Colère contre l'introduction d'une ourse en Béarn-Pyrénées en 2011 mais ayssi coût de l'introduction et de la gestion de l'ours
La bataille de l'ours bat son plein dans les Pyrénées. Alors qu'une vingtaine d'entre eux sont en liberté dans le massif pyrénéen, opposants et partisans de leur présence ont trouvé un nouveau terrain de conflit avec la possible introduction d'une nouvelle ourse femelle importée de Slovénie au printemps prochain dans le Béarn. Débutée le 27 décembre dernier, la consultation publique des populations du massif pyrénéen sur ce sujet s'est achevée vendredi, concernant 930 communes de la chaîne pyrénéenne.
Après le décès de Cannelle en 2004, dernière ourse de souche pyrénéenne, puis celui de Franska, arrivée de Slovénie en 2006 et morte en 2007, le Béarn ne compte plus que deux mâles, menaçant cette population d'extinction. Dans un document de 45 pages soumis à la consultation depuis fin décembre, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) présente comme principal argument l'engagement de la France à préserver la population d'ours bruns. Dans les Pyrénées centrales, quelque 18 ours arpentent les massifs en liberté, suscitant la colère des éleveurs.
Le projet, présenté en juillet dernier par Chantal Jouanno, alors ministre de l'Écologie, prévoit l'arrivée d'une nouvelle femelle slovène, lâchée soit dans la vallée d'Aspe, soit dans la vallée d'Ossau. La préfecture des Pyrénées-Atlantiques doit transmettre dans les semaines qui viennent le résultat de cette consultation au ministère, et Nathalie Kosciusko-Morizet rendra sa décision après avoir consulté le Conseil national de protection de la nature. Les délégations des partisans et des opposants à ce projet ont été reçus hier à la préfecture de Pau. Les associations favorables à l'arrivée d'une nouvelle ourse, regroupées au sein de Cap Ours, revendiquent 16.000 signatures.
Manifestant leur fermeté, les anti-ours ont défilé vendredi, tandis que la délégation d'associations, qui revendique 6.200 signatures, accompagnée par le député Jean Lassalle et le président PS du Conseil général de l'Ariège, Augustin Bonrepaux, avançait, outre les dangers pour les élevages, le risque de transformer le massif pyrénéen en «parc du type Yellowstone», évoquant le parc naturel américain. Selon Augustin Bonrepaux, une telle décision pourrait «mettre le feu au massif pyrénéen». Sans parler du coût: selon l'ONCFS, 'introduction d'une ourse en Béarn coûterait 112.350 euros. Un rapport parlementaire de 2006 d'Augustin Bonrepaux chiffre à 12 millions d'euros sur une décennie le budget consacré au programme ours dans le massif pyrénéen. Un chiffre qui comprend des mesures en faveur des gardiens de troupeaux mais aussi des équipes techniques du «Réseau ours brun».
Auteur: Aude Seres
Source:
Le Figaro du 4 février 2011