Le Monde des Pyrénées

La coordination pyréénne ADDIP communique 2009

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Après une quinzaine de jours de silence afin d'analyser la situation et éviter, en association responsable, des réactions qui auraient pu être assez violentes de la part de ses militants particulièrement mobilisés, l'ADDIP vient de faire paraître un communiqué de presse.

- Nous ne sommes pas la frontière sauvage!

Alors que le Conseil d'Etat, sur requête déposée il y a 3 ans, conclut que les 5 lâchers d'ours* en 2006 étaient bien légaux - sans juger en rien de leur légitimité - , quelques associations de plus en plus marginalisées se jettent sur ce non-évènement pour réclamer toujours plus d'ours

Ce plan ours, les Pyrénéens n'en veulent pas. Selon l'IFOP fin 2008, 60% des habitants sont défavorables à tout nouveau lâcher, ils étaient 40% en 2005. Entre l'emblème idéal de l'ours, et sa réalité, l'opinion a basculé. Plus il y a d'ours, plus sa perception dans l'opinion est négative: jusqu'à 71 % de NON (en Ariège, 70% des ours). En France, le oui chute partout, et le non grimpe en flèche.

Car cette histoire d'ours, ce n'est pas de l'écologie, c'est celle d'un territoire qu'on accapare. Nous existons! "Non nous ne voulons pas vivre dans une sorte de réserve que supposerait une population d'ours viable (plusieurs centaines d'ours);
Oui aux Pyrénées vivantes, habitées, préservées."

Les éleveurs ont été les premiers touchés. Mais la résistance s'est organisée peu à peu en une véritable "Fronde Pyrénéenne": citoyens, élus, socio-professionnels, collectivités locales, outils de développement touristique, associations ont tenu en échec les tentatives du Ministère de l'Ecologie. Nous plaidons ensemble pour un réel développement durable des Pyrénées, bien au-delà de la lorgnette du plantigrade.

Et les 5 ours dans tout ça?
5 lâchers = 2 morts (chute et accident de la route) + 1 ours blessé par un chasseur + 1 ours qui a attaqué un chasseur. Par caprice humain, hommes, territoires et ours sont condamnés à un conflit permanent. Et à l'échec certain. Après 12 ans d'importations sous perfusion, la population n'a pas décollé. Les apprentis-sorciers ont perdu la bataille des recettes artificielles.

Arrêtons l'hypocrisie. Dans la guerre de l'ours, il faudra bien que l'Etat dise STOP à un moment ou à un autre. NON les Pyrénées ne seront jamais Yellowstone ou les grands parcs du Canada.
Non Bruxelles ne punira pas la France.
Oui cela mécontentera 2 ou 3 associations isolées, sans aucune légitimité ni représentativité pyrénéenne, qui utilisent leurs subventions publiques ... pour réclamer toujours plus d'ours! Et alors?

L'Etat peut dès 2009 ramener la paix et le silence dans les Pyrénées. C'est une question de volonté politique. Le plan ours 2006-2009 vient à son terme cette année. Jamais nous n'accepterons son prolongement, sous quelque forme que ce soit. Face à une crise financière sans précédent, face aux situations de détresse individuelle qui frappent nombre de français, retomber dans l'engrenage des captures/lâchers d'ours serait d'une indécence à coup sûr condamnable.

Contact:
Magali Boniface

* Cette décision ne s'applique qu'aux 5 lâchers de 2006, pas au plan-ours dans son ensemble.

Addip, coordination pyrénéenne. Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées

Communiqué de l'ADDIP du 10 mars 2009