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Même si ce n'est qu'une ourse dans le Béarn, la solidarité pyrénéenne se resserre sur toute la chaîne. Le sujet ne fait pas "la une" de la presse tous les jours mais il est dans les conversations quotidiennes des vallées. Il est très probable que toutes les associations départementales et les syndicats agricoles se rendront à Pau le 4 février pour accompagner une délégation à la Préfecture dont nous ne connaissons pas encore la composition.

Dans un communiqué diffusé à toute la presse le 26 janvier après-midi, l'ASPAP, association ariègeoise, membre de la coordination pyrénéenne ADDIP annonce l'organisation d'un déplacement en bus.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, la FTEM (Fédération Transpyrénéenne des éleveurs de Montagne)organise des réunions dans les vallées pour mobiliser éleveurs, élus, chasseurs et acteurs du tourisme afin de répondre à "la consultation bidon" du Préfet des Pyrénées-Atlantiques. Vendredi soir, l'IPHB se réuni à Oloron. Il pourrait bien en ressortir quelques surprises. Nous savons déjà que l'association des éleveurs et bergers des 3 vallées est opposée à l'introduction d'une ourse comme ils l'ont fait savoir dans un communiqué commun avec la FTEM. Un collectif s'est créé avec Ariège-Ruralité pour dire non à l'ours.

Des déplacements sont également prévus depuis la Haute-Garonne et bien sûr des Hautes-Pyrénées où des réunions ont déjà eu lieu dans plusieurs vallées comme à Argelès.

Les politiques se positionnent également. Que ce soit l'ANEM (Association Nationale des Elus de la Montagne) ou sa secrétaire générale, Chantal Robin-Rodrigo, en sa qualité de députée des Hautes-Pyrénées qui a écrit aux maires des communes de montagne. Le Conseil Général des Hautes-Pyrénées qui s'était déjà prononcé en juin 2010, l'a tout simplement fait savoir au Préfet des Pyrénées-Atlantiques. Même chose du côté du Conseil Général de l'Ariège. Le député Jean Lassalle qui, par le passé, avait eu une position plutôt favorable à l'ours, se dit totalement hostile et le redira, sans doute, vendredi soir devant l'IPHB. Nous ne pouvons pas oublier la liste des élus signataires d'une lettre, le 13 mars dernier, destinée au Président de la République. Nous pouvions notamment y voir la signature d'André Berdou, conseiller général de la vallée d'Ossau et Président du Parc National des Pyrénées.

Par le passé, le Comité de Massif des Pyrénées présidé par François Maitia, vice Président du Conseil régional d'Aquitaine, c'était positionné contre les introductions d'ours. Lors de sa visite à Tarbes, Jean-Louis Borloo avait clairement dit, devant les caméras, que l'introduction de nouveaux ours devait passer par le Comité de Massif. Nous voyons qu'il n'en est rien. Une fois encore l'Etat ne tient pas sa parole. Pendant ce temps, le Préfet de région, Dominique Bur, occupe les élus du comité de massif avec des pacotilles de composition de commission pour parler de biodiversité déconnectée de l'ours. Une manoeuvre qui n'échappe à personne. L'association Ossau-Aspe, vallées de liberté a délibéré à l'unanimité contre cette introduction et l'a fait savoir.

Selon nos informations, plusieurs conseils municipaux ont délibéré, dont celui de Laruns, dans des termes qui dépassent largement la réaction binaire du "pour" ou du "contre". Des modèles de délibération sont mis à disposition des communes ainsi que des modèles de lettres que les particuliers peuvent envoyer au préfet des Pyrénées-Atlantiques comme l'indique le communiqué de l'ASPAP.

Du côté des associations écologistes, on est serein. Pour eux, l'introduction d'une ourse est une chose acquise, indiscutable et incontournable en raison d'obligations internationales. Le FIEP reste calme. Son Président Gérard Caussimont ne s'est peut-être pas encore remis de ses dernières péripéties judiciaires. La SEPANSO et FNE (c'est la même chose) suivent la politique de leur sponsor principal: le Ministère de l'Ecologie. Pour eux, l'affaire est acquise depuis un bon repas à la Préfecture de région le 26 juillet avec Chantal Jouanno. Reste l'ADET qui tente une approche des élus en diffusant une plaquette assez stupéfiante d'erreurs et inexactitudes pour rester dans des termes politiquement corrects.

Une fois encore l'ours slovène et le comportement de l'Etat aura eu cette faculté d'unir toutes les forces vives des vallées alors que par le passé une telle situation n'était pas évidente. Mais personne n'est dupe. L'ASPAP comme les autres associations disent qu'elles "refusent ce simulacre d'écologie" et encore cette "mascarade" et dénonce le "cadre juridique de cette consultation [qui] est très flou". Voilà des mots qui pourraient bien promettre d'autres actions.

Si jusqu'à maintenant cette consultation n'avait pas remué les foules, il semble bien que le calme n'était qu'apparent et que le combat n'a jamais cessé. L'avenir sera-t-il aussi calme?

Louis Dollo, le 26 janvier 2011