Chemin de Saint-Jacques en Osau
La Sivom de la vallée d'Ossau et la Comarca del Alto Gallego ont rouvert la voie jacquaire dite "cami dou seignou".
A découvrir absolument
On l'appelle du joli nom de "cami dou seignou"
(1).
Tombé dans l'oubli depuis le XVe siècle au profit des voies du Somport
(2), cet itinéraire vers Saint-Jacques-de-Compostelle vient d'être rouvert entre Mifaget
(canton de Nay-Ouest) et Sasal (Sabiñanigo), dans des visées culturelles et touristiques, par le SIVOM de la vallée d'Ossau et son homologue haut-aragonaise, la Comarca del Alto Gallego.
A Sasal, l'itinéraire relie le tracé aragonais.
La voie d'Ossau, ainsi qu'est désigné le cheminement entre Arudy et le col de Peyrelue (1850 m), a bénéficié d'un très large financement de l'Etat et de l'Europe (50 %),
mais aussi de subsides du Conseil général (17 %), du Conseil régional (11 %) et même d'une participation du Parc National (2 %). Elle est balisée de jaune et de bleu par la signalétique
propre aux chemins jacquaires. Il est suggéré aux randonneurs et promeneurs de la parcourir par demi-étapes. Mais rien n'empêche les courageux de nourrir de plus grands appétits, à pied
ou à vélo..
Il faut déjà de bonnes jambes pour relier Louvie-Juzon à partir de Mifaget via Sainte-Colome (12 km), à travers les fortes ondulations d'un paysage champêtre, charmant comme
ce vieux lavoir qu'on laisse au creux d'un vallon, 2 à 3 km après Mifaget.
Très agréable par temps chaud, le cheminement se fait le plus souvent à couvert. Le cycliste aura à pousser son engin dans la pente rude. Mais sa peine sera récompensée
par la descente sur la plaine de Louvie et l'arrivée dans le village. Même s'il a la mauvaise surprise, tout comme le marcheur du reste, de trouver à un endroit le chemin barré par
deux rangées de barbelés. La marque du désaccord de quelque propriétaire, sans doute.
Le vélo est tout particulièrement à conseiller entre Louvie et Laruns (15 km). Le sentier emprunte sur 2 km environ l'emprise de l'ancienne voie ferrée, à partir des locaux
de l'EPSA, à Iseste; il longe parallèlement la route (RD 934) à partir du rond-point de Bielle, puis s'en va sur Béon et Aste où il flirte avec la RD240.
Protégé par le comte.
A partir de Laruns, où l'itinéraire se poursuit par le chemin du Hourat, la bicyclette n'est plus de mise eu égard à la topographie. D'anciens sentiers ont été arrachés
aux ronces, des passerelles construites pour franchir le gave. Les aménagements ne sont pas partout terminés, en raison semble-t-il de réticences environnementales du Parc National.
Il manque notamment une passerelle pour enjamber le gave du Brousset. Mais l'endroit se franchit aisément à gué, nous est-il assuré, le sentier rencontrant à nouveau le torrent au pont
de l'Ouradé, avant de s'engager vers le col de Peyrelue où l'itinéraire atteint la frontière espagnole.
"C'est le sentier le plus historique possible. On a aussi réutilisé des chemins de transhumance", explique Françoise Fabre, native de Louvie-Juzon, qui a apporté ses lumières
d'historienne au chantier, au titre de l'Association Pierrine Gaston Sacaze et en lien avec les Amis du chemin de Saint-Jacques des Pyrénées-Atlantiques.
Le souci était aussi de sécuriser l'itinéraire au maximum, vis-à-vis de la circulation sur la route du Pourtalet.
Mentionné dans les Fors du Béarn, le "cami dou seignou" partait à l'origine de l'actuel Saint-Pé-de-Bigorre
(3) et longeait le piémont béarnais,
avant de remonter la vallée d'Ossau. Mifaget en était une halte importante, avec son hôpital fondé vers 1110-1115 et sa chapelle Saint-Michel que ne manquera pas de visiter le promeneur.
La chapelle de Gabas garde aussi le souvenir de ces pieuses migrations.
Le chemin doit son nom au fait qu'il était placé sous la protection du comte de Béarn, rapporte Mme Fabre. Dont le voeu le plus cher est que les Ossalois se l'approprient au titre de
leur patrimoine, comme ils le font avec tant de ferveur de leurs chants, de leurs sauts (danses), de leur langue ancestrale:
"On a remis en valeur des sentiers qui depuis la préhistoire ont toujours fait vivre cette vallée". Françoise Fabre insiste aussi sur le charme d'un chemin "habité",
qui traverse les villages. Bonne balade!
Renseignements dans les offices de tourisme d'Arudy (05.59.05.77.11), de Laruns (05.59.05.31.41) et des Eaux-Bonnes-Gourette.
(1)
Il est ainsi orthographié sur le terrain et dans les documents touristiques (tr. Le "chemin du Seigneur")
(2)
Qu'à partir de la voie d'Ossau on rejoignait alors par le col des Moines (2 168 mètres)
(3)
Anciennement Saint-Pé-de-Geyre et Générest, le village appartenait alors au Béarn.
Auteur: Thomas Longué
Source: La Dépêche du Midi du 15 août 2005
Cet hospice était à la croisée des chemins entre l'itinéraire de la vallée d'Aspe et celui de la vallée d'Ossau. Il était situé sur le versant sud du col du Somport
approximativement à l'emplacement de l'actuelle station de ski de Candanchu.
C'était, paraît-il, l'hospice le plus important après celui de Jérusalem.
Les Moines y servaient eux-mêmes les pèlerins.
Le Monastère fut construit au Moyen âge (XIème siècle) après que Gaston IV, vicomte de Béarn, eut libéré Saragosse de l'Islam.
Le roi d'Aragon, Sancho Ramirez, y séjourna.