L'ours est la base de nombreux paradoxe lié, bien souvent, au sentimentalisme doctrinaire et obsessionnel de ses défenseurs. On nous dit que la cohabitation existe ailleurs et
donc qu'elle est possible dans les Pyrénées. Le problème est que nous ne saurons jamais avec exactitude ce qu'il est sauf à aller voir par nous même. Mais le fait est que
l'appréciation de la présence des ours reste ambiguë si l'on en croit l'auteur de cet article de La Dépêche du Midi. D'un côté, un responsable slovène dit: "Nous devons donc
davantage informer les gens des habitudes de ces animaux pour éviter les accidents. "Et la phrase qui suit est: "Et rappeler que l'ours n'est pas un animal dangereux et qu'il
n'attaque pas les humains à moins de sentir ses petits en danger".
Voilà des propos assez troublant.
En Slovénie, dont plus de la moitié du territoire est couverte de forêts, chacun a son lot d'histoires sur les ours. Particulièrement dans la partie sud , à la frontière avec la Croatie, où sont regroupés la majorité des 500 ours bruns du pays. C'est là que seront capturés les cinq plantigrades destinés à être relâchés dans les Pyrénées au printemps prochain. "Les ours font partie du paysage dans certaines zones de notre pays. Au cours des trente dernières années, leur population a doublé, notamment dans la région montagneuse de Sneznik dans le sud-est. Beaucoup sont arrivés ici, il y a dix ans, fuyant les guerres de Bosnie et de Croatie", note Marko Jozonovic, chercheur à l'Institut slovène des forêts de Ljubljana.
Si les habitants de ce petit pays de l'ex-Yougoslavie (20.000km2) sont habitués à la présence de l'ours, leur augmentation en nombre rend tout de même la cohabitation plus
problématique et les histoires d'hommes attaqués en allant se promener en forêt deviennent plus fréquentes depuis quelques années. "Dans le passé, les ours se terraient dans les
régions montagneuses plus reculées aujourd'hui du fait de leur nombre, ils se montrent plus, explique Ciril Trumbel, garde-chasse de l'Office slovène des forêts. Nous devons donc
davantage informer les gens des habitudes de ces animaux pour éviter les accidents. Et rappeler que l'ours n'est pas un animal dangereux et qu'il n'attaque pas les humains à moins
de sentir ses petits en danger".
Un message qui semble bien relayé au sein de la population. Près de l'auberge Pri Bazi 20 dans la forêt de Kovevje Rog (sud-est), un panneau indique que l'ours et le chevreuil sont
des espèces protégées et qu'il est donc interdit de les chasser.
Au chaud, à l'intérieur tous les convives attablés sont formels: rien à craindre avec les ours! "La dernière fois, en allant chercher du bois derrière ma maison, j'ai aperçu un ours, il se trouvait peut-être 50 mètres de moi, mais je pense qu'il a été encore plus surpris que moi et a déguerpi le plus vite", affirme un habitant d'un village proche de Dolenjske Toplice. "Quand même, renchérit sa femme, on a beau savoir qu'ils ne vont pas nous attaquer. Moi, j'espère ne jamais en croiser un". Autour d'eux, quelques chasseurs finissent leurs cafés et se préparent à repartir en forêt en toute traquillité. "Nous sommes plutôt fiers de nos ours" affirment-ils. En effet, les Slovènes, très proches de la nature, vantent la biodiversité de leurs forêts et sont ravis de constater que la France a de nouveau choisi des ours slovènes pour les réimplanter dans les Pyrénées.
Correspondance en Slovénie de Marion Thibaut
Source: La Dépêche du Midi du 27/02/2006