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Le rapport Monti sur la THT des Pyrénées-Orientales pour l'interconnexion électrique entre la France et l'Espagne

- L'interconnexion électrique entre la France et l'Espagne n'est pas prête d'aboutir

Le coordinateur européen pour l'interconnexion franco-espagnole, Mario Monti, devrait remettre prochainement un rapport d'étape à la Commission européenne. Confrontée à de sérieux problèmes d'approvisionnement, l'Espagne se montre pressante. Mais l'opposition des populations pyrénéennes, et les échéances électorales locales à venir, incitent les responsables français à la prudence.

Dossier: Vers un renforcement des interconnexions énergétiques en Europe

- Contexte:

Bien que la France, l'Espagne et les institutions européennes rappellent régulièrement, depuis le Conseil européen d'Essen en 1994, l'importance majeure du renforcement de l'interconnexion électrique à travers les Pyrénées, les projets de construction de lignes à très haute tension (THT) échouent systématiquement devant l'opposition des écologistes, des populations et des élus locaux concernés par les tracés proposés.

L'Union européenne s'est fortement réengagée récemment pour relancer les interconnexions électriques (Lire le dossier). Des coordinateurs européens ont été notamment nommés, le 13 septembre 2007, pour mener à bien les projets prioritaires.

Chargé du projet d'interconnexion franco-espagnole, l'ancien commissaire européen à la Concurrence, Mario Monti, a fait part de ses premières conclusions, le 3 décembre, au commissaire européen à l'Energie, Andris Piebalgs, et lui remettra un premier rapport intérimaire dans les prochaines semaines.

- Enjeux:

Un intérêt majeur pour l'Espagne

Alors qu'aucune nouvelle ligne électrique n'a été installée à travers les Pyrénées depuis 1982 et que les quatre liaisons à haute tension existantes sont saturées depuis déjà plusieurs années, l'Espagne a un intérêt encore plus pressant que la France au renforcement de l'interconnexion. La question de la sécurité de son approvisionnement se pose en effet de manière croissante.

En raison de sa situation péninsulaire, l'Espagne est relativement peu interconnectée au réseau européen, tandis que la France a beaucoup plus de frontières et donc de liaisons électriques avec des Etats voisins. Un rapport du ministère de l'Industrie espagnol s'alarme ainsi du risque de black-out dans plusieurs régions d'Espagne tandis qu'une panne de 48h, à Barcelone, en juillet, a révélé les carences du réseau espagnol.

Lors d'un colloque énergétique franco-espagnol organisé à Madrid, le 22 novembre, le secrétaire général espagnol à l'Energie, Ignasi Nieto, a ainsi affirmé qu'il y avait "urgence sur les interconnexions".

- Les responsables français plus prudents

Le Directeur général de l'énergie et des matières premières au ministère de l'Economie, des finances, et de l'industrie, Pierre-Franck Chevet, a certes confirmé la volonté politique de la France d'avancer sur le sujet mais a aussi précisé qu'il "faudra[it] s'attacher collectivement à traiter les enjeux environnementaux". Le président du réseau de transport d'électricité français RTE, Dominique Maillard, a rappelé de son côté qu'aucun des trois projets de tracé actuellement à l'étude ne satisfaisait l'ensemble des parties prenantes, notamment les associations de riverains.

- Entre optimisme et inquiétude

Mario Monti a néanmoins indiqué le 3 décembre au commissaire Piebalgs que "bien que le projet soit très complexe, notamment au niveau politique, il constatait une certaine dynamique positive" et qu'il était ainsi "confiant dans la volonté des deux Etats à s'employer à trouver une solution satisfaisante pour toutes les parties concernées".

L'ancien commissaire européen s'est montré plus pessimiste le 22 novembre, en déclarant "qu'il faudra multiplier les efforts de pédagogie" car "la situation de départ n'est pas bonne du tout". Il a aussi indiqué que les échéances électorales de mars 2008 dans les deux pays n'allaient pas faciliter la tâche.

Si, en raison des récents problèmes d'approvisionnement électrique, le thème de l'interconnexion est susceptible d'être populaire lors des élections législatives espagnoles, il le sera beaucoup moins à l'occasion des scrutins locaux en France, étant donnée l'hostilité des populations pyrénéennes. Les groupes écologistes et de riverains s'opposent fermement à la construction de nouvelles lignes THT et mettent en avant des risques sanitaires et environnementaux.

- Un sujet au coeur du sommet France-Espagne

L'ambassadeur de France en Espagne, Bruno Delaye, a toutefois assuré que le sujet de l'interconnexion électrique serait au centre des discussions entre Nicolas Sarkozy et le premier ministre espagnol Zapatero lors du sommet France-Espagne, le 10 janvier 2008 à Paris.

Source: Collectif anti-THT du 6 décembre 2007

- Le premier rapport de Mr Monti est arrivé: Réaction du collectif anti-THT

En premier lieu tous les préalables demandés par notre collectif et par le Sydeco sont éludés et passés sous silence alors que pour nous il s'agit du fondement même du dossier. De plus ce rapport cible l'interconnexion France Espagne à travers les Pyrénées sans jamais mentionner de point géographique, néanmoins lors de sa visite Mr Monti nous avait bien fait comprendre que l'interconnexion était pour nous PO et que ce n'était pas discutable.

Ensuite l'on écarte la solution marine et l'on entrevoit un plan d'une bonne partie souterraine avec l'idée d'un tunnel assez grand pour la maintenance mais sans préciser quelle montagne l'on va percer et qui sera nominé.

Bien entendu l'on retrouve l'éternel couplet sur la péninsule ibérique isolée énergétiquement qui se doit de rejoindre le marché continental.

Mr Monti votre 1er essai non seulement ne sera pas transformé, mais l'Europe ne se grandit pas à rester sourde aux demandes de ces concitoyens et à occulter les vraies raisons d'un tel ouvrage. La solidarité transfrontalière et Européenne il y a bien longtemps que les catalans du nord coopèrent et souffrent, l'autoroute avec ses milliers de camions polluants toute l'année, ses flots de touristes obstruant et paralysant notre activité 2 mois d'été, le TGV qui a modifié la géographie de cette plaine du Roussillon avec tous ces talus et ces ponts métalliques nos entreprises, nos agriculteurs, nos commerçants concurrencés par un différentiel social qui ne nous est pas favorable, et évidemment la vieille ligne THT Baixàs- Vich, ne l'oublions pas.

Si l'idée d'un seul pylône nous est insupportable à la vue et à l'idée, nous n'accepterons pas plus de balafre supplémentaire dans notre environnement. Devant le manque de transparence et le simulacre de mission diplomatique de Mr Monti nous demandons purement et simplement le retrait de ce projet.

Le collectif d'association ne pliera pas devant l'Europe, quand aux compensations notre qualité de vie n'est pas à vendre et ne le sera jamais. Le collectif va dès le mois de janvier lancer une campagne de réunion publique qui commenceront par Baixas pour aller via le Perthus relancer les forces vives qui il y a cinq ans s'étaient déjà opposés à la ligne THT avec succés.

Aujourd'hui la menace est plus sournoise, elle se cache sous terre par endroit, compte apparaître à d'autre et véhicule des caissettes d'euros destinés à soi disant soulager les maux d'un département peut être pauvre par les moyens mais pas par l'ardeur que nous mettrons tous ensembles à combattre la THT.

Source: Collectif anti-THT du 19 décembre 2007

- Interconnexions, alliances industrielles au menu franco-espagnol

Les interconnexions, électriques et de transport, et les alliances industrielles notamment énergétiques, seront au menu du sommet France-Espagne du 10 janvier à Paris, déclare le président français Nicolas Sarkozy dans un entretien au journal El Mundo de jeudi.

Le sommet "est l'occasion de faire le point sur l'avancement de nos relations et des grands projets communs que nous avons. Je pense bien sûr d'abord aux interconnexions entre nos deux pays", déclare M. Sarkozy, selon la version originale de ses propos en français transmis en milieu d'après-midi par l'Elysée.

M. Sarkozy, désigné "homme de l'année" par le journal, précise que le "retard" pris dans le domaine des interconnexions "n'était pas acceptable".

La France et l'Espagne ont plusieurs dossiers en souffrance concernant les liaisons entre les deux pays, notamment, dans l'énergie, avec le dossier interminable de la ligne à très haute tension devant passer par l'est de la chaîne des Pyrénées, qui suscite l'opposition d'une partie des riverains.

Dans le domaine ferroviaire, la liaison à grande vitesse passant aussi par l'est des Pyrénées a pris du retard. La France et l'Espagne souhaitent par ailleurs développer le concept d'autoroutes de la mer, le renforcement des infrastructures portuaires pour fluidifier les échanges et décongestionner les routes.

"Je souhaite que ce sommet permette de dessiner les interconnexions futures entre nos deux pays et de trouver un accord sur leur calendrier de réalisation", ajoute M. Sarkozy.

Selon lui, les deux pays devraient "donner une impulsion" aux "alliances industrielles", "en particulier" dans le domaine de l'énergie, sans plus de précisions.

A l'heure actuelle, le groupe français Suez, qui doit fusionner avec Gaz de France, détient une part importante du capital du groupe espagnol Gas Natural, ce qui suscite des réticences en Espagne.

Des groupes français et espagnols sont également impliqués dans certains projets précis, comme par exemple celui du gazoduc Medgaz, qui doit relier l'Espagne et l'Algérie, dans lequel Gaz de France a des intérêts.

La lutte contre le trafic de stupéfiants ou contre l'immigration clandestine seront également des thèmes abordés durant ce sommet, selon le président français.

Source: Romandie et AFP du 27 décembre 2007

- THT: la France et l'Espagne vont se rebrancher

Hier à Paris lors de leur sommet annuel, les gouvernements français et espagnol ont décidé de "concrétiser rapidement" le projet maintes fois retardé et déplacé de ligne à très haute tension à travers les Pyrénées. "Le tracé définitif, ses caractéristiques, de même que l'exécution du point de vue des délais et du financement, tout sera communiqué avant le 30 juin", a affirmé José Luis Zapatero dans une conférence de presse commune avec Nicolas Sarkozy.

Pour ce faire, Paris et Madrid vont créer une société commune chargée d'assurer cette interconnexion électrique à l'est des Pyrénées. RTE (Réseau de transport d'électricité) et REE (Red Electrica de Espana) détiendront chacune la moitié du capital de cette entreprise. Celle-ci réalisera les études techniques, environnementales et financières préalables et financera les coûts liés à la création et à la réalisation de la liaison électrique.

Alors que cette ligne à très haute tension suscite de vives réticences chez les écologistes, les habitants et les élus concernés, Nicolas Sarkozy a rappelé qu'elle devrait être partiellement enfouie, ce qui en démultipliera le coût. Le Premier ministre espagnol et le président de la République ont souligné l'importance de cette réalisation pour "la création d'un marché intégré européen de l'énergie". Ils ont salué le travail de Mario Monti, nommé coordinateur européen pour cette interconnexion qui s'est soucié de "l'impact environnemental et économique du projet".

Auteur: Françoise Cariès
Source: La Dépêche du Midi du 11 janvier 2008

- France-Espagne: projet de ligne à très haute tension adopté avant fin juin

La France et l'Espagne se sont engagées à adopter avant la fin juin 2008 le projet, bloqué depuis des années, de ligne à très haute tension (THT) entre Figueras (Espagne) et Perpignan (France), selon une déclaration signée jeudi par les deux pays lors de leur XXe sommet.

Véritable serpent de mer entre les deux pays, ce projet était paralysé depuis de nombreuses années en raison de la vive opposition qu'il suscite auprès des populations et des écologistes, en particulier du côté français des Pyrénées.

L'accord, signé par le président français Nicolas Sarkozy et le président du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, "traduit la volonté des deux pays de concrétiser rapidement ce projet selon une méthode et des procédés respectueux des préoccupations environnementales, notamment par l'étude de solutions technologiques innovantes telles que l'enfouissement partiel de la ligne", selon un document de l'Elysée.

Le travail de préparation du projet "dans les domaines technique, environnemental et financier" sera confié à une entreprise associant à parts égales (50-50) les réseaux de transport d'électricité français et espagnol, RTE et REE, a ajouté la présidence française.

Cette entreprise doit également financer "l'ensemble des coûts liés à la création et à la réalisation de la ligne", selon l'accord.

Ce projet avait récemment avancé après la décision de la France d'accepter d'enfouir sous terre une grande partie de cette ligne de 400.000 volts, une idée défendue par le coordonnateur européen du projet Mario Monti, dans un pré-rapport remis à la mi-décembre à Bruxelles.

Jusque là, les opérateurs français s'opposaient à l'enfouissement de la ligne, qui coûte dix fois plus cher qu'une ligne THT normale.

Dans un entretien accordé fin décembre au quotidien espagnol El Mundo, qui l'a nommé "homme de l'année 2007", Nicolas Sarkozy avait annoncé son intention de faire avancer les grands projets communs entre les deux pays.

Source: AFP / Romandie du 10 janvier 2008