Un sujet rarement abordé: le prix des lâchers d'ours.
Alors que la France est endettée, que nous avons des difficulté pour boucler des budgets essentiels à la vie des français tel que retraite, sécurité sociale, chômage, etc...
Il faut entendre par coût, tout le travail de concertation, la mobilisation de nombreux experts et fonctionnaires pour des "études", des rapports, etc... la capture, le transport,
le suivi sur le terrain, le dédommagement de sprédations, les aménagements pastoraux indispensables, l'aide au gardiennage, etc....
La rencontre impromptue du Président de la République Jacques Chirac avec Philippe Lacube, spécialiste de l'agrotourisme dans la haute Ariège et l'un des leaders de la croisade anti-ours dans les Pyrénées ariégeoises, lors de la visite du chef de l'Etat dimanche, au Salon de l'agriculture, n'est pas restée sans suite. On sait que l'hôte de l'Elysée avait été sensible, lors de leur brève conversation, à l'argument financier avancé par l'éleveur des Cabannes concernant le coût du suivi du prédateur.
Mardi matin Philippe Lacube a recidivé cette fois avec le Premier ministre Dominique De Villepin lequel arpentait, lui-aussi, les allées du Salon un peu à la manière du Président de la République. Alors que l'Ariégeois Jean-Pierre Gajan, l'un des responsables de la race gasconne, offrait au chef du gouvernement un bérêt gascon, l'homme de la haute Ariège en a profité pour refaire passer son message au résidant de Matignon.
Volonté gouvernementale ou coïncidence, le fait est qu'au cours de la soirée de mardi, sur le ring central du Salon, le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau est venu en personne à la rencontre de Philippe Lacube pour évoquer avec lui les conséquences financières du lâcher des ours sur la chaîne pyrénéenne. Et là le ministre a dit à son interlocuteur "que son intervention auprès du Président de la République et du Premier ministre lui serait d'un précieux concours au moment où il devra discuter au sein du Gouvernement de la prise en charge financière du suivi de l'ours et du prix à payer pour les compensations aux éleveurs."
Dans son stand du boeuf gascon (où il a d'ailleurs fait goûter un "Macarel" à Jacques Chirac!), Philippe Lacube a également eu l'occasion d'évoquer ces problèmes avec deux députés de passage: l'Ariégeois Henri Nayrou, vice président de l'ANEM qui s'est prononcé plusieurs fois contre la réintroduction du plantigrade et Jean Lassalle, le député des Pyrénées-Atlantiques qui a eu l'occasion d'écrire tout le mal qu'il pensait de la volonté de certains membres du Gouvernement de réintroduire des ours dans le haut Béarn. Une affaire à suivre puisque les décisions devraient intervenir très bientôt... Mais ce qui est sûr, c'est qu'à ce niveau, le Salon de l'agriculture est bien un formidable outil de communication.
Source: La Dépêche du Midi du 6 mars 2006