Les communes des Pyrénées qui se disent prêtes à accueillir des ours slovènes pour leur introduction dans les Pyrénées ne sont pas si nombreuses. Au 17 février 2006, elles ne
sont que 6, ce qui reste très modeste pour toute la chaîne.
Certaines spersonnalités font croire qu'elles sont favorables ou défavorables, mais bien souvent, des déclarations relévent plus du jeu politique de la candidature de leur village.
Les communes se manifestent trés timidement et en nombre plus que modeste au point qu'il n'est pas sûr qu'un lâcher soit possible en Ariège. Nous pouvons également constater qu'à ce jour ce sont essentiellement des villes (Bagnères de Bigorre et Luchon) à forte activité touristique et thermale que les villages de montagne. Ceci confirme bien l'hostilité des populations montagnardes au coeur de la problématique et auxquelles il sera imposé un mode de vie qu'elles refusent. Et si les éleveurs de montagne venaient installer leurs granges en centre ville?
Le 13 mars, la ministre de l'Environnement, Nelly Olin, choisira les sites pour la réintroduction de cinq ours bruns de Slovénie dans le massif pyrénéen.
En 1995 et 1996, trois plantigrades avaient découvert les Pyrénées quasiment au même endroit, à Melles en Comminges, à quelques hectomètres de l'Espagne.
Cette fois, l'Etat souhaite répartir les lâchers sur l'ensemble du massif.
Il cherche donc des communes volontaires.
En Haute-Garonne, trois sont intéressées pour accueillir les fauves et leur suite médiatique: Burgalays, dans le canton de Saint-Béat, Luchon, et Arbas où se situe le siège de l'association ADET, à l'origine du projet en 1996.
Burgalays dont le maire est Alain Ladevèze, Président de l'AMOPYC
Arbas, dont le maire est François Arcangeli, Président de l'ADET-Pays de l'ours
Dans les Hautes-Pyrénées, le maire de Bagnères-de-Bigorre, Jean Castells a également manifesté son intérêt.
En Ariège, les habitants de Massat, en Couserans, seront consultés par référendum. Selon le Maire de Massat une consultattion populaire sera organisée
dès qu'il aura tous les éléments et les modalités du (des) lâcher(s) prévus sur sa commune. S'ils répondent non, il est probable qu'il n'y aura pas de lâcher en Ariège, les élus
des autres cantons de montagne étant majoritairement opposés à ces réintroductions.
La consultation n'est donc pas encore organisée. Il faudra sans doute attendre après le 13 mars, date d'annonce de la Ministre de l'écologie
Enfin dans les Pyrénées-Atlantiques, les élus des deux communes de la vallée d'Aspe (Accous et Etsaut) favorables à l'arrivée de nouveaux ours n'ont pas encore formulé de candidature. Les Sous-Préfet leur recommande une délibération du Conseil Municipal avant de s'engager.
Le programme initial, qui prévoyait de sélectionner cinq jeunes ourses, devrait être modifié: les techniciens estiment que la présence d'un jeune mâle est nécessaire afin d'assurer la diversité génétique.
Ces lâchers s'étaleront entre mi- avril et mi-juin. Les dates précises ne seront connues qu'au dernier moment. Tout dépend d'abord de la durée de l'hiver dans les montagnes slovènes où le climat continental prolonge parfois jusqu'à Pâques la période d'hibernation des plantigrades. Ensuite, une capture peut demander plusieurs jours. Aussitôt anesthésié, l'ours sera embarqué dans un camion de transport d'animaux qui l'acheminera en France. Au bout d'un voyage de 24 heures, il découvrira sa nouvelle montagne. Il disposera de tout l'été pour choisir un territoire au gré de ses pérégrinations.
Source: La Dépêche du Midi du 17 février 2006
Trois communes de Haute Garonne ont donné leur accord pour accueillir des ours en renforcement.
Quelqu'un peut-il me dire:
Selon la République des Pyrénées, le Maire d'Etsaut, Marcel Minvielle, en vallée d'Aspe (Béarn - Pyrénées-Atlantiques) voudrait bien accueillir une des cinq ourses prévues en renforcement au printemps 2006. En septembre 2004 lors du nettoyage du lac d'Estaens par EDF et le Parc National, il faisait publiquement état de sa volonté de renforcer la population existante en ayant des mots assez durs à l'encontre du maire d'Oloron qui y était opposé. Il a renouvelé cette position en octobre 2005.
Mais il a manifestement un problème d'expression démocratique. Il se pose la question de savoir s'il doit faire un simple arrêté municipal sans délibération ou comme lui a suggéré le sous préfet il serait de bon ton de solliciter le conseil municipal.
Par ailleurs, il se plait à déclarer: Certains me disent que je suis assis sur une bombonne d'essence et que je vais mettre le feu. Je suis complètement favorable au renforcement. Je ne sais pas ce que je vais faire. Je le déciderai quand j'en aurai envie et sans céder à aucune pression. Et je préviens: si on met un ours à Etsaut, je ne l'attacherai pas à un arbre....
Attendons, mais s'il ne consulte pas son conseil municipal c'est qu'il doit bien être seul ou tout au moins minoritaire, ce qui en dit long sur ce que pense la majorité des
administrés.
Le maire d'Accous est dans la même position que celui d'Estsaut.
Selon Alain Reynes, Directeur de l'ADET:
L'Est de l'Ariège est également un secteur où l'opposition à l'ours est forte, y compris contre les mesures d'accompagnement, c'est à dire de protection. Donc, peu d'ours, mais
plus de dégâts car la majorité ne protège pas leur troupeau...
Source: Forum du Pays de l'Ours le 24 février 2006
La situation semble pour la moins ambiguë à Massat. Si le maire se dit favorable à une introduction il apparaît qu'au 6 mars 2006 il n'a pris aucune décision, pas plus que son
conseil municipal.
Que se passe-t-il?
Comme dans beaucoup de communes, l'avis du maire est une chose, celle du Conseil Municipal une autre et celle la population peut encore être différente. Massat n'échappe pas à
cette problématique à laquelle il faut rajouter que même parmi les partisans d'un renforcement de la population d'ours certains estiment à juste titre que rien n'est fait sur le
plan matériel pour accueillir et donc accepter ce renforcement.
Conclusion: des personnes favorables à l'ours viennent grossir les rangs de l'opposition à cette réintroduction cette année, conscientes que nous allons droit dans le mur.
Essayons d'analyser la situation du Massatois.
Nous savons que le vice-président de l'Association pour la sauvegarde du patrimoine ariégeois est Albert Sentenac qui habite dans le secteur de Massat. Il fait également partie de
l'association transhumance en Massat.
Certains des membres de cette association menacent de boycotter les fêtes de la transhumance s'il y a un lâcher d'ours. Cette décision serait particulièrement pénalisante pour le
tourisme qui n'est pas brillant dans cette vallée.
Mais d'autres estiment que ce serait également pénalisant pour le pastoralisme.
En effet, la valorisation du pastoralisme par ces fêtes est, de fait, anti-ours et constitue un bon vecteur de communication vers le grand public. Si les touristes s'intéressent
au pastoralisme, il va poser les questions sur la cohabitation, surtout ceux qui accompagneront les troupeaux et qui campent souvent en montagne à cette occasion. Se servir des
fêtes de la transhumance pour leur action pourrait plomber l'ensemble.
Nous voyons donc que la problématique tourne beaucoup plus autour de la communication pour se faire comprendre que de l'opposition entre favorables et hostiles à la réintroduction.
Par ailleurs si un boycott des fêtes est organisé pour réagit contre une introduction c'est montré que, non seulement les bergers et éleveurs produisent des brebis mais en plus ils
sont un vecteur d'animation touristique indispensable à la vie générale des vallées.
Nous voyons donc les limites des défenseurs de l'ours qui, eux, n'apportent rien à l'économie du pays.
D'ici que Massat s'abstienne de donner un avis favorable à la ré-introduction d'ours... ce serait un camouflet pour l'ADET.
A suivre, tout peut évoluer très vite.