- Un chien?
Le seul voile qui soit levé est bien celui du témoignage. Ce n’est pas celui d’un corbeau mais celui d’un randonneur d’Arthez d’Asson, Robert Laffitte. Il aurait vu un petit chien «avec des yeux très noirs» ( Voir le document que nous avons pu nous procurer). Rigolade générale. Comment un tel chien aurait pu s’attaquer au Patou et le blesser? Pourquoi les blessures du Patou n’ont pas fait l’objet de constat de la part de l’ONCFS? Mais pourquoi une contre expertise des bêtes blessées a-t-elle était refusée? (1)
Pour le vétérinaire qui a sauvé les 7 brebis blessées, il ne fait guère de doute qu’il s’agissait bien d’un ours. Même chose pour des experts slovaques du National Forest Centre - Forest Research Institute Zvolen qui ont été consultés avec des photos. Pour eux, il ne peut pas s’agir d’un canidé selon les mails dont nous avons eu communication.
«La blessure de la chienne au cou est typique de l’ours. L’empreinte est exactement l’empreinte avant d'ours (Ndlr: selon une Photo qui avait été communiquée).”
“Je me suis concerté avec deux collègues. Ils pensent que c’est un ours. Il y a une spécialité pour l’ours. Quand il mange la brebis, il extrait la peau des jambes comme pour enlever les chaussettes. Mais pas toujours.
Les crocs sont très évidents. Il y a un grand écartement entre eux… Et les bleus (Ndlr: hématomes) sur la tête des brebis sont évidemment, comme les coups, l’ours.”
Il est assez surprenant que ce genre de commission ne dispose d’aucun scientifique en son sein. Celui qui y assistait cette fois était venu à la demande des éleveurs. Mais cela fait partie des subtilités de tout ce qui touche à l’ours tout comme la composition des commissions.
Lorsque la prédation est constatée dans le Parc National, la commission est composée de 5 membres. Hors Parc, il y a une pléthore de fonctionnaires et autres organismes qui doivent honorer le CO2, les gaz à effet de serre et les coûts en temps et déplacements. Pas grave, le contribuable paie. Néanmoins, nous pouvons nous étonner de la différence de traitement.
En définitive l’éleveur sera indemnisé pour les bêtes mortes mais pas pour les blessées soignées à grand frais de vétérinaire “parce qu’on aime nos bêtes… on ne les laisse pas crever” tient à nous préciser un éleveur. La question du veau tué et déplacé dans la nuit n’a pas été abordée. Peut-être que le canidé aurait alors été exclu. (2)
Le cas des prédations de Castet sur le troupeau de Jean-Bernard Casau n’a pas été traité puisque situé en zone périphérique du PNP. Néanmoins, les membres de cette commission ont estimé que les deux problèmes devaient être liés. Le cas sera donc soumis une nouvelle fois à la commission du PNP de 5 membres en espérant qu’André Berdou, Conseiller Général de Laruns, soit présent pour ne pas donner son pouvoir à René Rose qui a “une fâcheuse habitude à voter comme le FIEP” selon les éleveurs.
A sa sortie, René Rose regrettait que ces affaires soient médiatisées. Peut-être n’a-t-il pas compris qu’il existe en France une liberté de la presse et que tous les Français ont le droit d’être informé surtout, comme dans ce cas, lorsqu’il s’agit de l’utilisation de l’argent public. Une meilleure information des questions d’ours seraient sans doute la meilleure garantie du contrôle démocratique de certaines pratiques par ailleurs contestées. Un peu plus de sérieux dans les constats et un peu moins de comédie autours des secrets d’ours serait louable.
Auteur: Louis Dollo
Source: Lourdes et Tarbes-Infos.com du 6 décembre 2012
(1) - [Ndr du 7 octobre 2012] A cette époque nous étions en pleine folie et haine des éleveurs et chasseurs de la part des organisations écologistes en raison du procès de René Marqueze, le chasseur de la vallée d’Aspe qui avait tué l’ourse Cannelle. De peur de voir des restrictions de chasse, les chasseurs cherchaient toujours à accuser autre chose que l’ours. Quoi? Nous ne savons pas. Ici, un petit chien. Il fallait, à tout prix, nier la présence de l’ours dans le secteur pour éviter une interdiction de chasse. Tous les délires étaient bons. (à voir)
(2) - Le sous-préfet, nouvellement arrivé à Oloron, ne suivra pas l'avis de la commission et décidera quelques jours plus tard, de manière unilatérale, de ne pas indemniser les brebis. Curieuse situation que l'arbitraire administratif qui est juge et partie sans aucune compétence. Manifestement, le doute ne bénéficie pas à l'éleveur comme le veut le plan ours.