Officiellement mis en place afin de réguler la population ou de rassurer la population ou les éleveurs en 2011, l'administration autorise, de temps en temps, des tirs de prélévement parfois surprenant.
Suivi des rélévements de loups
Pour apaiser les tensions encore plus palpables au Petit-Bornand-les-Glières depuis l'abattage du loup, une réunion de concertation s'est tenue lundi soir, à Bonneville, avec les
représentants des mondes de la chasse et de l'agriculture, des élus locaux et le sous-préfet Ivan Bouchier. L'occasion de restaurer un climat d'apaisement en montrant que des
pistes de travail étaient en cours. Les élus ont notamment rappelé les démarches déjà entreprises, comme la demande du préfet faite au ministère de l'Environnement, le 6 février,
pour obtenir une dérogation afin d'effectuer des tirs de prélèvement en hiver.
C'est une procédure que l'arrêté loup, mis en place en 2007, ne permet pas. Seuls les tirs de prélèvement en période pastorale peuvent être autorisés. "Mais l'été, la manoeuvre
est difficile et plus dangereuse, avec le monde qui parcourt la montagne: promeneurs, chasseurs, éleveurs... Le but est d'avoir cette autorisation avant le mois d'avril. Sur la
neige, le loup est plus facile à pister", expliquait le député Lionel Tardy.
Un dispositif que tous souhaitent voir intégrer au nouvel arrêté loup, qui sera rediscuté en fin d'année 2009. Pour Martial Saddier, député-maire de Bonneville: "Il est aussi
important que la décision de ces prélèvements soit décentralisée au préfet, ou au moins au niveau régional. Ce qui serait plus efficient et faciliterait les discussions par rapport
à ce qui se passe aujourd'hui. Il est hallucinant qu'il faille à ce jour la signature de deux ministres pour tuer un animal!" Deux ministres, qui ont justement été saisis hier par
les deux députés. Lionel Tardy invitant Jean-Louis Borloo à une réunion privative avec les acteurs de la problématique loup lors de sa venue en Haute-Savoie le 13 mars. Et Martial
Saddier, dans un entretien hier avec le président de l'Anem (association nationale des élus de montagne), Henri Nayrou, et Michel Barnier, le ministre de l'Agriculture, a saisi ce
dernier sur l'autorisation de ces tirs de prélèvement en hiver.
Seule une réunion rapide du comité interministériel permettra d'obtenir un climat d'apaisement, si cher à tous.
Auteur: Jennifer Parisot
Source: Le Dauphiné Libéré - Paru dans l'édition 74D du 18/02/2009
La FNSEA et la Fédération nationale ovine (FNO) "attendent de la ministre de l'Ecologie et du Développement durable que celle-ci mette en place des mesures concrètes de régulation du loup", ont-elles mis en avant, lundi, dans un communiqué.
Ces mesures doivent garantir "le maintien de l'activité pastorale sur l'ensemble du territoire et son exercice de façon pérenne", ajoutent-elles.
"Malgré les efforts entrepris par les éleveurs d'ovins pour mettre en place les moyens de protection (85 % en sont équipés), rien n'y fait, les attaques de loups se multiplient. Le loup n'a plus peur de rien."
"La population de loups croît de façon anarchique et les protocoles technocratiques destinés à le réguler sont totalement inefficaces", constatent les organisations syndicales. Pour elles, "l'heure des choix a sonné!"
Une délégation d'élus et d'éleveurs doit être reçue dans la semaine, probablement mercredi, au ministère de l'Ecologie, a annoncé, dimanche, la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, après une nouvelle attaque attribuée au loup dans la vallée de l'Ubaye.
NKM a souligné que les gardes de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) sont d'ores et déjà mobilisés pour mettre en oeuvre l'arrêté de prélèvement, c'est-à-dire l'abattage d'un loup, qui devait être signé lundi par le préfet des Alpes-de-Haute-Provence, Yvette Mathieu. "Le tir peut intervenir dès demain", a ajouté la ministre, dimanche.
"C'est important d'avoir une réaction rapide, parce que la raison pour laquelle par le passé les tirs de prélèvement ont trop peu fonctionné, c'est que le loup peut parcourir des longues distances très vite", a dit la ministre.
"C'est une espèce protégée, donc on fait attention à ce qu'on fait, mais quand il y a un arrêté de prélèvement, ce n'est pas pour faire semblant", a-t-elle poursuivi, ajoutant vouloir rétablir la confiance entre les éleveurs et les gardes de l'ONCFS.
La ministre a également annoncé qu'une circulaire à l'intention des préfets, avec des arrêtés types, était en cours de préparation pour pouvoir avoir une réaction plus rapide.
La préfecture des Alpes-de-Haute-Provence a décidé d'autoriser un tir de prélèvement après que plus de 70 brebis ont péri à la suite de l'attaque d'un loup dans la nuit de vendredi à samedi sur la commune d'Enchastrayes, au Super-Sauze.
Le week-end dernier, 45 brebis avaient été tuées, sept blessées, et sept avaient disparu dans le même département.
La FNSEA et la FNO rappellent que "l'élevage est une activité indispensable au développement économique des zones de montagne et des autres territoires".
"Face au désespoir dans lequel sont plongés les moutonniers et aux risques d'abandon de ces zones par l'agriculture, l'heure est venue de répondre à la détresse des éleveurs qui ne peuvent plus assurer leur rôle de producteur ni soulager le stress des troupeaux", poursuivent-elles.
Selon les évaluations officielles, la France compte en 2011 entre 150 et 200 loups, essentiellement sur l'arc alpin, mais aussi dans le Massif central et les Pyrénées. Cette espèce protégée étend progressivement sa zone de présence vers la moyenne montagne. Cette année, des attaques ont été recensées dans dix départements.
Source: La France Agricole du 25 juillet 2011
La population totale des loups en France a été estimée entre 170 et 200 individus à l'hiver 2010-2011, contre 140 à 170 loups l'hiver précédent, a indiqué mercredi la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) du Rhône-Alpes.
Le loup est présent de manière permanente depuis au moins deux ans dans 28 zones en France réparties sur neuf départements, en particulier ceux des Alpes, selon la Dreal du Rhône-Alpes, qui a en charge le plan d'action national sur le loup.
Des zones de présence permanente du loup ont été localisées, à partir d'empreintes dans la neige, d'excréments ou de restes de proies, en Savoie, Haute-Savoie, Isère, dans la Drôme, les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, le Var et les Pyrénées-Orientales.
L'"effectif minimal retenu", c'est-à-dire le nombre des loups comptés de manière certaine en zone de présence permanente, a été évalué entre 72 et 88 loups l'hiver dernier contre 62 à 74 loups l'hiver précédent.
Ce recensement, réalisé par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), ne prend pas en compte les loups en dispersion hors des zones de présence permanente. Des loups solitaires ont ainsi été repérés au printemps de 2011 dans les Vosges et le Doubs.
C'est en se fondant sur cet "effectif minimal" que l'ONCFS estime la population totale de loups en France.
Source: La France Agricole du 27 juillet 2011
Face aux éleveurs lassés des attaques de loups, la ministre de l'Ecologie s'est dite mercredi prête à assouplir le protocole qui leur permet d'en abattre, sous certaines conditions.
"On ne part pas à la chasse au loup ; le loup est une espèce protégée mais ça n'interdit pas de se défendre", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, après avoir reçu à Paris une
délégation d'élus, de représentants agricoles et d'éleveurs alpins.
"La pression sur les élevages est telle que je crois qu'on peut s'organiser pour la faire baisser", a-t-elle ajouté.
La ministre a notamment évoqué devant ces éleveurs de possibles nouvelles mesures comme la mise en place d'un "arrêté de défense automatique qu'on prendrait à l'année sur toutes les zones attaquées l'année précédente".
Ces tirs de défense ne sont aujourd'hui autorisés qu'après un arrêté préfectoral consécutif à des attaques avérées. Cette proposition, qui pourrait être envisagée pour 2012, sera examinée au cours d'un comité national en charge du dossier relatif au loup à la fin d'août, selon le ministère.
"Cela fait vingt ans que les éleveurs et les élus n'avaient pas été entendus, par les ministres successifs, et je pense que Mme Kosciusko-Morizet a bien compris la problématique du loup dans les montagnes", a réagi le député-maire de Sisteron, Daniel Spagnou (UMP), "plutôt satisfait".
"On a une augmentation de la population de loups et une augmentation des attaques en ce moment en France", a rappelé Mme Kosciusko-Morizet.
La population des loups a été estimée entre 170 et 200 individus l'hiver dernier, contre 140 à 170 un an avant, a indiqué la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) du Rhône-Alpes.
Selon le ministère, au 25 juillet, 583 attaques ont été recensées depuis le début de l'année dans dix départements pour 2.115 ovins tués. A la même date en 2010, 470 attaques avaient été recensées pour 1.786 animaux tués.
Pour cette année, près de la moitié des attaques (272 sur 583) ont été enregistrées dans les Alpes-Maritimes et le Var, mais les Alpes-de-Haute-Provence ont payé le plus lourd tribut (431 ovins tués).
"Que le loup soit protégé, on n'y voit pas d'inconvénients, mais il ne faut pas pour cela détruire d'autres espèces", a indiqué Jean-Claude Michel, l'un de six éleveurs reçus.
"Chaque année, on subit des attaques et on ne peut pas défendre notre patrimoine", a-t-il ajouté, y voyant "un préjudice économique et moral".
La ministre a rappelé mercredi qu'elle avait renforcé en mai le protocole de défense actuel, qui, en vertu d'arrêtés préfectoraux pris ponctuellement, prévoit la protection du troupeau, l'effarouchement du loup, des tirs de défense à proximité du troupeau et en dernier recours la destruction du loup.
Les tirs de défense sont notamment désormais autorisés au moyen d'une carabine, plus efficace pour toucher le loup, et plus seulement pour l'élevage victime de l'attaque mais aussi les élevages voisins.
"Les éleveurs ont des possibilités de se défendre mais ils sont parfois découragés en raison de contraintes administratives importantes", a toutefois reconnu la ministre, qui souhaite également développer la formation des éleveurs pour rendre "les tirs véritablement efficaces".
"On est au bout de ce qu'on peut supporter. On a obtenu quelques réponses, il faut voir ce qui pourra être mis en oeuvre rapidement", a pour sa part réagi, prudent, Yves Derbez, président de l'association Eleveurs et montagnes.
Source: France Agricole du jeudi 28 juillet 2011