Le Monde des Pyrénées

Le renard dans les villes anglaises 2010/2013

Logo Facebook
Contact
Vous êtes ici: Accueil > Faune-Pyrenees > Dans-les-villes > Renards > Renards-Ville-Anglaises-Angleterre

- Londres: un renard attaque deux bébés

Un renard a grièvement blessé deux bébés jumeaux de neuf mois, les attaquant en plein sommeil après s'être introduit dans leur chambre d'une maison de Londres tandis que les parents regardaient la télévision, a annoncé lundi la police. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'animal serait entré samedi en fin de soirée dans la maison de Homerton, dans l'est de Londres, profitant d'une porte-fenêtre restée ouverte au rez-de-chaussée. Il aurait par la suite tout simplement emprunté les escaliers avant de pénétrer dans la chambre de Lola et Isabella Koupparris, tous deux âgées de neuf mois. Les enfants dormaient dans leur berceau quand la bête les a attaquées, a-t-on précisé de source policière.

Les parents regardaient la télévision au rez-de-chaussée et n'ont été alertés que trop tard par les cris de leurs jumelles, selon la presse. Leur frère âgé de quatre ans, qui dormait également à l'étage, n'a pas été attaqué. Les bébés souffrent de morsures aux bras et au visage. Ils sont à l'hôpital dans un état "grave mais stationnaire", selon la police.

Les renards pullulent à Londres. On en compte une dizaine par km carré et ils n'hésitent aucunement à s'approcher des habitations. Les attaques restent cependant rarissimes et c'est la première fois qu'un accident résulte en une blessure grave. La dernière attaque à avoir eu lieu dans une zone urbaine remonte à 2004, quand une personne âgée avait été mordue la nuit dans son jardin à Edimbourg, en Ecosse.

Le Royaume-Uni est considéré comme un pays exempt de la rage, de sévères contrôles aux frontières pour l'importation d'animaux étant imposés afin de faire en sorte que cela reste le cas.

Source: AFP / Le Figaro du 07/06/2010

- Les renards envahissent les grandes villes anglaises

- Des petites jumelles qui dormaient dans leur chambre ont été mordues aux bras et au visage.

La journée de samedi a été particulièrement chaude à Hackney dans l'est de Londres. Les époux Koupparis laissent ouverte la porte qui donne dans leur petit jardin, pendant la soirée. À 10 heures du soir, alors qu'ils regardent la télévision au rez-de-chaussée, ils entendent des pleurs venant de la chambre de leurs deux jumelles de 9 mois, au premier étage. La mère monte en courant, et retrouve ses deux bébés couverts de sang, et à côté d'elles, un renard, pas effrayé du tout par sa présence. Les fillettes, mordues au visage et aux bras, doivent être toutes les deux hospitalisées en urgence. Elles étaient ce mardi dans un état stable.

Cet incroyable fait divers a mis en lumière l'augmentation préoccupante du nombre de renards dans les villes de Grande-Bretagne. La mère des deux fillettes a promis de faire campagne pour que les autorités «s'attaquent enfin au problème».

Un appel déjà entendu par le maire de Londres, Boris Johnson. Il a promis de faire pression sur les différents districts de la capitale pour qu'ils mettent en place des moyens de contrôle. «Les renards ont beau avoir l'air doux et sympathiques comme des peluches, ce sont aussi des animaux nuisibles», a rappelé Boris Johnson.

Les premières apparitions de ces petits animaux roux dans les villes anglaises remontent aux années 1940. Jusque dans les années 1980, les municipalités ont tenté de les éliminer en leur tirant dessus ou en plaçant des pièges, mais sans succès. Depuis, les scientifiques estiment que plus de 30.000 de ces canidés sauvages vivent dans des villes, dont 10.000 à Londres. «Quand je partais au bureau vers 5 heures du matin cet hiver, je voyais plusieurs renards par semaine», explique Matthieu, un Français qui travaille dans la finance et habite à Fulham, dans l'ouest de Londres. «Ils ont l'habitude et ils n'ont pas peur du tout des hommes.»

Ils sont évidemment plus nombreux dans les quartiers résidentiels de Londres, où ils peuvent se nourrir en fouillant dans les poubelles et se cacher le jour dans les recoins des jardins. Mais avec les nombreux parcs et espaces verts de la capitale, ils sont aussi présents en plein cœur de la ville. L'un d'eux a même été vu sur Oxford Street.

Pour Peter Crowden, président de l'association des entreprises de lutte contre les animaux nuisibles, «la situation est devenue hors de contrôle», et ne pourra être résolue que par un abattage massif. L'Association royale de protection des animaux (RSPCA) s'insurge, elle estime que les accidents «sont extrêmement rares» et qu'il ne faut pas céder à l'hystérie. Alors qu'on recense deux attaques de renards contre des enfants depuis huit ans, 5.200 Britanniques ont dû se rendre aux urgences l'année dernière après avoir été attaqués par des représentants du meilleur ami de l'homme: des chiens.

Auteur: Cyrille Vanlerberghe
Source: Le Figaro du 9 juin 2010

- Quand les renards débarquent au cœur des villes

- Attirés par la nourriture, ils se multiplient en zone urbaine. La semaine dernière, près de Londres, l'un d'eux a mordu un bébé dans son berceau.

Le bébé qui a été attaqué dans son berceau la semaine dernière par un renard dans la banlieue sud de Londres va mieux. Mordu sévèrement à la main droite et au visage, il a dû être opéré. «Une attaque aussi horrible est extrêmement rare, a déclaré le maire de Londres, Boris Johnson, à la BBC, mais il faut prendre en compte le problème grandissant que posent les renards en ville. Leur présence a quelque chose de romantique et on peut les trouver adorables, mais ils peuvent aussi constituer une menace.» En 2010, un renard avait déjà agressé deux bébés d'une même famille durant leur sommeil en Grande-Bretagne.

Le porte-parole de l'association britannique de contrôle des ravageurs a invité ses compatriotes à ne plus nourrir les renards. «Ils se rapprochent des habitations et deviennent de plus en plus familiers mais les gens ne doivent pas oublier qu'ils restent des animaux sauvages», explique le spécialiste anglais. «En Suisse, on dit toujours qu'il ne faut pas donner à manger à un renard qui vit en ville, car ça augmente le risque pour lui de se faire tuer», raconte Daniel Hegglin, de l'université de Zurich, une ville qui compte trois gardes-chasses.

La présence de renards dans les villes n'est pas un phénomène exclusivement britannique. Il a été constaté en France et sur le continent européen depuis les années 1980. «En ville, ils trouvent de quoi s'alimenter avec les poubelles déposées un peu partout», analyse Michel Catusse, de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). «Ils ont la nourriture, le gîte et, en plus, ils ne sont pas chassés», résume Sandrine Ruette, de l'ONCFS. «C'est un paradis pour eux car ils ont beaucoup d'endroits où se cacher. Ceux qui arrivent à ne plus avoir peur des humains peuvent se multiplier rapidement sans avoir beaucoup de relations avec leurs congénères restés à la campagne», remarque Daniel Hegglin.

«Les renards ne sont pas solitaires, ils peuvent former des petits groupes en périphérie urbaine», ajoute la spécialiste des petits carnivores Sandrine Ruette. À la campagne, leur densité est estimée entre 0,5 et 2 animaux par hectare mais pourrait être plus importante en ville. «Pour l'heure il n'y a aucune statistique fiable sur les populations de renards urbains et périurbains», souligne-t-elle.

Porteurs d'échinococcose

La rage du renard a été officiellement éradiquée en France en avril 2001, grâce à la vaccination orale des animaux, distribuée sous forme d'appâts. Elle est absente aussi en Grande-Bretagne et dans toute l'Europe occidentale. «Cela n'empêche que si un renard mord un humain, il doit immédiatement être capturé, tué et des tests doivent être faits pour rechercher s'il est porteur du virus de la rage», indique Jean Hars, vétérinaire à l'ONCFS.

Contrairement à certaines idées reçues, la morsure n'est pas le signe caractéristique de la rage. «Le virus change le comportement des animaux mais il peut provoquer une forte excitation chez certains ou, à l'inverse, une apathie et une baisse de l'activité chez d'autres», note François Moutou, du laboratoire de santé animale de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Des campagnes de vaccination sont toujours menées sur le continent européen, à l'est d'une ligne allant de la Pologne aux Balkans.

À défaut de véhiculer encore la rage, le renard est le vecteur d'une maladie parasitaire émergente que l'on parvient de mieux en mieux à soigner: l'échinococcose. Arrivée dans l'est de la France dans les années 1980, elle touche désormais l'ouest du pays. Le cycle naturel du parasite comporte deux protagonistes: le campagnol et le renard. On peut penser que l'incidence de l'échinococcose est moins élevée chez les renards urbains que chez leurs congénères des champs, comme le souligne François Moutou. Il n'y a en effet pas de campagnols en ville. Or ce sont ces animaux qui, dévorés par les renards, les contaminent. Les humains contractent l'échinococcose en absorbant les œufs minuscules du ver libérés dans les crottes de renard. La meilleure règle de prévention reste là aussi une bonne hygiène des mains.

Auteur: Yves Miserey
Source: Le Figaro du 12/02/2013