Le développement urbain représente le plus grand danger pour l’ours brun des Carpates. Les routes, les défrichages des forêts, les constructions érigées dans le voisinage de son habitat naturel, voici autant de causes qui peuvent entraîner la disparition de cet animal des montagnes roumaines. C’est ce que constate le projet «Frontières ouvertes pour les ours des Carpates de la Roumanie et de l’Ukraine», réalisé par le World Wild Fund Roumanie (le Fonds mondial pour la nature) et mis en œuvre en coopération avec l’organisation ukrainienne RachivEcoTur. Deux années durant, les ours du Maramures ont été surveillés pour identifier leurs habitats et leurs trajets de déplacement. C’est un projet essentiel pour la conservation de la biodiversité de cette partie du nord extrême de la Roumanie, qui connaît un déclin continu à cause du fait que les facteurs économiques ont toujours eu le dessus sur les valeurs naturelles.
Cristian Remus Pap, coordinateur du projet, explique: «Ces 20 dernières années, le département de Maramures a connu un développement socio-économique plutôt chaotique, pour ce qui est de la mise en valeur de son espace. Malheureusement, cela a beaucoup affecté le déplacement des grands carnivores. C’est pourquoi nous avons procédé à la réalisation de ce projet financé à l’aide du Programme opérationnel commun de développement transfrontalier Hongrie – Slovaquie – Roumanie – Ukraine 2007 – 2013. A part ce développement presque incontrôlé, il y a d’autres menaces qui mettent l’espèce en danger, tels que le braconnage qui est très répandu. Le phénomène est si ample que, quelques mois seulement après le début du projet, le premier ours que nous avons surveillé par GSM – GPS a été braconné. A part cela, un autre problème, c’est la fragmentation ou la réduction des habitats. Concrètement, le nombre de gîtes ruraux a augmenté, les gens on construit des clôtures autour différents objectifs, limitant ainsi la possibilité des ours de se déplacer».
Les forêts du Maramures abritent quelque 250 ours bruns. Ils sont presque tout aussi nombreux en Ukraine. Pour survivre dans leur milieu naturel, ils ont besoin d’aires vastes pour pouvoir se déplacer, se nourrir, trouver abri, se reproduire, tout cela aussi loin de l’homme que possible. Les écologistes ont essayé d’identifier les habitats en état critique et les besoins de refaire les couloirs écologiques pour les ours des Carpates du Maramures, à la frontière avec l’Ukraine.
Cristian Remus Pap: «Premièrement, il s’agit d’identifier les habitats favorables, y compris les couloirs de déplacement, mais aussi les trajets qu’il faut restaurer. Je pense ici à la réhabilitation ou à la construction écologique et nous avons même trouvé une zone qui nécessite vraiment d’être restaurée, une zone où l’habitat des ours s’est réduit et où les dangers se sont multipliés. Voici un autre résultat important de notre projet: nous avons réussi à développer des instruments qui nous aideront à gérer de manière plus efficace les ressources naturelles de la zone, il s’agit ici des forêts, mais aussi des prés ayant une grande valeur naturelle. Nous visons au moins 270.000 hectares au Maramures. De même, nous avons mis en place des mesures pour gérer les populations d’ours. Nous avons invité aux débats toutes les autorités compétentes et nous avons réussi à identifier ensemble les meilleures solutions pour garantir la survie des ours à long terme».
Notons pour terminer que, si dans le passé l’ours brun était répandu sur la plupart du territoire de l’Europe, à présent 45% de la population totale d’ours bruns se trouve en Roumanie et en Ukraine. (Trad. Valentina Beleavski)
Auteur: Teofilia Nistor
Source: Radio Romania International du 26 mai 2014