A titre informatif, nous reproduisons ici quelques uns des articles parus dans la presse. Nous pouvons constater que la très grande majorité des journalistes n'a jamais lu le dossier et de ne s'est jamais penché sur la véritable problématique. Beaucoup reproduisent, comme parole d'évangile les propos sentimentalistes ou sectaires d'associations qui n'ont strictement aucun respect pour le travail et la vie des habitants des vallées des Pyrénées. En dehors de Dominique Delpiroux dans La Dépêche du Midi, personne ne se pose vraiment de questions.
Les vrais questions sont elles vraiment l'ours ou l'avenir des territoires? Que voulons-nous faire des Pyrénées? Tient-on compte de l'avis des pyrénéens depuis 30 ans? Quelles activités économiques existent dans ces vallées? Etc...
Aucune question en dehors de cet aspect binaire et médiocre: pour ou contre l'ours.
Le dossier de presse complet de l'ADDIP
La plaquette simplifiée grand public
La consultation publique est terminée depuis le 4 février 2011.
Voir les résultats
Une consultation de la population débute lundi dans les Pyrénées, préalablement au lâcher d'une ourse dans le Béarn (Pyrénées Atlantiques) au printemps, une initiative que les opposants à l'ours qualifient de "mascarade".
Pour remplacer Franska, tuée en 2007 lors d'un accident de la route, et pour tenir compagnie aux deux mâles esseulés de l'ouest des Pyrénées, l'Etat a annoncé en juillet l'introduction d'une ourse, probablement slovène. Cette décision est condamnée par les anti-ours et jugée insuffisante par ses partisans.
Du 27 décembre au 4 février, les citoyens et collectivités territoriales des Pyrénées pourront adresser leurs remarques, suggestions, réactions au préfet des Pyrénées-Atlantiques et télécharger sur le site de la préfecture un dossier sur l'incidence qu'aura cette arrivée, tant sur la conservation de l'espèce que sur les milieux naturels ou l'activité humaine.
La consultation n'est pas de nature à remettre en cause le lâcher, selon François Arcangeli, responsable de l'Association pour le développement économique et touristique des Pyrénées centrales (ADET, pro-ours).
"Ce n'est pas un référendum populaire. Si les gens ont des propositions, il pourront les exprimer. Il s'agit de savoir comment on fait, plutôt que de savoir si on fait ou si on ne fait pas", prévient-il.
Pour lui, le renforcement de la présence de l'ours est indispensable. Ne rien faire, insiste-t-il, c'était s'exposer à des condamnations de la part de la Commission européenne pour non respect des engagements en matière de biodiversité et prendre le risque du gel de fonds européens destinés au massif pyrénéen, essentiels pour l'agriculture.
Les efforts du gouvernement pour établir une population viable dans les Pyrénées, au nom du maintien de la biodiversité, se sont heurtés aux résistances des éleveurs et des chasseurs, qui se plaignent des dégâts causés aux troupeaux.
Pour les anti-ours, la vingtaine de plantigrades présents dans les Pyrénées représente un danger pour l'homme, le bétail et l'agriculture de montagne.
Les pertes attribuées à l'ours en 2010 sur le versant français des Pyrénées sont de 167 têtes, essentiellement des brebis, selon la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) de Midi-Pyrénées, soit légèrement plus qu'en 2009.
Noël Fourtine, éleveur et maire d'Esterre (Hautes-Pyrénées), est totalement opposé à l'ours.
"L'ours fait bien plus de dégâts qu'on veut bien l'admettre, dit-il. Ici, l'ours et le loup, on n'en veut pas. Si on veut faire disparaître les paysans, il faut continuer comme ça".
"Cette consultation, ça va être une mascarade, encore une fois. Réintroduire des ours, c'est aller contre l'agriculture de montagne, contre le développement touristique". estime-t-il
Les derniers lâchers (quatre femelles et un mâle) remontent à 2006, en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées.
Source: AFP du 26 décembre 2010
A partir d'aujourd'hui, 930 communes des Pyrénées, dont 73 dans les Pyrénées-Atlantiques, accueillent le livret de consultation publique pour la réintroduction d'une ourse en Béarn.
Du 27 décembre 2010 au 4 février 2011 inclus, les personnes intéressées par la question de la réintroduction d'une ourse dans les Pyrénées-Atlantiques qui, selon l'arrêté préfectoral du 15 décembre 2010, se réaliserait "dans les vallées béarnaises d'Aspe et d'Ossau" au printemps 2011, peuvent consulter le dossier sur le site Internet de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques (lire par ailleurs) ou dans 313 communes des Pyrénées. Ces communes ont été choisies selon trois critères: "l'aire de lâcher de l'ourse femelle dans les vallées béarnaises d'Aspe et d'Ossau, l'aire de présence potentielle de l'ourse, les retours d'expérience des précédents lâchers d'ourses dans le massif des Pyrénées". Le public doit ensuite envoyer ses remarques sur papier libre au préfet des Pyrénées-Atlantiques, signées et avec leur adresse mentionnée.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, 73 communes ont été répertoriées. D'Ahaxe-Alciette-Bascassan, au Pays Basque (canton de Saint-Jean-Pied-de-Port) à Igon, près de Nay, en passant par Oloron-Sainte-Marie, les mairies mettent à disposition du public le livret d'explication fourni par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) intitulé "Demande d'autorisation d'introduction dans le milieu naturel d'un ours brun (ursus arctos) femelle dans le département des Pyrénées-Atlantiques au printemps 2011".
Auteur: Odile Faure
Source: Sud Ouest du 27 décembre 2010
Sur le site de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, la démarche n'a vraiment pas été simplifiée pour le public. Même les agents de la préfecture ont du mal à le trouver! C'est à se demander si l'acte n'est pas volontaire. Sur la page d'accueil du site (https://www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr/), il faut cliquer, dans la colonne de droite intitulée "Actions de l'état", sur "Environnement et développement durable". Une fois dans l'espace dédié à l'environnement, il faut cliquer sur "Actualité". C'est après cette étape que le mot "ours" apparaît.
Dans ce livret de 46 pages, le public se documentera sur l'ONCFS, le fonctionnement du réseau ours brun, les compétences de l'ONCFS en matière de "translocation", c'est-à-dire le mode de transport de l'ours venu d'un pays étranger.
Le service de l'Etat rappelle le motif de la réintroduction, à savoir "la préservation de la population d'ours brun dans les Pyrénées" et "les engagements internationaux pris par la France".
Auteur: Odile Faure
Source: Sud Ouest du 27 décembre 2010
Cette observation n'a pas due plaire. Elle a été retirée du site du Journal Sud-Ouest.
Pour tenter de simplifier, nous avons essayer de tout regrouper par département. Malheureusement, toutes les préfectures ne jouent pas le jeux et la liste des 930 communes consultées est inexistente.
Pour prendre connaissance du dossier aller à ces adresses (certaines pages sont en cours de construction):
Les maires des 313 communes pyrénéennes concernées par la consultation ont reçu le livret par la poste il y a dix jours, accompagné d'une lettre de leur préfet.
Dans les grosses communes, la mairie est ouverte aujourd'hui et le livret tout de suite consultable. C'est le cas à Oloron-Sainte-Marie. "Nous avons formé notre personnel pour qu'il puisse fournir le plus d'informations possibles au public. le livret est disponible à l'accueil de la mairie et les services du secrétariat général sont mobilisés. Le but est que n'importe quel citoyen dispose de la même liberté d'information", explique Charles Vaast, directeur général des services à la mairie d'Oloron.
Pour l'instant, aucune décision n'a été prise sur la démarche du Conseil municipal oloronais, qui peut lui aussi donner son avis sous forme de délibération, selon l'arrêté préfectoral. La question ne figure pas à l'ordre du jour du conseil du 30 décembre. Peut-être fin janvier.
A Asson, le maire Patrick Moura a préparé un cahier pour recueillir les observations des concitoyens. "Nous allons parfaire l'information par le bulletin municipal déposé dans les boîtes aux lettres. Nous toucherons environ 800 familles. Le Conseil municipal d'Asson se prononcera ensuite sur la réintroduction", explique le maire. A titre personnel, Patrick Moura est contre. "Nous avons encore quelques éleveurs qui galèrent, qui bataillent déjà contre les chiens alors si on y met des ours! Ca perturbe, je ne vois pas ce que cela peut apporter." Il considère cependant favorablement la consultation publique.
A Etsaut, qui figure parmi les sites potentiels de lâcher, la maire Elisabeth Médard ne mettra pas de cahier. Les citoyens enverront directement leurs remarques au préfet. Elle a déjà affiché l'arrêté et mis à part le 31 décembre, date limite d'inscription sur les listes électorales, sa mairie n'ouvrira que le 3 janvier. Elle voit aussi d'un bon oeil la consultation. "La décision ne se prendra pas en catimini, même si je doute sur le fait que beaucoup d'administrés viendront consulter le document en mairie. Les gens ont déjà leur opinion et ce n'est pas leur préoccupation majeure."
Elle ne se prononce pas sur le bien-fondé ou non de la réintroduction, mais pense que "si on veut maintenir la population d'ours dans les Pyrénées et même si c'est peut-être trop tard, il faut en passer par là, c'est une obligation de la France de maintenir sa population d'ours. N'oublions pas que la présence de l'ours a déclenché la politique de soutien à l'économie de montagne comme d'ailleurs la création de l'IPHB". Elle espère cependant que "cette histoire d'ours ne mettra pas le feu aux vallées et que certains ne l'utiliseront pas pour se faire mousser", conclut Elisabeth Médard.
Enfin, à Trois-Villes (134 habitants), au Pays Basque, le livret a lui aussi été réceptionné, même si le maire, Jean-Pierre Charo, ne pense pas "que l'ours va venir jusque chez nous". En tant qu'éleveur transhumant, Jean-Pierre Charo est contre la réintroduction d'un ours, mais il accepte la consultation publique. "Il aurait fallu commencer par là".
Auteur: Odile Faure
Source: Sud Ouest du 27 décembre 2010
On en sait davantage sur les raisons qui poussent l'ONCFS à privilégier la Slovénie comme pays source. La translocation interpyrénéenne semble écartée, ainsi que l'Espagne (Cantabriques) pour des raisons de "fragilité de la population". L'ours femelle doit être capturé au printemps 2011 et introduit en quarante-huit heures dans les Pyrénées.
Le lieu précis du lâcher n'est pas précisé. Il se situera forcément dans l'une des 19 communes sélectionnées où la présence de l'ours est avérée: Accous, Aydius, Bedous, Béost, Bielle, Bilhères, Borce, Cette-Eygun, Eaux-Bonnes, Escot, Etsaut, Gère-Bélesten, Laruns, Lées-Athas, Lescun, Louvie-Soubiron, Osse-en-Aspe, Sarrance, Urdos.
Le propriétaire foncier du terrain sera forcément prévenu. L'ONCFS précise juste que le site doit comporter "un accès routier indispensable" et qu'il "ne doit pas être fréquenté par l'homme au moment du lâcher".
L'ONCFS évalue les conséquences du lâcher sur les activités humaines et conclut que "le comportement d'attaque sur cheptel domestique est observé le plus souvent sur des troupeaux non protégés".
S'ensuit toute une série de chapitres sur le suivi du lâcher: "la prise en compte des risques générés par la présence de l'ours", dont "les mesures de compensation des dommages".
Le coût de l'opération de translocation est évalué à la fin du document de consultation. Il comprend les investissements, le fonctionnement, le personnel, pour un montant total de 112 350€.
Auteur: Odile Faure
Source: Sud Ouest du 27 décembre 2010
Le coût annuel direct du programme ours est de plus de 2 millions d'euros par an. Sue la base de 20 ours dans les Pyrénées cela représente 100 000 Euros de charges directes par an et par ours. Cher l'ours!
Et il n'est pas question des charges indirectes c'est à dire des personnes qui travaillent sur ce sujet du fait de sa présence sans être incluse dans le budget ours (fonctionnaires de l'agriculture par exemple ou militaires de la gendarmerie)
Franska est morte en 2007. Pour remplacer cette ourse slovène tuée sur la route par un automobiliste et tenir compagnie aux deux mâles esseulés de l'ouest des Pyrénées, il est prévu qu'une ourse soit lâchée au printemps dans le Béarn (Pyrénées Atlantique).
Mais préalablement à ce nouveau lâcher, une consultation de la population débute aujourd'hui dans les Pyrénées. Jusqu'au 4 février, les citoyens et les collectivités territoriales des Pyrénées vont ainsi pouvoir adresser leurs remarques, suggestions et réactions au préfet des Pyrénées-Atlantiques et télécharger sur le site de la préfecture un dossier sur l'incidence qu'aura cette arrivée, tant sur la conservation de l'espèce que sur les milieux naturels ou l'activité humaine.
Pour François Arcangeli, responsable de l'association pour le développement économique et touristique des Pyrénées centrales (ADET, pro-ours), cette consultation n'est pas de nature à remettre en cause le lâcher.
Il explique: "Si les gens ont des propositions, ils pourront les exprimer. Il s'agit de savoir comment on fait, plutôt que de savoir si on fait ou si on ne fait pas". Aux yeux des anti-ours, pour qui la vingtaine de plantigrades présents dans les Pyrénées représente un danger pour l'homme, le bétail et l'agriculture de montagne, cette initiative n'est autre qu'une "mascarade".
Source: La Dépêche du Midi du 27/12/2010
La réintroduction d'un nouveau plantigrade dans le massif pyrénéen fait l'objet d'une consultation.
Chantal Jouanno l'avait évoquée, lors de sa visite à Toulouse, le 26 juillet 2010. Une consultation des habitants du massif pyrénéen devait être organisée, au sujet de la réintroduction d'un nouvel ours.
C'est désormais chose faite. Les Pyrénéens peuvent exprimer leur avis sur la question par le biais d'un courrier adressé au Préfet des Pyrénées-Atlantiques. 240 communes sont concernées, dont 54 dans les Hautes-Pyrénées.
Un referendum "pour la forme", selon les détracteurs de l'initiative, car le lâcher d'un nouveau plantigrade, prévu au printemps 2011, est vraisemblablement déjà acté. Il vise en effet à remplacer l'ourse Franska, tuée dans un accident de la route, en 2007.
Ce nouvel ours rejoindra la vingtaine de spécimens recensés dans la chaîne pyrénéenne. Ceux-là mêmes dont la présence, plus que jamais, fait polémique. Entre les défenseurs qui continuent de prôner une réintroduction indispensable à la survie d'une espèce et les opposants qui mettent en avant les difficultés des éleveurs de la montagne, victimes de l'appétit desdits plantigrades. Deux positions décidément incompatibles.
Auteur: Marie Martin
Source: Midi-pyrenees.france3 le 17 décembre 2010
Aujourd'hui et jusqu'au 4 février débute une vaste consultation publique lancée par l'Etat dans 930 communes du massif pyrénéen. Cette consultation concerne la réintroduction d'une ourse en Béarn, dans les vallées d'Aspe et d'Ossau, prévue au printemps 2011. Le feu vert du ministère de l'Ecologie ne sera donné qu'après cette vaste enquête au périmètre élargi, même si "les déplacements de l'ourse relâchée se limiteront très vraisemblablement aux départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées"
La réintroduction d'une femelle viendrait compenser l'existence de seulement deux mâles dans les Pyrénées-Atlantiques. Des dossiers sont consultables dans les mairies concernées. Quant aux remarques, elles seront centralisées par le préfet des Pyrénées-Atlantiques.
Source: Sud Ouest du 27 décembre 2010
Une consultation de la population débute ce lundi dans les Pyrénées, préalablement au lâcher d'une ourse dans le Béarn au printemps, une initiative que les opposants à l'ours qualifient de "mascarade".
Pour remplacer Franska, tuée en 2007 lors d'un accident de la route, et pour tenir compagnie aux deux mâles esseulés de l'ouest des Pyrénées, l'Etat a annoncé en juillet l'introduction d'une ourse, probablement slovène. Cette décision est condamnée par les anti-ours et jugée insuffisante par ses partisans.
Du 27 décembre au 4 février, les citoyens et collectivités territoriales des Pyrénées pourront adresser leurs remarques, suggestions, réactions au préfet des Pyrénées-Atlantiques et télécharger sur le site de la préfecture un dossier sur l'incidence qu'aura cette arrivée, tant sur la conservation de l'espèce que sur les milieux naturels ou l'activité humaine.
La consultation n'est pas de nature à remettre en cause le lâcher, selon François Arcangeli, responsable de l'Association pour le développement économique et touristique des Pyrénées centrales (ADET, pro-ours).
"Ce n'est pas un référendum populaire. Si les gens ont des propositions, il pourront les exprimer. Il s'agit de savoir comment on fait, plutôt que de savoir si on fait ou si on ne fait pas", prévient-il.
Pour lui, le renforcement de la présence de l'ours est indispensable. Ne rien faire, insiste-t-il, c'était s'exposer à des condamnations de la part de la Commission européenne pour non respect des engagements en matière de biodiversité et prendre le risque du gel de fonds européens destinés au massif pyrénéen, essentiels pour l'agriculture.
Les efforts du gouvernement pour établir une population viable dans les Pyrénées, au nom du maintien de la biodiversité, se sont heurtés aux résistances des éleveurs et des chasseurs, qui se plaignent des dégâts causés aux troupeaux.
Pour les anti-ours, la vingtaine de plantigrades présents dans les Pyrénées représente un danger pour l'homme, le bétail et l'agriculture de montagne.
Les pertes attribuées à l'ours en 2010 sur le versant français des Pyrénées sont de 167 têtes, essentiellement des brebis, selon la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) de Midi-Pyrénées, soit légèrement plus qu'en 2009.
Noël Fourtine, éleveur et maire d'Esterre (Hautes-Pyrénées), est totalement opposé à l'ours.
"L'ours fait bien plus de dégâts qu'on veut bien l'admettre, dit-il. Ici, l'ours et le loup, on n'en veut pas. Si on veut faire disparaître les paysans, il faut continuer comme ça".
"Cette consultation, ça va être une mascarade, encore une fois. Réintroduire des ours, c'est aller contre l'agriculture de montagne, contre le développement touristique" estime-t-il
Les derniers lâchers (quatre femelles et un mâle) remontent à 2006, en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées.
Source: SudOuest.fr, avec AFP du 27 décembre 2010
A compter de ce lundi et jusqu'au 4 février prochain, les habitants des collectivités territoriales des Pyrénées pourront répondre à une consultation lancée pour connaître leur avis sur l'introduction, dans le Béarn, d'une ourse slovène, décidée en juillet dernier, suite à la mort de Franska. La seule femelle avait été tuée dans un accident de la circulation en 2007. La consultation, qui passe par un dossier téléchargeable sur le site de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, n'est toutefois pas de nature à remettre en cause le lâcher, comme le note un article de Sud-Ouest .
Source: Europe 1 du 27 décembre 2010
Préalablement au lâcher d'une ourse dans le Béarn au printemps, une consultation de la population a débuté lundi dans les Pyrénées.
Franska, l'ourse des Pyrénées, avait trouvé la mort dans un accident de voiture en 2007. L'Etat a annoncé en juillet lui avoir trouvé une remplaçante slovène pour tenir compagnie aux deux mâles esseulés. Mais avant toute décision sur le lâcher de cette ourse, les citoyens et collectivités territoriales des Pyrénées pourront adresser leurs remarques au préfet des Pyrénées-Atlantiques lors d'une consultation qui a débuté lundi. Un dossier explicatif sur la conservation de l'espèce, les milieux naturels et l'activité humaine, sera également mis à leur disposition sur le site de la préfecture.
Selon François Arcangeli, responsable de l'Association pour le développement économique et touristique des Pyrénées centrales (ADET, pro-ours), "Ce n'est pas un référendum populaire. Si les gens ont des propositions, ils pourront les exprimer. Il s'agit de savoir comment on fait, plutôt que de savoir si on fait ou si on ne fait pas". Pour lui, le renforcement de la présence de l'ours est indispensable. "Ne rien faire", insiste-t-il, "c'était s'exposer à des condamnations de la part de la Commission européenne pour non respect des engagements en matière de biodiversité et prendre le risque du gel de fonds européens destinés au massif pyrénéen, essentiels pour l'agriculture".
Cetteconsultation ne fait pourtant pas l'unanimité. Qualifié de "mascarade" par les "anti-ours", le projet se heurte à de nombreuses résistances. Pour ces derniers, la vingtaine de plantigrades présents dans les Pyrénées représente un danger pour l'homme, le bétail et l'agriculture de montagne. Pour les éleveurs, cette initiative pourrait causer des dégâts sur les troupeaux.
Les pertes attribuées à l'ours en 2010 sur le versant français des Pyrénées sont de 167 têtes, essentiellement des brebis, selon la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) de Midi-Pyrénées, soit légèrement plus qu'en 2009. Pour Noël Fourtine, éleveur et maire d'Esterre (Hautes-Pyrénées): "Si on veut faire disparaître les paysans, il faut continuer comme ça".
Source: LCI / TF1 - Emma PAOLI avec AFP, le 27 décembre 2010
Que pensez-vous de l'introduction d'une nouvelle ourse dans les Pyrénées? C'est en substance la question qui est posée aux habitants de 930 communes des Pyrénées. Ils sont invités à participer à une consultation populaire à partir de lundi et jusqu'au 4 février 2011.
Cette consultation est organisée avant le lâcher d'une ourse dans le Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques, au printemps prochain. L'objectif est de remplacer Franska, tuée en 2007 lors d'un accident de la route. Mais pas seulement: la nouvelle femelle pourrait tenir compagnie aux deux mâles esseulés de l'ouest des Pyrénées. Cette décision est condamnée par les anti-ours et jugée insuffisante par ses partisans.
Pour François Arcangeli, responsable de l'Association pour le développement économique et touristique des Pyrénées centrales (Adet), "cette proposition de lâcher un seul ours est le plan le plus minimal". Il a jugé sur Europe 1 que c'est "un geste vers les éleveurs qui ont des difficultés de cohabitation avec les ours".
Pour lui, le renforcement de la présence de l'ours est indispensable. Ne rien faire, insiste-t-il, c'est s'exposer à des condamnations de la part de la Commission européenne pour non respect des engagements en matière de biodiversité et prendre le risque du gel de fonds européens destinés au massif pyrénéen, essentiels pour l'agriculture.
Les efforts du gouvernement pour établir une population viable dans les Pyrénées, au nom du maintien de la biodiversité, se heurtent aux résistances des éleveurs et des chasseurs. Ils se plaignent des dégâts causés aux troupeaux. Pour les anti-ours, la vingtaine de plantigrades présents dans les Pyrénées représente un danger. En 2010, 167 brebis auraient été victimes de l'ours.
"S'il y a d'autres réintroductions, d'autres problèmes vont se soulever", assure à Europe 1 Noël Fourtine, maire de la commune d'Esterre, dans les Hautes-Pyrénées. Selon lui, "l'ours fait bien plus de dégâts qu'on veut bien l'admettre. Ici, l'ours et le loup, on n'en veut pas. Si on veut faire disparaître les paysans, il faut continuer comme ça".
Les derniers lâchers (quatre femelles et un mâle) remontent à 2006, en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées.
Si vous souhaitez participer à cette consultation, vous pouvez adresser vos remarques, suggestions et réactions au préfet des Pyrénées-Atlantiques. Il est aussi possible de télécharger sur le site de la préfecture un dossier sur l'incidence qu'aura cette arrivée.
Source: Europe1.fr avec agences et Nicolas Coulaud le 27 décembre 2010
Suite à l'accident mortel de Franska, qui cristallisait une bonne partie du mécontentement des chasseurs et éleveurs, une nouvelle ourse doit être réintroduite au printemps 2010, au nom du maintien de la biodiversité. Les Pyrénéens sont invités à se prononcer, par principe, sur la question.
Un débat pour rien? A compter de ce lundi et jusqu'au 4 février prochain, les habitants des collectivités territoriales des Pyrénées pourront répondre à une consultation lancée sur internet pour connaître leur avis sur l'introduction, dans le Béarn, d'une ourse slovène, suite à la mort de Franska en août 2007. Concrètement, les habitants de quelque 930 communes susceptibles d'être concernées par cette réintroduction, ont la possibilité de télécharger, sur le site de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, un dossier élaboré par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), et d'y annoter leurs remarques, questions ou autre suggestions qui seront transmis au ministre compétent, en l'occurrence Nathalie Koscuisko-Morizet.
Toutefois, il n'est aucunement question de revenir sur la décision de Chantal Jouanno, alors secrétaire d'Etat à l'Ecologie, prise en juillet dernier. "La consultation n'est pas de nature à remettre en cause le lâcher", souligne ainsi François Arcangeli, responsable de l'Association pour le développement économique et touristique des Pyrénées centrales (ADET, pro-ours), selon des propos rapportés par le quotidien local "Ouest France". "Ce n'est pas un référendum populaire. Si les gens ont des propositions, ils pourront les exprimer. Il s'agit de savoir comment on fait, plutôt que de savoir si on fait ou si on ne fait pas", prévient-il. Comme le rappelle "Sud Ouest", la procédure de consultation du public est une obligation du code de l'environnement...
Le lieu précis du lâcher n'est pas précisé. Selon "Sud Ouest", il se situera forcément dans l'une des 19 communes sélectionnées où la présence de l'ours est avérée: Accous, Aydius, Bedous, Béost, Bielle, Bilhères, Borce, Cette-Eygun, Eaux-Bonnes, Escot, Etsaut, Gère-Bélesten, Laruns, Lées-Athas, Lescun, Louvie-Soubiron, Osse-en-Aspe, Sarrance, Urdos. Il fait suite à l'accident mortel de Franska, percutée par une voiture sur la voie rapide proche de la commune de Vigère, près de Lourdes, le 9 août 2007. Si les experts avaient concluent à un accident, sa mort avait fait l'objet d'une vive polémique, alors que la présence l'ourse -introduite en avril 2006 dans les Pyrénées- était très critiquée par les éleveurs qui lui attribuaient de nombreuses pertes.
Pour les anti-ours, la vingtaine de plantigrades présents dans les Pyrénées représente un danger pour l'homme, le bétail et l'agriculture de montagne. Les pertes attribuées à l'ours en 2010 sur le versant français des Pyrénées sont de 167 têtes, essentiellement des brebis, selon la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) de Midi-Pyrénées. "L'ours fait bien plus de dégâts qu'on veut bien l'admettre, affirme Noël Fourtine, éleveur et maire d'Esterre (Hautes-Pyrénées). Ici, l'ours et le loup, on n'en veut pas. Si on veut faire disparaître les paysans, il faut continuer comme ça." Noël Fourtine et bien d'autres estiment que la réintroduction de l'ours brun dans les Pyrénées au nom de sa sauvergarde est une bêtise qui ne vise qu'à "satisfaire l'idéologie sectaire d'une petite poignée d'environnementalisme contre la volonté des pyrénéens", note le site Pyrenees-pireneus.com. Cette consultation, ça va être une mascarade, encore une fois. "Réintroduire des ours, c'est aller contre l'agriculture de montagne, contre le développement touristique", ajoute le maire d'Esterre.
A l'inverse, selon François Arcangeli, le renforcement de la présence de l'ours est "indispensable". "Ne rien faire, insiste-t-il, c'était s'exposer à des condamnations de la part de la Commission européenne pour non-respect des engagements en matière de biodiversité et prendre le risque du gel de fonds européens destinés au massif pyrénéen, essentiels pour l'agriculture." Pour apaiser les esprits et en guise de compromis, Chantal Jouanno s'était engagée à limiter le lâcher de plantigrades aux seuls remplacements des ours morts. La ministre avait alors estimé la population entre 19 et 22 individus dans le massif pyrénéen. Les derniers ours introduits (quatre femelles et un mâle) remontent à 2006, en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées. L'opération a un coût estimé à 112 350 euros.
Auteur: M.D
Source: Parismatch.com du 27 décembre 2010
La consultation en vue de la réintroduction d'une ourse dans les Pyrénées-Atlantiques a débuté hier et doit se poursuivre jusqu'au 4 février. Mais s'agit-il de dire oui ou non à la réintroduction de l'animal? Pas sûr...
C'est le moment de s'exprimer! Depuis hier et jusqu'au 4 février, le public et les collectivités locales sont invitées à se prononcer sur la demande de l'Office National de la Chasse et de la Faune sauvage, pour la réintroduction d'une ourse dans les Pyrénées-Atlantiques. Réintroduction prévue pour le printemps de cette année: la ministre de l'Ecologie Chantal Jouanno avait indiqué lors de son passage à Toulouse qu'il convenait de pallier la mort de Franska.
940 communes d'un bout à l'autre du Massif vont être sollicitées... Mais avant même que ce sondage géant ne commence, et indépendamment des avis des uns et des autres, une question se pose: cette consultation aura-t-elle ou non un impact sur la décision de réintroduction?
Pour Alain Reynes, directeur de Pays de l'Ours-Adet, il ne faut justement pas (re)- introduire de confusion: "La consultation ne porte pas sur le principe: l'Etat a d'ores et déjà décidé de lâcher une ourse. On ne demande pas l'avis des gens sur cette introduction, mais sur les modalités de l'introduction. Tout le monde a le droit d'avoir une opinion sur la question et de l'exprimer. Mais en l'occurrence, il s'agit simplement pour les habitants des régions consultées d'exprimer les contraintes qu'entraînera cette présence."
"Soit on consulte les gens et on tient compte de leur avis, soit c'est une consultation imposée par la loi, et donc, on consulte et on fait ce qu'on veut... Si c'est juste une concertation pour entériner une décision déjà prise, estime Philippe Lacube, président de l'Aspap, c'est moins intéressant..."
Et Philippe Lacube de plaider pour une vision "d'aménagement du territoire, où il existe des routes, des autoroutes, des stations de ski, de l'élevage, une activité économique, par opposition à un territoire ensauvagé. En Slovénie, il y a 500 ours oui, mais aucune vie, aucune activité humaine à proximité". Une vision défendue également par Marie-Lise Broueilh, président de l'association de protection du patrimoine pyrénéen: "Nous sommes contre la sanctuarisation des territoires. Des territoires qui ont un avenir".
A Larrau, commune des Pyrénées-Atlantiques, le maire Sébastien Uthurriague s'inquiète. "Notre commune fait 12.000 hectares, avec des ravins, des précipices, et l'été, on a 30.000 ovins, 5.000 bovins, mille chevaux... Si un prédateur déboule là-dedans, ce sera un carnage!"
Alain Reynes veut rappeler que le conseil d'Etat s'est lui-même prononcé pour une population d'ours viable "au nom de l'intérêt général".
Il serait peut-être du rôle des préfets de lever cette équivoque et d'indiquer si la consultation qui va se dérouler est de nature à infléchir la décision de l'Etat. Où s'il s'agit juste de préparer une arrivée déjà programmée.
Histoire de ne mettre personne de mauvais poil.
Coincée entre les plaintes des pro-ours, qui ont saisi l'Europe pour que la France respecte ses engagements, et les anti-ours, pour qui les réintroductions sont comme un chiffon rouge, Chantal Jouanno a choisi la prudence: remplacer Franska, un point c'est tout.
Les techniciens ont déjà pas mal planché sur cette réintroduction, qui devrait avoir lieu au printemps.
D'abord, ils ont ciblé le territoire le plus fragile, le noyau béarnais, où il ne reste que deux mâles. C'est là qu'il faut réintroduire une femelle, pour espérer y voir naître des petits. Une solution aurait pu être de ponctionner une ourse du noyau central et de la réintroduire dans le Béarn. Mais d'une part, elle aurait pu être tentée de "rentrer chez elle" en abandonnant le Béarn. Ensuite, cela ferait beaucoup de consanguinité. On va donc chercher cette ourse en Slovénie: les ourses suédoises n'ont pas le même environnement, les Espagnoles sont trop peu nombreuses, et les Slovènes sont pile poil idéales.
La femelle capturée en Slovénie sera âgée de 3 à 6 ans. Et l'on veillera avant de la faire venir à ce que son carnet de vaccination soit à jour! Elle voyagera en voiture pendant 48 heures, immédiatement après sa capture. Il y aura le moins d'humain possible dans le secteur lors du lâcher, pour éviter les problèmes. Le lieu exact n'est pas encore déterminé. Une vingtaine de sites sont étudiés. Et dès qu'elle sera relâchée, l'ourse sera suivie par l'équipe technique dans tous ses déplacements. Il ne restera plus à l'ourse qu'à apprendre le béarnais.
"Nous ne voulons pas être réduits au rôle d'opposants primaires. Nous avons une vision de développement durable du monde rural, à travers l'économique, le social et l'écologie" Marie-Lise Broueilh, présidente de l'association de protection du patrimoine pyrénéen.
En tant que Béarnais et élu des Pyrénées-Atlantiques, que pensez-vous de cette consultation?
La décision de réintroduire une ourse dans les Pyrénées a été prise par Chantal Jouanno. Et où est-elle aujourd'hui? Elle s'occupe des sports! Tout cela montre bien le côté dérisoire des décisions qui sont prises à notre place à Paris! Quant à cette enquête elle-même, c'est une cuistrerie! Qu'est-ce que ça veut dire, une consultation? Si l'on veut connaître l'avis des gens sur un sujet, on fait un référendum, et on applique la décision.
Qu'est-ce qui vous gêne dans cette enquête?
On va permettre à chacun de s'exprimer sur un sujet qu'il ne connaît pas, qui ne le concerne pas. On va ouvrir des cahiers, on va consulter sur internet, et prendre l'avis de personnes qui n'ont rien à voir avec nos vallées. Que fait-on pour la maternité d'Oloron Sainte-Marie qui va fermer et pour laquelle je suis en train de me battre? Tout cela est un manque de respect pour les populations que l'on traite comme des Amérindiens.
Mais doit-on laisser péricliter l'ours du Béarn qui n'a plus que deux représentants?
Tout dépend de la manière dont on fait les choses. En attendant, on laisse peut-être disparaître les ours en Béarn, mais on y laisse aussi crever les bergers.
Auteur: Dominique Delpiroux
Source: La Dépêche du Midi du 28 décembre 2010
Les ours des Pyrénées sont heureux de vous annoncer la naissance de six oursons au cours de ces deux dernières années. C'est ce qu'a annoncé l'association Pays de l'Ours- Adet cette semaine. Ces naissances portent à une vingtaine le nombre d'ours des Pyrénées. Ces ours d'origine slovène qui ont été réintroduits dans la région en1996 et 1997 continuent de créer une polémique entre les "pro-ours" qui pensent qu'il est essentiel de réintroduire l'animal dans ce milieu naturel dont il avait disparu et les "anti-ours" qui craignent que l'animal s'attaque notamment aux élevages de moutons. L'Etat parle de réintroduire une nouvelle ourse pour remplacer Franska, tuée en 2007 lors d'un accident de la route, et tenir compagnie aux deux mâles esseulés de l'ouest des Pyrénées!
Auteur: B.Q.
Source: La Voix du Nord - Edition du mercredi 12 janvier 2011
Cet auteur est l'exemple même du journaliste qui veut à tout prix remplir su papier sur un événement lointain sans rien n'y connaître et sans même s'informer.
1/ L'ours DES Pyrénées n'existe plus depuis un bon moment notamment depuis 2004, date de la mort de Cannelle et conforté en 2010 par la disparition du mâle Camille.
2/ Il n'y a dans les Pyrénées que des ours slovène ou de descendance slovène qui constituent une population artificielle d'ours dans les Pyrénées exactement comme dans un parc
animalier, mais ici grandeur nature, sans grille, et au milieu d'un population d'humains qui vit et travaille.
3/ L'ourse slovène Franska est morte du fait des hommes mais pas n'importe lesquels. Du fait des agents de l'ONCFS qui tentaient de la repousser vers le massif du Pibeste
aujourd'hui en grande partie ensauvagée par l'abandon des estives en 2006 et 2007.
Informer est une chose. Désinformer par ignorance et prétention en est une autre. Ce journaliste de la Voix du Nord aurait dû s'informer ou se taire.
Louis Dollo, le 12 janvier 2011
Arbas (Haute-Garonne) - Défense d'une économie de montagne contre protection du patrimoine naturel: la consultation qui s'achève sur un nouveau lâcher d'ours dans les Pyrénées révèle les visions irréconciliables des pro et des anti-ours et pourrait préfigurer un accès de fièvre rappelant ceux du passé.
Sollicités depuis le 27 décembre, les habitants de 930 communes du massif pyrénéen ont jusqu'à vendredi pour adresser leurs observations au préfet des Pyrénées-Atlantiques sur ce sujet toujours passionnel.
Le lâcher d'une ourse prévu au printemps dans le Béarn (Pyrénées-Atlantiques) vise à maintenir les effectifs des plantigrades à une vingtaine (mais sans les renforcer), à la suite de la mort de l'ourse Franska en 2007.
La préfecture a reçu pour l'instant un millier de lettres, indique le sous-préfet d'Oloron-Sainte-Marie Philippe Jamet. Celles-ci seront transmises à la ministre de l'Ecologie, à qui il appartiendra en dernier ressort de trancher, souligne-t-il.
Les défenseurs de l'ours jugent que le processus n'est pas susceptible de remettre en cause l'opération, "qui relève d'une obligation européenne de protéger les espèces menacées", sous peine de sanctions. "La France n'a pas d'autre choix que de sauver l'ours brun des Pyrénées", dit Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l'ours-Adet à son siège d'Arbas, localité connue pour être favorable à l'animal.
Les anti-ours dénoncent, eux, une "pseudo-consultation" destinée à entériner une "décision déjà prise" mais entendent saisir l'occasion pour monter au créneau, explique Philippe Lacube, président de l'Addip, un regroupement d'associations et d'élus.
Il promet une mobilisation allant crescendo jusqu'au lâcher et au-delà, y compris des tentatives d'obstruction de l'opération, et ce qu'il appelle des "visites" de mairies dans les communes réputées pro-ours. Il invoque ouvertement le précédent de 2006, quand le lâcher successif de cinq ours slovènes avait mobilisé des milliers d'anti-ours et suscité des heurts. Les anti-ours avaient maculé la façade de la mairie d'Arbas de sang de brebis.
"On en fait un casus belli", assure Philippe Lacube. "A un an de l'élection présidentielle, je ne pense pas que l'Etat ait quoi que ce soit à gagner avec ce qui avait mis le feu aux Pyrénées en 2006", dit-il.
"On n'est pas Yellowstone", dit-il en faisant référence à l'immense parc naturel américain, "on veut des montagnes avec une vie, une économie".
Les anti-ours, qui dénoncent les attaques perpétrées contre les troupeaux et la sanctuarisation des Pyrénées, ont fait circuler une lettre type à l'intention des particuliers ainsi qu'un projet de délibération destiné aux collectivités locales pour dénoncer le lâcher. L'Addip dit avoir recueilli 3.000 lettres rien qu'en Ariège et compte en porter symboliquement les doubles au préfet vendredi.
De leur côté, les associations de défense de l'ours ont distribué un argumentaire en faveur de l'ours et invité leurs sympathisants à faire remarquer au préfet qu'un seul lâcher est insuffisant.
Alain Reynes cite une étude de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) selon laquelle il faudrait lâcher à terme 17 ours pour viabiliser la population. Au-delà du nombre, des problèmes de consanguinité se posent: Pyros, mâle dominant lâché en 1997, est le père de 17 des 24 oursons nés depuis, voire le grand-père de certains.
La "défense du patrimoine, qui ne s'arrête pas au patrimoine humain, bénéficie à l'intérêt général", commente Alain Reynes. Soulignant que des aides diverses aux éleveurs se sont développées en même temps que le programme ours, il estime que "taper sur l'ours" est aussi pour les anti une façon d'obtenir davantage de "moyens".
Auteur: Emmy Varley
Source: AFP du 2 février 2011
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Réponse commentée de l'ADDIP
Le débat sur la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées est-il sans fin? Entre éleveurs souletins qui la refusent catégoriquement, car ils craignent que les ours ne s'attaquent à leurs troupeaux, et les partisans de la biodiversité qui ne conçoivent pas que le territoire soit accaparé par les seuls humains, la lutte est acharnée. Les éleveurs de la chaîne des Pyrénées qualifient de "pseudo-consultation" la discussion lancée par l'Etat en préalable à l'introduction d'une ourse en Béarn en 2011.
Ils défendent des "Pyrénées vivantes, dynamiques, des activités pastorales, économiques et de loisirs, à la qualité de vie et à l'environnement exceptionnels". Ils ne veulent pas d'une "frontière sauvage, vide d'habitants, plagiée sur les parcs nationaux américains". C'est peut-être pousser loin l'impact de l'ours sur son environnement. Tout comme celui de sa progéniture.
Bien plus que la crainte d'une "frontière sauvage", ce sont les pertes encourues par les attaques du prédateur que redoutent le plus les éleveurs. Bien que l'Etat s'engage à compenser chaque tête perdue par une enveloppe de 200 euros, ils ne feront aucun compromis et considèrent que cette compensation n'est que poudre aux yeux, qui ne durera pas.
On entend néanmoins plusieurs sons de cloches, et les militants écologistes, ou du moins en faveur de la biodiversité, estiment qu'au contraire que les ours peuvent être tout à fait bénéfiques aux éleveurs puisqu'ils sont de véritables nettoyeurs de la montagne et qu'ils sont un apport touristique maîtrisé. Ce à quoi les propriétaires de troupeaux leur répondront que leurs troupeaux n'ont nullement besoin d'être nettoyés et que l'argument touristique ne tient pas la route.
Mais la principale responsable de cette polémique est la définition même du mot "réintroduction". En 2006, cinq ours slovènes ont été lâchés dans les Pyrénées, après que la dernière femelle de souche pyrénéenne a été abattue par un chasseur en 2004. Alors que les ours bruns des Pyrénées ne sont plus que deux, on pourrait à présent porter à plus de 20 le nombre des ours slovènes présents dans le massif.
La mésentente vient essentiellement du fait que les éleveurs parlent, eux, d'ours "autochtones", et leurs détracteurs, d'ours "tout court". La réintroduction se transforme en renforcement de population.
Les actions de contestation commenceront vendredi 4 février. A 11h30, des courriers de refus seront apportés au préfet des Pyrénées-Atlantiques par des délégations qui viendront d'un bout à l'autre de la chaîne des Pyrénées.
Cette journée de rassemblement des éleveurs de Soule, seule province du Pays Basque concernée, ne sera probablement pas la dernière comme le laisse entendre Sébastien Uthurriague, maire de Larrau.
Auteur: Carole Suhas
Source: Le journal du Pays Basque du 03/02/2011