Les associations de la coordination pyrénéenne de l’ADDIP ont, dans un communiqué du 24 janvier 2013 déclarée la démarche de FERUS et de l’ADET-Pays de l’ours illégale. Pourquoi? Il était fait allusion à l’article 22 de la Directive Européenne Habitats évoquant l’acceptation sociale des introductions d’espèces. La procédure va encore au-delà. Elle doit également faire référence à la Convention de Berne, à la Charte environnementale annexée à la Constitution française conséquence de la Convention Européenne dite «d’Aarhus» et aux lois et dispositions réglementaires qui en découlent inscrites dans le Code de l’Environnement.
Il est absolument stupéfiant que des associations prétendant défendre l’environnement ne fassent nullement référence à la législation qui les concerne en ne prenant que ce qui les arrange et surtout pas ce qui concerne la gouvernance et les droits dont disposent tous citoyens. Il est tout aussi stupéfiants que ces associations ignorent les réunuions de travail organisées par l'Union Européenne et quxquelles l'ADET participe par un belge interposé et s'imaginent que les organisations hostiles aux introductions sont dupes des manipulations de la liste rouge nationale de l'UICN-Fance / WWWF-France avec la complicité active du Muséum d'Histoire Naturelle. Il faudra sans doute qu'un jour, ces ONG rendent des comptes tout comme les fonctionnaires qui étaient parfaitement informés.
Dans plusieurs interviews, Alain Reynes, Directeur de l’ADET-Pays de l’ours, fait référence au passé et à son expérience antérieure notamment celle des lâchers de 1996 et 1997. Manifestement, Alain Reynes reste dans son cocon passéiste et n’a pas encore pris conscience que l’Europe a changé en même temps que sa législation ainsi que la législation nationale. Aujourd'hui, les citoyens ont des droits qu’ils n’avaient pas il y a près de 20 ans.
Dans une démarche strictement idéologique et financière assez lointaine de l’écologie et des trois piliers du développement durable définis à la Conférence de Rio en 1992, ces associations dites «de protection de la nature» en sont restées aux règles du fait du prince où un ministre décide seul, de manière autoritaire, sans se soucier de l’avis et du respect des populations locales. C’est, de la part de ces associations, une démarche typiquement dictatoriale qui n’a plus lieu d’exister.
Dommage pour ces structures écologistes d’un autre temps. Mais la philosophie de l’écologie politique de grand papa des années noires de l’Europe de 1930 et 40 sont révolues. Les fondateurs plus que douteux du WWF ont disparu ou sont vieillissants même si certaines grandes associations défendent encore leur pré carré dans ce domaine, comme c’est le cas de la LPO.
Les articles 2-3 et 22a de la directive "habitats" sont clairs. L'avis des populations concernées prime suir l'avis des associations écologistes et des fonctionnaires de l'ONCFS. La consultation publique de 2011 est sans appel. En juillet 2014, la Ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, s'est clairement exprimée à Cauterets. Une page est tournée. La comédie des introductions d'ours est terminée. Pensons en terme de biodiversité et développement durable où les grands prédateurs, ours, loups et lynx, ne sont que des éléments parmi de trés nombreux autres. Il n'existe aucune raison pour que ces animaux soient mieux considérés que le Desman ou l'isard.
Louis Dollo