Les écologistes pro-ours vont être satisfaits. Trois ours vont leur être offerts à l'occasion de la grande kermesse organisée par l'ADET, dite "automnales". Trois ours slovènes
introduits comme en 1996 et 1997 en Ariège et Haute Garonne et avec les mêmes erreurs. Tout le monde fait comme s'ils allaient rester sur place alors qu'il y a dix ans ils n'étaient
pas restés plus de 15 jours.
Pour les introduire, il faut que la population locale soit, par l'intermédiaire du maire, d'accord pour le faire. Ceux qui le proposent ne prennent pas de risque puisque les ours
ne restent pas sur leur territoire.
Divine comédie d'une poignée d'individus irresponsables qui n'ont pas compris que pour ne pas revivre ce qui s'est passé pour Cannelle et Melba il fallait obtenir des conditions
plus sérieuses sur un territoire plus vaste.
Mais difficile de le faire comprendre à des personnes sectaires qui vivent au travers de slogans et de concepts artificiels depuis un bureau en lisant dans des livres.
A suivre
Paris (AFP) - La ministre de l'Ecologie Nelly Olin annoncera dimanche au "pays de l'ours", à Arbas (Haute-Garonne), l'introduction de trois ours slovènes dans les Pyrénées au printemps 2006, près d'un an après la mort de la dernière ourse pyrénéenne Cannelle en novembre 2004.
"Ce sera probablement trois ours au printemps, puis deux à l'automne", explique-t-on dans l'entourage de la ministre.
De quoi décevoir les associations favorables à l'ours, qui attendent "la confirmation des cinq lâchers annoncés par la ministre pour le printemps 2006", explique Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l'ours-Adet.
"J'ai bien peur que si on annonce trois ours au printemps, puis deux à l'automne, cela ne se résume à trois en tout et pour tout", craint-il.
Et de déplorer "un recul", par rapport au plan ambitieux annoncé par l'ancien ministre de l'Ecologie Serge Lepeltier en janvier 2005, trois mois apèrs la mort de Cannelle, abattue par un chasseur.
M. Lepeltier prévoyait de doubler la population d'ours (14 à 18 ours actuellement) en trois ans, avec une première introduction de cinq ours à l'automne 2005. Mme Olin a confirmé le premier volet du plan - cinq ours - tout en repoussant les réintroductions à 2006.
Techniquement, tout est prêt. La France a déjà introduit avec succès trois ours slovènes dans les Pyrénées en 1996 et 1997. Les équipes de capture et de lâcher sont prêtes, en Slovénie et en France. La ministre doit se rendre à la fin du mois en Slovénie pour y signer un protocole.
C'est politiquement que les choses se compliquent. La présence de l'ours se heurte localement à l'opposition d'éleveurs relayés par les élus, surtout dans les Pyrénées-Atlantiques.
L'ours fait relativement peu de dégâts (200 brebis en moyenne par an, selon le ministère) comparé aux pertes naturelles en estive. Mais il concentre l'opposition d'éleveurs fragilisés par des conditions difficiles en montagne.
Il reste 14 à 18 ours dans les Pyrénées, versant français et espagnol, dont quatre à cinq femelles, toutes situées dans les Pyrénées centrales. Dans les Pyrénées-Atlantiques, où Cannelle a été abattue, il ne reste que quatre mâles (y compris l'ourson de Cannelle).
"D'un point de vue biologique, il est urgent de renforcer le noyau des Pyrénées-Atlantiques, qui ne compte plus que des mâles, mais il y a d'autres paramètres, sociaux et politiques", convient Pierre-Yves Quenette, responsable de l'équipe technique "ours brun" à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
L'Institution patrimoniale du Haut-Béarn, qui gère le dossier en Pyrénées-Atlantiques, est revenue sur son offre initiale de réintroduction "a minima" de deux femelles.
"Aucune commune des Pyrénées-Atlantiques n'est aujourd'hui candidate pour accueillir un ours", constate M. Reynes. En revanche, deux communes de Haute-Garonne ont donné leur accord à l'issue de la concertation menée au printemps: Arbas, où se rend la ministre, et Burgalays. Dans l'Ariège, Massat est également disposée à accueillir d'éventuelles réintroductions, selon M. Reynes.
Mme Olin devrait opter pour les Pyrénées centrales. "Il faut impérativement que la population locale, représentée par le maire, soit consentante", prévient Gilbert Simon, vice-président de l'association Ferus. Quitte à ce que l'ours "colonise tranquillement d'autres territoires de proche en proche".
La survie de l'espèce dépend de la poursuite du programme sur le long terme, préviennent les experts. Pour être viable, c'est-à-dire au moins se maintenir, un groupe de population doit atteindre au minimum 30 ours.
La Dépêche AFP du jeudi 22 septembre 2005, 13h38
Source: AFP
En définitive, ce sera 5 ours au printemps / été 2006: 3 dans les Pyrénées centrales et 2 en Béarn.