Le massif des Pyrénées présente une biodiversité héritée de sa géologie, de sa géographie, de son histoire mais surtout et avant tout de la manière dont les anciens ont géré ces territoires de montagne. C’est grâce à ses habitants et notamment ses éleveurs / bergers et à leurs bêtes que ces montagnes se sont façonnés pour avoir la diversité des paysages que nous connaisson et, par voie de conséquence, en faire un espace préservé "riche d'espèces faunistiques et floristiques remarquables et ordinaires parfois uniques au monde qui offre un potentiel à valoriser sous réserve de conserver sa diversité".
Cette richesse, cette biodiversité n’est pas la conséquence des mesures de protection et encore moins celle des actions de protecteurs institutionnels ou associatifs autoproclamés. Elle est le fait des hommes et des femmes qui y vivent depuis des millénaires.
Néanmoins, si on se réfère à cette histoire, l'Etat et les mouvements associatifs écologistes cherchent à s’approprier cette richesse. Par des lois et réglements divers, c'est bien une action de spoliation progressive des territoires qui est engagée au détriment des pyrénéens. Dans un langage politiquement correct, le discours officiel est: "L’Etat a proposé aux pyrénéens, une démarche visant la préservation et la mise en valeur de ce patrimoine dont ils seraient les garants et les bénéficiaires". Il s’agit bien là d’une initiative du pouvoir central qui, malgré les apparences liées à un langage de circonstance plus ou moins manipulateur, est à l’origine de cette initiative et non un souhait pyrénéen comme c'est le cas dans d'autres circonstances (Exemple: la réserve du Pibeste ou les PNR). Lancée en juillet 2010 par la secrétaire d'Etat Chantal Jouanno, donc le pouvoir central, en s'imposant aux élus du Comité de massif des Pyrénées, la Stratégie Pyrénéenne de Valorisation de la Biodiversité (SPVB) a, selon les termes du Ministère de l’Ecologie, "rassemblé l'ensemble des acteurs du massif pour son élaboration et a été approuvée par le Comité de Massif des Pyrénées le 11 janvier 2012". Dans les faits, les acteurs ont été invités à accepter un texte préétabli par les services de l’Etat, sous l’autorité du Préfet de la région Midi-Pyrénées, qui a été discuté et âprement défendu face à des écologistes toujours plus exigeants surtout lorsqu’ils ne paient pas mais encaissent des subventions.
Cette stratégie s'organise "autour de 6 grands principes qui sont la subsidiarité, le volontariat, la valorisation, la sensibilisation, l'évaluation et la progressivité". Selon le Ministère de l’Ecologie, "les pyrénéens sont ainsi les acteurs de cette stratégie qu'ils sont amenés à faire vivre dans la durée". Bel enfumage que sont ces mots lorsqu’en février 2014 est découvert un projet d’introduction d’ours à partir d’une expertise réalisée par le Muséum d’Histoire Naturelle et tenu secret depuis le 26 septembre 2013 sauf pour les associations écologistes.
Cette stratégie est, selon l’Etat: "Portées conjointement par l'Etat et les partenaires volontaires (Communauté de Communes de Haute-Bigorre et le Parc Naturel Régional des Pyrénées ariégeoises...)". Un volontariat des plus étonnant et au moins poussé par de fortes pressions. Le site du gouvernement précise: "La SPVB s'organise autour de plusieurs axes de travail donnant lieu à des études et des groupes de travail. L'articulation des politiques publiques concourant à la biodiversité, le lien entre le tourisme et la biodiversité, la régénération végétale à travers la gestion forestière et cynégétique, l'approche culturelle de la biodiversité sont les 1ères orientations retenues par la SPVB". Voilà qui en dit long sur les orientations partiales de l’Etat puisque les principaux acteurs de cette biodiversité que sont les éleveurs /bergers ne sont pas mentionnés dans ses propos. Et il est précisé: "Accompagné par l'Etat, les acteurs pyrénéens portent ces initiatives et sont force de propositions pour faire de la préservation et de la valorisation de la biodiversité des vecteurs forts de développement. Une évaluation des politiques menées sera réalisée régulièrement par le suivi d'indicateurs".
En éliminant l’élevage des acteurs majeurs et en ayant une vision manifestement urbaine des territoires de montagnes, espaces ludiques et touristiques au même titre qu’un jardin public, il est plus facile au Ministère de l’Ecologie et la DREAL d’imposer par des méthodes malignes, l’introduction de nouveaux ours, et au-delà, de grands prédateurs. Est-ce vraiment cela protéger et développer la biodiversité et assurer un développement durable des populations montagnardes et de leurs vallées?
Malgré ces interrogations et suite à des discussions, "l’État et les acteurs pyrénéens s’engagent dans une stratégie générale de préservation et de valorisation de la biodiversité pyrénéenne".
Louis Dollo, MaJ le 11 février 2014
Source des citations DATAR Pyrénées
25 juillet 2010 - Fiches espèces pour la biodiversité pyrénéenne
Avant-projet de stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité
Comportement et position des écologistes
Publications du Comité de Massif des Pyrénées
Volet Ours Brun de la Stratégie Pyrénéenne de Valorisation de la Biodiversité
Henri-Michel Comet, préfet de la région Midi-Pyrénées, et Francis Maitia, président de la commission permanente du comité de massif, ont co-présidé ce 4 octobre 2011, la deuxième réunion du Comité de suivi de la Stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité (SPVB) à laquelle ont également participé des représentants espagnols.
Le comité s'appuie sur des groupes de travail thématiques et rend compte de ses études et réflexions au comité de massif des Pyrénées.
La réunion du 4 octobre a validé la stratégie de valorisation de la biodiversité dans le massif pyrénéen (le document définitif sera arrêté début novembre), le cahier des charges
pour deux études (l'une sur «tourisme et biodiversité», l'autre sur «l'état des lieux des politiques publiques locales liées à la biodiversité») ainsi que le lancement d'un
plan national d'action sur le bouquetin.
Deux nouveaux groupes de travail ont été constitués: l'un sur la «culture et biodiversité» qui émane d'une demande du Comité de massif, et l'autre sur les indicateurs à retenir pour mesurer les résultats des actions conduites.
Auteur: Philippe Rioux
Source: La Dépêche du Midi du 4 octobre 2011