Le bons sens l'emportera-t-il sur la décision brutale politique qui, en dehors du milieu écologiste non résident fait l'hunanimité contre elle. Sylvano Marian, Conseiller municipal de Pau, ancien conseiller régional ayant siégé à ce titre à l' IPHB et n'ayant aucun intérêt personnel dans la présence ou non de l'ours dans les Pyrénées, donne son avis au journal Sud-Ouest
Ours.L'élu palois Sylvano Marian regrette l'effet d'annonce ministérielle: l'Institut patrimonial du Haut-Béarn avait selon lui trouvé la bonne voie
Ayant siégé pendant six ans en tant que représentant du Conseil régional à l'Institut patrimonial du Haut-Béarn (IPHB), Sylvano Marian se sent piégé. L'annonce, après la mort dramatique de Cannelle (le 1er novembre 2004), de la réintroduction d'au moins cinq plantigrades ursidés sur la chaîne, dont deux en Pyrénées-Occidentales, ne lui convient assurément pas: "Tous les acteurs convergeaient vers l'unanimité. Nous avions dressé un plan de capture d'un ours à problème pour remplir parfaitement les détails de notre approche de la question". L'unanimité quasi trouvée à la fin de l'été 2004 est donc mise à mal par le projet ministériel de réintroduction de cinq femelles: "Je sors de ma réserve". Sylvano Marian rappelle le principe retenu et coopté de réintroduction de deux femelles (le 8 décembre 2004): "L'IPHB en était là, à partir de l'exemple des Pyrénées centrales où l'on a introduit deux femelles et un mâle. On compte maintenant une quinzaine d'ours." Il ajoute que tout effet d'annonce était exclu: "L'engagement n'a pas été respecté par le ministre et nous risquons de susciter des attitudes hostiles alors que nous avions avec l'IPHB la seule institution ayant engendré le consensus en faveur du repeuplement."
La méthode Marian.
Serge Lepeltier, ministre de l'Ecologie et du Développement durable, vient de recevoir une lettre du conseiller municipal de Pau le priant de "revenir au point de convergence...
Beaucoup de gens n'en sont pas culturellement, à la réintroduction (aussi massive, NDLR). Ces ours, on ne va quand même pas les parachuter!"
Exception faite du représentant des agriculteurs, considère Sylvano Marian, les composantes de l'IPHB ont changé de mentalité et ne méritent pas son contournement étatique: "Il faut permettre aux populations locales de gérer à nouveau leur environnement, notamment en instituant des zones spécifiques du type de celle établie pour protéger l'ourson de Cannelle, par des mesures dérogatoires. Sylvano Marian ajoute que sa missive s'exclue de tout esprit partisan, lui même ayant travaillé de manière totalement désintéressée sur le plan politique: "J'ai passé quarante jours sur le terrain avec le réseau Ours (représenté par Jean-Jacques Camara). J'ai participé à la mise en place du dispositif d'évaluation partagée avec dix-huit stations en Pyrénées-Occidentales... Maintenant, je suis très préoccupé pour la réussite du projet de renforcement, auquel je reste attaché."
Source: Sud Ouest du 9 février 2005