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Comme l’indique cette couverture de Valeurs Actuelles: "Arrêtez d’emmerder les français". Dans le cas des agriculteurs, c’est une couche supplémentaire à celle de tous les français. Les contraintes administratives et environnementales ne cessent de s’accroitre. Comment être paysan sans un véritable secrétariat spécialisé… Et suivre toutes les exigences de la PAC, des législations aussi floues que diverses sur le nitrate, l’eau, même le curage des fossés, la taille des arbres ou l’épandage du fumier…. Et les prix ne suivent pas. Les aides sont aléatoires, les indemnisations versées très tardivement, etc… et il faut endurer les prédateurs, ours, loups et vautours… Trop c’est trop. Aujourd’hui les éleveurs, notamment de montagne, veulent mettre un terme à tout ce foutoire auxquels ils sont confrontés.

- Sivens, loup: les autres raisons de la colère

- À la détresse globale des agriculteurs s’ajoutent aussi des mouvements plus locaux.

Dans le Tarn où du lisier a été déversé hier devant la préfecture, la question du barrage de Sivens revient sur le tapis. En mars 2015, le conseil général refermait le couvercle sur plusieurs mois de conflits intenses entre pro et anti-barrage. L’ouvrage qui devait permettre la création d’une retenue d’eau de 1,5 million de m³ , servant notamment à l’irrigation des terres agricoles dans le bassin du Tescou, verra le jour dans une version réduite. La semaine dernière, plusieurs agriculteurs tarnais ont manifesté et créé symboliquement un barrage de paille dans le Tescou. Alors que le Tarn est en situation de «crise sécheresse», les restrictions d’eau pèsent déjà, et la situation pourrait encore s’aggraver.

- Le Tour bloqué par les éleveurs anti-loup?

Dans les Alpes, le sujet du loup cristallise les tensions. S’ils ne sont pas entendus, les éleveurs haut-alpins ont déjà annoncé leur intention de mener des actions de blocage du Tour de France à l’occasion de son passage dans les Alpes du Sud, lors de la 17e étape entre Digne-les-Bains et Pra Loup (Alpes-de-Haute-Provence) le 22 juillet, et le lendemain lors de la 18e étape entre Gap et Saint-Jean-de-Maurienne. Le 21 juillet, jour de repos du peloton à Gap, deux transhumances «de protestation» emmèneront les éleveurs et leurs bêtes jusqu’aux grilles de la préfecture.

Le 30 juin pourtant, le gouvernement avait fait un geste en faveur des éleveurs en signant un arrêté fixant à 36 le nombre de loups pouvant être prélevés cette année, contre 24 auparavant. Insuffisant pour les professionnels qui demandent purement et simplement que le canidé sorte de la convention de Berne et ne soit plus protégé.

Source: Dernières Nouvelles d'Alsace du 16 juillet 2015

- La détresse des éleveurs face au loup

Une récente attaque de loup relance le débat sur la protection des troupeaux. Les éleveurs crient leur colère et leur détresse face à l'inéfficacité des mesures actuelles.

Pour protéger son troupeau, un éleveur de Savoie a abattu un loup lundi à Villarodin-Bourget. L'abattage des loups est strictement interdit en France, mais face à la recrudescence des prédations, des dispositions permettent aux éleveurs de troupeaux attaqués de se défendre.

Un plan «Loup», déjà le troisième du nom mis en place par les ministères de l'Ecologie et de l'Agriculture, autorise les «tirs de défense» et les «tirs de prélèvement» - comprendre d'élimination.

19 loups ont été tués sur la période juillet 2014 - juin 2015 par des éleveurs pour protéger leurs bêtes. Un arrêté du 30 juin fixe à 36 le nombre de loups pouvant être tués chaque année dans le cadre de la protection des troupeaux. Ce chiffre a été relevé par rapport à l'année dernière, où le nombre autorisé était de 24. «L'Etat se désengage en déléguant l'autorisation aux éleveurs de tirer sur les loups, peste Olivier Bel, éleveur de brebis dans les Hautes-Alpes et en charge du dossier loup à la Confédération paysanne. Ça devrait être la responsabilité d'un corps spécialisé, et pas aux éleveurs de se protéger eux-mêmes. On a une vie aussi.» Une réponse administrative qui ne répond pas à la réalité selon lui.

- «Tout le monde est dans l'impasse»

Ils seraient environ 300 loups dans l'Hexagone, un chiffre en constante augmentation (+ 16 % en 2014, + 20 % en 2013). En parallèle, près de 9 000 bêtes ont été victimes de leurs crocs, brebis et chèvres essentiellement, donnant droit à une indemnisation des agriculteurs. «On est bien dans une situation où l'ensemble des moyens de protection montrent leurs limites, regrette Olivier Bel (1). Car on est toujours dans une augmentation du nombre d'attaques et du nombre de loups.» Le 11 juillet,des éleveurs ont menacé de bloquer le passage de Tour de France dans les Alpes pour protester contre l'inefficacité de ces mesures.

«Mais tout le monde est dans l'impasse, on n'a pas de solutions et pas de moyens. Ça bloque complètement» modère Olivier Bel. Les éleveurs voudraient une réactualisation du statut strictement protecteur du loup et de la juridiction actuelle. «Aujourd'hui, on nous dit de rentrer nos bêtes à l'intérieur pour les protéger. Mais ce n'est pas viable, on ne va pas se tourner vers un mode d'élevage industriel que la société rejette. Nous sommes attachés à nos animaux.» Et la réponse financière de l'Etat ne résout rien au problème: «C'est le travail de l'éleveur qui est impacté. Il y a des éleveurs qui sont en dépression aujourd'hui et qui ont arrêté l'élevage, ils sont au bout du rouleau".

Auteur: Mathilde Belin
Source: Le Figaro du 17 juillet 2015

(1) Olivier Bel: Confédération Paysanne

- Loup: deux transhumances pour dire «non à la prédation» lors du Tour de France à Gap

Les éleveurs de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sont appelés à se mobiliser le mardi 21 juillet à Gap, à l’occasion de la journée de repos du Tour de France, afin de protester contre les attaques de loups. A l’appel des Jeunes agriculteurs et de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles), les agriculteurs iront à la rencontre des pouvoirs publics, de la population et de la presse pour dire «non à la prédation». Cette manifestation se déroulera en présence de Xavier Beulin, président de la FNSEA, Michèle Boudoin, présidente de la FNO (Fédération nationale ovine) et de Ludovic Rouvière, président des Jeunes agriculteurs.

Deux transhumances seront organisées: l’une au départ du carrefour du Sénateur, route de Veynes, et l’autre au départ de la courbe du col Bayard, à hauteur du restaurant Le Saint-Hubert. Le rendez-vous est fixé à 8h30 aux deux endroits. Les troupeaux et les manifestants traverseront la ville en direction de la préfecture. Les manifestants sont invités à venir vêtus de noir «en signe de deuil».

La profession agricole avait été mise en garde par certains élus contre le projet d’une manifestation perturbant le passage du Tour de France dans les Hautes-Alpes. En concertation avec la société organisatrice du Tour, ASO, et avec le président du Département, Jean-Marie Bernard, le principe d’une transhumance revendicative lors de la journée de repos a finalement été retenue.

Inutile de préciser que, de ce fait, la circulation sera difficile à Gap le 21 juillet aussi, comme elle le sera en raison du passage du Tour le lundi 20 et le jeudi 23 juillet. A la demande de la préfecture, le maire de Gap a d’ailleurs interdit la circulation et le stationnement dans tout le quartier de la préfecture, ce mardi de 0h à 20h.

Par ailleurs, en raison de cette manifestation, la préfecture des Hautes-Alpes sera fermée au public ce mardi 21 juillet (les services seront accessibles uniquement par téléphone: 04 92 40 48 00).

Source: L'e-media du 18 juillet 2015

- Observations

La Préfecture semble quelque peu débordé par une telle manifestation d'éleveurs. La région n'en a pas vu depuis près de 20 ans. Le risque de débordements liés au manque de sansg-froid de la Préfecture et des forces de l'ordre est à craindre. Les provocations ,e sont pas à exclure comme nous en avons vu à Paris à La Tour Eifel.