Le Loup est de retour en France
Cela pose d'énormes problèmes notamment aux éleveurs
Explosion du nombre de loups en France
L'affaire José Bové: il veut tuer les loups
Parc National du Mercantour
Agent du Parc ou éleveur agressé?
Groupe de travail "Grands carnivores" à l'Union Européenne
Proposition de loi au Sénat visant à créer des zones d'exclusion pour les loups
Le Gouvernement veut éduquer les loups 2013
Plan loup 2013-2017, Groupe National Loup (GNL) et réactions
Mensonges et manipulations autour du loup
"Loup, fin du mythe".... Il s'attaque à l'homme et tue
La cohabitation avec.... pas en présence de l'homme
Les conditions de destruction / tirs de loups à partir de 2013 en France
LCIE - Large Carnivore Initiative for Europe - Initiative pour les grands carnivores en Europe
L'histoire controversée du retour du loup dans les Alpes et en France
Présence, suivi et localisation des loups en France
Homme et loup: 2000 ans d'histoire
base de données d'attaques de loups sur l'homme
27 mai 2009 - Le loup est-il vraiment une espèce de vertébré protégée?
L'histoire controversée du retour du loup dans les Alpes et en France
Plateforme européenne sur la coexistence entre populations et grands carnivores
Mobilisation contre la prédation sur les élevages à Foix le 28 juin 2014
Les conditions de destruction / tirs de loups pour 2014-2015 en France
Etats généraux Loup et Pastoralisme au col du Glandon - Savoie-Isère
Rumeurs et vérités sur le loup en France
Suivi du protocole de tirs de défense et prélèvements
Les tirs de prélévement et de défense 2014
Les réactions au projet de recommandation sur les loups dits "hybrides"
L’extraordinaire arnaque de la protection du loup
Par Françoise Degert
Victimes, attaques, prédations et dégâts des loups en 2014
Tout va bien en Europe pour les grands carnivores: Loups, loups, lynx et gloutons
Les loups attaquent les chiens
Les pièges photographiques de la faune sauvage - Loups, loups, lynx
Grands prédateurs et pastoralisme: Scientifiques, chercheurs, intellectuels indépendants
"Les lourdes conséquences du retour du loup"
"Retour naturel ou réintroduction des loups? A vous de juger!"
Association des communes pastorales de la région PACA
Campagne de dénigrement et de haine contre les éleveurs, les bergers et le pastoralisme
Les associations de protection du pastoralisme
Suivi des attaques et prédations de loups en 2016
En savoir plus sur le loup et son environnement
La protection du loup - Le statut de protection
Tourisme et grands prédateurs: loups et Loups
Tourisme, randonneurs et chiens de protection
Le tourisme et les grands prédateurs
Proposition de loi au Sénat visant à créer des zones d'exclusion pour les loups
Homme et loup: 2000 ans d'histoire
base de données d'attaques de loups sur l'homme
L’extraordinaire arnaque de la protection du loup
Par Françoise Degert
Victimes, attaques, prédations et dégâts des loups en 2014
Les gendarmeries de Lozère, du Gard et de l'Aveyron ont ouvert une enquête après la découverte de restes de loup déposés devant les locaux des gendarmeries de Trèves
(Gard) et de Rivière-sur-Tarn (Aveyron), a-t-on appris mardi auprès des gendarmes. Deux pattes arrières semblables à celles d'un loup avaient été retrouvées en juillet 2006 devant les locaux de ces deux gendarmeries.
Après une analyse ADN, dont le résultat est connu depuis la semaine dernière selon l'Office national de la chasse et de la faune sauvage de la Lozère (ONCFS), elles se sont avérées
être celles d'un loup d'origine italienne, repéré auparavant dans les Alpes et dont une carte génétique avait été dressée. Les ONCFS des départements du Gard, de la Lozère et de l'Aveyron ont également lancé
une enquête pour déterminer où l'animal avait été tué. Mi-mars, des gardes forestiers avaient annoncé que des traces de loups avaient été repérées
en Lozère et dans le nord du Gard, accréditant l'idée que ces animaux seraient en train d'intégrer le Parc national des Cévennes situé à cheval sur ces deux départements.
Source: FR 3 du 20 mars 2007
Le WWF et Pro Natura ont décidé de retirer leur recLoups contre la décision d'abattre le loup du Chablais. Les organisations estiment que l'affaire a pris une tournure "beaucoup trop politique et émotionnelle". Elles préfèrent donc "calmer le jeu et s'investir en faveur des prochains loups qui arriveront en Suisse". La dénonciation pénale déposée contre le conseiller d'Etat valaisan Jean-René Fournier est toutefois maintenue. WWF et Pro Natura avaient déposé le 13 novembre dernier un recLoups contre l'autorisation de tir visant le loup du Chablais, qui a été abattu fin novembre
Source: Agence suisse TSR du 20 mars 2007
Voir le dossier: Le loup en Suisse
Le Journal Officiel vient de publier deux arrêtés autorisant la destruction (appelé "prélèvement") de loups (ces derniers apprécieront sûrement la sémantique).
L'arrêté du 13 avril fixe le nombre maximum de spécimens (mâles ou femelles) dont la destruction est autorisée à 6 pour l'ensemble des départements de l'Ain, des
Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de la Drôme, de l'Isère, de la Savoie, de la Haute-Savoie et du Var.
Cela fait donc 6 loups pour 9 départements.
Les modalités particulières pour le déclenchement et la mise en oeuvre des opérations de tirs de défense autorisées par l'arrêté du 13 avril 2007 précité sont fixées par un nouvel arrêté, en date du 16 avril 2007.
On notera que la publication de ces arrêtés intervient juste avant les élections présidentielles. ..les loups de votent pas!
Un troupeau de brebis a été victime d'une attaque hier en Savoie, provenant vraisemblablement d'un loup. Complètement affolées, les bêtes se sont jetées dans le vide, où elles ont trouvé la mort.
Un troupeau de brebis a été attaqué hier à Montsapey, en Savoie. Plus de 400 brebis, soit environ la moitié d'un troupeau d'estive, sont mortes en sautant une barre rocheuses. Paniquées, elles se sont jetées dans le vide. Deux des chiens qui les gardaient ont été blessés, ce qui semble confirmer que l'agresseur soit un grand canidé, vraisemblablement un loup.
Depuis la découverte de l'accident, tous les services concernés dont les gendarmes, le directeur de l'agriculture et de la forêt ainsi que les services sanitaires du département, se sont rendus sur les lieux. Les premiers cadavres d'ovins ont été héliportés tandis que les bêtes trouvées agonisantes ont été euthanasiées.
Source: Europe 1 du 21 juillet 2007
[Ndr: selon nos informations; le décompte exact sera établi ce matin par les responsables de l'ONCFS. Le nombre de bêtes victimes atteindrait les 600.]
Présent depuis quinze ans dans les Alpes - y compris en Haute-Savoie - le loup contribue à modifier le paysage et l'équilibre écologique en raison des contraintes liées à la nécessité de regrouper les troupeaux afin de les protéger. Une situation qui commence à inquiéter les gestionnaires d'espaces naturels.
"On abandonne des zones de pâturage et certains endroits se referment, ce qui entraîne une perte de biodiversité", souligne Pierre Guelpa, directeur de la Société d'économie
alpestre de la Savoie. Si les surfaces en cause ne pèsent pas très lourd au regard des centaines de milliers d'hectares d'alpages de la région, en revanche "elles exercent un fort
impact paysager", ajoute M. Guelpa.
Les actes du séminaire technique "loup-élevage" de juin 2006 qui viennent d'être publiés par le Centre d'études et de réalisations pastorales Alpes-Méditerranée (Cerpam) insistent
sur les problèmes soulevés par les parcs où l'on rassemble, la nuit venue, les troupeaux. Il s'agit de la principale mesure de protection contre les loups. Les chercheurs mettent
en avant la concentration des déjections animales sur un espace réduit. Selon leurs calculs, cela équivaut à un apport de 21 kg d'azote par nuit sur une surface moyenne de 1.600m2
pour un troupeau de 1.600 brebis. L'étude souligne "l'urgence et la gravité des problèmes de l'accumulation et de l'absence de gestion des déjections aujourd'hui en montagne".
Autre aspect de cette nouvelle organisation du pâturage, les secteurs abandonnés parce que trop éloignés ou moins accessibles. Mais aussi ceux qui sont "sur-pâturés" parce que
proches d'un parc de regroupement.
Les contrats de protection qui ouvrent droit à des financements publics permettent de réduire la vulnérabilité des animaux face au prédateur mais avec le risque d'engendrer des
pratiques plus rigides qui laissent moins de marge de manoeuvre pour la conduite du troupeau. "Nous entrons dans un système dans lequel il faut gérer un compromis entre la bonne
gestion pastorale et la protection du troupeau, explique Laurent Garde, chercheur au Cerpam. Il s'agit d'un ajustement permanent qui va permettre globalement de réduire la
prédation mais avec un niveau de dégradation accru." Les inquiétudes portent également sur la diversité des races ovines. Si les grands troupeaux transhumants du sud des Alpes
sont composés de races grégaires, habituées au gardiennage, les troupeaux résidents des Alpes du Nord, de 450 à 1 200 têtes, sont souvent constitués d'animaux pris en pension
provenant de petits élevages de brebis de pays habituées à la liberté et donc difficiles à regrouper. "Il va falloir changer de culture pastorale", constate Pierre Lachenal,
directeur de la Société d'économie alpestre de la Haute-Savoie.
Les motifs de préoccupation n'épargnent pas non plus les éleveurs de montagne, producteurs d'agneaux, contraints de protéger toute l'année des troupeaux de moins de 1 000 têtes en
zone de plaine. "Notre crainte est qu'ils soient obligés de retourner à des pratiques intensives avec des effectifs plus réduits, ce qui va à l'encontre totale d'une logique
agri-environnementale", souligne M. Garde.
Auteur: Nathalie Grynszpan
Source: Le Monde du 22 juillet 2007
La problématique est exactement la même avec l'ours dans les Pyrénées et les autres pays européens. L'ours n'est que le dernier maillon de la biodiversité,
sans aucun prédateur et n'aportant rien à l'ensemble du vivant. Sa disparitioon des Pyrénées n'affecterait en rien la biodiversité, bien au contraire.
Des dernières semaines, les agents de l'ONCFS circulent beaucoup au-dessus et autour de Targasonne. Pourquoi cette activité inhabituelle preque secréte? Personne ne veut parler ou
les motifs invoqués sont si peu pertinents qu'ils finissent par faire sourir.
En fait, selon plusieurs éleveurs locaux, des loups seraient en vilégiature. Le fait n'est pas nouveauj mais il serait honnête de la part de ces agents de l'état de dire la vérité
au lieu d'entretenir un "secret d'Etat". Celà éviterait de voir la rumeur s'emplifier.
Louis Dollo, le 30 janvier 2008
Un jeune Fribourgeois de 10 ans a eu beaucoup de chance lundi au zoo de Bâle. Tombé dans la fosse aux loups, il s'en tire avec des blessures à la tête.
Un écolier fribourgeois est tombé dans la fosse aux loups lundi au zoo de Bâle. Une louve l'a attaqué et l'a mordu à la tête. Un visiteur a pu retirer l'enfant de la fosse pendant
qu'une jeune fille de 14 ans maintenait l'animal à distance.
L'écolier âgé de 10 ans a immédiatement été transporté à l'hôpital avec des blessures à la tête, heureusement sans gravité, a indiqué le Ministère public de Bâle-Ville. L'enfant a
eu beaucoup de chance, a indiqué Markus Melzl, porte-parole.
L'écolier s'est probablement penché au-dessus de la fosse et a basculé, a encore indiqué Markus Melzl. Certains de ses camarades ont été interrogés par la police pour tenter de
déterminer dans quelles circonstances il est tombé.
Attaque immédiate
L'écolier a fait une chute d'un peu plus d'un mètre. Il est tombé dans l'eau et une louve l'a immédiatement attaqué. Un visiteur de grande taille, selon Markus Melzl, s'est alors
penché et a pu tirer l'enfant hors de la fosse.
Pendant ce temps, une jeune fille de 14 ans qui travaille dans le zoo des enfants a empêché la louve d'attaquer une nouvelle fois. Elle a utilisé son sac à dos pour frapper
l'animal et le maintenir à distance.
L'enfant faisait partie d'un groupe de 36 écoliers fribourgeois en visite au zoo. Ils étaient accompagnés par quatre personnes. Les écoliers et les accompagnants ont reçu un
soutien psychologique de la part de spécialistes de la police de Bâle-Ville.
Source: 24heurs.ch du 23 juin 2008
Bien sûr on nous fournit moult explications pour justifier l'attaque du loup. Il en ressort toujLoups que dans la nature le loup ne présente aucun danger. Même chose pour les
Loups. Sauf que personne n'a tenté le diable pour raconter. Le petit Chaperon Rouge n'est qu'une histoire imaginaire et l'ours en peluche?
Tout cela n'est ni clair ni totalement rassurant.
De 120 à 150 loups colonisent désormais dix départements du Sud. Jean-Marc Moriceau, historien caennais, évoque la "La bête" du Gévaudan.
C'est la Une de la France Agricole du 11 juillet: Loup: le plan de protection montre ses limites. Réintroduit en France, le loup repeuple, année après année, davantage de provinces. Vingt-cinq zones de présence permanente sont recensées dans dix départements français de Rhône-Alpes, et de Provence-Alpes-Côtes-d'Azur. Il devrait bientôt revenir en Languedoc-Roussillon, en Franche-Comté, en Midi-Pyrénées et en Auvergne. Et ainsi revenir rôder sur le théâtre des actes sanguinaires de ses lointains aïeux, de Haute-Auvergne et Gévaudan.
L'historien caennais Jean-Marc Moriceau, spécialiste de l'Histoire des campagnes, s'intéresse aux rapports entre les sociétés humaines, les animaux domestiques et la faune sauvage. Il a livré en 2007 aux éditions Fayard, une monumentale Histoire du "Méchant loup" du XVe jusqu'au début du siècle dernier. Cette fois-ci, il revisite, en historien, la "Bête du Gévaudan".
Régions de conditions extrêmes
Entre 1764 et 1767, sur les terroirs de la Haute-Auvergne, du Gévaudan, du Haut-Vivarais, de la Margeride et de l'Aubrac, le loup provoque des ravages sanglants parmi la
population. Ils donneront naissance à la légende de la "Bête du Gévaudan", objet d'histoires mythiques qui hantent toujLoups la conscience moderne.
En réalisant "une sorte de cluedo historique", comme le définit l'auteur, en confrontant et en expertisant une à une les sources les plus proches des drames locaux qui émaillent ce récit, l'historien définit avec précision les rapports des pratiques du pastoralisme avec la faune sauvage.
Ils ont quelque résonance avec les problèmes que rencontrent les éleveurs, dont les troupeaux doivent à nouveau craindre la présence proche du prédateur. Bien sûr, le loup "moderne" n'attaque plus l'homme, le plus faible des enfants, ou les plus frêles des femmes, mais il marque toujLoups autant les esprits.
En remontant vers ces contrées plus nordiques, le loup viendrait aussi à la rencontre de troupeaux de bovins plus nombreux, installés sur des herbages d'altitude, de plus en plus encerclés par la forêt qui s'agrandit. Entre 1764 et 1767, rapporte, exhaustif, Jean-Marc Moriceau, "le loup s'attaque au talon d'Achille d'un pays pauvre: les enfants au pâturage, le long des massifs forestiers que jalonnent les pentes de la Margeride... Devant cette hécatombe de jeunes gardiens du bétail, c'est toute l'économie agropastorale du Gévaudan qui est menacée."
Ces régions d'altitude restent encore à l'écart des grands courants de développement de l'économie et du tourisme, à la différence de la côte méditerranéenne, par exemple. Le retour du loup nécessitera aussi, au XXIe siècle, une nouvelle définition de l'économie agropastorale locale, entre Saint-Flour au Nord et Marvejols au Sud.
Auteur: François Lemarchand
Source: Ouest France du 17 juillet 2008.
Pratique: La Bête du Gévaudan, Jean-Marc Moriceau, éditions Larousse, Collection L'histoire comme un Roman. 273 pages - Voir également Histoire du méchant loup
Dans les Bauges, en Savoie, parler du loup est toujLoups tabou. La présence même du prédateur dans le massif est sujette à caution. Sauf pour les éleveurs, qui comptent les morts
parmi leurs troupeaux. Et perdent patience.
Le loup est là, mais on le tait. Michael, 22 ans, l'a pris en photo, depuis son jardin de Jarsy, en Savoie. C'était un petit matin d'aoutt, dans les Bauges. Comme souvent à 7
heures, il y avait un peu de brume. Le loup aime bien ça, la brume. Les Bauges sont un massif ouvert avec de grands alpages verdoyants, au-dessus de Chambéry. Le loup se tenait à
trois cents mètres de Michael. Le cliché a été publié dans le Dauphiné libéré. On y voit l'animal, assis. "Je ne peux pas en parler, dit Michael, mystérieux. On m'a dit de me
taire. ça fait quelque chose de se dire qu'il y a un loup à côté de chez nous." Des chasseurs ont chambré Michaël. Ils lui ont dit qu'au lieu de son appareil, il aurait mieux fait
d'aller chercher le fusil. Un autre randonneur a eu le loup dans son viseur, près de Bellecombe-en-Bauges. Il a fait parvenir le cliché aux autorités. Mais il a préféré ne pas
donner son nom. Le loup est un sujet tabou.
Dans les Bauges, ceux qui ont vu le loup, ils sont nombreux à le dire, sont regardés de travers. On ne veut pas les entendre. "ça fait des mois qu'on disait qu'il était là. Ils ne nous croyaient pas. On se foutait de notre gueule", explique Pierre Dupérier, le maire de Jarsy, exploitant forestier et chasseur. "On", c'est, pêle-mêle, les autorités, la direction départementale de l'agriculture et de la forêt (DDAF), l'office de la chasse. "Les gens voyaient les animaux, mais ils n'apportaient pas de preuve", répond en écho un employé de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
Prouver que le loup est là n'est pas simple. Les photos prises au mois d'août? Elles sont en cLoups d'analyse. Même si le novice croit qu'il s'agit d'un loup, cela ne va pas de soi. Est-ce le même animal sur les deux photographies? Pas de réponse, pour l'instant. Le protocole scientifique destiné à affirmer la présence du loup est complexe. Il faut des poils, des crottes, mais aussi de la salive. Enfin, en ce qui concerne les attaques - "constats de dommages", en termes administratifs - et les indemnisations afférentes, c'est une autre paire de manches. Même si les procédures ont été simplifiées, les gardes - "dans le massif, on les appelle "les uniformes"", dit un habitant - doivent venir faire des relevés, étudier la nature et la localisation des morsures. Il y a "une batterie de critères" destinée à s'assurer que d'autres animaux ne sont pas en cause: des chiens errants, un lynx.
Entre les autorités - silencieuses - et les éleveurs, le fossé se creuse. Eric Marboutin, le responsable des études loups et lynx à l'ONCFS, reconnaît que les gens les plus confrontés au problème, les éleveurs, sont ceux qui reçoivent le moins d'informations. Quand les gardes font des relevés pour les expertises après les attaques, ils ne se montrent guère loquaces. , dit ce spécialiste"Ils sont tenus à un devoir de réserve. Ce ne sont pas eux qui décident si le berger va être ou non indemnisé". Alors, quand le berger qui a vu le loup leur demande s'ils pensent que c'est bien le loup, ils répondent dans le vide.
Louis Petit-Barrat, un éleveur qui a perdu plus de dix chèvres dévorées par le loup, raconte comment une "stagiaire" venue faire le constat lui a suggéré que c'étaient des lynx qui avaient fait le coup. "Faut pas me prendre pour un con", tranche Louis, encore en colère. Pour prouver aux autorités que le loup était là, Denis Dupérier, un éleveur, avait porté la dépouille d'un animal devant la maison du parc des Bauges, à Ecole-en-Bauges, en 2005. L'animal menaçait son troupeau, à Margériaz. Il a tiré une fois. Le loup est revenu. Et il l'a eu. Denis est passé au tribunal en avril 2006. Il risquait six mois d'emprisonnement et 9 000 euros d'amende. Il a expliqué qu'il avait pris le loup pour un chien errant. Le loup est protégé par la convention de Berne et la directive européenne Habitats, faune, flore. Dupérier a été relaxé. Mais le parquet a fait appel et il sera rejugé à Grenoble (Isère). Son avocat, malin, a insisté sur le fait qu'à l'époque, personne ne disait officiellement qu'il y avait du loup dans les Bauges.
Dans les Bauges, aujourd'hui, on n'est plus trop d'humeur à jouer à "Loup y es-tu?" Le loup est là et il croque les chèvres, comme dans d'autres massifs. C'est ce que disent les éleveurs. "On" leur répond officiellement qu'il y aurait au moins un individu recensé. Un individu, cela veut dire un qui reste au moins deux hivers. Les éleveurs n'en croient pas un mot. Ils pensent qu'il y en a plus. Dans les Bauges, au moins huit constats de prédation ont été effectués l'an passé, sept cette année (lire encadré cicontre). Et ce n'est pas fini, car le gros des attaques a lieu en août et en septembre. L'an dernier, un tir de "prélèvement" a été effectué. Mais cela a été un fiasco. Les éleveurs en rient encore.
"Le sujet est très épidermique, dit Bernard Viu, responsable de la DDAF. On préfère donc centraliser la communication." Les gardes de l'ONCFS observent le silence. Ne prononcent jamais le nom du loup. Bernard Viu, lui-même, ne dit pas "le loup": "Ce n'est pas la première fois qu'on nous dit qu'on a vu du loup." Ce "du" met un peu de distance avec l'animal. Une distance que les autorités reprochent aux "médias" de ne pas observer. "Ils en font trop sur le loup." On les accuse de relayer la psychose de la population. "Il y a plein de chiens meurtriers [d'êtres humains] et on en parle peu, finalement, par rapport aux dégâts du loup", affirme un spécialiste. Ultime argument, les médias, en relatant les attaques du loup, contribueraient à attiser l'énervement des chasseurs.
Si dans les Bauges, les gens sont plutôt calmes, ce n'est pas la même histoire dans d'autres massifs. En 2000, à Allevard (Isère), la dépouille d'un loup, pendue par les pattes arrière, a été trouvée accrochée à un arbre. Sur une pancarte était écrit: "Ras-le-bol du loup." Dans le massif de Belledonne, en janvier de cette année, un autre animal, tué d'une balle, a été retrouvé décapité dans le lit d'une rivière. Le Dauphiné en a parlé. Il a même publié la liste des communes où le loup a été vu.
A l'alpage de l'Arcluz, 1 800 mètres d'altitude, accessible par une piste cahoteuse, Sylvie Petit, 22 chèvres, 15 chevrettes et 30 génisses, confesse ses craintes: "Je suis chasseuse. D'habitude, je n'ai pas bien peur. On a souvent parlé du loup, mais on ne s'attendait pas à le voir." Sylvie évoque les six attaques subies par son troupeau depuis le début de l'année. Une fois, le loup est venu chercher ses proies jusqu'à la bergerie. "Quand je l'ai vu là, en train d'attaquer les chèvres, ça m'a beaucoup impressionnée", dit-elle. La bête, raconte-t-elle, s'est arrêtée pour la regarder. Une autre fois, Christophe, son mari, a tiré en direction du loup avec sa carabine Browning. Depuis, elle hésite à grimper en lisière de forêt. "Si je me retrouve nez à nez avec ça, je ne sais pas ce que je ferais." Depuis le début de l'année, elle a perdu deux chèvres et un cabri. Sur un autre alpage, Cédric dort avec ses quatre patous, des gros chiens des Pyrénées qui servent aussi à se protéger des Loups, à côté de sa caravane. Le soir, il enferme ses bêtes dans un enclos. Sa mère, Odile, raconte: "Il a entendu le loup hurler l'hiver dernier." Plus loin, un chasseur raconte qu'il a vu un éleveur prendre son permis, bien qu'il n'aime pas les fusils, parce qu'il avait peur.
Menaces de mort et pneus crevés
A Aillon-le-Jeune, Louis Petit-Barrat nous parle de la Chèvre de monsieur Séguin pour expliquer combien ses bêtes aiment la liberté. Et combien le loup leur fait mal. "Il leur
manquait tout le train arrière et elles étaient vivantes", raconte-t-il, encore ému. Cette année, il les a enfermées derrière un grillage électrique. Comme beaucoup d'éleveurs,
il pense que "les paysans d'ici se sont couchés devant le loup". Roger Miguet, le maire d'Aillon-le-Vieux, va plus loin. Il craint qu'avec le loup, le pastoralisme ne "foute
le camp". "On a accepté que la vie soit bouleversée par la présence de quelqu'un [le loup] qui n'apporte rien." Pire, les patous commencent à mordre des randonneurs
qui s'approcheraient trop près des troupeaux.
Marboutin regrette l'absence de communication organisée. "On ne communique pas facilement sur cette espèce-là. L'Etat parle plus facilement des licenciements que des loups." Ce qui laisse le champ libre à toutes les rumeurs et interprétations. Ici, cette mère d'éleveurs dit être sûre que les loups ont été amenés dans des cages pour repeupler les montagnes. "Il y a un niveau passionnel derrière le dossier "loup" qui met la population à un niveau d'agressivité extraordinaire", constate un expert. Des représentants de l'Etat, voire des spécialistes du sujet, ont eu droit à des menaces de mort, à des pneus crevés. "Le loup suscite la haine, écrit Geneviève Carbone, ethnologue. Cette haine rejaillit sur ceux qui l'étudient. Ces émotions jalonnent son parcLoups et éclaboussent ceux qui le protègent. Dans le monde des gens du loup, il y a beaucoup de cruauté et peu d'humanité." Certains murmurent que les éleveurs pourraient régler leur compte au loup, en douce, sans s'en vanter. D'autres disent que c'est déjà fait.
Auteur: Didier Arnaud
Source: Libération du mardi 16 septembre 2008
Le loup ne mange pas que les brebis ou les veaux des éleveurs. Nous savons que, comme dans le massif des Cantabrique en Espagne, il peut s'attaquer à une vache, un cheval mais aussi au gibier sauvage.
C'est le cas au plateau des Glières comme le rapporte le Dauphiné Libéré du 26 décembre 2008:
Les Glières en Isère: Un animal sauvage attaqué par un loup?
Mercredi dernier, sur le plateau des Glières, un skieur est tombé sur la dépouille de ce qui serait une biche.
Selon des témoignages, elle aurait été victime d'un loup.
"Les chiens errants restent en effet quelques temps jouer avec leur prise pas les loups" explique Yves Antoine-Milhomme de l'auberge "Chez Constance", auprès duquel l'animal
déchiqueté a été trouvé.
"La présence des loups inquiète les bergers mais aussi la population du plateau et des alentLoups. Des habitants ont entendu des loups très près des habitations."
Source: Le Dauphiné Libéré du 26 décembre 2008
Non content de ces mets peu faciles à attraper, il s'attaque également aux chiens des chasseurs.
Selon un témoignage rapporté par la revue "Plaisirs de la Chasse" du mois de janvier 2009, un "jagd" aurait été tué par un loup (probablement plusieurs) dans le
secteur de Villard de Lans. Selon la rumeur, le chien serait sorti blessé du terrier où il s'était réfugié depuis 2 jours (du sang entre la sortie du terrier et
le lieu de la découverte des ossements).
D'autres loups ont été vus dans le secteur Méaudre et Autrans depuis l'arrivée de la neige.
De tels incidents pourront se renouveler avec des chiens de bergers ou de promeneurs. Une bête sauvage non chassée n'a aucune raison de craindre l'homme. C'est bien là que commence le risque.
Louis Dollo, le 28 décembre 2008
Homo sapiens versus Canis lupus. L'homme de nouveau face au loup. Et cela a encore tourné au vinaigre cet été puisqu'il est accusé, entre autres, d'avoir provoqué la mort d'un troupeau de plusieurs centaines de moutons et brebis qui, affolés, se sont jetés dans le vide. Voilà une quinzaine d'années qu'ils ont repointé le bout de leur truffe dans le parc du Mercantour (Alpes-Maritimes).
On estime qu'ils sont aujourd'hui au moins une centaine, répartis en un peu plus d'une quinzaine de meutes. D'une longueur de 150 kilomètres, leur territoire originel s'étend sur six vallées dans les Alpes du Sud sur plus de 200 000 hectares. Zone qui compte environ 18.000 habitants permanents répartis dans 28 communes avec une forte activité de pastoralisme. Ce qui entraîne évidemment de douloureux problèmes de cohabitation entre l'animal et l'homme.
Pourtant, pour une fois pourrait-on dire, l'homme n'y est pour rien. Il n'a pas joué avec le feu. Les loups sont revenus tout seuls. Au début des années 1990, ils ont franchi la frontière entre l'Italie et la France. Le parc du Mercantour est en effet contigu au Parco naturale Alpi Marittime, en Italie, où le loup, qui n'y a jamais disparu, était bien présent et protégé.
La première observation certifiée en France date de 1992. Depuis, les troupeaux ont payé un lourd tribu aux carnassiers. Peut-être pas aussi lourd que certains voudraient le dire, mais incontestablement important.
Cette expansion du loup va-t-elle s'arrêter là?
C'est peu probable. Présent dans un seul département il y a quinze ans, il l'est aujourd'hui dans huit (Ain, Alpes- de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Drôme,
Isère, Savoie, Haute-Savoie et Var), d'Annecy à Digne en passant par Grenoble et le Vercors. Il a aussi gagné les Alpes vaudoises en Suisse. Et il a déjà été vu au-delà du
Mercantour, dit-on, dans les Vosges, le Jura et le Massif Central. Il a également été repéré dans les Pyrénées-Orientales. Pourquoi ne gagnerait-il pas les territoires où il
était autrefois présent et où le gibier n'est pas rare?
Le loup se déplace généralement en meute de 3 à 15 individus tous parents entre eux. Chacun occupe une place bien précise dans une hiérarchie à respecter. Le territoire de chaque meute s'étend sur 200 à 300 km². Mais la croissance démographique d'un groupe sur un territoire limité amène à en abaisser les ressources alimentaires. Et un loup a besoin de 5 à 8 kg de nourriture par jour. Seule solution à ce moment-là, élargir son horizon.
Plan d'action
C'est ce qui préoccupe aujourd'hui, par exemple, les responsables du parc américain de
Yellowstone dans lequel les loups ont été réintroduits il y a
une trentaine d'années. Ils sont désormais plusieurs centaines dans le parc et les scientifiques ont constaté que la biodiversité, aussi bien pour la faune que pour la flore
en avait été, à de nombreux endroits, améliorées. Le "hic" est que maintenant qu'il a colonisé tous ses biotopes du parc, il a tendance à en sortir pour s'approprier d'autres
territoires.
L'aspect alimentaire n'est pas le seul moteur de cette colonisation. Elle permet également d'éviter la multiplication des conflits, soit entre meutes concurrentes, soit entre membres d'un même clan. Ainsi, sans exploser, le nombre de loups augmente régulièrement et le territoire qu'ils occupent s'agrandit, en équilibre avec les ressources alimentaires et leur sécurité (en particulier vis-à-vis de la pression humaine).
En Espagne et en Italie, là où le loup n'a jamais disparu, leurs "méfaits" sont bien mieux acceptés qu'en France. La cohabitation n'y est pas aussi tendue. Les éleveurs mettent en place des stratégies de protection des troupeaux, tout en sachant qu'ils perdront tout de même, chaque année, plusieurs têtes. Qui feront l'objet d'indemnisations.
L'histoire de la réapparition du lynx dans le Jura dans les années 1970, puis de sa réintroduction dans les Vosges durant les années 1980 donne aussi à réfléchir. Ce fut au début une levée de boucliers, véhémente et parfois violente. La cohabitation avec le lynx avait du mal à passer. Aujourd'hui, le lynx ne fait plus parler de lui. Un équilibre a été établi.
Mais c'est le loup qui conserve le mauvais oeil. Et pendant que nous cherchions tous un peu de soleil, au mois d'août, pouvoirs publics, éleveurs et représentants des associations se sont réunis, sous la houlette de la secrétaire d'état à l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, afin d'élaborer un plan d'action pour le loup de 2008 à 2012. La (nouvelle) principale préoccupation étant de mettre en oeuvre les moyens nécessaires à l'accompagnement de la sortie du loup de son bastion alpin.
Des loups bientôt en Sologne, dans le Massif central, ou en Bretagne? Ce n'est pas impossible. Mais le loup a beau être un grand marcheur, il n'a pas encore de bottes de sept lieues. Et il n'est pas aussi méchant que veut nous le faire croire le Petit Chaperon rouge.
Auteur: Jean-Luc Nothias
Source: Le Figaro du 5 septembre 2007
Il est tout à fait inexact de dire pour l'Espagne au sujet du loup (et de l'ours) que "leurs méfaits" sont bien mieux acceptés qu'en France. Ceci est la version officielle
et mensongère lorsque la presse locale n'est pas lue en France.
Voir à cet égard le dossier régulièrement mis à jour.