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Réponse à une journaliste de France 2

L’annonce d’un rapport sur l’ours et de l’évocation du sujet au Comité de massif des Pyrénées a suscité de nombreux commentaires dans la presse, pas toujours bien informés. Nous pouvons même nous interroger sur la qualité des informations diffusée par les médias. Le cas de France 2 est particulièrement significatif. D’ailleurs, ils n’ont fait aucun sujet après la réunion du comité de massif.

"Ils doivent se remettre prochainement autour de la table pour discuter à la fois de l'avenir de l'ours des Pyrénées, espèce protégée, et de celle du pastoralisme dans le massif. Mais les points de vue semblent figés". (Muriel Lassaga - France 2)

- Les frères ennemis autour de la même table

Les ours ne subsistent plus en France que dans les Pyrénées, où ils menaçaient de totalement disparaître dans les années 90. Avec les lâchers commencés en 1996, ils sont aujourd'hui une vingtaine. Les derniers lâchers d'ours, qui remontent à 2005 et 2006, avaient suscité une forte mobilisation des opposants, qui accusent l'animal de fragiliser encore davantage le pastoralisme de montagne, à cause notamment des dégâts causés aux troupeaux.

Les pro et anti-ours doivent se remettre prochainement autour de la table pour discuter à la fois de l'avenir de l'ours des Pyrénées, espèce protégée, et de celle du pastoralisme dans le massif. Le rapport sur l'ours commandé en mai dernier au Museum national d'histoire naturelle de Paris doit être rendu public d'ici quelques jours. Selon des indiscrétions, il préconise de lâcher plusieurs femelles dans le massif des Pyrénées.

Auteurs: Muriel Lassaga et Olivier Combe
Source: France 2 du 20 février 2014

- Commentaire

Hormis le propos infantile qui parle de «maman ours» (ça s’appelle une ourse... nous ne sommes pas chez les humains) et de ses petits (ça s'appelle des oursons), la journaliste n'a rien compris. Il n'a jamais été question de se mettre autour d'une table pour discuter ou négocier. D'ailleurs, ce sont les écologistes qui ont boycotté les réunions du comité de suivi.

«Aujourd’hui ils sont une vingtaine [d'ours] sur toute la chaine des Pyrénéens alors qu’il en faudrait deux fois plus pour garantir une population viable». La simple lecture du rapport du Muséum parle de 258 ours mature…. Où a-t-elle trouvé «deux fous plus» c’est-à-dire 40 ours? Mystère. Pure invention militante et idéologique comme ce qui suit…. Selon elle: «Un discours que certains éleveurs ne veulent toujours pas entendre». Et pourquoi les éleveurs devraient-ils n’entendre que ce discours et l’accepter sans discuter? Et pourquoi les écologistes et elle-même ne voudraient-ils pas entendre le discours des éleveurs comme celui qu’elle fait témoigner et qui vaut autant que les autres?

Les indemnités, les aides, les éleveurs ne veulent effectivement pas en entendre parler. Ils veulent tout simplement vivre de leur travail. N’est-ce pas tout aussi honorable que le discours des écologistes? Tout ne s'achète pas!

Et le mensonge et les manipulations se poursuivent. «20 000 bêtes qui meurent chaque année… 1% seulement meurent à cause de l’ours» D’où vient ce chiffre de 20 000? Personne ne sait. Pure invention car il n’existe aucune statistique dans ce domaine. En 2005 les écologistes parlaient de 100 000 bêtes qui mourraient de maladie et à cause des chiens errants (en fait divagants) soit le 1/6 des moutons des Pyrénées. Propos stupide ramenée plus tard à 20 000. Mais toujours aussi stupide car sans justification.

Et François Arcangéli enfonce le clou du mensonge. Selon lui il y aurait une «majorité silencieuse» qui accepterait l’ours. Le problème est qu’ en février 2011, cette majorité hypothétique sortie de l'ombre ne s’est jamais exprimée. Mais les opposants ce sont montrés très majoritaires. Et ne parlons pas des conditions et motivation de création de l’ADET au début des années 1990… «Petite structure faisant moins parisienne» afin de tromper l’Union Européenne sur l’acceptation sociale. Qui est une caricature? Une fois encore, François Arcangéli ment devant la caméra en affirmant sans preuve.

«Valoriser leur production, valoriser leur travail et en tirer le bénéfice», les éleveurs savent faire sans l’ours. Mais avec des ours qui déciment les troupeaux, même gardés, il faut avoir un sacré culot pour l’affirmer et vivre tranquille dans un job d’architecte à Toulouse pour ne pas connaître le véritable désespoir des éleveurs-bergers des Pyrénées. Et lorsque les éleveurs disposent d'un label de qualité comme l' AOP mouton de Barèges-Gavarnie, ces mêmes écologistes qui prétendent défendre l'élevage font tout pour "casser" le label avec l'aide de l'unique député des Pyrénées acquis à leur cause.

«Les discussions vont reprendre cet après-midi…. L’enjeu est de taille, il s’agit tout simplement de la survie de l’ours dans les Pyrénées». A ce niveau d’âneries, être journaliste est un problème. Il ne s’agit plus de livrer une information mais faire de la désinformation militante.

1/ L’ordre du jour de l’assemblée plénière du comité de massif ne prévoyait pas de discussions, de débats, de négociations et encore moins de décisions. Il était clairement mentionné: «information sur le volet ours brun de la SPVB». Il n’était pas difficile pour une journaliste de connaître cet ordre du jour et s’éviter, à quelques heures de la réunion, ces propos pour le moins décalés voir même erronés ou mensongers à l’égard des téléspectateurs. Le soir même, après la réunion, nous aurons la confirmation qu’il n’y a pas eu de débat mais le lancement d’une réflexion sur le volet ours de la stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité. A cette occasion, le représentant des chambres d’agriculture a bien précisé qu’il ne fallait mener de réflexion sur la base d’une introduction de 6 ours mais de la présence de 258 ours mature minimum pour une population viable.

2/ Si l’enjeu est de taille pour l’avenir de l’ours dans les Pyrénées, tout en sachant que, contrairement à ce qui est affirmé, l’ours brun n’est pas une espèce en, voie d’extinction au niveau mondial et européen, c’est aussi un enjeu de taille pour les éleveurs et toute les activités qui gravitent autour dans les vallées y compris le tourisme. Occulter ces dimensions humaines, économiques et sociales en se limitant à l’aspect biologique d’une seule espèce très minoritaire et non indispensable dans la chaine écologique, c’est faire preuve d’une ignorance et d’une incompétence grave.

Que des journalistes d’une telle profondeur de nullité exercent la médiocrité de leur talent sur une chaine du service public pose un véritable problème éthique. Mais entre mensonges, inexactitudes et stupidités, voilà des journalistes qui ont su se distinguer. Retenons leur nom.

Au-delà de la problématique ours et loup, qui n'est qu'un écran de fumée pour occuper les esprits, le véritable enjeu est un projet lourd européen, mis en en place en 1997, qui consiste en l'ensauvagement des espaces abandonnés. Les Pyrénées et ses montagnes sont une cible pour ces extrémistes des l'écologie portés par le WWF / Panda. L'ours et le loup sont des moyens pour vider les montagnes et de leurs habitants. Cela s'appelle le "Rewilding".

Louis Dollo, le 21 février 2014