Les troupeaux en montagne, dans les Pyrénées, ne sont pas exclus des risques de maladies tout comme ceux des élevages de plaine même si parfois ils apparaissent plus résistants que d'autres. Qu'il s'agisse de vaches, veaux, brebis, chèvres, etc.... le risque est toujours là. L'expérience et le savoir faire des anciens permettent parfois, mais pas toujours, de limiter la propagation tel que les petits troupeaux et la limitation des regroupements. Nous allons essayer ici de voir les risques sanitaires parfois également liés à la faune sauvage.
La Fièvre catarrhale ovine - FCO
Depuis son apparition en 2001, l'infection par le virus de la Maladie de la Frontière est devenue endémique dans la populations d'isards des Pyrénées catalanes, elle peut avoir un impact significatif sur la dynamique de la population.
Le virus, connu aussi sous son nom anglais "Border Disease Virus" (BDV), est une des quatre principales espèces connues dans le genre des pestivirus. On classe ces virus en fonction de l'espèce animale chez laquelle on les a isolés, mais la transmission entre espèces différentes se produit fréquemment. La maladie se rencontre sur toute la planète, et se traduit principalement par des troubles de la reproduction chez les ovins et les caprins. Les symptômes se traduisent par la stérilité, des avortements, une mortalité périnatale, et la naissance d'animaux faibles et de plus petite taille, qui peuvent présenter des symptômes nerveux.
Les pestivirus qui affectent les ruminants domestiques peuvent aussi infecter les sauvages, mais le BDV et le BVDV (2) n'avaient jamais entraîné d'accès importants de la maladie chez des populations d'animaux sauvages, jusqu'à ce que, dans les années 2000 et 2001, une épizootie éclate dans les populations d'isards des Pyrénées catalanes. C'était non seulement la première fois que l'on décrivait un tel cas chez l'isard, mais aussi la première que le BDV se manifestait dans une espèce sauvage.
Le premier isard atteint fut détecté en février 2001, dans la réserve de chasse du Haut-Pallars-Aran, en limite de l'Andorre. On pouvait observer fréquemment des isards à proximité
des villages et des routes, certains ne fuyaient pas l'homme, et se laissaient même approcher et capturer facilement. On était frappé par le nombre important de tiques qu'ils
portaient, et très étonné par le fait que lorsqu'on tirait sur leur peau, elle s'arrachait facilement.
De façon inattendue, fin février et durant le mois de mars 2005, on remarqua une mortalité massive d'isards dans une autre zone des Pyrénées catalanes, le réserve nationale de
chasse de Cerdagne-Haut-Urgel. On reconnut ainsi l'existence d'un nouveau foyer, et, en juin de la même année, le premier isard malade apparut dans le réserve de chasse et parc
naturel de Cadi-Moixero. A partir de ce moment un nouvel accès de la maladie s'étendit progressivement dans toutes les zones où se trouvait l'espèce.
Depuis le premier cas, on a procédé à un suivi régulier des populations d'isards pyrénéennes. L'aspect le plus frappant de l'infection est la complexité de son épidémiologie: certaines populations souffrent d'une forte mortalité, d'autres restent indemnes, et chez certaines, alors que l'on a détecté le virus depuis plus d'un an, la maladie n'est pas encore apparue.
Nous sommes confrontés à un virus qui est resté latent très longtemps, et qui à la suite d'une mutation est devenu pathogène. L'aspect le plus préoccupant, c'est la difficulté à contrôler ces accès de la maladie et à éviter qu'ils ne s'étendent aux zones voisines. Concrètement, dans un milieu aussi sauvage que les Pyrénées, face à un virus si contagieux et des populations aussi nombreuses, il est difficile de réussir à résoudre ce problème alors que les moyens mis en oeuvre couramment pour des animaux domestiques sont difficilement applicables à des bêtes sauvages. La principale réponse a été d'interdire la chasse sur la majeure partie du territoire catalan.
Récemment, un accès de la maladie sur un troupeau ovins des Pyrénées françaises a été attribué au pestivirus des isards, c'est pourquoi on ne peut pas écarter l'hypothèse d'un saut d'espèce, et l'on craint à l'avenir un problème pour d'autres espèces domestiques et sauvages.
Auteurs: Chus Castillo - Nieves Ballarin
Source (en castillan): Pirineos.com du 22 mai 2008 - Traduction: B.Besche-Commenge - ASPAP/ADDIP
Notes:
(1) en espagnol "Enfermedad de la Frontera".
"La maladie de la frontière, ou "Border disease" (BD), est une maladie virale des ovins décrite pour la première fois en 1959 dans la région frontalière ("border") séparant
l'Angleterre du Pays de Galles" cf document technique de l'Office International des Epizooties, OIE
(2) virus de la diarrhée virale bovine
Desde la aparicion del primer brote en el año 2001, la infeccion por el virus de la Enfermedad de la Frontera se ha convertido en endémica en la poblacion de rebecos del Pirineo catalan y puede tener un impacto significativo en la dinamica de la poblacion.
El virus de la Enfermedad de la Frontera, también conocido con el término inglés "Border Disease Virus" (BDV), es una de las cuatro principales especies reconocidas dentro del Género Pestivirus. Aunque estos virus se han clasificado en funcion de la especie de la cual se han aislado, con frecuencia se produce la transmision entre distintas especies. La enfermedad se encuentra distribuida por todo el mundo y es un proceso que cursa principalmente con afecciones reproductivas en el ganado ovino y caprino. El cuadro clinico se caracteriza por infertilidad, abortos, mortalidad perinatal y nacimiento de animales débiles y de menor tamaño, que pueden presentar sintomatologia nerviosa. Los pestivirus que afectan a los rumiantes domésticos también pueden infectar a los rumiantes salvajes, el BDV y el BVDV nunca habian estado relacionados con brotes importantes de enfermedad en las poblaciones de rumiantes salvajes, hasta que en los años 2001 y 2002 se produjo una epizootia en la poblacion de rebeco del Pirineo catalan. Ademas de ser la primera vez que se describe un pestivirus en el rebeco, es la primera vez que un BDV produce un brote de enfermedad en una especie salvaje.
El primer rebeco enfermo se detecto en el mes de febrero de 2001 en la Reserva Nacional de Caza del Alt Pallars-Aran, en el limite con el Principado de Andorra. Los rebecos eran observados con frecuencia en las proximidades de pueblos y carreteras, algunos no huian ante la presencia humana, e incluso se dejaban acercar y capturar facilmente. Destacaba la parasitacion abundante por garrapatas y sorprendia el hecho de que al estirar del pelo, se arrancaba con facilidad. De forma inesperada, a finales del mes de febrero y durante el mes de Marzo de 2005, se detecta una mortalidad masiva de rebecos en otro lugar del Pirineo catalan, concretamente en la Reserva Nacional de Caza de Cerdanya-Alt Urgell. Se confirma asi la existencia de un nuevo brote de la enfermedad y en el mes de Junio del mismo año, aparece el primer rebeco enfermo en la Reserva Nacional de Caza y Parque Natural del Cadi-Moixero. A partir de entonces se produce un nuevo brote de enfermedad, que se extiende progresivamente en las zonas con presencia de la especie.
Desde la aparicion del primer brote, se esta realizando un seguimiento exhaustivo de las poblaciones de rebeco del Pirineo. El aspecto mas llamativo es la complejidad en la epidemiologia de la infeccion, mientras que unas poblaciones han sufrido una gran mortalidad, otras permanecen indemnes y en otras, incluso, hace mas de un año que se ha detectado el virus, aunque hasta la fecha no se ha detectado la enfermedad. Nos hallamos ante un virus que ha permanecido latente durante mucho tiempo, y que debido a mutaciones, se ha convertido en altamente patogeno. El aspecto que mas preocupa es como detener o controlar estos brotes de enfermedad y evitar que se extienda a otras zonas. En la practica, esta cuestion es dificil de llevar a cabo, ya que las medidas sanitarias que se pueden aplicar en el caso de aparicion de epizootias en animales domésticos son dificilmente aplicables en animales salvajes, en especial con enfermedades viricas tan contagiosas, que afectan a una poblacion tan grande y en un medio tan agreste como es el Pirineo. La principal medida de gestion ha sido la suspension de la caza en la mayor parte del territorio catalan. Recientemente, un brote de enfermedad en un rebaño de ovejas del Pirineo francés ha sido atribuido al pestivirus del rebeco, por lo que no se puede descartar que se pueda producir un salto de especie y suponga en un futuro un problema para otras especies domésticas o salvajes.
Auteurs: Chus Castillo - Nieves Ballarin
Source (en castillan): Pirineos.com du 22 mai 2008