Après une étude chiffrée sur les tourisme autour de l'ours dans Asturies, le FAPAS, organisation écologiste asturienne, conteste l'analyse chiffrée réalisée par Bruno Besche-Commende de l'ASPAP/ADDIP
Dans un article paru le 24 mai 2009 sur Tarbes-Infos nous indiquions que les mouvements environnementalistes tels que FERUS, ADET-Pays de l'ours, FIEP, WWF tout comme les services de l'Etat, notamment le Ministère de l'Ecologie et les DIREN prenaient, depuis longtemps, pour exemple de développement touristique, l'ours dans les Asturies en Espagne.
La visite organisée par le Ministère de l'écologie fin 2007 dans le cadre du rapport à mi-parcours sur les importations d'ours avait conduit les acteurs locaux pyrénéens dans les Asturies. Il en ressortait qu'il leur avait été montré un contre-exemple de développement "non transposable" dans les Pyrénées.
De son côté, Bruno Besche-Commenge s'est livré à une analyse des chiffres du tourisme asturien à partir des rapports de 2005 à 2007 du SITA ((Système d'Information touristique des Asturies) et de la démographie des communes de la "Vallée de l'ours" pour s'assurer du bien fondé des affirmations des défenseurs de l'ours. Résultat peu glorieux pour ces derniers qui ont manifestement sollicité leurs homologues asturiens du FAPAS.
Nous proposons ici, outre un rappel des faits, les réponses des uns et des autres afin que chacun puisse se faire son opinion. Nous observons néanmoins que le FAPAS se limite à des généralités sans remettre en cause les chiffres avancés du SITA et sans en proposer d'autres. Sur ces points, Bruno Besche-Commenge apporte des précisions.
Louis Dollo, le 10 septembre 2009
Argumentation de Bruno Besche-Commenge vis à vis de la réponse du FAPAS
FONDO PARA LA PROTECCION DE LOS ANIMALES SALVAJES
Las Escuelas s/n. 33509 La Pereda de Llanes ASTURIAS
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En el pasado mes de Mayo, el Sr. Bruno Besche de ASPAP/ADDIP, publicaba un interesante articulo titulado Analyse du turismo asturien dans les Linux emblematiques de l'ours: mythe et réalié fundamentado principalmente en el analisis de la informacion que facilita el SITA, Sistema de Informacion Turistica de Asturias, bajo el titulo de: Turismo en Asturias.
He preferido aplazar una contestacion al Sr. Bruno Besche, dejando que buena parte del verano del año 2009, transcurriese, para poder corroborar lo que pretendia con su articulo; cuestionar y poner en duda que la presencia en Asturias del oso pardo es un motor de desarrollo economico y social.
Supongo que durante estos meses, podra el Sr. Bruno haber seguido la importante informacion que casi, dia a dia, se genera en la prensa regional sobre el impacto de la presencia del oso pardo en el territorio asturiano, siendo la base de la dinamizacion de aquellos territorios donde habita.
Sirva un solo ejemplo para dar carta de naturaleza a esta situacion. Los cuatro alcaldes del territorio conocido como El Valle de Trubia, concejos de Santo Adriano, Proaza, Quiros y Teverga, han acordado que la denominacion de su territorio pase a llamarse "Valles del Oso".
Los argumentos del Sr. Bruno para menospreciar la importancia de la presencia del oso pardo en Asturias se hacen desde un profundo desconocimiento de la ecologia de esta especie y de sus estrategias de conservacion. Analiza de manera comparada la presencia de visitantes a territorios tan dispares y diferentes en capacidad de acogida ecologica como los Picos de Europa o Somiedo. Vd. no es consciente Sr. Bruno, que si territorios tan fragiles como son los territorios oseros recibieran la visita masificada de territorios que si la soportan, como son los Picos de Europa, se produciria un impacto negativo sobre el territorio que afectaria de manera inmediata a la propia conservacion de los osos.
Debe de entender entonces que ninguna estadistica podra reflejar cuanta gente viene a ver osos, ya que la estrategia de promocion del territorio asturiano es su naturalidad, y dentro de ella, se encuentra intrinsicamente la presencia de un emblema como es el oso pardo.
Los osos no son juguetes de feria a los que miles de turistas pueden visitar en su habitat natural, como si fueran una reliquia religiosa Solo, en circunstancias excepcionales al estar en cautividad, como son las osas Tola y Paca.
Vd. se equivoca Sr. Bruno Besche en su analisis que leyéndolo detenidamente, parece mas perversamente interesado en demostrar lo indemostrable, situando al oso como mito de no ser el motor de desarrollo de pequeños territorios de montaña donde los procesos de desaparicion de las actividades tradicionales han sido el resultado de la aplicacion de una politica europea desafortunada, no de la presencia de lobos, osos y otras fieras salvajes.
Es obvio que Vd. tiene ya definida la vision de lo que desea ver, unos Pirineos sin fauna salvaje que impida un desarrollo socioeconomico que considera se puede alcanzar sin esas "fieras". Quizas sea asi, yo no soy un experto en economia pirenaica y solo un pequeño conocedor de su ecologia. Pero de Asturias, tras mas de treinta años de trabajo en mi region, puedo decirle con toda autoridad, que Vd. se equivoca. Aqui, la sociedad quiere osos por varias razones, por ser parte de la cultura milenaria de nuestra region y porque en el proceso de desarrollo economico de Asturias, marcado por un intenso declive industrial, los osos, son un complemento mas para aunar esfuerzos en la lucha para generar economia y riqueza social.
Termino Sr. Bruno con una anécdota. Hace una década, un programa cientifico de radiomarcaje en Somiedo, acabo con la vida de varios osos. Todos los ecologistas protestamos, sin conseguir que la Administracion Regional de Asturias parase tan desastroso proyecto. Solo se paro, cuando llego a manos de la Consejeria de Medio Ambiente una carta de protesta desde el propio territorio de Somiedo, venia firmada por cada uno de los responsables ganaderos de cada pueblo somedano y solicitaban que no se matara ni un oso mas, eran de ellos, de los ganaderos. Si no lo cree, busque en las hemerotecas.
Asturias es diferente, no lo dude.
16 de agosto de 2009
Roberto Hartasanchez
Presidente del FAPAS
L'ours est bien un moteur de développement dans les Asturies
En mai dernier, Bruno Besche de ASPAP/ADDIP publiait un article intitulé "Analyse du tourisme asturien dans les lieux emblématiques de l'ours: mythe et réalité", en se basant essentiellement sur l'analyse de l'information que fournit le SITA, Système d'information touristique des Asturies.
Nous avons préféré attendre que l'été 2009 passe pour répondre à M.Besche pour pouvoir apporter d'autres éléments pour répondre à son article qui mettait en doute que la présence
d'ours dans les Asturies soit un moteur de développement économique et social.
Je suppose que durant ces derniers mois, M.Besche a pu suivre dans la presse régionale, presque tous les jours, l'abondante information sur l'impact de la présence de l'ours comme
base de dynamisation des territoires où il habite dans les Asturies.
Je prendrai un seul exemple: les quatre maires de la vallée de Trubia (communes de Santo Adriano, Proaza, Quiros, Teverga) ont décidé que leur territoire allait s'appeler désormais
"les vallées de l'ours".
Les arguments de M.Besche pour dévaloriser l'importance de la présence de l'ours dans les Asturies révèlent une profonde méconnaissance de l'écologie de cette espèce et des
stratégies de sa conservation. Il analyse de manière comparative la présence de visiteurs dans des territoires aussi différents en capacité d'accueil écologique que les Pics
d'Europe ou Somiedo. Il ne se rend pas compte que si des territoires à ours recevaient les visites massives d'autres territoires qui sont en mesure de les supporter, comme les Pics
d'Europe, il se produirait un impact négatif sur le territoire qui affecterait de façon immédiate la conservation des ours.
Il faut comprendre qu'aucune statistique ne pourra réfléter combien de gens viennent voir des ours, étant donné que la stratégie de promotion des Asturies c'est sa naturalité et en
son sein, se trouve de façon intrinsèque, la présence d'une espèce emblématique comme l'ours brun. Les ours ne sont pas des jouets de foire que des milliers de touristes peuvent
venir voir dans leur habitat naturel, comme s'il s'agissait d'une relique. Cela n'est possible que pour des animaux en captivité, comme les ourses Tola et Paca.
M.Besche se trompe dans son analyse. Il semble plus intéressé par pouvoir démontrer ce qui n'est pas démontrable, en positionnant l'ours, comme un mythe, qui empêche le
développement de petits territoires de montagne. Alors que c'est l'application d'une politique agricole européenne malheureuse qui a provoqué la disparition des activités
traditionnelles et non la présence de loups, d'ours et d'autres animaux sauvages.
Il est évident qu'il a défini à l'avance la vision de ce qu'il souhaite voir: des Pyrénées sans une faune sauvage qui empêche un développement économique qu'il considère pouvoir
atteindre sans ces "fauves". Peut être, moi je ne suis pas un expert en économie pyrénéenne et je suis un modeste connaisseur de son écologie.
Mais en ce qui concerne les Asturies, après trente ans de travail dans ma région, je peux vous dire qu'il se trompe.
Ici la société veut des ours pour plusieurs raisons: parce-qu'elle fait partie de sa culture millénaire, parce que les ours sont un complément du développement économique
d'un territoire, marqué par un intense déclin industriel. Les ours sont un complément pour conjuguer les efforts dans la lutte pour générer une économie et une richesse sociale
dans les Asturies. Je terminerai par une anecdote. Il y a une décennie, un programme scientifique de radiotélémétrie à Somiedo tua plusieurs ours. Tous les protecteurs protestèrent
sans obtenir que l'administration régionale des Asturies arrête un projet si catastrophique.
Il ne fut arrêté que lorsque arriva une lettre de protestation de Somiedo, signée par chacun des responsables de l'élevage de chaque commune qui demandaient que l'on ne tue pas un
ours de plus car c'était aussi leur patrimoine.
Si vous ne me croyez pas, vérifiez dans les archives de presse.
Roberto Hartasanchez
President du FAPAS
Réponse du Fapas traduite par Gérard Caussimont
Source: Site FERUS du mercredi 9 septembre 2009
Réponse à la réponse du FAPAS (Fonds Asturien de Protection des Animaux Sauvages): "Le FAPAS répond aux anti-ours pyrénéens: l'ours est bien un moteur de
développement dans les Asturies - mercredi 9 septembre 2009"
B.Besche-Commenge ASPAP/ADDIP - 10 septembre 2009
A) - Accord et désaccord
Je vais étonner: mais sur de nombreux points je suis d'accord avec M. Hartasanchez, président du FAPAS, qui a sans doute lu trop rapidement les articles que j'ai consacrés à l'ours
supposé "moteur de développement économique" dans les Asturies. Cette attribution n'est d'ailleurs pas de moi, mais de la Direction Régionale de l'Environnement Midi-Pyrénées
(DIREN) reprise par l'ADET.
D'abord nos points d'accord: même si des éleveurs de la région de Cangas del Narcea nous ont à diverses reprises fait part des problèmes que leur posaient non seulement les loups
bien sûr mais aussi les ours pour diverses raisons, je n'ai jamais écrit que les Asturiens rejetaient leur espèce emblématique, cela aurait été faux, ici pas de désaccord entre
nous. Pas davantage sur ceci à quoi j'adhère totalement et que j'ai très souvent écrit sous des mots différents: "Les ours ne sont pas des jouets de foire que des milliers de
touristes peuvent venir voir dans leur habitat naturel, comme s'il s'agissait d'une relique".
Mais c'est à partir de ce point que la lecture trop rapide (ou mal inspirée par ses commanditaires français) de M. Hartasanchez le conduit à ce que dans une copie d'élève on
appellerait un hors sujet: après avoir bien résumé le problème que je soulevais ("la présence de l'ours comme base de dynamisation des territoires où il habite dans les Asturies"),
il embraye sur cet aspect que je n'avais absolument pas posé, au contraire puisque, je le répète, la présence de l'ours dans les Asturies ou ailleurs doit être autre chose qu'un
vaste Dysneiland: "Les arguments de M.Besche pour dévaloriser l'importance de la présence de l'ours dans les Asturies révèlent une profonde méconnaissance de l'écologie de cette
espèce et des stratégies de sa conservation".
M. Hartasanchez, d'où sortez vous cette accusation? Pas un mot sur ces deux points dans mes analyses qui ne se demandent pas davantage "combien de gens viennent voir des ours"
ainsi que vous me le reprochez (il y aurait pourtant de quoi dire, je pense à la polémique de mai 2008 à propos des visites organisées par le tour-operator Naturtrek, à l'article
du même mois rédigé par plusieurs associations environnementalistes asturiennes qui critiquaient diverses opérations immobilières et ouvertures de pistes à Somiedo et s'achevait
ainsi: "pour beaucoup, le Parc Naturel de Somiedo a depuis des années perdu une bonne partie de l'esprit, si souvent porté aux nues, dans lequel il naquit".)
A partir de deux sources indubitables, j'ai simplement montré comment, de fait, à l'inverse de ce que la DIREN et ses associations satellites voulaient nous faire croire, l'ours
n'était pas un "moteur de développement économique". Touristiques ou générales, les statistiques asturiennes comme espagnoles sont remarquablement mises à la disposition du public
d'une façon efficace et simple dont la France devrait d'ailleurs s'inspirer. Elles sont aussi très riches.
B) Ce que j'ai dit...
Sur la plan touristique, elles montrent simplement comment les produits spécifiques créés autour de l'ours (il ne s'agit pas du tout de "voir des ours" dans leur milieu naturel) ne sont qu'un très faible attracteur à l'inverse des zones comme celles des Picos où l'heureux mariage entre ce que nature permet et les savoirs agropastoraux des éleveurs ont créé des milieux ouverts, aujourd'hui menacés pour diverses raisons: ce qu'ont été pendant longtemps les politiques agricoles (et je suis là aussi d'accord avec vous), et ce dont vous avez par contre ici "oublié" de parler alors que vous avez à ce propos écrit des choses remarquables:
"la nécessité d'une gestion du loup qui, en accord avec la réalité agro-écologique et historique d'un territoire lié au pastoralisme laitier et aux petits ruminants, empêcherait
l'installation permanente des loups sur le versant nord du massif."
Sur le plan démographique, les chiffres aussi sont redoutables, je l'ai montré dans
un autre article que vous "oubliez" là encore
de mentionner, et comme le savent mes amis asturiens (j'aime beaucoup votre petit pays M. Hartasanchez) je ne m'en réjouis pas du tout, cette situation n'est agréable nulle part
lorsqu'elle existe: en continu, jusqu'au dernier recensement disponible, celui de 2008, les consejos asturiens de l'ours sont de ceux où la perte démographique et le vieillissement
de la population sont les plus forts sans que les coûteuses opérations de promotion engagées depuis des années autour de l'ours ne réussissent à inverser cette tendance.
Il y a mieux comme réussite pour un "moteur de développement économique". Et si je comprends tout à fait la réaction des Maires qui devant cette situation cherchent par tous moyens
à freiner cette saignée en choisissant de mettre en avant l'image de l'ours, vous "oubliez" de dire que c'est en 2004 déjà qu'ils choisirent de se regrouper sous l'étiquette
"Valle del Oso", que depuis la saignée continue voire empire, et que le point commun autour duquel ils se réunirent, la "Senda del Oso", continue aussi à n'attirer obstinément
que moins de 4% des touristes venus dans les Asturies.
Les statistiques asturiennes, je n'y peux rien, sont très bien faites je le répète.
C)... et ce que M. Hartasanchez "oublie" de dire
Il était déjà question d'oublis ci-dessus, mais d'autres me paraissent beaucoup plus intéressants à relever.
Je viens de rappeler ce que M. Hartasanchez écrivait en 2006 à propos des loups en train d'envahir les Picos: contradictoire "avec la réalité agro-écologique et historique
d'un territoire lié au pastoralisme laitier et aux petits ruminants". Or il sait très bien que pour l'ours, la situation pyrénéenne n'a rien à voir avec celle des zones historiques
de l'ours asturien et tout à voir avec celles des Picos: l'absurdité est la même, ici pour l'ours et là-bas pour les loups. Mais, comme l'écrivait déjà Blaise Pascal: "Vérité en
deçà des Pyrénées, erreur au delà".
M. Hartasanchez déclarait en octobre 2007 à l'ADET venue subrepticement préparer pour son compte le voyage officiel dans les Asturies organisé par le Ministère français de l'Environnement: "la situation dans la Cordillère Cantabrique /est/ différente parce que, pratiquement, il n'y pas de dégâts sur le bétail, mais surtout sur les ruches". Et si le FAPAS a honnêtement rendu compte de ce voyage, on attend toujours que l'ADET en fasse autant.
Au même moment, l'autre défenseur de l'ours asturien, G. Palomero, Président de la Fondation Oso Pardo (FOP), soulignait dans El Diario Montañes du 28 octobre 2007: "En général, dans la Cordillère Cantabrique l'ours est bien toléré parce qu'il ne tue que peu de bétail. Il y a davantage de conflits dans les Pyrénées, où le fait qu'il attaque les vaches entraîne un grand rejet social."
En fait, il attaque aussi et surtout les ovins, ce que G. Palomero reconnaissait en décembre 2005 dans son intervention lors des "3° journées de l'environnement" organisées par le Consorcio de Los Valles, en Aragon. Il indiquait alors que, pour faire accepter l'ours, entre les zones à ours des Monts Cantabriques et Los Valles la différence c'est "qu'il n'y a pas d'élevage ovin".
Plus intéressant encore, c'est le FAPAS lui même qui écrivait sur son site le 17 avril 2008 (page disparue) à propos de la mort de l'ourse Cannelle et des importations d'ours slovènes:
"Il semble bien que nous sommes en train d'être témoins de la fin de la population d'ours pyrénéens. De toute façon, peut-être faut-il cesser de dramatiser cet aspect de perte
génétique, en effet une récente étude scientifique vient de montrer clairement que, sur le plan génétique, aussi bien la population cantabrique que la pyrénéenne sont identiques à
celle du reste de l'Europe.
La grande perte est plutôt morale et éthique car nous n'avons pas su conserver cette population relictuelle. Quant à la réintroduction, bien qu'elle soit faite correctement sur
le plan technique, en réalité elle montre bien que les stratégies de conservation menées en dernière extrémité et à coups de millions investis pendant tant d'années, se sont
achevées sur un échec."
D) Restons calmes
Sur les déclarations parfois à géométrie variable du FAPAS, ses conflits de fonds de commerce avec l'autre association en défense des ours asturiens, la FOP, il est sans intérêt
de s'étendre ici même si délicieux exemple dans l'article intitulé
"Los olvidados del FAPAS" ("les oubliés du FAPAS", encore un "oubli", mais d'une autre nature!). Je n'ai nulle envie de polémiquer sur ces point avec le Président du FAPAS.
D'autant moins pour les raisons suivantes: j'avais prévu de passer Septembre dans les Asturies, là bas comme chez nous, c'est sans doute le mois le plus beau. La situation des
attaques de tous ordres sur le front des ours slovènes importés m'oblige à retarder ce voyage à mon grand regret. Je comptais justement, par l'intermédiaire de connaissances
communes, contacter alors M. Hartasanchez pour pouvoir discuter avec lui. C'est partie remise.
Car je pense que, sur le fond même du problème (qui dépasse la seule situation de telle ou telle espèce ici ou là), tel que j'avais eu l'honneur de pouvoir l'exposer dans les deux journaux asturiens "La Nueva España" et "El Comercio digital" en août 2007, nous ne sommes pas si éloignés l'un de l'autre que sa réponse à mes articles pourrait le laisser croire.
En postulant que, sur ce fond, nous fassions l'un et l'autre preuve d'honnêteté intellectuelle...
B.Besche Commenge ASPAP/ADDIP 10 septembre 2009
Le dynamisme touristique de la montagne asturienne a tout à envier aux Pyrénées. Dans les Cantabrique notamment les Asturies, tout se résume en quelques mots: Picos de Europa, VTT, un parc animalier avec deux ours.
Il semble que les Pyrénées ont bien d'autres atouts qui sont développés depuis plusieurs siècles: thermalisme, grands sites touristiques dont un classé au patrimoine mondial de
l'UNESCO, randonnée et alpinisme été et hiver avec les plus hauts sommets des pyrénées, stations de ski, nombreux prestataires de randonnée, VTT, cheval, etc... Comparons ce qui
est comparable. Les Asturies sont à des années lumières du développement des Pyrénées. En quoi l'ours peut-il être un facteur de dynamisme? Voilà des années que l'ADET (Association
de développement économique et touristique) tente de le faire croire et va d'échecs en échecs. Le fromage "Pe descaous" conduit par le FIEP est en plein processus de disparition
passant d'une trentaine de producteurs (seulement) à juste une dizaine actuellement. Le broutard du Pays de l'ours ne regroupe que 5 ou 6 éleveurs alors que tous les autres sont
un millier. La seule AOC / IGP Barèges-Gavarnie sur le seul canton de Luz, pèse plus de 10 fois l'ADET dans ce domaine avec un label de qualité reconnu au niveau européen. Quant au
fromage AOC Ossau-Iraty, il ridiculise toutes les productions Cantabrique... sans l'ours.
Les prestataires de sport de nature ne se comptent plus dans les Pyrénées. Rien à voir avec les Asturies. Le niveau d'hébergements, les grands sites touristiques, etc... n'ont pas
attendu l'ours pour se développer et n'ont jamais utilisé l'ours comme label de développement.
Parcs animaliers? Un seul dans les Asturies avec 2 malheureux ours. Combien dans les Pyrénées françaises?
La démographie? Les chiffres officiels asturiens sont là. Il n'y a pas matière à polémique. Ils sont la résultante d'une situation économique médiocre.et la conséquence de
contraintes environnementales trop fortes. Eléments que nous retrouvons sur Gavarnie et Gèdre mais aussi en vallée d'Aspe et Haut-Ossau. Et puis, si les Asturiens veulent des ours,
ce qui est très discutable, les pyrénéens n'en veulent pas. Il serait peut-être intéressant, pour une fois, d'écouter leur opinion.
L'argumentation du FAPAS est pour le moins légère et ne mérite qu'une attention polie. Sans plus.
Comparé seulement aux Hautes-Pyrénées, cet inventaire se passe de commentaire pour comprendre pourquoi les pyrénéens refusent de rentrer dans ce jeu de la décroissance suicidaire
proposée par les environnementalistes et sans aucun avenir pour les générations futures.
Les valles del Oso ne sont qu'un mauvais rêve d'où les habitants disparaîtront s'ils ne réagissent pas. Mais c'était aussi un rêve que ces mêmes environnementalistes avaient pour
les Pyrénées, notamment le Béarn et la vallée des Gaves au début des années 1990: vider les vallées de leurs habitants pour mieux contrôler les territoires. Ca ne marche pas. La
résistance s'est organisée pour la survie des montagnes.
Louis Dollo, le 10 septembre 2009