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Intervention de Gérard Bailly au Sénat
En février 2013, Gérard Bailly, sénateur (UMP) du Jura et ardent défenseur du pastoralisme, depuis longtemps, avec son collègue François Fortassin, Sénateur (PRG) des Hautes-Pyrénées, fait une première intervention en février 2013 qui a été évidemment critiquée par les écologistes, notamment la Buvette des Alpages.

- L'Intervention

"Président du groupe Élevage, je ne peux être d’accord avec Mme la ministre. Je trouve que la proposition de loi est bien timide, en dépit de son titre initial.

Je ne suis pas hostile au maintien du loup, pourvu qu’on en limite le nombre car sa présence est insupportable dans les alpages. Bien sûr, la filière pastorale est confrontée à des problèmes économiques, mais le loup en rajoute. Les éleveurs se sentent trahis pour cause de biodiversité et pour faire plaisir aux écologistes.

Êtes-vous crédible, madame la ministre, de prôner le bien-être animal alors que vous laissez 5.000 ovins se faire égorger chaque année?
Faut-il attendre des attaques sur les enfants pour se mobiliser? (…)
Les éleveurs qui tuent un loup sont traînés devant les tribunaux, condamnés à des amendes. Votons ce texte. Onze loups abattus chaque année? Quand on sait que les effectifs augmentent dans le même temps de 60 ou 70 (…)

J’en reviens à mes moutons. (Sourires) Dans le Jura, j’ai vu une agricultrice pleurer devant les cadavres de quinze brebis. Pour ne plus vivre un tel cauchemar, elle a vendu ce qui restait de son troupeau. Je pense à cette femme comme vous, vous pensez aux loups.

Cette proposition de loi ne vise pas à donner bonne conscience: le nombre de loups doit diminuer, comme le nombre de lynx dans le Jura. Je vous interrogerai prochainement sur le coût de ces prédateurs.
L’abandon de l’élevage coûtera très cher.

Nombre d'ovins en France:

Nous perdons 300.000 ovins chaque année et la France importe 55 % de sa viande ovine!

Mon combat se poursuivra tant que l’on ne s’en prendra pas à ce prédateur (…)

Dans les Alpes-Maritimes, la production ovine s’effondre avec les conséquences que l’on sait. Les éleveurs font dix à douze kilomètres dans la montagne pour sécuriser leurs animaux. Y en a-t-il beaucoup qui consentiraient de tels sacrifices? La ministre de l’agro-alimentaire dit craindre la végétalisation de la France: l’élevage est menacé, attention! Je comprends les éleveurs qui jettent l’éponge après des attaques répétées. Des mots, des mots, des mots: les agriculteurs en ont assez!

Le lynx aussi sévit dans le Jura; mais le préfet a fait discrètement relâcher en forêt un de ces animaux qui avait été blessé, puis soigné… Comment voulez-vous que les éleveurs vivent ça? Ils ne comprennent plus! (…)"

- Commentaires

Selon les mouvements écologistes:

"Il n'y a pas besoin d'argumenter beaucoup. Si vous voulez vous faire une idée de la responsabilité du loup dans la crise du pastoralisme, un simple calcul suffit

"Pour les 294.650 autres ovins qui disparaissent chaque année (3,9% du total), on n'entend pas les pastoraleurs râler... Silence de... mort!"

Calcul simpliste et malhonnête. Le Sénateur Bailly replace la problématique des prédateurs dans un contexte national de l’élevage ovin. Si nous devons évaluer le taux de perte dû aux prédateurs, il faut rapporter la prédation uniquement aux départements concernés par les grands prédateurs et non à l’ensemble de la France. Il faut également tenir compte des conséquences de la prédation telles que l’abandon de l’élevage par certains éleveurs et analyser l’absence de reprise d’exploitation et d’installation de jeune afin de pérenniser l’activité pastorale.

C’est à partir de ces ensembles que nous pouvons mesurer l’ampleur de la catastrophe sociale, économique et environnementale de la présence du loup dans les départements concernés et non sur l’ensemble des départements.

En fait, il s’agit d’analyser la situation dans un cadre de développement durable tel que défini à la conférence de Rio. Mais, à priori, ce sont des notions totalement méconnues des ONG environnementales comme du gouvernement.

Louis Dollo, le 2 mars 2013

- Question de Gérard Bailly et réponse du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll

"Les éleveurs des zones de montagne supportent de plus en plus difficilement les attaques de loups, à tels point que nombre d'entre eux ont abandonné les pâturages.
"Alors que se prépare le plan Loup 2013-2017, Gérard Bailly (Jura) rappelle que le plan loup précédent n'a permis aucune diminution des attaques sur les territoires concernés. Par ailleurs, le sénateur du Jura demande au gouvernement de révéler le coût annuel du maintien des prédateurs en France. Comme le réclament de nombreux parlementaires français et suisses: une révision de la convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage s'impose".

Commentaire

Attendons de voir les véritables réalisations du gouvernement et si ses promesses seront réalisées. A priori, ce n'est pas franc du collier. Annoncer qu'avec l'accord des ONG environnementalistes nous passons de 12 loups prélevés à 24 alors que depuis près de 10 ans pas moins de 60 n'ont jamais été prélevés, c'est ouvertement se moquer des éleveurs.

Louis Dollo, le 5 mars 2013

Au 31 décembre 2015, lorsque nous voyons les résultats de la prédation et des tirs de prélèvement, il apparait que la réponse du Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll au Sénateur Bailly, et celle d’un amuseur public. Aucun objectif, absolument aucun objectif présenté aux parlementaires n’a été atteint. C’est fiasco complet. Aux éleveurs et syndicats d’en tirer les conséquences notamment à l’égard des palabres sans fin depuis 20 ans au sein du Groupe National Loup qui apparait de plus en plus inutile et inefficace.

Louis Dollo, le 4 janvier 2016