Il aura fallu attendre le 17 mars 2006 pour apprendre que l'Aragon souhaitait un accord avec la France au sujet de l'ours. Si le gouvernement de Madrid y était favorable, aucune autonomie ne s'était
prononcée jusqu'à maintenant malgré de nombreuses démarches françaises tel que
l'annonce de Vielha (Val d'Aran - Catalogne) et la réunion de
Toulouse du 20 avril 2005 où devait être signé une convention avec l'Espagne par le Ministre Lepeltier.
Depuis un an, rien ne se passait.
A Saragosse, le gouvernement d'Aragon suit de près la procédure de réintroduction d'ours qui touchera les Pyrénées centrales à partir d'avril. Il a pris contact avec la ministre espagnole de
l'Ecologie pour sensibiliser Madrid aux conséquences susceptibles de toucher le Haut-Aragon. Les autorités politiques de la province ont également décidé de prévoir une enveloppe de 210.000 euros
dans le cadre d'un plan de suivi des ours et d'indemnisation des dégâts.
Le gouvernement d'Aragon ne souhaite pas en rester là dans l'accompagnement des déplacements des fauves. En substance, il envisage également la formation des agents de la protection de la nature,
une évaluation "des répercussions éventuelles de l'apparition de nouveaux ours dans les secteurs potentiellement concernés". Ainsi que la réalisation d'une cartographie et l'engagement d'actions
de sensibilisation. Surtout, il souhaite la signature d'un accord avec la France pour encadrer le mieux possible le dossier ours qui le concerne aussi.
Engagés depuis plusieurs mois, les contacts entre Paris et Madrid
n'ont rien donné à ce jour. Mais les discussions entre les deux pays se poursuivent. D'une population de l'ordre de 50 000 habitants, la province du Haut-Aragon touche trois départements
français dans lesquels vivent déjà des ours: les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne. Chez nos voisins, l'activité majeure de la zone reste l'élevage de brebis,
au côté des professionnels du tourisme et des forestiers.
Auteur: Patrice Sanchez
Source: Sud-Ouest du 17 mars 2006