Il existe, depuis longtemps, dans les zoos, les parcs animaliers et chez des particuliers des loups plus ou moins «hybrides» ou croisés avec des chiens. Parfois de race pure…. Jusqu’en 2000, malgré les recommandations de la Convention de Berne, il n’existait aucune réglementation quant à la détention de ces animaux. Ceci laissait la porte ouverte à tous les excès. Nous constatons qu’en 2003 puis 2008 le contrôle n’est pas totalement satisfaisant. En 2014, il n’existe pas d’information publique sur cette situation. Les dérives sont-elles toujours possibles?
Le récent rapport Bracque/Guth sur "l’évaluation du plan loup 04/08" commandité par les ministères de l’écologie et de l’agriculture a retenu toute notre attention. Nous analysons aujourd’hui un paragraphe qui a beaucoup choqué nos adhérents lors de notre récente Assemblée générale
".2.6 Un marquage des loups captifs assuré règlementairement mais dont la mise en oeuvre n'est pas connue
"Le marquage des loups captifs a été rend obligatoire par l 'arrêté du 19 mai 2000 soumettant à autorisation préfectorale la déntention de loups dans les établissements. l'arrêté impose la tenue d'un registre d'entrée et de sortie des animaux, l'identification de chaque animal par l'apposition d'une marque individuelles unique etermanente, de l'enregistrement dans un fichier national et de l'établissemnt d'une carte d'identification remise au détenteur.
"L'arrêté du 24 août 2000 ...stipule que le syndicat national des directeurs de parcs zoologiques est agréé pour assurer la gestion du fichier national d'identification des loups...
"Recommandation pour le plan d'action 2008-2012: Fournir annuellement un bilan chiffré du marquage des loups captifs".
Arrêté fixant les modalités de fonctionnement du fichier national d’identification des loups tenus en captivité - 19 juillet 2000
Quelle crédibilité peut avoir une réglementation dont l’application n’est ni connue ni contrôlée?
C’est un peu comme si la sécurité routière nous disait: puisqu’il y a une réglementation connue et des panneaux de limitation de vitesse , les contrôles ne sont pas nécessaires!
Mieux encore on apprend que la gestion du fichier national d’identification des loups est confiée… au syndicat des directeurs de parcs zoologiques, c’est à dire à ceux qui élèvent des loups captifs!! C’est comme si la sécurité routière confiait le contrôle des automobilistes à l’automobile club… On se moque du monde.
Déjà en 2003, 3 ans après la loi, la commission parlementaire déclarait, p 23 de son rapport «sur les 524 loups captifs -46 parcs, 5 dresseurs animaliers, 11 élevages- 77 seulement sont enregistrés et 36 en attente…»
Il y a des loups en captivité de lignée italienne, en Italie bien sûr, mais aussi en France dans un parc (1)
Donc, si un loup de ce type «s’évade", il vient renforcer la preuve du retour naturel du loup!
Les gens qui souffrent dans leur conditions de vie et de travail du retour du loup, les gens qui doutent -à tort ou à raison- du retour «entièrement» naturel, sont en droit
d’exiger de l’état un contrôle des loups captifs impartial et consultable dans les préfectures.
Le GC va interpeller les pouvoirs publics
Source: Le Grand Charnier du 2 juillet 2008
(1) - Ndr: le Grand Charnier n'indique aucun nom. Selon nos informations il serait fait allusion à un Parc dans les Alpes-Maritimes.
Selon le rapport de la commission d'enquête sur les conditions de la présence du loup en France et de l'exercice du pastoralisme dans les zones de montagne remis le 2 mai 2003, le nombre de loups en captivité serait le suivant....
"Selon Michel Perret, vétérinaire chargé de mission en matière de faune sauvage captive au ministère de l'écologie et du développement durable, que la commission a auditionné, on dénombre aujourd'hui exactement 524 loups en captivité, dans 62 sites de détention différents. Un établissement particulier, le parc à loups du Gévaudan, en détient 127. Le deuxième par ordre décroissant d'importance est le parc de la Haute-Touche qui dépend du Muséum d'histoire naturelle, qui en détient 30. Sur les 62 sites, on compte 46 parcs zoologiques, 5 dresseurs animaliers pour présentation de loups au public dans le cadre de spectacles, et 11 éleveurs détenteurs à titre particulier.
"Le fichier national est actuellement en cours de mise en oeuvre. Les 524 loups sous contrôle administratif ne figurent pas tous dans le fichier national. Celui-ci n'a en effet été mis en place qu'à compter du printemps 2002 (en raison d'un agrément tardif du matériel nécessaire), de sorte que les loups enregistrés dans le fichier national sont en effectif beaucoup moins nombreux. Sur les 62 établissements répertoriés, 21 seulement ont fait la demande. 77 loups sont enregistrés officiellement et 36 sont en attente.
"Constatant le décalage entre le nombre de loups enregistrés et les 524 loups recensés, une circulaire a rappelé aux préfets, en octobre dernier, l'obligation d'appliquer les règles de recensement.
"Les premiers fruits de ce rappel apparaissent puisque, pour le seul mois de janvier 2003, il a été enregistré davantage de loups que durant toute l'année 2002. On peut donc espérer finir par obtenir un enregistrement exhaustif.
"Il est impératif que tous les loups en captivité soient clairement répertoriés et contrôlés par l'administration".
Les auditions ont eu lieu début 2003 alors que la réglementation a été mise en place en 2000. Après deux années complètes, manifestement, le système ne fonctionne pas avec satisfaction.
Par ailleurs en 2008, le plan d'action rappelle la nécessité de "Fournir annuellement un bilan chiffré du marquage des loups captifs". C'est sans doute parce que 8 ans après la mise en place de la réglementation, les Parcs animaliers et autres détenteurs ne la respectent pas vraiment. Doit-on penser qu'il y a des opportunité de lâchers de loups plus ou moins hybrides?
D'autre part les éleveurs, notamment d'ovins, doivent tenir des registres précis de leur cheptel et des naissances. Il n'est pas sûr que les parcs animaliers et autres détenteurs de loups soient aussi scrupuleux, précis et contrôlés que les éleveurs ovins. Partant de cette observation, il nous est permis de penser que des dérives soient possibles.
Louis Dollo, le 15 septembre 2014