Jean Glavany est-il un militant pro-ours? Et l’enseignante? Nous pouvons nous interroger. Voilà le député qui, dans une école de Maubourguet, cautionne un travail manifestement militant et loin des principes d’éducation à l’environnement où l’on se doit de présenter les divers aspects sans juger et sans décider pour que les élèves se fassent leur propre opinion au lieu de pratiquer sur eux un véritable lavage de cerveau dès le plus jeune âge.
L’enseignante, Madame Moulié, est manifestement défaillante, tout autant que le député Glavany, ce qui est encore plus grave, en ignorant volontairement l’ article L 113-1 du Code de l’Environnement, en ne faisant pas état de tous les aspects des obligations européennes telle que la Convention de Berne, l’article 22 de la Directive Habitat, la Convention d’Aarhus, en ignorant les bases de notre démocratie telles que l’article 7 de la Charte de l’environnement adossée à la Constitution et les principes de consultation publique prévue au Code de l’Environnement. Une telle défaillance est ouvertement une faute professionnelle grave qui oriente plus les élèves vers l’acception de règles dictatoriales plutôt que des règles démocratiques prévues dans nos lois et règlement. L’éducation civique a été omise au profit d’une éducation militante.
Ce qui est stupéfiant est qu’un élu de la république qui a la prétention d’être un démocrate, cautionne une telle situation et la conforte par une proposition de loi qui est d’ailleurs à la hauteur de l’incompétence de nombreux parlementaires dont Jean Glavany fait partie. Mais à son niveau, les principes de l’ambiguïté sont des règles de conduites de la part de politiciens sans conviction ni courage.
Dans la proposition de loi du parlement des enfants, écrire et diffuser: «Les grandes réserves, aux USA ou en encore en Afrique (les parcs y ont été vidés de leurs habitants dans des conditions inhumaines) sont des lieux de vie en communauté entre tribus, habitants et animaux en liberté mais aussi protégés» est un mensonge. Aux USA, les grands prédateurs posent des problèmes aux éleveurs, tous hors parc, au point de voir chasser plusieurs centaines de loups par an. Quant aux ours, dans certains états ils peuvent être abattus s’ils s’attaquent aux troupeaux.
Ecrire: «La concertation est donc le premier pas vers la réintroduction de l’ours dans nos montagnes» est incomplet. Il faut expliquer que cette concertation n’a jamais eu lieu et que, jusqu’à maintenant, les ours introduits ont été imposés sans que l’avis des populations locales aient été demandés sauf en 2011 où la preuve du refus a été établie de manière claire. Dans le même ordre d’idée, l’article 1 qui propose «Une commission sur les enjeux de la cohabitation pastorale regroupant représentants de l’Etat, éleveurs, habitants et chercheurs est créée…..» Sans rappeler que ce type de commission spécifique appelé Groupe National Loup a été refusée par tous les acteurs des territoires de montagne. A ce moment il aurait été opportun d’expliquer aux élèves les règles de fonctionnement de nos institutions démocratiques en parlant d’une discussion permanente au sein du Comité de Massif, seule institution légale pour parler de ce sujet. Et jusqu’à maintenant, cette institution refuse toute introduction d’ours.
L’article 2 est le comble de la stupidité inculquée aux élèves. La montagne n’est pas la plaine. Les technologies de transmission ne sont pas applicables. Il est déjà difficile d’avoir le téléphone partout.
L’article 3 sont des mesures existantes qui ne satisfont personne et coûtent cher à la collectivité.
Laisser des enfants ignorants de tous ces problèmes complexes c’est leur mentir et les orienter vers des fausses solutions typiquement propagandistes pour, à terme, imposer des ours à la prochaine génération sans donner tous les éléments d’appréciations. Il faut expliquer aux enfants ce qui se passe à l’étranger et faire le constat que la cohabitation n’existe nulle part dans le monde lorsqu’il y a des activités humaines du type élevage. Nier les faits c’est manipuler les esprits des jeunes. Nous sommes en droit d'attendre de cette démarche, pour les enfants, un véritable apprentissage de la démocratie en montrant le fonctionnement de nos institutions. C'est en fait tout le contraire qui se produit sans aucun esprit criotique ou de simple réflexion de la part du député Jean Glavany. Comportement inacceptable de la part d’une enseignante et d'un élu de la République.
Louis Dollo, le 15 janvier 2014
Cette année, c’est la classe de CM2 de l’Ecole Camescasse de Maubourguet qui a été choisi par l’Inspecteur d’Académie afin d’élaborer une proposition de loi qui sera présentée dans le cadre du 12ème Parlement des Enfants.
Les enfants ont d’abord voté pour élire leur Député Junior parmi leurs 2 délégués de classe. Pour cette 12ème édition, c’est Valy LASCOMBES qui représentera ses camarades car elle a été élue Députée Junior.
Mme Moulie et tous les enfants ont ensuite longuement travaillé sur cette proposition et plusieurs rencontres ont eu lieu tout au long de ces derniers mois avec Jean Glavany, Député de la 3ème circonscription des Hautes-Pyrénées, dans le but de comprendre le rôle d’un député mais aussi de construire leur proposition de loi.
Le thème choisi est ressorti d’un fait marquant de l’actualité: la mort de l’ours Cannelle. Les enfants ont donc voulu présenter une proposition de loi qui permettrait d’être la base d’un «vivre ensemble», d’une cohabitation réglementée entre l’ours, les moutons, les éleveurs et les habitants des Pyrénées.
De nombreuses recherches ont permis d’arriver à cette proposition de loi qui utilise un concept technologique innovant: le système des balises à ultrasons, déjà mis en place dans certaines grandes réserves naturelles américaines pour délimiter le territoire des animaux sauvages protégés. Tout ceci dans un souci de concertation entre toutes les parties et dans l’optique que cette proposition puisse devenir une réalité et nous permette dans les années à venir de revoir l’Ours se promener librement dans nos vallées pyrénéennes.