Les conflits qui existent actuellement entre ce qu'on appelle les "pro-ours" et les "anti-ours" existaient déjà au début du XXème siècle et, curieusement, sensiblement avec le mème milieu sociologique.
Dans le "Manuel d'alpinisme" du Club Alpin Français (CAF) de 1934 il est écrit au sujet de l'ours:
"Dans les Pyrénées, on le rencontre sur toute la frontière franco-espagnole, de l'Ariège au Béarn [...]. M. le Professeur Lory demande énergiquement que les mesures nécessaires soient prises de suite pour empècher la disparition de cette espèce."
Cette observation d'un intellectuel est à mettre en paralléle avec celle des bergers de la vallée d'Aspe au début du XXème siècle qui, 35 ans avant, se lamentent de ne pas avoir assez de chasseurs d'ours. Il faudra attendre encore prés de 30 ans pour qu'il ne soit plus classé "nuisible". Et progressivement passer du statut de nuisible au statut de "strictement protégé". Les chasseurs qui, jusqu'en 1960, touchaient une prime à l'abattage et étaient traités comme des héros ont, eux aussi, changé de statut au point d'ètre qualifié de "criminels" mème en situation d'autodéfense.
80 ans aprés, la problématique de la sauvegarde de l'ours des Pyrénées ne se pose plus. Il n'y en a plus. La dernière femelle, baptisée Cannelle par les écologistes, a été tuée le 1er novembre 2004 en vallée d'Aspe par un chasseur en situation d'autodéfense. En 2014, la trés vive polémique s'est déplacée sur la question des ours importés de Slovénie pour remplacer, et non renforcer, les ours des Pyrénées. Les conservationnistes ont ainsi créé une population artificielle d'ours non viable sans intervention humaine.
Louis Dollo, MaJ le 16 mars 2014