Le Monde des Pyrénées

Dans l'Aude, l'union contre le loup

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Comme partout en France, dans l’Aude ou ailleurs, et quelle que soit la propagande environnementaliste, le loup n’est pas accepté socialement dès lors que ses prédations deviennent excessives et insupportables humainement, socialement et économiquement pour une personne. C’est le cas pour les éleveurs mais aussi les chasseurs et dans certains cas les particuliers qui en retrouvent dans leur cour. Dans ces cas-là, l’union des opposants au loup s’organise. En dehors des tribunaux et des médias, les écologistes sont toujours absents du terrain.

- Dans l'Aude, la présence du loup fait monter la pression

Les éleveurs font monter la pression dans l'Aude à la suite d'une attaque attribuée au loup qui aurait tué quatorze brebis dans un élevage la semaine passée, a-t-on appris vendredi auprès des parties intéressées.

Un couple d'éleveurs des environs de Fanjeaux a retrouvé mardi matin une partie de ses brebis égorgées: sept étaient mortes, sept autres ont été euthanasiées, huit ont été blessées. Les éleveurs n'ont aucun doute qu'ils ont affaire au loup. Celui-ci rôde dans le secteur dit du Razès, dans une zone vallonnée et peu peuplée sur le piémont pyrénéen aux confins de l'Aude et de l'Ariège, depuis au moins la fin de 2012, disent les éleveurs.

Les services de l'Etat n'ont que depuis le 7 mars 2014 la preuve formelle que le loup a étendu à l'Aude son territoire de plus en plus vaste en France. Mais ils ne contestent pas que l'animal ait été là en 2013, ni que le massacre de cette semaine puisse être son œuvre.

La FDSEA réclame dorénavant que l'Aude, ou au moins le secteur le plus touché, soit rapidement reconnu par l'Etat comme un territoire d'implantation à part entière du loup et fasse l'objet de mesures plus globales que celles, trop ponctuelles, prises jusqu'alors pour protéger les éleveurs et leurs troupeaux, a indiqué à l'AFP une animatrice du syndicat agricole, Patricia Assemat.

«Le loup n'a pas sa place dans ce secteur» d'une vingtaine de kilomètres de rayon où des professionnels élèvent environ 7.000 brebis et où plusieurs élevages ont été attaqués depuis le début de l'année, dit-elle. A la direction départementale des territoires (DDTM), le directeur adjoint Marc Vetter fait état de 27 constats d'attaques pouvant être imputées au loup en 2014 et de 110 bêtes tuées. Il reconnaît que les pertes ont rarement été aussi lourdes que cette semaine.

Il invoque les mesures prises par les services de l'Etat, comme l'application du «plan loup» permettant l'indemnisation et l'accompagnement des éleveurs, l'autorisation donnée aux tirs destinés à effaroucher le loup, la mise en place de dispositifs sonores ou lumineux pour lui faire peur ou encore les patrouilles de lieutenants de louveterie.

Mais pour la FDSEA, ces dispositions ne suffisent pas: «Ce qui fait bouillir les éleveurs du coin, c'est que, la fois précédente, le loup avait attaqué un autre élevage de l'autre côté de la route, à même pas cinquante mètres de là», dit Mme Assemat. «On a mis des clôtures de deux mètres, on a fait des tirs d'effarouchement. Mais le loup, il n'est pas bête. Il est allé voir de l'autre côté», ajoute-t-elle.

La FDSEA réclame donc des mesures globales et pérennes, comme des surveillances humaines permanentes ou la présence de chiens de protection. Pour les spécialistes, le «loup du Razès» est probablement un animal solitaire. Mais sa présence est un nouveau signe de l'extension progressive de l'animal depuis vingt-cinq ans en France où il avait disparu avant les années 1940.

Profitant à la fois de son statut d'animal protégé et de prédateur sans concurrent, de l'abondance de nourriture et de forêts, le loup occupe aujourd'hui tout le massif alpin et préalpin et est présent aussi dans la partie orientale des Pyrénées, dans le Massif central et dans le sud des Vosges, selon l'ONCFS.

Des individus isolés ont aussi été observés dans l'Aveyron, le Gers et plus au nord dans l'Aube, la Haute-Marne ou la Meuse.

Source: La France Agricole du 12 mai 2014

- Agriculteurs et chasseurs iront crier au loup chez le préfet

S'il lui arrive de lire la presse locale, (ce qui est peu probable) le loup qui sévit en ce moment dans le Razès serait bien inspiré de prendre la poudre d'escampette et, à choisir, d'éviter une solution de repli vers la Montagne noire où il ne serait très certainement pas le bienvenu. Le prédateur exaspère, et c'est peu dire, les éleveurs de cette plaine de l'Aude qui estiment avoir perdu, depuis 2013 quelque 250 brebis pour le moins. Une colère contagieuse puisqu'hier, ils étaient rejoints, lors d'une conférence de presse, par la chambre d'agriculture, les Jeunes agriculteurs le puissant syndicat agricole FDSEA et la non moins puissante fédération des chasseurs de l'Aude. Et les intervenants ne se sont pas privés de tirer à vue sur le loup, mais également sur tous les prédateurs de troupeaux ou de récoltes, exprimant, avec des propos plutôt vifs le ressentiment contre une forme d'autisme de l'administration. Une situation que les acteurs réunis hier se sont engagés à aller crier sous les fenêtres du préfet pas plus tard que mercredi prochain, à 11 heures, en appelant ainsi à une manifestation qui doit réunir, éleveurs et plus généralement tous les agriculteurs, mais aussi les chasseurs ou encore, selon Serge Vialettes, de la FDSEA, tous ceux qui se sentent concernés par la survie des professions agricoles. Tout ça peut faire du monde et un sacré remue-ménage puisque les manifestants ont prévu d'amener quelques moutons «ceux que le loup n'a pas encore mangés», ironise Serge Vialettes.

Les organisations qui appellent à manifester ont d'ailleurs demandé audience au préfet auxquels ils comptent bien exprimer leurs griefs.

«Sur les prédations du loup, peste Serge Vialettes, rien n'avance. Sur le dossier, c'est le black-out. On est d'accord pour qu'il y ait des loups, s'il ne s'en prend pas aux éleveurs.»

«Tout ce qui touche au monde agricole touche aussi au monde de la chasse surenchérit Yves Bastié président de la fédération des chasseurs. Ce sont eux qui connaissent le terrain et pourtant ils sont exclus des réunions, des décisions. La politique départemental en matière de contrôle des nuisibles et complètement inadaptée. Il y a des renards qui massacrent les troupeaux. On a un savoir-faire, un système maillé. Il faut qu'on nous écoute.»

«C'est bien joli les indemnisations, relance Serge Vialettes, mais un éleveur sinistré depuis 2013 n'a encore rien touché. Nous on demande de changer de stratégie. Il y a trop de prédateurs qui portent atteinte à notre travail et justement parce que nous faisons bien notre travail. Les éleveurs oui, les prédateurs non!»

Et le malaise semble bien profond au cœur de cette société rurale qui bien souvent survit plus qu'elle ne prospère. «On voit des éleveurs qui ont du mal à vivre, remarque plus posément le représentant des jeunes agriculteurs. C'est un vrai appel au secours qui doit être lancé à l'administration. Il faut que l'on nous écoute»

À coup sûr, les victimes du loup se feront entendre, mercredi, sous les fenêtres de la préfecture.

- Un plan d'action à 100.000 euros

Agriculteurs et chasseurs sont d'accord: il faut un plan pour mettre fin aux exactions du loup sur les troupeaux du Razès. Un plan que Serge Vialettes chiffre à 100 000 euros pour mettre les éleveurs à l'abri du prédateur et qui doit concerner non seulement l'administration mais aussi les sociétés de chasse par l'action de leur fédération.

Source: La Dépêche du Midi du 17 mai 2014

- Les éleveurs et chasseurs vont crier au loup le 21 mai à Carcassonne.

Le ton monte chez les éleveurs Audois: en quelques mois plusieurs d'entre eux ont perdu 25O brebis à la suite d'attaques de loups,un prédateur qui revient en force et désespère une profession dejà mal en point.

Reunis à la Chambre d'agriculture ,la FDSEA ,les Jeunes Agriculteurs et la Fédération de Chasse ont dénoncé "l'autisme de l'administration" et exigé un "plan d'action pour mettre les éleveurs à l'abri du prédateur". Les responsables syndicaux appellent l'ensemble du monde rural à manifester mercredi 21 Mai ,à 11 heures ,devant la Préfecture de l'Aude à Carcassonne.

Solidaire des agriculteurs qui veulent pouvoir Vivre et Travailler au Pays le mouvement Pais Nostre sera présent et demande à ses amis et sympathisants de venir nombreux mercredi à Carcassonne.

Source: Pais Nostre du 18 mai 2014