"C’est une décision radicale: l’état autorise cette année l’abattage de 36 loups, près d’un sur dix en France, alors que l’espèce est protégée. Une réponse à l’exaspération des éleveurs: le prédateur, de retour en France depuis 24 ans, a tué 8.935 brebis (1) l’an dernier. Romain Bolzinger raconte, avec des images exclusives, cette chasse au loup".
Source vidéo: Chasse au loup sur WAT.tv (n'existe plus)
(1) Il s'agit en fait de 8 935 bêtes (ovins, bovins, équins) indemnisées. Les bêtes non retrouvées et les bêtes des non-professionnels non-indeminsables ne sont pas incluses dans cette statistique.
Commentaire
La décision du gouvernement d’abattre 36 loups sur environ 300 peut apparaître radicale. Elle est en fait totalement ridicule pour au moins deux raisons:
1/ Nous n’avons aucune certitude qu’il n’y ait que 300 loups. A les voir, dans les Alpes du Sud (72% des prédations sont dans la région PACA) sur le bord des routes, à proximité des exploitations et des villages parfois même des villes, personne, en dehors de l’ONCFS et des Parcs Nationaux ne crois à cette évaluation totalement ridicule. Trois fois plus serait sans doute plus proche de la vérité. Mais comme il n’existe aucun regard contradictoire possible sur l’évaluation, tout le monde à tendance à croire les chiffres officiels de l’ONCFS puisqu’il n’en existe pas d’autre. Mais le fait est que, même avec moins de loups et plus d»e prélèvements, les prédations ne cessent d’augmenter.
2/ Face aux prélèvements de 36 loups (34 au 31 janvier 2016) il faut mettre près de 9000 bêtes tuées dans des conditions atroces sans aucun soucis du bien-être animal et sans tenir compte des conséquences sur les survivantes auxquelles il n’est pas accordée le bénéfice d’un psychologue pour éviter les avortements et les retards de gestation.
Dans ce reportage l’intervention du scientifique écologiste est significative d’un comportement anormalement de ce milieu particulièrement vindicatif. Faire un détour pour ne pas être vu de l’éleveur et ainsi rentrer pour filmer dans sa propriété sans autorisation est la preuve que la cohabitation n’est pas possible aussi bien avec les loups qu’avec les écologistes.
Quant à l’intervention de Jean-Marc Landry, comme une girouette, il suit le sens du vent. Après avoir fait l’apprenti sorcier en proposant des solutions de protection totalement stupides le voilà qu’il remet en cause ces solutions qu’il a préconisées il y a encore peu de temps. Y aurait-il des missions rémunérées à obtenir pour ce business man suisse?
Si le reportage est globalement intéressant, il serait souhaitable que des journalistes d’investigation sérieux et non militants de la cause lupine approfondissent le sujet qui est trop souvent abordé de manière superficielle sur la base de pour et contre le loup. Le sujet est bien plus vaste et les intérêts qu’il cache ne sont pas à exclure.
Louis Dollo, le 25 janvier 2016