Cet article trouvé sur le site Web de l'institut de sondage IPSOS pourrait être intéressant à bien des égards. Néanmoins, il aurait été intéressant de disposer d'une analyse plus approfondie pour en tirer des conclusions plus sérieuses en particulier par origine géographique des sondés.
Si comme on a coutume de dire, la vérité sort de la bouche des enfants, leur vision de l'avenir de la planète a de quoi effrayer. D'après l'enquête réalisée par Ipsos pour la fondation WWF et France 2, les deux tiers des 10-15 ans sont inquiets pour l'avenir de la planète, en ce qui concerne la nature et l'environnement; dans une écrasante majorité, ils pensent que les choses vont de mal en pis. Les principales sources d'inquiétudes concernent la pollution de l'air et le réchauffement climatique.
Le devenir de notre planète est un sujet de préoccupation de plus en plus important pour les Français adultes; mais c'est également un souci majeur pour les plus jeunes, enfants et adolescents, comme le montre le très faible taux d'entre eux qui ne se prononcent pas tout au long de cette étude. Les 10 à 15 ans sont pessimistes: une majorité d'entre eux (66%) se dit inquiète lorsqu'elle pense à l'avenir de la nature et de l'environnement de notre planète. Seuls 34% affirment être confiants. Inquiets, près de 9 jeunes sur 10 pensent logiquement que la planète sera en moins bon état qu'aujourd'hui en 2025 si on ne fait rien (85%), alors que seuls 15% pensent que la terre sera à peu près dans le même état qu'aujourd'hui.
Plus de 7 jeunes sur 10 se montrent critiques vis-à-vis de leurs aînés. 60% estiment qu'ils font certes des efforts mais qu'ils pourraient en faire plus, tandis que 14% considèrent qu'ils n'en font vraiment pas assez.
Quels gestes les jeunes âgés de 10 à 15 ans sont-ils prêts à faire eux même? D'abord, ceux qu'ils accomplissent sans doute déjà et qui sont à présent rentrés dans les moeurs de la plupart des jeunes: ne jamais rien jeter par terre, dans la rue ou à la campagne (55%), ou ne pas gaspiller l'eau, par exemple, en prenant toujours une douche plutôt qu'un bain (41%). Viennent ensuite des gestes qu'ils voient sans doute déjà leurs parents faire de plus en plus: toujours trier les déchets dans différentes poubelles de la maison (36%), toujours éteindre la lumière en sortant d'une pièce (34%). Viennent en fin de liste, assez peu cités, des comportements qui sont aujourd'hui encore assez marginaux pour les Français: inciter le plus souvent possible la famille à utiliser les transports en commun plutôt que la voiture (14%, mais 28% pour l'agglomération parisienne), toujours mettre un pull ou une autre couverture, plutôt qu'augmenter le chauffage (11%) et enfin, ne jamais gaspiller du papier, et utiliser du papier recyclable (9%). Cette forte dispersion des réponses sur les différents types de gestes qui leur étaient proposés, illustre par ailleurs un bon niveau de connaissance et de sensibilisation des 10-15 ans vis-à-vis des questions d'environnement.
A ceux qui disent qu'il est mauvais de regarder la télévision, les jeunes pourront à présent rétorquer que tout autant qu'elle divertit, la télévision les "éduque": 34% des 10-15 ans considèrent en effet que c'est par ce moyen qu'ils s'informent le mieux sur l'état de l'environnement et de la nature.
La télévision, les professeurs et les associations sont aujourd'hui des vecteurs d'information essentiels pour les jeunes. Ainsi, les professeurs arrivent à un niveau très important, en deuxième position (24%). Les jeunes reconnaissent donc eux-mêmes le rôle primordial qu'ils jouent dans leur éducation, devant leurs propres parents (10%). De plus, les 10-15 ans soulignent largement le rôle d'information des associations de protection de la nature et de l'environnement (18%). Suivent les journaux que les 10-15 ans lisent (13%). Enfin, seulement 1% des jeunes disent être informés par leurs amis.
Les formes de pollutions qui inquiètent les 10-15 ans sont surtout celles qui les touchent le plus directement, qu'ils subissent eux-mêmes. Avant tout, la pollution de l'air (43%), dont ils entendent par ailleurs sans doute parler dans leur entourage et à la télévision (par exemple, par le point fait au moment de la météo). Elle effraie encore plus en Ile de France (50% contre 41% en province). C'est dire si vivre au quotidien les conséquences d'une pollution en fait prendre conscience, qu'on soit un enfant ou un adulte. Suit le réchauffement de la planète et les changements de climat (32%). Viennent ensuite la disparition des espèces (30%), la pollution de l'eau (28%), et la disparition des forêts (26%). Sans doute faut-il sentir aussi l'effet du tsunami dans la citation importante (23%) des catastrophes naturelles (tremblements de terre, inondations, raz de marée). L'apparition de maladies graves est citée par 18% des jeunes.
Là encore, la dispersion des réponses laisse à penser que les jeunes sont conscients que la pollution a des conséquences multiples sur la planète. Les 10-15 ans ont donc très certainement beaucoup plus conscience qu'avant, que c'est l'ensemble de l'écosystème qui est aujourd'hui en danger.
Hélène Plisson
Extrait su site Web d'IPSOS
Sondage effectué par IPSOS pour France 2 et WWF
Dates du terrain: du 29 avril au 2 mai 2005
Echantillon: 504 jeunes de 10 à 15 ans, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 10 à 15 ans.
Méthode: Echantillon interrogé par téléphone.
Méthode des quotas: sexe, âge, profession du chef de famille, catégorie d'agglomération et région.
La télévision est nettement en tête parmi les sources d'information des jeunes alors que les associations sont à la traîne. Pourquoi?
Pour ce qui est de la télévision il aurait été intéressant de connaître par quelles émissions les jeunes sont informés pour savoir s'ils suivaient un courant d'opinions par voie de
slogans ou recherchent et reçoivent une véritable information approfondie ou du moins leur donnant des éléments de recherche et de sensibilisation sérieux.
Les réponses sont assez surprenantes pour ne pas dire incohérentes.
La pollution de l'air vient en tête des préoccupations suivies du réchauffement de la planète et de la disparition des espèces (la pollution de l'eau n'est qu'en 4ème position)
alors que parmi les efforts à faire, ils pensent avant tout à "ne jamais rien jeter par terre, dans la rue ou à la campagne "suivi du gaspillage de l'eau et du tri des ordures.
Ils se disent inquiets pour l'avenir de la planète (2 premiers tableaux) mais par ailleurs ne disent pas que les adultes n'en font pas assez même s'ils estiment majoritairement
qu'ils pourraient en faire plus.
En conclusion, nous pourrions dire qu'une fois encore nous avons une enquête où chacun ira y puiser la justification de son action ou de ses idées en fonction de ses objectifs et du
moment choisi. Mais il est tout à fait impossible d'en tirer des conclusions, et par voie de conséquence, des actions cohérentes et ciblées.
En quelque sorte, une enquête pour rien... du moins pour le grand public car il est probable que tous les éléments ne sont pas publiés et que France 2 saura les exploiter à des
fins commerciales à l'abri du regard de ses concurrents, avec la complicité du WWF par ailleurs sponsorisé par les
ciments Lafarge et quelques autres partenaires privés dont certains
inspirent la réflexion.
Louis Dollo, le 8 juin 2005