- Février 2017 - Consultation publique relatifs aux projets d’arrêtés fixant un nombre supplémentaire de spécimens de loups à prélever
- La LPO mobilisée pour empêcher de tuer 4 loups en plus des 36 abattus!
- France Nature Environnement: Dites NON à l’abattage de 4 loups supplémentaires
- Février 2017 - Quelques réactions de la presse au projet d'arrêté ministériel pour préléver 4 loups
- La LPO mobilisée pour empêcher de tuer 4 loups en plus des 36 abattus!
Tout comme l’année dernière, le ministère en charge de l’écologie veut pouvoir tuer 4 loups supplémentaires dès que le plafond des 36 fixé par arrêté aura été atteint. Grâce au renfort zélé des chasseurs, 33 loups ont déjà été tués, y compris en battues. La LPO appelle ses adhérents, sympathisants et au-delà tous les français et françaises à faire part de leur désaccord sur le site de la consultation publique avant le 21 février.
Le Conseil national de protection de la nature, consulté sur ce nouvel arrêté le 10 janvier, a pourtant émis un avis défavorable à une très large majorité. Comme en 2016 d’ailleurs. Ni ce précédent avis, ni les milliers d’avis négatifs des français et françaises en 2016 sur le même projet d’arrêté n’a été pris en compte puisque le Ministère présente le même arrêté.
Tout le monde s’accorde à reconnaitre que la seule justification des destructions de loups, officiellement protégé, est de limiter les attaques sur les troupeaux, principalement ovins. Or aucune preuve de baisse de prédation sur le cheptel ovin n’a été démontrée du fait de l’élimination de dizaines de loups (environ 10% de la population française a été abattue cette année).
Les destructions de loups, surtout si elles sont sans rapport avec les attaques sur les troupeaux, sont inopérantes et peut-être contre-productives; non seulement l’efficacité de la destruction de loups qui n’ont pas attaqué de troupeaux n’est pas démontrée (à part bien sûr à éradiquer l’espèce d'un territoire mais il en viendrait d’autres), mais nous avons des raisons de penser qu'elle peut avoir des effets inverses: pas d'effet de dissuasion susceptible d’entrainer des changements comportementaux, déstructuration des meutes, erratisme susceptible justement d’engendrer d’autres attaques ailleurs…
Selon les experts, avec une quarantaine de loups abattus, les risques d’atteinte à l’état de conservation de l’espèce en France dépasse désormais les 50%. A ce jour, nous ne disposons pas du recul nécessaire pour connaitre les effets des destructions de dizaines de loups en France sur l’état de conservation de l’espèce ces dernières années. En particulier, en 2015 près de 40 loups ont été abattus, et autant en 2016, chiffres qui n'avait jamais été atteint. Pour masquer la stagnation voire la diminution du nombre de loups, l’État présente la carte de l’évolution de l’aire de présence. Qui progresse évidemment du fait de la déstructuration des meutes. La possibilité d’utiliser la clause dérogatoire à la destruction du loup, protégé au niveau international, devrait se faire dans le respect de la notion de maintien de viabilité à long terme, c'est-à-dire génétique.
Les autorisations exceptionnelles de tirs doivent être réservées aux exploitations les plus attaquées et durant la période où les troupeaux sont vraiment exposés à la prédation. Sans quoi, l’État se retrouve pour la deuxième année consécutive avec un plafond atteint (ce n’est plus un plafond, c’est un quota…). Quelle est la justification des destructions non ciblées, surtout réalisées en automne et début d’hiver quand les troupeaux sont rentrés pour la majorité? À part à se plaindre ensuite qu’il n’y a plus de marge sur les rares exploitations pour lesquelles les troupeaux restent dehors plus longtemps, ou dès le début de la saison?
L’État doit tenir compte des avis successifs du CNPN et des français et françaises qui se sont exprimés en grande majorité contre les tirs dans le cadre des précédentes consultations. Sinon, à quoi bon consulter les experts et le public?
Oui, les éleveurs doivent pouvoir se défendre contre les attaques, y compris par le tir par eux-mêmes ou en se faisant assister, si les autres solutions de protection des troupeaux n’ont pas été suffisantes. Mais le tout sous contrôle de l’État, en surveillant avec attention l'état de conservation de l’espèce.
Source: Communiqué de presse de la LPO du 6 février 2017
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- Le mensonge et la manipulation de la LPO
Le titre du communiqué de la LPO est mensongé et manipulateur pour faire pleurer dans les chaumières et en appeler à la générosité publique pour gagner un peu plus d'argent. Il est mentionné: "...tuer 4 loups en plus des 36 abattus". Ce qui est faux. A la date de ce communiqué, il n'y avait pas 36 loups d'abattus mais Pas très grave, après 25 ans de mensonges sur ce sujet qui détruit toute une profession autant que la biodiversité de nos montagnes.
Par ailleurs, le CNPN, essentiellement composé d'écologistes militants connus et reconnus, il ne donne qu'un avis. La Ministre de l'écologie n'a aucune obligation de suivre cet avis, pas plus que celui de la consultation publique qui, normalement, selon l'article 22 de la directive européenne habitats, ne devrait être faite qu'auprès les populations concernées. L'avis des parisiens ou bordelais n'a strictement aucun sens dans cette affaire.
- France Nature Environnement: Dites NON à l’abattage de 4 loups supplémentaires
Le ministère de l’environnement souhaite autoriser par deux nouveaux arrêtés la destruction de 4 loups supplémentaires. 33 loups ont déjà été tués sur les 36 autorisés jusque-là. Il faut absolument s’opposer à cette décision de détruire toujours plus de loups alors qu’aucune évaluation n’est faite quant aux effets de cette «gestion par la destruction» sur la baisse de la prédation et sur la viabilité de la population de loups.
- Quelques arguments à développer pour marquer votre opposition:
- le ministère n’a mis aucune précaution dans la gestion parcimonieuse du nombre de loups pouvant être détruits. Aucune consigne n’est venue rappeler que les tirs du loup ne devaient concerner que les cas de prédation les plus critiques sur des troupeaux protégés.
- le ministère soutient que le plafond maximal de 36 loups est fixé sur la base d’éléments scientifiques garantissant que le bon état de conservation du loup ne sera pas remis en cause: il n’est donc pas acceptable de faire évoluer le nombre de loups à détruire en cours d’année, sauf à admettre que soit l’évaluation scientifique est peu robuste, que soit l’Etat choisit de ne pas en tenir compte;
- selon les modélisation mathématique fournies par l’État, on constate qu’en passant de 36 + 4 = 40 loups, les risques que l’espèce régresse ou stagne s’élèvent autour de 71 %: ceci représente de la part de la France un manquement à l’obligation communautaire de protection du loup et de maintien de la population dans un état de conservation favorable et un manquement à ses propres engagements pris dans le Plan Loup en cours (voir infra)
- les données fournies par l’Office national de la chasse donnent ces dernières années, un nombre moyen de loups de 301 loups en mars 2014, 282 individus en mars 2015 et 292 individus en mars 2016. Ces données ne permettent aucunement d’augmenter un plafond annuel déjà trop élevé.
- aucun bilan n’a été réalisé sur la mise en œuvre des tirs autorisés effectués depuis 2014 et de leur impact effectif sur la baisse des dégâts sur les troupeaux,
- aucune évaluation n’a été produite quant aux impacts des tirs sur la population de loups, sur sa dynamique, dont les dernières données de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage font état d'une baisse, et à tout le moins d'une stagnation sur le territoire national, ce qui est contraire aux propres engagements du gouvernement dans le Plan Loup 2013-2017 et aux objectifs de la Directive Habitats.
- l’Etat lui-même affirme dans la note d’accompagnement de ces projets d’arrêtés que "Pour les années à venir, il conviendrait d’éviter d’avoir à prendre de telles dispositions complémentaires, l’objectif étant que le nombre maximal de loups pouvant être détruits soit fixé à la fin juin de chaque campagne et ne soit plus réexaminé". Il convient d’appliquer cette conclusion rationnelle dès cette année.