- Peu de partisans pour le loup
- Millau: Les éleveurs préoccupés par les attaques de loups
- Loups hybrides - Lettre ouverte aux membres du Comité Permanent de la Convention de Berne - 28 novembre 2014
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- Peu de partisans pour le loup
Disparu depuis près d’un siècle de notre région, le loup reste dans l’imaginaire collectif un animal mythique.
Personne ne pensait le croiser sur notre territoire et encore moins aux portes de la Cité du gant. Pourtant, c’est bien à quelques kilomètres au nord de Millau, aux environs de Saint-Germain, qu’un spécimen a été retrouvé mort au printemps dernier.
La découverte de l’animal, vraisemblablement heurté par un véhicule, n’avait pourtant pas fait grand bruit à l’époque. Mais en cette fin d’été, la nouvelle semble avoir fait le tour des éleveurs du secteur. Une information qui est venue conforter les craintes des paysans locaux, déjà informés des dégâts causés par le loup en Lozère, avec plus de 35 attaques et 44 animaux tués en 2012.
- Témoins
Face à cette menace grandissante, la Confédération paysanne organisait ce jeudi une réunion publique sur la problématique du retour du loup. Dans une salle de la Menuiserie bien remplie, les avis, témoignages et débats se sont succédé toute la soirée.
Plusieurs éleveurs victimes d’attaque sont venus raconter leur expérience.
«On a tout essayé» explique Thomas Vernay, berger dans les Alpes. «Les chiens d’abord, puis dormir avec le troupeau. Ensuite, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage nous a envoyé une équipe de professionnels armés de fusils à vision nocturne. Ils sont restés 6 nuits, la dernière journée, ils sont partis à 3 heures du matin, à 4 heures nous avons eu une attaque. C’était ma dernière saison, mon exploitation est à vendre depuis».
- Trois éléments ressortent des témoignages apportés par les éleveurs.
D’abord, un traumatisme psychologique fort avec une peur constante de l’attaque. Mais également une faculté d’adaptation du loup face à tous les dispositifs de protection mis en place. Et enfin l’inutilité et le refus catégorique de s’armer pour les paysans. «Un plan loup inefficace»
Les politiques interpellés sur le sujet n’ont pas pu faire fi de ces constatations.
- Un projet de loi a donc été rapporté au Sénat par Stéphane Mazars, sénateur de l’Aveyron.
Présent lors de la réunion, il a apporté son éclairage sur cette proposition. «Nous avons un plan loup qui autorise chaque année le prélèvement de 24 loups sur toute la France. Ce plan qui coûte près de 12 millions d’euros a prouvé son inefficacité. De plus, seuls 2 loups ont été abattus cette année. Nous avons donc soumis une nouvelle loi qui prévoit la protection renforcée des zones d’agropastoralisme face au loup. Avec des mesures d’abattage lorsque tous les moyens de protection ont été utilisés. Une proposition largement acceptée par le Sénat».
Pourtant, il faudra encore présenter le texte à l’Assemblée nationale, où les discussions sur le sujet promettent d’être passionnées. En effet, le loup divise les élus bien au-delà des clivages politiques, créant une opposition distincte entre élus des villes et élus ruraux.
«On a une idée du loup presque fantastique, née d’une imagerie de cet animal évoluant dans de grandes zones sauvages» lance José Bové. «Pourtant, sa présence est incompatible avec l’agropastoralisme. Il ne faut pas oublier que les paysages et la biodiverisité des zones de montagne ont été façonnés par l’élevage».
Le député européen peste contre «l’image fausse d’un animal en voie de disparition, alors que la population de loups - près de 300 en France - est en constante évolution». Une réunion qui n’a pu voir naître beaucoup d’avis favorables à la présence de l’animal dans les zones d’élevage. Seul un membre d’Alliance avec les loups est venu faire part de son expérience. «La présence humaine, notamment avec la venue de campeurs sur les exploitations, et la connaissance de cette espèce peuvent assurer une bonne cohabitation», a-t-il expliqué.
Une position qui n’a pas convaincu l’assemblée. Une autre rencontre entre professionnels et élus devrait avoir lieu à la fin du mois de septembre.
Source: La Dépêche du Midi du 31 août 2013
- Millau: Les éleveurs préoccupés par les attaques de loups
Une réunion s’est tenue jeudi soir, à Millau, pour traiter des inquiétudes des éleveurs et passer en revue les solutions politiques envisagées.
Ils étaient 200, peut-être plus, jeudi soir, dans la salle de la Menuiserie, à Millau. Éleveurs pour la plupart, ils sont venus écouter les témoignages de leurs confrères victimes d’attaques de loup, ainsi que les réponses proposées par les différents intervenants.
La soirée a commencé par la projection du film Éleveurs, les morsures invisibles, donnant la parole à quelques agriculteurs touchés de plein fouet par le problème. Corine Emilian, qui officie sur le causse Méjean, a ensuite fait part à l’assemblée d’expériences douloureuses, tout comme Thomas Vernay, qui élevait des chèvres cachemires dans la Drôme avant d’abandonner son exploitation devant les attaques répétées du prédateur. "Ce n’est pas qu’on est contre le loup, mais c’est un métier qu’on ne peut pas partager avec lui", a-t-il regretté, lui qui a vu son troupeau passer, l’an dernier, de 150 à 80 chèvres.
Un projet de loi pour créer des zones de protection renforcées
Le Plan loup, mis en place en mai pour une durée de 4 ans, qui prévoit la possibilité de prélever (donc d’abattre) 24 loups par an a été largement critiqué, notamment par Christian Roqueirol, secrétaire national de la Confédération paysanne. Il a estimé qu’on "ne peut pas transformer chaque éleveur en tireur d’élite", ironisant sur un plan qui a coûté, selon lui, 12 millions d’euros, pour seulement deux animaux tués. "Ca fait cher le loup…"
Stéphane Mazars, sénateur de l’Aveyron et rapporteur d’un projet de loi sur le sujet aux côtés d’Alain Bertrand, sénateur-maire de Mende, a exposé le texte visant à créer des "zones de protection renforcées". Des zones où, s’il est prouvé que la présence du prédateur porte atteinte à l’agro-pastoralisme, que les moyens de prévention ont été inefficaces et que la réponse ne portera pas atteinte à la pérennité de l’espèce, il sera possible de prélever davantage d’animaux. "Le loup n’est pas en voie de disparition"
- José Bové
José Bové, député européen Un projet de loi qui a été adopté par le Sénat, et qui attend désormais d’être mis à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Il faudrait pour cela que des députés s’en saisissent. "Peut-être que ce ne sera pas efficace à 100 %, mais on pense qu’il faut territorialiser la réponse. Chaque département doit décider de zones précises où il y a de l’agro-pastoralisme et où on ne veut pas de loup", a précisé Stéphane Mazars.
La parole a ensuite été laissée au député européen José Bové, qui s’est efforcé de prouver que le loup ne devait pas être considéré comme une espèce en voie de disparition, puisque sa population augmentait en France, mais également en Espagne, en Italie et en Roumanie. Déplorant "l’image fantasmée du loup, basée sur une image d’Épinal", il s’est déclaré favorable à une modification de la convention de Berne, ratifiée par la France, faisant du loup une espèce protégée.
"C’est un choix de société. Est-ce qu’on veut des paysans dans les montagnes, sur les causses, dans les Cévennes?", s’est-il interrogé. Le parlement européen ne devrait pas, selon lui, se pencher de sitôt sur ce dossier, du fait de la proximité des élections - au mois de mai. Une réflexion pourrait, en revanche, débuter par la suite. La conclusion est revenue à Laurent Reversat, porte-parole de la Confédération paysanne de l’Aveyron, qui a estimé que si des pistes "s’étaient dégagées à la tribune", il était impossible de cohabiter avec l’animal.
Auteur: Hugo Richermoz
Source: Midi Libre du 1 septembre 2013
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A partir de ce qu’en dit la presse, nous retiendrons trois points intéressant de cette réunion.
1/ Peu de participation de personnes favorables au loup. C’est le constat d'une situation qui se développe depuis quelque temps: les écologistes ne mobilisent plus. Leurs arguments relèvent plus du sentimentalisme souvent déplacés et décalés. Toujours les même slogans et les mêmes solutions proposées qui, depuis 20 ans, ne sont que des échecs et des palabres. Rien de concret pour répondre autant à l’urgence du moment qu’à l’avenir. Rien d’intéressant.
2/ L’affirmation que le loup n’est pas une espèce en danger. Mais curieusement, personne ne va au fond du sujet à savoir que nous en sommes là grâce aux amis de José Bové qui siège autant au WWF qu’à l’UICN. Ce sont eux qui ont manipulé les listes et ce sont ces fameuses listes rouges qui servent de référence aux annexes de la Convention de Berne et de la Directive Européenne «Habitats» qu’il faut remettre dans le droit chemin selon les règles prescrites au niveau international.
3/ La proposition de loi présenté par le Sénateur Alain Bertrand (Voir les réactions à cette proposition) et mentionnée par le Sénateur Stéphane Mazars pour créer des zones d'exclusion du loup est à la fois inappropriée et décalée par rapport à la réalité juridique et du terrain. Inapproprié car ce ne serait qu’une loi de plus inapplicable ou inappliquée alors que l’arsenal juridique français est existant y compris pour répondre à l’urgence. La protection des biens et des personnes (Article L 111-1 du Code de la Sécurité Intérieure), l’article L 113-1 du Code Rural et la Directive Habitats elle-même répondent aux nécessités du moment sur le terrain. C’est l’application réaliste et non fantaisiste de ces mesures qui permettront de réduire l’impact. Il faut simplement une volonté politique et peut-être exclusion l’ONCFS du processus, établissement public plus orienté vers la défense de l'idéologie de l'écologie profonde que vers le service public. Ce projet de loi est inapproprié car en créant des zones de protection renforcée à court terme nous ne faisons que déplacer le problème chez le voisin et nous facilitons la prolifération du loup. La réalité est qu’il faut déclasser le loup pour pouvoir le traiter librement voir même en qualité de nuisible dans de très nombreux secteurs puisqu’il n’est en rien en danger d'extinction. Là aussi il s'agit d'une volonté politique d'appliquer et faire appliquer le point 2 ci-dessus. Une loi n'est pas nécessaire. (Voir le texte de la proposition de loi transmis à l'Assemblée Nationale le 30 janvier 2013)
Nous constatons également que les parlementaires parlent sans aucune connaissance du dossier, sans aucune compétence juridique et avec cette remarquable incapacité à se consulter entre eux pour régler un même problème au profit de la population en dépassant les clivages politiques. Ces Sénateurs ont évolué comme s'ils étaient seuls au monde, comme si les éleveurs, syndicats et associations d'éleveurs n'existaient pas et comme si d'autres députés n'avaient pas, eux aussi, fait une proposition de loi visant à protéger les élevages (le compliment vaut également pour ces députés). Cet ordre dispersé, cette incohérence dans les méthodes de travail se font sur le dos des populations concernées. En fait, les parlementaires n'ont qu'assez peu de considération pour leur électeurs et les français en général.
Cette proposition de loi n’est que de la poudre aux yeux pour tenter d'exister aux yeux du public tout en étouffant toutes solutions en partant du principe qu’il est urgent d’attendre pour ne rien faire et laisser le loup s’étendre. De leur côté les écologistes suggèrent de discuter sans vraiment savoir de quoi.... En fait pour ne rien dire et surtout ne pas bouger. En analysant toutes ces manoeuvres, nous comprenons mieux pourquoi José Bové rentre dans la danse. Il ne prend aucun risque, ni pour lui, en apparaissant comme une sorte de sauveur, ni pour son parti qui sait que ces tergiversations ne servent à rien.
En conclusion, cette réunion ressemble fort à une tentative assez lamentable d’étouffer le problème pour qu’il perdure le plus longtemps possible. Il est regrettable qu'un syndicat, sensé défendre des éleveurs et une association, se prêtent à ce jeu politique. Il est vrai que la même comédie existe depuis 20 ans sur le reste des Alpes notamment dans le Sud.
Louis Dollo, le 1 septembre 2013