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La culture pyrénéenne est essentiellement orale. Elle se transmettait le soir à la veillée au coin du feu, racontée par les anciens. Il en fut ainsi pendant des générations. D’où la difficulté de retrouver des témoignages directs. Nous ne possédons, bien souvent, que des témoignages approximatifs des monographies d’instituteurs du 19ème siècle ou de récits des personnes sachant écrire comme les notaires et juges. Dans ces conditions, il est indispensable de se pencher dans les archives des villages ou les archives départementales ou nationales ayant recueilli les minutes de notaires ou de tribunaux. Ces recherches, à priori, Monsieur Gérard Caussimont s’est bien abstenu des faire si non, il aurait eu une autre vision des pyrénéens.

Nous reproduisons ici un extrait de son ouvrage au contenu aussi bien contesté que contestable, "Plaidoyer pour Cannelle", en ce sens qu’il exprime plus une haine des bergers et chasseurs pyrénéens qu’un plaidoyer objectif en faveur de l’ours dans les Pyrénées puisqu’il n’existe plus d’ours DES Pyrénées. Dans un second temps nous ferons un court commentaire de ce passage assez étonnant.

- L'ours est-il dangereux?

"Plus on connaît l´ours, moins on le craint. Là où les gens ont l´habitude de vivre avec l´ours, personne ne le craint. La crainte de l´homme vient du fait que quand on ne vit plus avec une espèce sauvage de prédateur c´est la mémoire collective qui ressurgit du fond des âges, telle la crainte du loup, des vipères, des araignées, etc.… Des films de fiction où interviennent des ours grizzly américains plus agressifs que les ours bruns européens ont contribué également à ça que certaines personnes se posent des questions, largement fomentées par les opposants au retour de l´ours dans certaines vallées pyrénéennes où il avait disparu au milieu du XXe siècle. (voir la suite du texte "suite du texte).

- Des rencontres fatales à l´ours

Dans les Pyrénées, il n´y a pas, à l ´époque contemporaine, depuis le XIXe siècle, de cas de blessures ou de mort d´homme documentés, suite à une attaque d´ours. En France, par contre, sangliers, cerfs et chiens causent tous les ans des accidents mortels chez des êtres humains et pourtant on ne les considère pas comme des espèces dangereuses. Par contre, il y a bien des cas documentés de rencontres de chasseurs avec des ours et des ourses en particulier, qui ont entraîné la mort de l´animal.
C´est souvent par ignorance du comportement de l´ours et de sa faculté de faire des charges d´intimidation ou de se mettre debout pour renifler l´air et identifier l´homme, que des ours ont été abattus par l´homme qui se croyait menacé. Le comportement de l´ours face à l´homme dépend largement des relations antérieures avec lui. Ainsi l´ours qui n´a jamais vu l´homme est plutôt curieux. Celui qui, comme en Europe occidentale, vit au voisinage d´une communauté humaine est généralement craintif. Il a appris par sa mère à se méfier de l´homme qui représente pour lui une perturbation ou une menace.
L´ours des Pyrénées, autochtone ou introduit d´origine slovène, répond bien à cette définition. Il en va de même pour les ours espagnols cantabriques, italiens des Abruzzes ou ceux originaires des pays de l´ex-Yougoslavie."

Extrait du livre de G. Caussimont, "Plaidoyer pour Cannelle", Editions Loubatières.

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- Commentaire de cet extrait de "Plaidoyer pour Cannelle"

Gérard Caussimont, Président à vie du FIEP tente de justifier par l’absurde, sur le site Web du FIEP, la non dangerosité de l’ours dans les Pyrénées. Ainsi, le professeur d’espagnol qu’il est, s’imagine que les Pyrénéens l’ont attendu pour connaître l’ours. Il écrit: «Plus on connaît l´ours, moins on le craint». Jusqu’à preuve du contraire, les bergers et chasseurs pyrénéens l’affrontent depuis des millénaires. Ils ont donc une petite idée sur le sujet que n’a probablement pas Caussimont, ce qui leur permet de parler en connaissance de cause depuis très longtemps.

Il poursuit en prétendant que: «La crainte de l´homme vient du fait que quand on ne vit plus avec une espèce sauvage de prédateur». Il parle probablement pour lui. Mais en même temps son propos est contradictoire: dire que l’ours a toujours existé dans les Pyrénées et s’imaginer aujourd’hui que les Pyrénéens puissent le craindre car ils ne vivent plus «avec une espèce sauvage de prédateur» manque pour le moins de cohérence et rend le propos peu lisible.

Il est totalement faux de dire: «il n´y a pas, à l ´époque contemporaine, depuis le XIXe siècle, de cas de blessures ou de mort d´homme documentés, suite à une attaque d´ours». Les accidents ont diminué en même temps que la population d’ours et pour cause…. Compte tenu des risques, les Pyrénéens ont préféré les faire disparaître. Ce n’est donc pas un hasard. Par ailleurs, l’arrivée des armes à feu a considérablement réduit les risques pour les hommes. Néanmoins nous avons au moins un cas au 20ème siècle dans les Pyrénées avec un bucheron de Luchon qui est a conservé les séquelles de son attaque jusqu’à son décès au début des années 2000.

Par ailleurs, Gérard Caussimont refuse de voir ce qui se passe en Europe centrale pour mieux faire coller son idéologie à SA réalité des faits totalement fictive pour ne pas dire mensongère. Une manipulation sans doute nécessaire pour «la cause de l’ours».

En définitive, le Président et le FIEP ne se posent pas vraiment la question de savoir si l'ours est dangereux ou non. La question ne se pose même pas car c'est l'homme qui est dangereux pour l'ours. Curieuse vision de la vie et de l'humanité.

Louis Dollo, le 15 juin 2012

Ces ours qui tuent et qui blessent