Le 26 avril 2014, lors de l’assemblée générale des chasseurs, à Tourettes-Levens, Christian Estrosi déclare: «En 1992, le loup a été réintroduit artificiellement par des fonctionnaires de l'État et par des gardes du parc du Mercantour. C'est un scandale d'État d'avoir protégé cette espèce aux termes de la convention de Berne, alors qu'elle ne devait pas l'être, ayant été relâchée par l'homme.» Lourde accusation de la part de celui qui fut le Président de la commission d'enquête parlementaire dont le rapport fut rendu le 2 mai 2003. Mais il rejoint les propos tenus en "off" par plusieurs membres de cette commission et que nous pouvons résumer par cette phrase de l'un d'entre eux: "Ils ont tous menti et on ne peut rien prouver".
Dans ce rapport de 2003, nous pouvons lire notamment: "Au vu des connaissances scientifiques actuellement disponibles, un retour naturel du loup d'Italie […] est tout à fait possible et les analyses génétiques effectuées depuis 1996 confirment cette possibilité, sans bien sûr la prouver. De même, il est probable que des lâchers clandestins de loups ont eu lieu mais, encore une fois, sans qu'il soit possible de le prouver. En tout état de cause, ces lâchers n'ont sans doute pas fait l'objet d'un complot impliquant le parc national du Mercantour et la direction de la nature et des paysages (DNP) du ministère de l'environnement. Ces lâchers ont probablement été le fait de particuliers passionnés de la nature et particulièrement irresponsables".
Ce texte, qui ne tranche pas, ne sera jamais la version officielle. En effet, toutes les administrations et toutes les associations écologistes se sont employées à grand renfort de moyens de communication, souvent financés par des fonds publics, à expliquer sans aucune preuve que le loup était revenu de manière naturelle dans les Alpes en fixant une date tout aussi officielle et fantaisiste que la communication: novembre 1992. Avec de nombreux témoignages, documents, y compris des fausses cartes, des recoupements d'observations et de déclaration y compris sous serment, nous savons que cette version officielle est fausse et est le résultat d'un mensonge d'Etat mis en oeuvre par quelques fonctionnaires, exactement comme pour l'introduction d'ours dans les Pyrénées et souvent par les mêmes personnes.
En 2003, Joël Giraud, député PRG des Hautes-Alpes et membre de la commission déclarait: "le caractère naturel ou non du retour du loup n'a aucune conséquence sur son statut juridique, ce qui est un élément de non pérennisation d'une inutile polémique, qui masque la réalité du problème de l'exercice du pastoralisme dans les zones de montagne". En 2014, nous pouvons affirmer qu'avec un tel raisonnement, conséquence d'une ignorance totale de la problématique à cette époque, conduit l'ensemble de l'élevage français vers une catastrophe et a, en montagne, des conséquences écologiques, sociales et économiques dramatiques qui n'est ni plus ni moins que la réalisation d'un objectif idéologique élaboré et décrit en 1997 par le WWF: le "Rewilding" c'est à dire le réensauvagement des territoires. Derrière ce projet, il existe également des objectifs financiers non négligeables qui ne sont pas fait pour servir les populations locales des montagnes.
Rapport de la commission parlementaire 2003