Braconnage ou actes de destruction des loups, quelque soit le terme, la méthode contribue à la régulation de l'espèce. Imaginons que ces 100 loups aient été reproducteurs, en 9 ans ce sont plus de 1.000 loups qui seraient dans la nature en plus des existants.
S'il y a des problèmes avec la population qui existe actuellement, peut-on imaginer plus de 1000 loups supplémentaires sur le même espace avec des activités humaines?
Hormis cet aspect, nous pouvons nous interroger sur la méthode d'évaluation de Ferus qui, manifestement, ne repose sur aucune base sérieuse puisque, par définition, nous ne connaissons pas le nombre de braconnages et de plus, le nombre de braconniers comdamnés est pratiquement nul. Probablement encore une opération d'intoxication et de manipulation pour pointer du doigt ceux qui sont en fait des victimes du loup: les éleveurs.
"En prenant une valeur minimale prudente, au moins une centaine de loups ont été éliminés illégalement depuis 2000, soit en moyenne plus de 10 par an, mais la réalité peut atteindre
quelques dizaines certaines années.
Avec un taux de croissance de 20 à 30 % par an, l'effectif de la population actuelle devrait être compris entre 250 et 500 individus alors que l'effectif estimé est de l'ordre
de 150 individus."
Régulièrement, les ONG de protection et particulièrement Ferus ont appelé l'attention des partenaires du dossier loup sur l'importance du braconnage de cette espèce protégée. Nous avons quelques cas avérés que chacun connaît, auxquels s'ajoutent de nombreuses rumeurs invérifiables, des récits qui semblent fiables mais ne sont pas reproduits en public, et le constat de la disparition brutale de meutes dans certaines ZPP. Ferus vient de faire un travail plus rigoureux d'évaluation de la mortalité inexpliquée des loups dans la population française. Nous disposons désormais du recul nécessaire. Il s'agit bien de la mortalité qui ne peut pas être mise sur le compte des causes "normales" (manque de nourriture, intempéries, maladies, conflits entre loups, circulation routière, vieillesse, voire d'autres facteurs humains). Les accroissements admis par la littérature scientifique et constatés par l'ONCFS en France de 1992 à 2000 intègrent ces causes "normales".
Il nous apparaît assez vain de disserter longuement sur les modalités de tirs légaux quand un si grand nombre de loups sont tués illégalement chaque année. Nous avions dit dès les premières réunions du groupe national que nous ne voulions pas que s'instaure en France une situation dite "à l'italienne" (sans offense pour nos voisins) où la gestion de l'espèce se fait en réalité par le braconnage.
Administration et chasseurs citent volontiers le modèle du plan de chasse comme dispositif permettant d'encadrer l'accroissement d'une population sur un territoire donné. Quelle serait la fiabilité et la crédibilité d'un système de plan de chasse où pour un animal tué légalement, quarante seraient braconnés?
Il est clair pour nous que la priorité pour les mois et les années qui viennent est la mise en échec de ce braconnage et non l'octroi de facilités de tirs officiels supplémentaires dont on ne pourra jamais mesurer les conséquences réelles sur "l'état de conservation favorable" de la population de loups dans ces conditions.
Ferus a adressé le 6 avril ce document aux participants du Groupe National Loup (administrations, éleveurs, élus ...)
Ce document a été validé par le conseil scientifique de Ferus.
L'estimation CMR est issue d'un calcul qui donne une valeur, la plus proche possible de l'effectif réel, donc forcément plus élevée que le nombre fourni par des relevés de traces. Les traces ne sont relevées que dans les zones dites de présence permanente des loups ce qui ne peut pas prendre en compte les individus en cours d'installation ou en dispersion. Il se trouve qu'une bonne corrélation a été observée entre ces valeurs EMR et CMR permettant des extrapolations. La valeur EMR est disponible chaque année ce qui n'est pas le cas de la valeur CMR dépendante notamment de la progression des analyses génétiques (délais de réalisation et coût de mise en oeuvre).
Source: Férus du 8 avril 2009