Logo Facebook
Contact
Vous êtes ici: Accueil > Faune-Pyrenees > ours > Introductions > France > Renforcement-Introductions-2005-2006 > 2006-04-Ours-Renforcement-Cages-Troubat

Pour le transport des ours depuis la Slovénie jusque dans les Pyrénées, des cages spéciales ont été fabriquées par un artisan de Troubat en Barousse dans les Hautes-Pyrénées.

- Une cage de voyage pour Palouma et Franska

En mai 2005, l'entreprise Culinor Millet, de Troubat, a été contactée par l'Equipe technique de l'ours (ETO) de l'Office national de la chasse, pour fabriquer une cage très spéciale qui servirait au transport, depuis la Slovénie, de 5 ourses slovènes destinées à leur réintroduction dans les Pyrénées. Le PDG, Jacques Millet, ne mesurait certainement pas le battage médiatique qui prévaudrait à cette réintroduction et surtout qu'une de ses réalisations figurerait en bonne place dans nombre de médias.

"Mon intervention a été uniquement technique, affirme le PDG de cette société spécialisée en chaudronnerie, serrurerie et menuiserie aluminium. Lorsqu'un technicien de l'ETO est venu me voir, je n'ai pris en compte que les données du cahier des charges. Mais d'emblée, l'idée de fabriquer une cage à ours, un produit complètement atypique, m'a séduit. L'une des principales exigences était qu'à l'intérieur, la cage soit lisse, sans aspérités qui puissent blesser les plantigrades. La technique de fabrication a fait appel à des opérations classiques pour nous: découpe, soudure, cintrage, roulage et pliage. La cage d'une longueur de 1,80m pour 0,88m de diamètre a été réalisée en acier galvanisé et en tôle d'alu de 3mm pour le cylindre. Sa réalisation a nécessité 80 heures de travail par un ouvrier spécialisé".

Pour Frédéric Decaluwe, ingénieur à l'Equipe technique de l'ours: "Tout, au niveau de la conception de la cage, devait être réalisé pour que les plantigrades ne puissent se blesser durant leur transport depuis la Slovénie".

- Trajet de 20 heures

D'autant que, pour les deux convoyages, le trajet d'une durée de 20 heures s'est effectué d'un seul tenant. Palouma et Franska, les 2 femelles déjà réintroduites, ont pris place, en Slovénie, dans la cage, sur du foin et de la paille, alors qu'elles étaient encore anesthésiées. L'équipe d'accompagnement, composée de 2 techniciens de l'ETO et d'un vétérinaire, a pu, grâce à une fenêtre pratiquée sur le cylindre et équipée d'une caméra, être informée, depuis la cabine du véhicule, de l'état de santé et de l'attitude de l'animal transporté. Pendant le trajet, les plantigrades qui, malgré l'exiguïté de la cage, peuvent s'y retourner, ont pu se désaltérer grâce à un abreuvoir situé à l'avant. Enfin, dernier dispositif particulier, la porte abattante située à l'arrière de la cage et commandée depuis le véhicule a permis, d'un simple clic, à Palouma et Franska de retrouver la liberté du côté de Burgalays et de la vallée de Lesponne. Reste à savoir maintenant quand cet équipement, pour le moins particulier, va être réutilisé. Même du côté de l'Equipe technique de l'ours, on affirme ne pas savoir.

Auteur: Alain Maillé.
Source: La Dépêche du Midi du 4 mai 2006