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Difficile d’imaginer une cohabitation sereine et pacifique avec des loups lorsqu’on est éleveur ou berger c’est-à-dire confronté au quotidien à une attaque toujours possible même en présence des mesures de protection.
Contrairement à ce que montre le titre de l'AFP, ce n'est pas "la peur du loup" en tant que tel, mais "la peur que ça se reproduise"... sous entendu, une attaque et des prédations. Ce qui rend totalement déplacé l'interview audiovisuel de Pfeffer par le site 20minutes.fr

Il faut être un doux rêveur aussi inconscient de la réalité qu’irresponsable comme ce Thomas Pfeffer, en Alsace, qui se répand en stupidités grossières dans les médias de l’Est au sujet de la peur du loup. Un "naturaliste" doctorant probablement spécialiste autoproclamé du loup, comme beaucoup de ces étudiants illuminés, qui n’a vu de loup que dans des parcs animaliers, des livres ou des bandes dessinés comme il le dit lui-même. Peu sérieux!

Ici, Franck Diény a une vision nettement plus réaliste car confronté au sujet au quotidien. Des mesures de protection qui, en 20 ans, n’ont strictement rien donné puisque les prédations ne cessent d’augmenter. C’est le même discours chez tous les éleveurs. Et comment rester indifférent à l’ appel au secours d'Anita Jouffrey auprès du Président de la République ou le témoignage de Caroline Bourda / Ailhaud, bergère dans les Alpes de Haute-Provence

Et puis, comment ne pas avoir peur lorsqu’on regarde l’histoire, comme ici dans les Pyrénées à Campan en haute Vallée de l’Adour.

Il faut être un irresponsable dangereux pour prétendre que l’on puisse cohabiter. En tout cas, aucun pays d’Europe n’a trouvé la solution miracle malgré les affirmations mensongères des associations écologistes qui n’ont manifestement aucune considération à l’égard de l’humain.

-- Avec ses brebis, il vit dans «la peur du loup»

Frank Dieny élève des brebis dans les Hautes-Alpes. Economiquement, il ne peut pas se plaindre, l'agneau de Sisteron se vend bien. Mais psychologiquement, il a traversé des mauvaises passes à cause des loups.

Il est à la tête d'un cheptel de 700 brebis, qui lui fournissent chacune presque un agneau par an. Et «ça marche bien», explique-t-il dans les allées du Salon de l'agriculture.

D'abord parce que l'agneau de Sisteron --agneau jeune au goût fin et onctueux-- est couru dans les boucheries. Mais aussi parce que le secteur ovin bénéficie d'aides spécifiques de l'Union européenne.

«Dans les années 80, les éleveurs français fournissaient 80% de la demande. Aujourd'hui, on n'assure que 40% du marché, le reste provenant de Nouvelle-Zélande, Angleterre ou Irlande», explique-t-il.

L'éleveur bénéficie en outre d'aides spécifiques à l'agriculture de montagne, pour l'aider à travailler en pente notamment.

Sa femme a quitté son poste pour venir travailler avec lui. Ils se lancent dans le gîte à la ferme et la culture du safran.

Tout irait bien pour lui, s'il n'y avait pas le loup.

En 2009, une partie de son cheptel était descendue passer l'hiver dans la Sainte-Baume (Var) comme chaque année. Attaque de loups. «Les brebis étaient dans une zone rocheuse, elles ont paniqué, certaines ont sauté dans le vide». Bilan: plus de 50 mortes, quinze agonisantes achevées à la main.

«J'en garde un souvenir abominable. Je n'ai pas compté le nombre de pattes cassées, de brebis qui ont avorté». Certaines, minées par le stress, ne fournissaient pas de lait à la naissance de leurs bébés.

«la peur que ça se reproduise»

Ce cinquantenaire au visage doux et aux pommettes rosées, reste sceptique quant au retour du loup dans France. On dit qu'il est revenu tout seul en 1992 dans le Mercantour. Lui en doute.

Dans les années 30, les agriculteurs avaient éradiqué le loup. Depuis 20 ans, il est de retour et ne cesse de gagner du terrain hors des massifs montagneux, en Ardèche, Haute-Loire, selon l'éleveur.

Aujourd'hui, 250 loups sont recensés dans l'Hexagone avec une aire de répartition qui augmente de 25% par an.

Ces «prédateurs» ont un coût économique: environ 30 euros par brebis, évalue l'éleveur qui vend ses agneaux un peu plus de 100 euros pièce. Mais le prix est surtout psychologique.

«Tous les étés, après le 15 août, dès que le téléphone sonne, c'est pas pareil». Ses brebis partent pâturer dans la montagne près du col de Larche, à la frontière avec l'Italie, de juillet à fin septembre.

A la fin de l'été, les louves apprennent à leurs louveteaux à chasser et s'attaquent aux troupeaux. Des morsures, blessures et quelques morts chaque année.

«Ce qui est difficile à vivre, c'est la peur que ça se reproduise».

La Mutualité sociale agricole (MSA) de la Drôme a mis en place une cellule pour aider «la détresse psychologique des éleveurs».

Au salon, M. Dieny, secrétaire général de la Fédération nationale ovine, a participé à la projection d'un film pour sensibiliser sur le sujet.

Pour lui, les récentes annonces du gouvernement visant à éduquer le loup vont dans le bon sens. «Pour le dissuader, il faut lui faire comprendre que s'il nous attaque, il risque sa peau».

Mais il faudrait que le loup ne soit plus considéré comme une espèce protégée. «Aujourd'hui, si j'en tue un, je risque la prison alors que les meutes sont à saturation».

En 2012, près de 6.000 bêtes ont été victimes du loup, contre presque 5.000 en 2011 et seulement 2.680 en 2008.

Source: AFP / 20minutes.fr du 2 mars 2013