Que faire face à un animal sauvage blessé?
Il faut savoir que le transport d'un animal sauvage est un délit qui peut coûter cher même si vous avez les meilleures intentions du monde. Avant de transporter un animal sauvage
blessé pour le faire soigner, vous devez donc prendre quelques précautions mentionnées ci-dessous.
A défaut de pouvoir prendre ces précautions, il est parfois préférable de laisser l'animal à son triste sort. C'est aussi la dure loi de la nature.
Limitez au strict minimum les manipulation de l'animal, que ce soit pour vous ou pour lui. Si toutefois vous devez le manipuler, dans tous les cas mettez des gants et suivez les quelques conseils ci-dessous
Les centres de sauvegarde
De part leur fonctionnement en majorité bénévole, les centres de sauvegarde ne sont pas toujours facile à joindre. Dans ce cas laissez un message avec votre nom, numéro de
téléphone, lieu de résidence et type d'animal recueilli, afin qu'ils puissent vous rappeler.
Généralement, ils ne sont accrédités que pour certaines espèces, en plus ils peuvent être éloignés de votre domicile, toutefois n'hésitez pas à les contacter, ils pourront
vous aider à trouver une solution et vous prodiguer des conseils vis à vis de l'animal que vous avez recueilli. Voir ci-dessous la liste. Ils sont peu nombreux
dans les Pyrénées et ne permettent guère que nous puissions faire appel à l'un de ses centres.
Les vétérinaires aussi...
La loi (Art R. 242- 48 -IV du code rural) oblige les vétérinaires à répondre, dans les limites de leurs possibilités, à tout appel qui leur est adressé pour apporter des soins
d'urgence à un animal (d'autant plus lorsque celui-ci est une espèce protégée).
S'il ne peut répondre à votre demande, le vétérinaire doit indiquer le nom d'un confrère susceptible d'y répondre.
Par ailleurs, au regard de la loi, les animaux appartenant à la faune sauvage autochtone ont une valeur patrimoniale et n'appartiennent à personne. Les soins qui leur sont
prodigués sont donc gratuits.
Si vous devez transporter un animal sauvage, chez un vétérinaire ou un centre de sauvegarde, sachez que le fait de prévenir la direction départementale de l'agriculture et de la forêt (DDAF) ou le service départemental de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) vous exonère de tout soupçon de braconnage en cas de contrôle des forces de l'ordre. D'autre part, dans le cas des chauves-souris, la direction départementale des services vétérinaires (DDSV) doit être prévenue...
Malgré le soin apporté à la constitution de la liste ci-dessous, si vous constatez des erreurs ou manques, n'hésitez pas à nous en
faire part.
Lorsqu'il n'y a pas de centre de soins dans votre département, vous pouvez essayer de contacter l'ONCFS (office national de la chasse et de la faune sauvage). Avec un peu de
chance (assez peu probable quand même, l'ours étant leur principale occupation), un garde, "humain", se déplacera et diagnostiquera ce qu'il y a lieu de faire (laisser ou
aider l'animal à récupérer, ou l'euthanasier). Mais si vous êtes en montagne et comme il ne montera pas le jour même....
Extraits de Univers-Nature
Pyrénées-Atlantiques
Hegalaldia
Quartier Arrauntz - Chemin Bereterrenborda - 64480 USTARITZ
Tél: 05 59 43 08 51 ou 06 76 83 13 31 - Web
oiseaux, mammifères et reptiles
Centre régional
Parc de Ferron - 47400 Tonneins
Tél: 05 53 79 91 41
oiseaux et mammifères
Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques
Le Donjon des Aigles
Contact: H. Venant
65400 Beaucens
Tél: 05.62.97.19.59
Rapaces
Pyrénées-Orientales
01 boulevard Marceau - 66300 Thuir
Tel: 04 68 53 01 81
Aude
51 rue de l'ORME - 11300 Limoux
Tel: 04 68 31 10 56
Ariège
32 Avenue du Général de Gaulle - 09000 Foix
Tel: 05 61 05 29 65
Haute-Garonne
10 bis, route d'Ax - 31120 PORTET SUR GARONNE
Tel: 05 62 20 75 57
Hautes-Pyrénées
Villa "Camalou" - RN 21 Saux - 65100 Lourdes
Tel: 05 62 94 55 10
Pyrénées-Atlantiques
Place de la TOUR - 64160 Morlaas
Tel: 05 59 12 01 72
Symbole de victoire, roi des oiseaux, l'aigle royal est le rapace haut-savoyard par excellence. Sur les deux départements (Haute-Savoie et Savoie) on comptabilise près de
200 couples.
Depuis juin 2007, le centre de sauvegarde de la faune sauvage de Mieussy a recueilli une femelle un peu trop ambitieuse. Une erreur de jeunesse qui aurait pu lui être fatale.
Encore confortablement installée dans son aire (espace plat où les oiseaux de proie font leur nid) le rapace, titillé par un parapente du côté de Pralognan-la-Vanoise, s'est
vu trop beau et a fait le grand saut. "C'était trop tôt, il lui manquait huit jours, l'aigle est tombé comme un plomb", explique Patrick Guillemenot, responsable des soins
et fondateur du centre de sauvegarde de la faune sauvage. Le centre crée en 1987 (initialement posté à Arbusigny) couvre les territoires des deux Savoies et d'une
partie de l'Ain. Lorsque les gardes forestiers restituent le "roi" à Patrick, incapable de battre de l'aile, aucune blessure grave n'est constatée mais il souffre de
malnutrition, "lorsque le rapace comprend qu'il peut sortir du nid impossible pour lui d'y retourner et dans le même temps ses parents ne le nourrissent plus et l'abandonnent."
Prisonnier en cage penseront certains. Faux répondra le responsable du centre
Quinze jours d'infirmerie le remettent à flot. 2,5 mètres d'envergure, quatre kilos, serres acérées et bec crochu sont bichonnés. L'aigle royal est intégré dans l'une des sept
volières du centre mieusserand avant d'être définitivement prêt à retrouver son bleu royaume. Mais une longue période de réadaptation attend le "super prédateur".
Prisonnier en cage penseront certains. Faux répondra Patrick Guillemenot. "Il était impossible de le relâcher immédiatement après sa période de soins au risque de se faire
attaquer par ses congénères si on est en période de reproduction ou de ne pas trouver de nourriture en période hivernale", analyse le soigneur.
Pendant une année, les bénévoles du centre n'auront eu qu'une idée en tête préserver l'instinct sauvage de leur hôte d'honneur. Ne jamais humaniser la bête. Et ne jamais
l'habituer à l'homme. Le grand danger? L'association entre nourriture et main humaine. Le rapace pourrait y perdre toutes ses vertus de chasseur, "au risque de heurter la
sensibilité nous lui donnons des carcasses de lapins, c'est ce qui ressemble le plus aux marmottes, son principal met."
Pas question non plus d'être en contact direct. S'il peut être observé c'est seulement par un oeilleton au diamètre réduit afin qu'il ne puisse visualiser de silhouette.
Le 17 août prochain l'invité d'exception devrait retrouver (bagué au nom du Musée d'Histoire naturelle de Paris) son milieu naturel. Il sera relâché dans le parc naturel
de la Vanoise sur le secteur de Pralognan. La réussite de sa réintégration ne laisse aucun doute du côté de Mieussy, "je suis convaincu qu'il réussira à retrouver sa place
dans l'écosystème." En 2007 sur les 350 volatiles qui ont séjourné au centre de sauvegarde, 50 % ont pu être soignés et remis en liberté.
- Remise en Liberté
Elle est prévue pour le dimanche 17 août. L'aigle royal devrait être relâché dans la parc de la Vanoise du côté de Pralognan (Savoie).
- Le Centre de Sauvegarde
Créé en 1987 (au départ à Arbusigny, depuis 1997 à Mieussy) il fait partie de l'Union française des centres de sauvegarde qui comprend 40 structures.
Il en existe quatre en Rhône-Alpes: à Lyon, à Tournon-sur-Rhône, à Grenoble et à Mieussy.
Ce dernier couvre les départements de la Savoie, la Haute-Savoie et une partie de l'Ain.
- Sans Subvention
Aujourd'hui, le centre ne touche aucune subvention alors difficile de joindre les deux bouts.
Dans le même temps les appels affluent et le nombre d'animaux recueillis augmente chaque année.
- Quelques chiffres
L'association du centre compte 230 membres et une dizaine de bénévoles "assidus" gèrent le site.
Son budget de fonctionnement avoisine les 30.000€.
En 2007: 350 animaux ont été recueillis, 50 % d'entre eux ont pu être soignés et relâchés.
Le centre reçoit près de 50 appels journaliers en période estivale.
Source: Le Dauphiné Libéré du 12 aoît 2008
Dans ce domaine des espèces sauvages et de plus protégées, les bons sentiments peuvent vous faire passer pour des braconniers. Il faut donc être très vigilant.
Dans les Pyrénées, il n'est pas toujours possible de téléphoner et/ou de contacter les services compétents, notamment le week-end, qu'il s'agisse de l'ONCFS ou du Parc National. Il peut également être impossible de protéger l'animal... Dans tous les cas, laissez-le sur place. Ne cherchez pas à le ramener chez vous. A défaut de pouvoir prévenir les services compétents (surtout les week end) prévenez la gendarmerie et, à l'extrême limite.... il faut tout simplement respecter et laisser faire la nature.
Louis Dollo, le 18 août 2008