Les chasseurs ont souvent un comportement curieux face aux grands carnivores tels que le loup. Avec l’ours, dans les Pyrénées, après avoir soutenu l’introduction, ils ont vite changé d’avis lorsque leurs activités ont été réduites pour «dérangement de la faune sauvage». Dans les Alpes du sud, en voyant disparaître la faune chassable, ils ont vite fait alliance avec les éleveurs. Mais tant que les territoires de chasse n’ont pas de loup, ils ont toujours tendance à en souhaiter comme c’est le cas ici…
Hier samedi (05 avril 2014)se tenait, au Pavillon de Buxerolles à Limoges, l’assemblée générale de la Fédération de chasse de la Haute-Vienne. Le loup était au centre des débats.
Les petits chaperons rouges du Limousin doivent faire preuve de prudence. Ceux qui traversent les forêts d'Eymoutiers, d'Ambazac ou des Monts de Blond pour apporter un petit ravitaillement à leur mamie, de Rempnat, de Vaulry ou de Sauvagnac, pourraient, un jour, croiser un ou plusieurs loups. Ce ne serait pas étonnant.
Il suffit de lire les contes et légendes du Limousin pour voir combien, par le passé, ils étaient nombreux dans la région en général et en Haute-Vienne en particulier. Au XIXe siècle par exemple, à Saint-Hilaire-la-Treille, Jacques Bertrand, propriétaire d'un terrain à la Roussellerie, en a tué vingt-sept. Fier de cet exploit, il l'a fait mentionner sur la plaque de porcelaine installée sur sa tombe. Il ne serait donc pas étonnant de voir revenir une espèce. Ce serait un juste retour des choses.
Pour Christian Lagalice, président de la Fédération de chasse du Jura, les loups arrivent en Limousin. Ils seraient même peut-être là. Car contrairement à d'autres, cet animal est d'un tempérament assez discret.
Hier, lors de l'assemblée générale de la Fédération de chasse de la Haute-Vienne, Christian Lagalice a expliqué aux participants que la cohabitation avec les prédateurs est non seulement possible mais nécessaire. Et il sait de quoi il parle. Dans sa région du Jura, le lynx et le loup rôdent dans les montagnes. Une présence qui ne dérange personne. «Ils ont leur place dans la nature. Et les chasseurs ne remettent pas en cause leur présence», explique-t-il.
Si le lynx met plus de temps à se développer, le loup se trouve dans une phase dynamique. Il y en aurait un peu plus de trois-cents en France. Ils ont mis du temps à traverser le Rhône. Finalement, ils ont franchi le fleuve, passé l'autoroute, traversé les voies ferrées. Ils arriveraient en Limousin par la Lozère, l'Ardèche, le Cantal.
Pour Christian Lagalice, il ne faut pas avoir peur. «Il faut seulement être lucide. Cet animal, c'est vrai, nécessite une mesure de régulation. Mais pour les agriculteurs, il peut devenir un véritable fléau. Les indemnisations, suite aux dégâts occasionnés sur les troupeaux de moutons essentiellement, s'élèvent à plusieurs millions d'euro».
S'il est maîtrisé, le loup peut être perçu comme le partenaire nécessaire et naturel du chasseur. Christian Lagalice a longuement évoqué les bons et mauvais côtés du loup. Avec le chasseur, il contribue au rétablissement des équilibres. «De nombreux territoires se désertifient. Et de ce fait, la faune sauvage se développe. Si on ne la maîtrise pas, les forêts et les exploitations agricoles se retrouvent menacées».
Cette intervention se situait dans le cadre de l'assemblée générale de la Fédération de chasse de la Haute-Vienne. Lors de cette réunion, le président Christian Groleau et son homologue du Jura se sont longuement exprimés sur les notions d'équilibre. Dans le Jura, le plan de chasse pour les chevreuils, autrement dit les autorisations pour tuer, s'est modifié. Il était de 8.000 en 2000 et il est de 5.500 aujourd'hui. En Haute-Vienne, il était de 4.000 en 2000 à 8.000 en 2013. Prévu au départ pour ce qu'on appelle les grands gibiers, autrement dit les chevreuils, daims, chamois, isard, bouquetins, le plan de chasse s'est par la suite élargi aux sangliers. Instrument de gestion de la faune sauvage, il est un outil efficace.
Auteur: Jean-François Julien
Source: Le Populaire du 6 avril 2014
Christian Lagalice, président de la Fédération de chasse du Jura, peut porter de la bonne parole dans le Haute-Vienne sur un sujet qu’il ne maitrise pas. Quelques lynx dans le Jura et très peu de loups, la cohabitation est possible. Le jour où il y a trop de loups et plus de gibier…. La cohabitation est beaucoup moins évidente, qu’il s’agisse des éleveurs ou des chasseurs.
Au lieu de s’adresser aux colporteurs de bonnes nouvelles pro-écologistes qui n’ont pas de prédateurs pour apprécier, les chasseurs de la Haute-Vienne devrait se renseigner aux fédérations des Alpes du sud pour avoir un autre avis.
La comparaison de l'évolution des plans de chasse entre Jura et haute-Vienne est significatif de l'incidence des prédateurs. Il faut cesser de se voiler la face en prétendant que la cohabitation est possible et dire du loup: «Ils ont leur place dans la nature. Et les chasseurs ne remettent pas en cause leur présence»
Et puis, le chasseur est-il égoïste? ne pense-t-il qu’à la faune sauvage? N’est-il pas humain? N’est-il pas en relation avec la vie rurale et quelques éleveurs?
Plutôt que d'écouter des discours écologistes qui prétendent que la cohabitation est possible, il suffit au public et aux chasseurs de regarder ces vidéos qui en disent long de la situation en France avec des loups dont nous ne sommes même pas sûr qu'il s'agisse de vrais loups.