Avec le lâcher de l'ourse slovène Hvala le 17 mai 2006 à Arbas en Haute-Garonne, Carla Bruni devenait marraine d'un animal qui n'était pas le bienvenue dans les Pyrénées. Elle confortait, par la même occasion, la "peopolisation" de cette action imposée par la force aux pyrénéens sous haute surveillance d'hommes en arme. A l'occasion du mariage de Carla Bruni avec Nicolas Sarkozy en février 2008, FERUS, ADET-Pays de l'ours, WWF, etc... renouvellent leur orientation "people" en envoyant publiquement des félicitations à la marraine. En juillet / août 2008, devenue Carla Bruni-Sarkozy, sa position apparaît beaucoup plus nuancée en adoptant, dans un discours très politique et diplomatique, la ligne de conduite de l'Elysée et de son mari, Président de la République.
Revers courtois et poli pour les défenseurs de l'ours?
- Madame Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie regrette cette "peopolisation"des plantigrades. "C'est un élément de plus pour alimenter l'incompréhension entre Parisiens et habitants de la montagne. Les éleveurs ont du mal à admettre cet anthropomorphisme, cette façon de traiter les ours comme des gros doudous, alors qu'ils se retrouvent face aux prédations."
Source: Conférence de presse du 26 juin 2008 à Toulouse
Hvala qui signifie "Merci" (prononcer "Walla") était une femelle de 5 ans au moment de sa capture qui pesait 100 Kg. Selon ce qui a été rapporté par les "spécialistes" elle aurait déjà eu des oursons et pourrait encore être pleine.
La chanteuse, ex-mannequin, Carla Bruni est présentée marraine de cette ourse avec pour parrain le chanteur Stéphane Sanseverino qui cherche sans doute à se faire connaître. Manifestement ces personnes ne sont pas conscientes qu'elles participent à un acte de "viol" des Pyrénées auxquelles on impose par la force et la violence physique quelque chose qui n'est pas accepté par la population des vallées et des montagnes pyrénéennes.
Le lâcher de Hvala est le troisième d'une série de 5 lâchers.
Louis Dollo, le 20 mai 2006
Mariage de Carla Bruni et Nicolas Sarkozy
Carte de voeux des associations pro-ours
Les voeux de bonheur de l'ours des Pyrénées au jeune couple présidentiel
Les militants pro-ours des Pyrénées manient un drôle d'humour people.
L'association ADET qui défend la réintroduction du plantigrade vient d'adresser les voeux de bonheur de l'ourse slovène Hvala à sa marraine Carla Bruni pour son récent mariage avec le président Nicolas Sarkozy.
L'ours est déjà le sujet de quelques vigoureuses frictions en Ariège, Haute-Pyrénées et Haute-Garonne. Dans ces montagnes très largement acquises à la gauche, l'ADET a certainement jugé indispensable d'ajouter une pincée de sel politique sur la plaie.
Auteur: GLv.
Source: Libé Toulouse du 5 février 2008
En mars dernier, la coordination CAP-Ours, dont Ferus est membre, écrivait à Carla Bruni afin de lui faire part de nos inquiétudes sur l'avenir de l'ours dans les Pyrénées, notamment à travers les rumeurs d'empoisonnement de l'ourse Hvala, réintroduite en 2006, et de ses 2 oursonnes. Carla Bruni est en effet la marraine de l'ours Hvala.
Dans un courrier du 22 juillet 2008, elle nous répond par l'intermédiaire du chef de Cabinet Adjoint du Président de la République:
Madame Carla Sarkozy a bien reçu la correspondance que vous lui aviez adressée concernant le devenir de l'ourse Hvala.
Sensible aux sentiments qui ont inspiré votre démarche, l'épouse du Chef de l'Etat tient à vous en remercier.
C'est par conviction dans le devoir de protection de la biodiversité animale que Madame Sarkozy a accepté, au printemps 2006, d'être la marraine de l'ourse slovène Hvala, qui était alors réintroduite dans les Pyrénées.
Elle s'est également beaucoup réjouie de la naissance en janvier 2007 de deux oursonnes, baptisées depuis Pollen et Bambou. Cela représente, enfin, une bonne nouvelle pour l'avenir de l'ours dans les Pyrénées.
La conviction de l'épouse du Chef de l'Etat demeure entière et s'est même trouvée confortée par les conclusions du Grenelle de l'Environnement qui ont fait de la préservation de la biodiversité un objectif majeur de notre pays.
Dans le même temps, dans l'esprit même du grenelle de l'Environnement, il nous faut trouver une voie équilibrée de coexistence. D'un côté, la présence des ours dans les Pyrénées traduit une volonté de protéger la biodiversité, d'autant qu'elle s'inscrit dans le cadre d'engagements internationaux anciens de la France. D'un autre côté, l'adhésion des populations locales constitue une nécessité incontournable.
La coexistence est difficile pour tous mais elle doit être possible et nous ne devons jamais nous résigner. Il ne s'agit pas, dans nos régions, de choisir entre l'ours ou l'homme.
Le Gouvernement a lancé depuis plusieurs mois un exercice d'études internationales comparées, pour examiner comment se fait justement la coexistence des humains et des ours, dans tous les pays où la situation se présente.
A cet égard, un comité national "ours" doit être installé à Toulouse. Il recevra les rapports demandés qui seront ensuite partagés et débattus. Il appartiendra à ce comité de définir les voies de coexistence pour l'avenir, dans la sérénité et la concertation.
Tels sont les élements d'information dont dispose Madame Sarkozy. Ils l'amènent à demeurer optimiste quant à l'avenir de sa "filleule" et de ses deux petites, même si elle comprend et partage tout à fait votre vigilance.
En vous priant d'excuser le retard avec lequel vous recevez cette réponse, veuillez agréer l'expression de mes sentiments les meilleurs.
Samuel Fringant, chef de Cabinet Adjoint du Président de la République
Source: Ferus du 16 août 2008
Carla Sarkozy vient de répondre aux interpellations des défenseurs de l'ours dans les Pyrénées.
Ce printemps 2008, de nombreux militants avaient interpelé Carla Sarkozy, marraine de l'ourse Hvala afin d'attirer son attention sur l'avenir de l'ours dans les Pyrénées.
Elle vient de répondre, par l'intermédiaire de Samuel Fringant, Chef de Cabinet Adjoint du Président de la République par un courrier daté du 22 juillet 2008:
"C'est par conviction dans le devoir de protection de la biodiversité animale que Madame Sarkozy a accepté, au printemps 2006, d'être la marraine de l'ourse slovène Hvala, qui était alors réintroduite dans les Pyrénées.
Elle s'est également beaucoup réjouie de la naissance en janvier 2007 de deux oursonnes, baptisées depuis Pollen et Bambou. Cela représente, enfin, une bonne nouvelle pour l'avenir de l'ours dans les Pyrénées.
La conviction de l'épouse du Chef de l'Etat demeure entière et s'est même trouvée confortée par les conclusions du Grenelle de l'Environnement qui ont fait de la préservation de la biodiversité un objectif majeur de notre pays.
Dans le même temps, dans l'esprit même du grenelle de l'Environnement, il nous faut trouver une voie équilibrée de coexistence. D'un côté, la présence des ours dans les Pyrénées traduit une volonté de protéger la biodiversité, d'autant qu'elle s'inscrit dans le cadre d'engagements internationaux anciens de la France. D'un autre côté, l'adhésion des populations locales constitue une nécessité incontournable.
La coexistence est difficile pour tous mais elle doit être possible et nous ne devons jamais nous résigner. Il ne s'agit pas, dans nos régions, de choisir entre l'ours ou l'homme.
Le Gouvernement a lancé depuis plusieurs mois un exercice d'études internationales comparées, pour examiner comment se fait justement la coexistence des humains et des ours, dans tous les pays où la situation se présente.
A cet égard, un comité national "ours" doit être installé à Toulouse. Il recevra les rapports demandés qui seront ensuite partagés et débattus. Il appartiendra à ce comité de définir les voies de coexistence pour l'avenir, dans la sérénité et la concertation.
Tels sont les élements d'information dont dispose Madame Sarkozy. Ils l'amènent à demeurer optimiste quant à l'avenir de sa "filleule" et de ses deux petites, même si elle comprend et partage tout à fait votre vigilance.
En vous priant d'excuser le retard avec lequel vous recevez cette réponse, veuillez agréer l'expression de mes sentiments les meilleurs."
Source: ADET-Pays de l'ours du 16 août 2008
L'appui de Carla Bruni - Sarkozy aux défenseurs de l'ours n'est pas aussi évident que ce que les associations environnementalistes veulent bien faire croire.
1/ Elle ne répond pas elle-même mais fait répondre Samuel Fringant, Chef de Cabinet Adjoint du Président de la République.
2/ Il s'agit d'une réponse à une sollicitation d'avril des associations environnementalistes. Il aura fallu du temps à la réflexion à l'Elysée
3/ la réponse date du 22 juillet et les associations environnementalistes "pro-ours" attendent le 16 août, en pleine vacances et au milieu d'un grand WE du 15 août, pour la
diffuser. Sont-ils pleinement satisfaits de cette réponse qui ne prévoit pas de lâchers.
4/ En ne répondant pas directement, Carla Bruni-Sarkozy évite de sombrer dans la critique faite par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie regrettait, lors de
sa conférence de presse à Toulouse le 26 juin 2008, la "peopolisation" des plantigrades.
5/ Le Chef de Cabinet Adjoint du Président de la République reprend les même propos que Claude Guéant dans
sa lettre adressée à Gérard Dubuc: "D'un autre côté, l'adhésion des populations locales constitue une nécessité incontournable."
6/ Par l'intermédiaire du Chef de Cabinet Adjoint, elle renvoi la décision au comité national "ours" dont elle dit "qu'Il recevra les rapports demandés qui seront ensuite partagés
et débattus. Il appartiendra à ce comité de définir les voies de coexistence pour l'avenir, dans la sérénité et la concertation."
En faisant apparaître cette intervention comme étant un soutien à l'ours, les associations environnementalistes pourraient bien essayer de prendre l'Etat en otage par la manipulation et l'interprétation des propos.
Louis Dollo, le 18 août 2008
En partant des deux textes ci-dessus, toute la presse s'est emparée de cette affaire qui est en soi un non événement. Deux titres aparaissent pour le plus souvent un même article copié et recopié sur une dépêche de l'AFP ou de l'AP (Associated Press).... Pour exemple, nous reproduisons seulement trois textes.
L'épouse du président de la République, Carla Bruni-Sarkozy, a écrit à deux associations de défense de l'ours dans les Pyrénées, Férus et Pays de l'ours Adet, pour apporter son soutien à leur action.
Dans un courrier, adressé le 22 juillet aux deux associations, Mme Bruni-Sarkozy, qui avait accepté au printemps 2006 d'être la marraine de l'ourse slovène Hvala, réintroduite dans les Pyrénées, souligne que "la coexistence est difficile pour tous mais elle doit être possible et nous ne devons jamais nous résigner".
"Il ne s'agit pas, dans nos régions, de choisir entre l'ours ou l'homme", ajoute Mme Bruni-Sarkozy, selon le texte de la lettre rendu public par les deux associations.
"Dans l'esprit même du Grenelle de l'environnement, il nous faut trouver une voie équilibrée de coexistence. D'un côté, la présence des ours dans les Pyrénées traduit une volonté de protéger la biodiversité, d'autant qu'elle s'inscrit dans le cadre d'engagements internationaux anciens de la France. D'un autre côté, l'adhésion des populations locales constitue une nécessité incontournable", estime l'épouse du chef de l'Etat.
Source: Le Figaro / AFP du 18 août 2008
Ne tenant pas spécialement à passer pour un porte-manteau et à se cantonner dans le rôle de nouvelle Jackie Kennedy, Carla Bruni-Sarkozy vient de se trouver une vraie cause à défendre: les ours des Pyrénées (dont on sait que la population locale n'est pas particulièrement fan).
Au crédit de la première dame de France, on portera le fait que son engagement pro-ours ne date pas d'aujourd'hui. Déjà, au printemps 2006, elle avait accepté d'être la marraine de Hvala, l'ourse slovène que l'on venait de réintroduire dans les Pyrénées.
Dans la région concernée, la lutte entre partisans et adversaires de la réintroduction des ours fait rage. Les anti-ours mettentent en avant la menace que les plantigrades représentent pour les troupeaux, voire pour les habitants. Et même si les statistiques ne leur donnent pas raison, ils se montrent très virulents et ont menacé à plusieurs reprises d'empoisonner Hvala et ses deux petites, les oursonnes Pollen et Bambou.
L'irruption de l'épouse du président dans le débat ne pèsera sans doute guère dans l'esprit des anti-ours qui ne verront là que parisianisme et compagnie.
En revanche, les associations militant pour la réintroduction des ours trouvent là un appui de taille, compte tenu du poids médiatique représenté aujourd'hui par Carla Bruni.
Se voulant conciliante, le première dame de France a déclaré: "Il ne s'agit pas de choisir entre l'ours et l'homme." Une allusion à son mariage?
Source: Pure People du 18 août 2008
L'épouse du président de la République, Carla Bruni-Sarkozy, marraine depuis le printemps 2006 de l'ourse slovène Hvala réintroduite dans les Pyrénées, a apporté son soutien aux défenseurs de l'ours dans les Pyrénées en leur adressant une lettre de soutien, a-t-on appris lundi auprès de l'association Pays de l'ours-Adet (Association pour le développement économique et touristique dans les Pyrénées centrales).
"Interpellée au printemps 2008 par des défenseurs de l'ours afin d'attirer son attention sur l'avenir du plantigrade, Carla Bruni-Sarkozy a renouvelé en termes clairs son soutien à l'ours", a indiqué à l'Associated Press Alain Reynes, porte-parole de l'association Pays de l'ours-Adet.
Dans cette lettre adressée le 22 juillet à plusieurs associations de défense du plantigrade, dont les associations Pays de l'ours-Adet, Ferus et Nature Comminges, l'épouse de Nicolas Sarkozy estime que la coexistence entre l'ours et l'homme était "difficile" mais devait "être possible".
"Il ne s'agit pas, dans nos régions", poursuit Mme Bruni-Sarkozy dans cette lettre, "de choisir entre l'ours et l'homme". "Dans l'esprit même du Grenelle de l'environnement, il faut trouver une voie équilibrée de coexistence", a-t-elle ajouté.
Carla Bruni-Sarkozy a accepté, au printemps 2006, d'être la marraine de l'ourse slovène Hvala "par conviction dans le devoir de protection de la biodiversité animale". L'épouse du président s'était par ailleurs "beaucoup réjouie" de la naissances en janvier 2007 des deux oursonnes de sa "filleule", baptisées Pollen et Bambou. Ces naissances représentaient "une bonne nouvelle pour l'avenir de l'ours dans les Pyrénées", selon Mme Bruni-Sarkozy.
En 2006, cinq ours slovènes ont été réintroduits dans les Pyrénées, dont Palouma et Franska retrouvée mortes accidentellement en août 2006 et août 2007. Une vingtaine de plantigrades peuplent actuellement le massif pyrénéen, selon le Pays de l'ours-Adet.
Source: Le Nouvel Obs / AP du 18 août 2008
La réaction de Carla Bruni-Sarkozy fait grand bruit dans la presse alors qu'il ne s'agit que d'un non événement. Une prise de position qui n'en est pas une ou, en tout cas, la confirmation de la position de l'Elysée au sujet des introductions d'ours.
Nous pouvons observer que, si le 17 mai 2006 elle avait agi seule en fonction de son ressenti personnel, en juillet 2008, la "Première dame" n'a pas écrit elle-même le courrier mais laissé ce soin au Chef de Cabinet Adjoint du Président de la République après quatre mois de silence. Il aura donc fallu beaucoup de réflexion à l'Elysée avant de s'engager sur un terrain particulièrement sensible dans les montagnes des Pyrénées. Par ailleurs, cette lettre du 22 juillet a été diffusée par les environnementalistes près d'un mois après sa réception et au milieu d'un week-end du 15 août. Pourquoi? Sont-ils pleinement satisfaits de cette réponse qui ne prévoit pas de lâchers et qui ne laisse qu'assez peu d'espoir qu'il y en ait prochainement.
En ne répondant pas directement, Carla Bruni-Sarkozy tente d'éviter de sombrer dans la critique faite par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie qui regrettait,
lors de sa conférence de presse à Toulouse le 26 juin 2008, la "peopolisation" des plantigrades. Elle précisait à cet
égard que "C'est un élément de plus pour alimenter l'incompréhension entre Parisiens et habitants de la montagne. Les éleveurs ont du mal à admettre cet anthropomorphisme, cette
façon de traiter les ours comme des gros doudous, alors qu'ils se retrouvent face aux prédations."
Mais cette situation n'aura pas échappé au Président de l'ADDIP, Philippe Lacube qui " croyait que la peopolisation des ours était terminée. "Et il précise que" ça irrite tout le
monde et ne sert à rien. Ce sont des propos stériles et inutiles. "Il s'interroge en se demandant" quelles sont ses compétences pour s'immiscer dans le Plan Ours?"
Toute fois, nous constatons que le Chef de Cabinet Adjoint du Président de la République reprend les mêmes propos que Claude Guéant dans sa lettre adressée à Gérard Dubuc, maire de Saint-Lary (Couserans - Ariège), le 1 septembre 2007: "D'un autre côté, l'adhésion des populations locales constitue une nécessité incontournable" dit-il. Et il précisait:" Il n'est pas question dans l'immédiat d'envisager de nouvelles introductions d'ours dans les Pyrénées.../... Je crois au contraire nécessaire de mener une évaluation très approfondie de la politique qui a été menée sous tous ses aspects y compris budgétaires.../.... qu'aucune politique ne peut être menée sans l'adhésion de la population locale..."
Le Chef de Cabinet Adjoint, renvoi également la décision au comité national "ours" dont il dit qu' "Il recevra les rapports demandés qui seront ensuite partagés et débattus. Il appartiendra à ce comité de définir les voies de coexistence pour l'avenir, dans la sérénité et la concertation." Claude Guéant ne disait pas autre chose: "d'ailleurs, toutes les propositions émises par les responsables locaux doivent être expertisée sur le terrain..."
Toute fois, du côté de l'ADDIP on reste vigilant. Philippe Lacube précise que "nous ne sommes pas dans une coure royale. Nous respectons Carla Bruni-Sarkozy en tant qu'artiste mais ce n'est pas elle qui fait la politique."
Mais alors, pourquoi dévoiler cette lettre maintenant?
Philippe Lacube a son idée. "Peut-être que les "pro-ours" sont à cours d'arguments... et qu'ils n'ont rien d'autre à proposer." Il faut dire que depuis les
"Pastoralies" ils emploient tous les moyens et pas forcément les meilleurs.
En faisant apparaître cette intervention comme étant un soutien à l'ours, les associations environnementalistes pourraient bien essayer de prendre l'Etat en otage par la manipulation et l'interprétation des propos qui sont tenus. Nous avons déjà vu cela à d'autres occasions.
Louis Dollo, le 18 août 2008
People. La première dame de France, marraine de l'ourse Hvala, écrit aux défenseurs de l'ours dans les Pyrénées pour leur apporter son soutien. Un courrier qui rompt le silence de l'Elysée dans ce dossier très sensible
Voilà la première dame de France convertie plus que jamais à la cause de l'ours. Alors qu'ils ne s'y attendaient pas, les partisans de la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées ont reçu un courrier de Carla Bruni-Sarkozy qui dit tout son attachement au plantigrade. Après tout, elle est la marraine de Hvala, l'ourse slovène lâchée dans les Pyrénées le 17 mai 2006 et qui a donné naissance à Pollen et Bambou. Mais l'engagement de Carla Bruni est total. La lettre qui a transité par le chef de cabinet du Président de la République, donc par l'Elysée, exprime le soutien sans détours de Mme la Présidente. "C'est par conviction dans le devoir de protection de la biodiversité animale que j'ai accepté d'être la marraine de Hvala. Je me suis aussi beaucoup réjouie de la naissance de ses deux oursonnes. C'est une bonne nouvelle pour l'avenir de l'ours dans les Pyrénées. Ma conviction demeure entière et s'est même trouvée confortée par les conclusions du Grenelle de l'Environnement, il nous faut trouver une voie équilibrée de coexistence... Il ne s'agit pas de choisir entre l'ours et l'homme". Et Carla d'ajouter que si la présence de l'ours traduit une volonté de protéger la biodiversité, d'autant qu'elle s'inscrit dans le cadre d'engagements internationaux, "l'adhésion des populations locales est une nécessité incontournable".
On ne s'attendait pas à ce que l'épouse du président, s'affranchissant d'une forme d'obligation de réserve, s'exprime dans un dossier que le chef de l'Etat lui-même a toujours savamment éludé. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, en lançant le groupe Pyrénées-ours à Toulouse, n'a jamais affiché un tel soutien. D'ailleurs, les seuls noms donnés à l'ours, forme d'"anthropomorphisme", avaient le don d'énerver "NKM". "Cette façon de traiter l'ours comme de gros doudous est un élément de plus pour alimenter l'incompréhension entre Parisiens et habitants de la vallée", n'avait-elle pas caché avant les vacances.
Mais on a beau dénoncer cette peopolisation, elle sert les partisans de l'ours à l'heure où les tensions restent fortes. Si l'irruption de Carla Sarkozy dans le débat ne pèse guère dans l'esprit des anti-ours, elle n'en constitue pas moins un appui de taille compte tenu de la notoriété de l'épouse présidentielle.
Des parrains prestigieux
Dans les années 1996-1997, les ours avaient déjà leurs parrains et marraines, mais la peopolisation n'était pas en marche. Ainsi, l'épouse de l'ancien préfet Alain Bidou s'était vu
assigner le rôle de marraine, tout comme l'ancienne ministre de l'Ecologie Corinne Lepage.
Trop institutionnel sans doute: dès 2000, on choisit des parrainnages triés parmi des personnalités du show-bizz.
Palouma, lâchée en avril 2006 et retrouvée morte voilà un an, avait pour parrain et marraine Renaud et Romane Bohringer.
Franska, introduite en avril 2006 et morte l'an passé , Laurent Baffie et Véronique Sanson.
Hvala, femelle lâchée le 17 juin 2006, Carla Bruni et Sanseverino.
Balou, lâché en 2006, Gérard Depardieu et Fanny Ardant.
Sarousse, lâchée le 22 août 2006, a pour parrain et marraine Alain Chamfort et Valérie Lemercier.
Yann Artus-Bertrand est le parrain de Pollen et Bambou, les petits de Hvala. Si on excepte Franska, les noms des ours ont été choisis par les élus des communes de lâcher, parmi les 10 500 propositions d'une opération nommée "Baptisez l'ours"
Les pour
"C'est Renaud qui avait suggéré Carla"
Alain Reynes, président de l'association Pays de l'ours-ADET: "Comme le groupe Férus, on a été également destinataire de la lettre qu'a adressée Carla Bruni et qui est aujourd'hui
rendue publique. Le président de l'Adet Alain Reynes souligne pour sa part: "On voudrait nous reprocher aujourd'hui d'avoir choisi Carla Bruni comme marraine de Hvala. Il faut
savoir qu'en 2006, lors du lâcher de l'ourse le 17 mai, c'est le chanteur Renaud qui s'est rapproché de nous pour nous suggérer le nom de Carla Bruni. Lui-même était déjà le
parrain de l'ourse Palouma. La chanteuse, qui n'était pas encore l'épouse du président a tout de suite accepté.
Il se trouve qu'au printemps, des adhérents de nos deux associations l'ont contactée pour qu'elle confirme son soutien. Il est vrai que le contexte était particulier puisque des rumeurs étaient colportées depuis plusieurs semaines selon lesquelles Hvala et ses deux oursonnes pouvaient à tout moment finir empoisonnées. La réponse de l'épouse du Président n'est intervenue que le 22 juillet dernier.
Une chose est sûre: Carla Bruni se tient très régulièrement informée de la situation de sa filleule. Tout comme le musicien Sanseverino, parrain d'Hvala, qui a fait organiser un concert à Arbas au moment du lâcher. Mais j'ajoute qu'ils ne sont pas les seuls parrains ou marraines. Tous les ours réintroduits dans les Pyrénées ont les leurs".
Les contre
"L'ours est bien une histoire people"
Philippe Lacube , coordinateur de l'Association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (ASPAP): "Tout ça me fait sourire. En juin, Nathalie Kociusko-Morizet avait
clairement affirmé que toute cette peopolisation autour de l'ours ne ressemblait pas à grand-chose. Aujourd'hui encore, on est en plein dedans. Moi, je respecte Carla Bruni en tant
qu'artiste, mais quelles sont ses réelles compétences pour juger d'un dossier aussi complexe? J'ose espérer qu'elle s'exprime en nom propre et que ses propos n'engageront pas les
décisions de l'Etat. Visiblement, ces déclarations ne reposent pas sur des arguments de fond. On est effectivement dans le people", conclut-il.
Marie-Lyse Broueilh, présidente de l'AOC Barège Gavarnie: "J'ai un regard nuancé. Cette lettre a du mal à dissimuler une série de maladresses, mais franchement, on a entendu des choses plus désagréables. De toute façon, maintenant, tout le monde a des avis sur tout, sans être au courant des enjeux réels. Il faut relire plus finement cette lettre. N'importe quel diplomate aurait dit la même chose avec le souci de trouver une voie médiane. Ne parle-t-elle pas de "voie équilibrée de coexistence" entre population et éleveurs? Ce qui est sûr, c'est que ce courrier ne tombe pas par hasard. Il est mis en ligne à l'heure où la position des partisans de l'ours semble vraiment fragilisée. Ils avaient besoin de cette pub."
Nouveaux lâchers: décision à l'automne
Pour cette année, la cause est entendue: il n'y aura pas de lâcher d'ours. La décision a été confirmée en juin, lors de la venue à Toulouse de la secrétaire d'Etat Nathalie
Kosciusko-Morizet alias NKM. Comme une nécessaire trêve dans un climat tendu entre opposants et pro-ours. Reste que des décisions doivent être prises, qui seront évoquées début
septembre, lors de la première réunion du Groupe pyrénéen ours, mis en place fin juin.
Ce Groupe pyrénéen ours installé à Toulouse est une instance présidée par le préfet et qui réunit associations, élus, professionnels de la montagne, de l'agriculture et du tourisme. NKM veut s'appuyer sur l'exemple des Alpes où le groupe loup a permis de désamorcer les conflits.
Des lâchers l'an prochain? Peut-être au printemps, période propice à ces réintroductions. Mais ce serait plutôt dans le Haut-Béarn où sont repérés quatre mâles mais pas de femelle.
"Zones de présence": Le Groupe étudiera le principe de zones de présence, des secteurs privilégiés où la forêt très dense convient au plantigrade. Deux sites existent: le Haut-Béarn, mais aussi les Pyrénées centrales. "On pourrait définir une troisième zone, les Pyrénées-Orientales, mais il n'y a pas encore d'ours", explique la secrétaire d'Etat. Chaque zone serait divisée en trois secteurs: un coeur de zone pour l'ours, mais à l'accès possible. Une zone intermédiaire, de corridors, et une zone d'où intervenir pour repousser l'animal "chez lui".
Alors que Pascal Jalabert avait déjà écrit son papier, le compte rendu officiel de la première réunion du Groupe Ours qui s'est tenu à Toulouse le 26 juin 2008 est sorti. Les conclusions fixent trois objectifs pour la prochaine réunion:
Il est donc assez peu probable qu'il soit envisagé des lâchers à cette occasion et si cela était le cas, il y a de forte chance pour qu'une telle décision "mette le feu" aux Pyrénées tant l'unité est grande.
Une réunion du Groupe est prévue fin septembre. A cette occasion il est possible que l'ADDIP et les élus locaux fassent des propositions et prennent des positions qui pourraient surprendre. Selon nos sources, une réunion de l'ADDIP pourrait avoir lieu dans la première quinzaine de septembre.
Billet
Du miel pour tout le monde
Pauvre bête! A peine sorti de sa caverne, la politique et la polémique lui avaient sauté sur le poil. Et maintenant, voilà l'ours des Pyrénées chez les people!
La Première dame de France fait entendre sa petite musique dans la cacophonie tonitruante que renvoie l'écho des montagnes. Depuis douze ans, les ours se suivent et les discours ne rassemblent pas. Depuis douze ans, les défenseurs de la nature font leur miel de ce "succès pour la biodiversité" et les opposants déversent leur fiel sur "l'animal que les écolos parisiens leur imposent". Les "pro" baptisent de l'ourson comme on achète une peluche à bébé: un Depardieu par ici, une Carla par là. Les "anti" comptent les moutons ventre à l'air, comme si le plantigrade ponctionnait et onctionnait tout agneau sur son passage. Le couplet de la Première dame sur l'ours plaît donc aux premiers qui y voient un appui de poids et aux seconds qui dénoncent le complot médiatico-pipolien.
Avec Carla, l'Elysée poursuit le grand numéro d'équilibriste auquel l'Etat se livre depuis 15 ans avec une belle continuité. Il lâche et capture, temporise et indemnise, impose et discute. Comme s'il cherchait à satisfaire les uns sans déplaire aux autres. Et s'il décidait?
Auteur: Pascal Jalabert
Source: La Dépêche du Midi du 19 Août 2008
L'intrusion très médiatique de Mme la Président dans le débat ursin des Pyrénées ne marquera pas l'histoire de ce dossier qui continue à être géré par tâtonnements. Le non choix "ni ours - ni hommes", tout le monde est beau et gentil, c'est politiquement correct mais cela n'apporte rien de plus à ce que l'on sait aujourd'hui. Le choix sera politique. A ce titre il n'est certes pas du ressort de Mme la marraine des ours pyrénéens, mais de son entourage très proche.
L'épouse du président de la République a écrit à deux associations de défense pour leur apporter son soutien
"La coexistence est difficile pour tous mais elle doit être possible et nous ne devons jamais nous résigner. Il ne s'agit pas de choisir entre l'ours et l'homme mais, dans l'esprit même du Grenelle de l'environnement, il nous faut trouver une voie équilibrée de coexistence. D'un côté, la présence des ours dans les Pyrénées traduit une volonté de protéger la biodiversité, [...] d'un autre, l'adhésion des populations locales constitue une nécessité incontournable."
Cette déclaration de Carla Bruni-Sarkozy adressée aux associations naturalistes Feérus et Pays de l'ours Adet a fait chaud au coeur des défenseurs des plantigrades dans les Pyrénées. En fait, il s'agit d'une réponse à une lettre envoyée au printemps dernier par des adhérents de ces associations inquiétés par des rumeurs de menaces d'empoisonnement de l'ourse slovène Hvala, relâchée sur nos terres en 2006, dont celle qui n'était pas encore la première dame de France avait été choisie pour marraine.
Très people.
Pour la petite histoire, c'est le chanteur Renaud, lui-même parrain de l'ourse Palouma, dont la marraine était sa femme Romane Serda, qui avait conseillé aux associations de
contacter la chanteuse Carla Bruni, très sensible à la cause écologique. Celle-ci avait gentiment accepté ce rôle original, le chanteur Sanseverino devenant le parrain, comme
Véronique Sanson et Laurent Baffie pour Franska, Fanny Ardant et Gérard Depardieu pour Balou, Valérie Lemercier et Alain Chamfort pour Sarousse.
Cette filiation très people n'a pas empêché les morts accidentelles de Palouma et Franska mais elle permet aujourd'hui aux pro-ours de savourer un message d'encouragement quasi présidentiel. "Il est rassurant de constater que Mme Bruni, devenue depuis femme du président de la République, ne renie pas ses convictions alors que le dossier est sensible", avoue Alain Reynes, directeur de l'Adet. Pendant ce temps, Hvala, qui a donné le jour en 2007 à deux oursonnes baptisées Bambou et Pollen (dont le parrain est Yann Arthus-Bertrand), flirte semble-t-il avec un mâle en Espagne dans le val d'Aran. Encore un espoir de renforcement des populations qui ravit Mme Bruni.
A l'inverse, un ours a été percuté en Ariège par un minibus le matin du 15 août sur la RN 20 près de Mérens-les-Vals. Les passagers n'ont pas été blessés et le véhicule a pu poursuivre sa route. L'ours, lui, n'a pas été retrouvé par les équipes de suivi de l'ONCFS. En attendant les résultats des analyses ADN, les spécialistes pensent qu'il peut s'agir de Boutxy, le fils de Melba. Lorsqu'il était encore équipé d'un collier émetteur, on avait constaté qu'il avait traversé 46 fois la RN 20 entre octobre 1999 et mai 2002.
Auteur: Pierre Verdet
Source: Sud-Ouest du 19 août 2008
Jusqu'en juin / juillet 2006, les habitants des vallées pyrénéennes ne réagissaient pas. A cela, plusieurs raisons:
A partir de juillet 2006, tout bascule.
C'est dans ce contexte que Véronique, femme d'éleveur à Sentein au fond de la vallée du Biros, est devenue une accroc de l'écran et s'exprime sur la toile. C'est une assidue de la Dépêche du Midi. Nous reproduisons ci-dessous une de ses interventions qu'elle nous a communiquée.
Chère Carla
Vous êtes Marraine d'un ourson d'Hvala (qui est un gros bébé maintenant), ce qui explique votre soutien à la réintroduction de l'ours. Vous êtes entrée de plein pied dans la "Teddy star accademy" où le gentil nounours est menacé de disparaître, persécuté par les méchants bergers! Mais que savez-vous de nous les gens de la montagne? Accepterez-vous d'aller sur une estive nous rencontrer, de connaître notre vie, savez-vous que nous devons côtoyer un prédateur que nous ne voulons pas, car c'est unique! Malgré notre négation on nous l'a imposé. Savez-vous que le dialogue de sourd continue, que ceci va se solder par un immense fiasco financier et écologique, car il faut de l'argent pour mener ce projet à bien et "votre Nicolas" nous a bien fait savoir que les caisses sont vides. Alors pourquoi s'obstiner? Pensez-vous que nous allons accepter que nos troupeaux soient décimés sans réagir, la violence on a déjà essayé ce n'est pas le bon truc, chaque jour qui passe nous nous employons à faire passer le message: nous vivons ici, sans nous c'est la désertification de la montagne que nous voulons vivante. Dans dix ou quinze ans accepterez-vous d'être la Marraine d'une fille ou d'un fils de berger, espèce humaine qui est certainement en voie d'extinction? D'après vous le premier éliminé de la Teddy star accademy ce sera qui? Le gagnant?
Auteur: Véronique Estrémé - Sentein
Publié dans le courrier des lecteurs de La Dépêche du Midi du jeudi 28.08.08 - 17h34
Les réactions à ce faire part très people sont diverses selon que l'on est pour ou contre les introductions d'ours dans les Pyrénées (pro ou anti ours... terme par ailleurs impropre). Mais en mettant la question de l'ours à ce niveau, il semble bien que les environnementalistes (écologistes militants) font manifestement preuve d'un manque d'arguments pour justifier ces importations d'ours dans les Pyrénées. "On sombre assez lamentablement dans people" selon un interlocuteur.
Nous savons aujourd'hui que, contrairement à tout ce qui a été dit, l'ours brun n'est pas une espèce en danger dans le monde. C'est l'UICN qui le dit très clairement. Alors, quelle est la justification environnementale pour en importer dans les Pyrénées? Les pro-ours ne la donne pas mais préfère rechercher des appuis du côté du "show biz" que d'apporter de vraies réponses.
Pour ce qui est de ce faire part, l'un de ses coauteurs, Gilbert Simon, vice-président de FERUS et du WWF-France, ancien directeur de la nature et des paysages au ministère de l'Ecologie, nous apporte quelques éclaircissements:
Juste une précision d'un des co-auteurs de ce faire-part purement humoristique: je suis membre du PS depuis 1971, j'ai travaillé sur la protection de la nature aussi bien avec des bons ministres de gauche que des bons ministres de droite, il y en a eu de moins bons des deux bords aussi. Aucun projet à long terme concernant la nature, la montagne, le littoral, le paysage sans parler du climat ne peut exister sans soutien de tous les partis de gouvernement. Bouchardeau, Lalonde, Barnier, Lepeltier et Ollin ont fait beaucoup pour l'ours, soutenus par Mitterrand et Chirac. Contre, on trouve aussi bien des socialistes que des UMP et des UDF. Même si l'ours sert de punching ball dans les querelles politiciennes locales et que taper dessus peut servir à racoler les voix des intérêts qu'il dérange, lui n'est ni "rose" ni "bleu" ni "brun", il est dans la montagne depuis des millions d'années et aimerait en faire partie encore quelque temps...
C'était donc de l'humour. Il fallait vraiment le deviner et la prochaine fois il faudra le mentionner sur la carte. Un peu lourd quand même.... Surtout que l'on vient vite à la politique. "Je suis membre du PS depuis 1971...." On s'en fout. Ce n'est pas le problème. Un interlocuteur du blog de Libé Toulouse l'exprime bien:
Si ce faire part est "purement humoristique" il aurait été intéressant de le mettre en observation "ceci est une plaisanterie" car après avoir fait des baptêmes et trouver parrains et marraines et compte tenu de l'origine du faire part, l'humour n'est pas évident.
Après relecture, cette information était d'un goût douteux et je préfère taire la réaction que j'ai eu vu le niveau intellectuel que cela représente: infantiliser un animal à se point m'interroge sur l'état des personnes.
Ce qui est intéressant c'est que Gilbert Simon fasse part de ses états de service à la fois politique et en sa qualité de fonctionnaire. Y a-t-il un lien de cause à effet? La véritable question: où est l'indépendance des services de l'Etat? Gilbert Simon aurait-il été pistonné par François Mitterrand?
Il est aussi intéressant de voir avec quelle facilité un fonctionnaire est passé du Ministère à la vice-Présidence d'une association avec laquelle il avait affaire directement. Quelle indépendance du service de l'Etat? Il semble bien qu'il y ait des confusions inquiétantes comme le font ressortir un certain nombre de rapports parlementaires mais aussi de l'inspection générale de l'environnement et des finances. Rien ne semble clair. Tout parait confus et embrouillé. Tout laisse à penser que les véritables dirigeants dans ce ministère de l'écologie ce sont certaines associations... pas celles des éleveurs, pas celles émanant directement des territoires de montagne pyrénéens ou alpins, pas celles qui sont directement confrontées aux problèmes.
De ceci nous pouvons commencer à comprendre les raisons du malaise pyrénéen, le comportement arbitraire et autoritaire, l'implication de FERUS, FNE, WWF (dont Gilbert Simon est aussi le Président du Comité scientifique), ADET, FIEP, ACP....
Dans ses états de service, Gilbert Simon oublie de mentionner les démarches qu'il a effectuées en particulier à l'encontre des éleveurs et bergers du haut Béarn. Selon les propos
recueillis par une journaliste, Marianne Bernard et reproduit dans un ouvrage paru en 1992 sous le titre de "Génération Démagogie" (un clin d'oeil au Parti Politique de Brice
Lalonde "Génération écologie) Gilbert Simon a exposé son plan au député PS des Hautes-Pyrénées, Pierre Forgue, qui consistait à déplacer ces socioprofessionnels dérangeants vers
la périphérie des villes de Pau et Tarbes et des payer au RMI à ne rien faire afin de détruire les cabanes de montagne et de laisser la place à l'ours. Cette idée a été reprise
dans un rapport du CEMAGREF en 1992 et diffusé à cette époque sur le site d'ARTUS (une des composantes créatrices de FERUS) appliqué à la vallée d'Aspe en contrepartie du tunnel du
Somport. Le tunnel s'est fait et les bergers sont restés! La tentative de corruption dénoncée par Marianne Bernard n'a pas fonctionné semble-t-il.
Aujourd'hui, que Gilbert Simon vienne donner des leçons est quelque peu osé et en aucun vraiment sérieux.
Véronique qui se dit "simple lectrice et observatrice...." confirme:
La question de l'ours n'est pas un débat droite gauche. A ce niveau, dans les Pyrénées, c'est la quasi unanimité de la classe politique: UMP, MODEM, PS, PRG.
Ceux qui sont pour l'ours sont marginaux.
J'ai d'ailleurs pu constater qu'au sein de l'ADDIP il y avait des Conseils régionaux et des Conseils Généraux, ce qui en dit long sur les positionnements politiques.
L'intervention de Monsieur Gilbert Simon, VP de FERUS et Ex-Directeur de la nature et des paysages au Ministère de l'environnement ne manque pas de culot. C'est quand même lui qui
a préconisé le déplacement des éleveurs/bergers du Béarn et une partie des Hautes-Pyrénées vers la périphérie des villes de Pau et Tarbes en leur donnant le RMI (Voir l'entretien
avec le député PS Pierre Forgues rapporté dans un livre de Marianne Bernard "Génération démagogie")
Quand on en arrive à ce niveau de comportement, il ne faut pas s'étonner que les associations de l'ADDIP et les éleveurs pyrénéens aient une certaine haine à l'égard de certaines
associations environnementalistes.
Question haine contre les éleveurs, je crois qu'on ne fait pas mieux sur le forum de l'ADET-Pays de l'ours, La Buvette des alpages ou les propos de Pappola sur le forum d'Ossau.net.
Le 10 février, Lacourt, un autre interlocuteur a choisi d'être poli et nous explique:
Ce n'est pas le problème de la présence ou non de l'ours "depuis des millions d'années" dont je souhaite débattre ici, ce serait pourtant indispensable.
Mais écrire "maman de pollen et bambou" relève d'une confusion intellectuelle profonde et inquiétante, infantilisation générale bien le reflet de ce que devient notre société, et que certains en soient à parler de "la cause de l'ours" est passionnant!!!>
On a les causes proportionnées à son nombril, c'est ça le pos-post-modernisme ("je vis passer l'ordre nouveau, il ressemblait à l'ordre ancien" Brecht - oui, je sais c'est plus à
la mode dans un bled où, chez des "adultes" /???/" Les animaux ont des "mamans"!!)
On finira bien par avoir le coup de pied au cul qu'on mérite de la part de tous ces peuples qui, eux, ont effectivement de sacrés causes à défendre: les leurs.
Vous devriez lire, de Mark Dowie, Université de Berkeley - Californie, "Los Refugios de Conservacion", allez, je vous copie-colle que le début du chapitre 16, ajoutez les Pyrénées à la liste de ceux qui subissent les fantasmes des talibans de l'écologie que l'auteur publie par ailleurs:
"Tal como lo demuestran otros capitulos de este libro, millones de pobladores indigenas en todo el mundo han sido expulsados de sus tierras para darle espacio a las grandes
companias petroleras, metalurgicas, madereras, y farmacéuticas.
Pero son pocos los observadores del proceso que se dan cuenta que eso también ha ocurrido por una causa aparentemente mas noble que la explotacion del petroleo, el cobre, los
medicamentos o la madera: la conservacion del suelo. En la actualidad, la lista de empresas responsables por la destruccion de culturas, presentada por los lideres indigenas en
casi todos los continentes no incluye solamente a Shell, Texaco, Freeport y Bechtel sino también a grupos "benefactores" como Conservation International (CI), The Nature
Conservancy (TNC), Worldwide Fund for Nature (WWF), y Wildlife Conservation Society (WCS). Incluso una organizacion respetada y generalmente mas sensible como la Union
Internacional para la Conservacion de la Naturaleza (UICN) podria aparecer en la lista. Este conflicto entre las comunidades indigenas y la Gran Conservacion se esta haciendo cada
vez mas amargo, aunque hay algunas senales prometedoras en el horizonte."
Peut-être le journaliste de Libé a-t-il le sens des proportions, et de l'analyse des problèmes de fond? Apparemment, cela ne plait pas aux adultes puérils, tant mieux.
Et dans tout cela, où se situe Carla Bruni-Sarkozy? Et l'ours? Nulle part. La preuve que ce sujet la dépasse totalement au point de n'avoir rien à y faire. Les "écologistes" l'ont prise en otage et aujourd'hui c'est l'Elysée qui cherche à la sortir de ce mauvais pas. Question d'habitude. Nicolas sauve d'autres femmes, normal qu'il sauve sa belle.
En fait l'opération "people" est un fiasco supplémentaire pour les pro-ours qui doivent se sentir bien seuls.
Louis Dollo, le 20 août 2008