Les attaques formulées contre nos organisations agricoles, et au sujet de notre implication dans la gestion du dossier «Grands Prédateurs» au niveau européen, nécessitent de couper court à toute désinformation et de remettre les choses au clair.
Suite au lancement en 2012 d’un groupe de travail sur la problématique des «grands carnivores» en Europe (loups, lynx, ours, gloutons), la Direction Générale Environnement de la Commission européenne a invité les différents acteurs concernés via leurs têtes de réseaux européennes. Ainsi les chasseurs, les propriétaires fonciers, les associations de défense de la nature et de l’environnement, les scientifiques étaient représentés, ainsi que les agriculteurs via le COPA-COGECA.
L’ambition affichée de la Commission était, en effet, de pouvoir consulter directement les acteurs, sans passer par les autorités publiques, afin de susciter le dialogue entre eux.
La FNO a participé à plusieurs réunions en tant que représentante des producteurs ovins et en tant que représentant du COPA-COGECA. Cette participation dans ces instances était une réelle opportunité pour exposer aux autres parties prenantes de ces discussions à l’échelon européen, les difficultés des éleveurs, l’insuffisance et l’inefficacité des mesures de protection, l’incompatibilité entre élevage de plein air et présence de prédateurs et le rôle fondamental pourtant joué par ce type d’élevage sur la biodiversité et la dynamique des territoires ruraux… En notre absence, la voix des éleveurs n’aurait pu être relayée et entendue, et la commission n’aurait eu que la vision tronquée et erronée des environnementalistes ou autres organismes pro-prédateurs.
Fin 2013, le projet de la commission s’est précisé, avec la création d’une plateforme de concertation pour l’ensemble des acteurs autour des «grands carnivores» et dont l’aboutissement a été la proposition de signature d’un protocole d’accord reprenant un certain nombre de principes de base autour de ce dossier.
Le COPA-COGECA et les organisations françaises ne partagent pas le projet de contenu du protocole d’accord. Nous avons obtenu quelques modifications encore insuffisantes. Cependant le COPA-COGECA a décidé de continuer de participer à la plateforme afin de faire entendre la voix des producteurs. Cette participation ne vaut pas engagement aveugle de signer un texte dont le contenu final ne répondrait pas aux attentes et aux besoins des éleveurs. Elle nous offre en revanche une opportunité pour affirmer que la protection du loup ne doit pas se faire au détriment de l’intégrité économique de nos exploitations.
Dans cette optique, nos organisations et le COPA-COGECA travaillent pour que la révision du statut du loup soit abordée au sein de cette plateforme de discussion.
Inlassablement, nous poursuivons notre combat au sein du COPA, de la Commission européenne et auprès de toutes les organisations qui participent à la plateforme de concertation pour les convaincre de la réelle incompatibilité entre pastoralisme et prédateurs. Si aucune évolution prenant en compte les éleveurs n’intervient du côté de la Commission européenne, non seulement le COPA-COGECA ne signera pas le texte final d’autre part nous sortirons de la plateforme s’il n’est pas possible de faire entendre la voix des agriculteurs.
La lutte contre l’ensauvagement des territoires est un combat de longue haleine. Nous mettons tout en œuvre pour faire émerger des solutions. Grâce aux travaux et aux pressions que nous exerçons au niveau national, nous avons réussi à obtenir des avancées sur la régulation du loup. Cela reste insuffisant, nous en sommes conscients. Mais nous progressons néanmoins sur le plan règlementaire et nous faisons évoluer les esprits chez les décideurs. Notre objectif sera le même au niveau européen.
Nous ne lâcherons rien tant que les textes européens et internationaux ne seront pas modifiés.
Jean-Pierre Royannez, FNSE
Ludovic Rouviere, JA
Pierre-Yves Motte, APCA
Franck Dieny, FNO
Communiqué de presse du 20 mai 2014