côtes d'Armor), plaidé pour une nouvelle répartition des aides agricoles permettant d'instaurer
un "ordre juste" dans la politique agricole commune (PAC).
"Il va falloir remettre de l'ordre juste dans la politique agricole de la France", a asséné la présidente de la région Poitou-Charente qui veut proposer une réforme de la PAC "pour
décourager la destruction de l'environnement".
"20% des agriculteurs consomment 80% des aides à l'agriculture", a-t-elle dénoncé.
Ce vendredi, toujours en Bretagne! un autre candidat, Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, a affirmé lors d'une visite dans le Finistère, que les agriculteurs avaient "davantage besoin de prix" corrects pour leurs produits "que de subventions".
"Les agriculteurs veulent vivre de leur travail, ils ne veulent pas être fonctionnarisés et ne veulent pas être seulement des jardiniers de la France", a-t-il ajouté.
Et pendant ce temps là au sommet de l'Etat.....
En inaugurant le sommet de l'élevage à Cournon d'Auvergne, près de Clermont-Ferrand, le chef de l'Etat a réitéré son refus de toute remise en cause de la politique agricole commune "jusqu'en 2013 inclus".
Evoquant l'avenir, Jacques Chirac a indiqué que "l'agriculture doit rester au coeur de l'ambition européenne. C'est sa vocation, mais beaucoup plus que cela, c'est son intérêt face
aux évolutions du monde".
"La nouvelle PAC devra maintenir la préférence communautaire et les aides publiques pour les fonctions sociales et environnementales de l'agriculture qui ne peuvent pas être
seulement rémunérées par les prix", a-t-il dit.
Auteur: Alban Moyaux
Source: Agrisalon du 8 octobre 2006