Les attaques de loups se multiplient dans une indifférence quasi générale dans les Alpes de Haute-Provence
"Les attaques de loups se multiplient dans une indifférence quasi générale! À croire qu'il s'agit d'un fait divers banal dont on ne parle même plus", dénoncent les bergers des Monges qui ont subi plusieurs "prélèvements" de brebis au cours des dernières semaines. Georges Denier qui garde depuis plus de 20 ans dans ce vaste massif qui s'étend des portes de Sisteron jusqu'à Seyne-les-Alpes, en est malade, de même que son épouse, Isabelle. Leur troupeau du Groupement pastoral ovin (GPO) "La Casse de Selonnet" a subi plusieurs attaques en plein jour le week-end des 26 et 27 juillet, sur l'alpage du Petit Val-Haut, en amont de Barles. Quatre bêtes sont mortes a pu constater la DDA.
Quelques jours plus tôt, le troupeau voisin du GPO du Gau-Garnier, à Auzet, avait également été attaqué en plein jour. Une bête a été dévorée. Là aussi, un constat a été réalisé par la DDA. Puis, ce même troupeau fut de nouveau attaqué le 29 juillet mais sans dommage grâce au berger Guy Achard et à son stagiaire. Quelques jours plus tard, nouvelle rencontre avec deux loups au col de la Croix-d'Engile, entre les pâturages de Garnier et du Grand Val-Haut… Suite à des hurlements provoqués le 7 août dans les Monges — "par des personnes responsables et autorisées", selon les bergers -, des loups ont répondu à deux endroits opposés de plusieurs kilomètres. Déjà, en 2007, en plus des pertes constatées, 22 brebis et deux cabris du GPO de La Casse, manquaient à l'appel au retour des alpages.
Un gros préjudice financier pour les éleveurs puisqu'ils ne sont pas indemnisés pour les animaux disparus. L'inquiétude des bergers est donc grande, sans parler du stress permanent qui accompagne leur longue journée de surveillance. Aussi les éleveurs et bergers des Monges ont-ils l'intention d'interpeller fermement les autorités — représentants de l'État, élus et responsables du monde agricole -, ce matin lors de la foire aux agnelles de Thoard.
Auteur: Gilbert Mathieu
Source: La Provence du 20 août 2008
Le DDA, Philippe Blachère, indique que par rapport à la même période de 2007, 45 constats d'attaques ont été réalisés ou sont en cours à la date d'hier: "Pour l'année en cours, on dénombre 118 moutons tués contre 98 l'an dernier à la même époque. Des chiffres à la hausse à cause d'une attaque qui a fait 25 victimes à elle seule. Mais globalement, on peut dire que le nombre des attaques est sensiblement le même que l'an dernier."
Dans les Monges où une meute de loups est établie (on en compte trois dans le département, ce qui n'empêche pas à d'autres loups, italiens notamment, de venir nous rendre visite), on est passé de deux à huit attaques. "Depuis quelques années, on remarque que la prédation sur la saison estivale n'est pas constante et qu'elle se manifeste surtout en août", ajoute Philippe Blachère.
La loi précise que l'on peut tirer sur le loup en réponse à une attaque sous trois conditions:
1- si l'existence du loup n'est pas menacée;
2- si la prédation crée un préjudice;
3-si on a tout tenté en amont pour s'en préserver.