La décision de report de l'introduction de 5 ours d'origine slovène a été prise. Cette décision ne change rien au problème des éleveurs.
Nous allons suivre au cours du temps cette procédure d'introduction depuis septembre 2005 jusqu'à fin 2006
Une délégation de la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, des jeunes agriculteurs, de la fédération nationale ovine et de l'assemblée permanente des chambres d'agriculture, a rencontré le directeur de cabinet auprès du ministre de l'agriculture. Face à la décision des pouvoirs publics de reporter au printemps prochain les premiers lâchages d'ours, les représentants de la délégation ont estimé "qu'il était impératif que le gouvernement utilise ce nouveau délai pour" tirer toutes les conséquences d'une politique de réintroduction d'un prédateur qui conduirait à l'abandon de tout un pan de l'élevage dans le massif.
Source: La Dépêche du Midi du 28 juillet 2005
.....
Au sujet de la réintroduction de l'ours dans les pyrénées, dont son prédéceseur avait annoncé que la population actuelle (14 à 18 ours) serait portée à "une trentaine d'ours dans
les 3 ans", elle a indiqué pour sa part que l'"on ne va pas les réintroduire en grand nombre, on s'arrêtera à 5".
....
Source: Kairn.com
Jean Lassalle, député et président de l'IPHB (Institution patrimoniale du Haut-Béarn), a été récemment mis au pied du mur par la ministre de l'Environnement, Nelly Olin. Cette dernière a annoncé, lors de d'une visite à Arbas, son intention de réserver deux ourses slovènes au seul Béarn et demandait à Jean Lassalle de se prononcer dans les plus brefs délais. Ce dernier décidait d'attaquer quelques jours plus tard Nelly Olin profitant à l'Assemblée d'une discussion sur un projet de loi portant sur diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de l'environnement dont le bruit. Aucun rapport apparemment avec le plantigrade, juste l'occasion pour le député béarnais d'évoquer les méfaits de la proximité des aéroports de Roissy et du Bourget sur la commune de Garges-les-Gonesse dont Nelly Olin fut maire durant plusieurs années. Sous-entendu, "laissez-nous régler chez nous le problème de l'ours car nous pouvons aussi nous occuper d'affaires qui ne nous regardent pas". Il est vrai que le soudain intérêt de Jean Lassalle pour Garges-les-Gonesse avait de quoi surprendre.
En fait, le malentendu remonte à la mort de "Canelle". A cette époque les membres de l'IPHB, structure réunissant tous les acteurs des vallées d'Ossau, Aspe et Barétous (écologistes, bergers, politiques, chasseurs, etc.) avaient fini par se mettre d'accord sur le renforcement de la population des ursidés de deux femelles. Mais ceci uniquement à l'échelle du Béarn.
Aussi lorsque le ministre de l'époque, Serge Lepeltier, a annoncé le renforcement de toute la population des ursidés sur tout le massif pyrénéen, Jean Lassalle a vu rouge ne voulant pas apparaître, aux yeux de ses voisins et des bergers, comme un traître. Aussi a-t-il décidé de se désolidariser de l'état.
Ce qui était affaire purement béarnaise a pris une ampleur que les responsables de l'IPHB ne peuvent cautionner. Deux ourses, oui, mais uniquement deux et sous contrôle local. C'est donc pour cela que Jean Lassalle a voulu montrer à la ministre que lui aussi pouvait se mêler d'affaires ne le concernant en rien, de prime abord, à la place des politiques chargés des méfaits du bruit des aéroports parisiens parmi lesquels Nelly Olin.
L'IPHB se réunira le 14 octobre, à Oloron-Sainte-Marie, pour réagir face aux propos de la ministre.
Auteur: Philippe Delvallée
Source: La Dépêche du Midi du 12/10/2005
N'allez pas dire à Made Maylain qu'elle est bergère. Moqueuse elle vous dira: "ça fait Marie-Antoinette." Made, depuis 30 ans, est berger à Laruns dans les Pyrénées-Atlantique. Hier, à la chambre d'agriculture de Saint-Gaudens, elle a rejoint ses collègues qui du Pays Basque aux Pyrénées-Orientales en passant par les vallées de Luz et de Luchon venus rencontrer M. Maitia, président du comité de massif. Cette réunion de travail se voulait préparatoire au comité de massif qui, début novembre, verra la participation du ministre de l'écologie Nelly Olin.
"Il faut arrêter de dire qu'il y a les "pour" et les "contre" l'ours, explique Made. Au-delà des pertes d'animaux, ce qu'il faut entendre, c'est que l'ours, pour un berger, c'est une astreinte, une difficulté à aller librement. Socialement, cela nous renvoie dans un siècle précédent. La situation conflictuelle actuelle trouve, notamment son origine dans la négation de la mutation des pratiques pastorales et la prise en considération de l'évolution des modes de vie. Nous savons lire et écrire. Nos enfants ont des BTS. Nous revendiquons la vie de tout citoyen. Made s'est rendu en Slovénie, en Croatie, en Espagne. Du temps de Tito, le pastoralisme n'existait pas en Yougoslavie. Aujourd'hui, en Slovénie, il n'existe qu'avec des SDF chassés des villes à qui l'on a imposé le métier de berger. Ils vivent avec des fusils chargés de balles de caoutchouc et vous disent: On vit comme des chiens. En Espagne, on a affaire aussi à des exclus sans revendication sociale et familiale. Francis Ader, responsable de l'ADIP (Défense de l'identité pyrénéenne) poursuit: "On ne peut accepter une gestion purement environnementale du dossier ours. Nous avons un devoir d'anticiper sur l'économie des Pyrénées. On défend un sujet de fond, ce que sera la montagne demain."
Les "pro-pastoralisme" sont sortis déçus de la réunion. "Après la rencontre à Arbas avec Nelly Olin, nous n'avons pas avancé d'un pouce par rapport aux services de l'état. "Selon nos informations, la philosophie est de dire on va lâcher des ours et on compte que l'homme s'adapte. C'est pourquoi, Francis Ader affirme: "Il n'est plus question de négocier. Pastoralisme et prédateur, ce n'est pas possible. On boycottera la réunion avec le ministre".
Auteur: Jean-Jacques Dard
Source: La Dépêche du Midi du 14 octobre 2005
Environ 150 à 200 personnes se sont réunies à Escot (vallée d'Aspe) venant d'Ossau, Aspe et Barétous à l'appel de Jean Lassalle, député et Président de l'IPHB. L'assemblée comportait essentiellement des élus locaux et des éleveurs.
Jean Lassalle réaffirme qu'il se battra pour que cette réintroduction non souhaitée par la population locale ne se fasse pas dans le Béarn. Il faut noter que l'IPHB avait donné son accord pour 2 ourses en décembre 2004 (et quelques années avant) mais dans des conditions différentes d'acceptation.
Au cours de cette réunion, des décisions ont été prises que nous pouvons résumer ainsi.
1/ Envoie d'une lettre au président de la République par les élus locaux précisant le désaccord de la majorité des vallées (seulement 4 communes pyrénéennes ont fait connaître leur
accord à ce jour). Il précise "les peuples montagnards n'acceptent pas que des décisions soient prises sans leur accord"... C'est en fait tout le problème, la réintroduction ayant
été décidée avant le dialogue. (A noter qu'une
écoute est déjà engagé depuis les ariégeois)
2/ Manifestation le 10 mars à Toulouse devant la DIREN: mobilisation des éleveurs des différends départements des Pyrénées
3/ Création d'une coordination pyrénéenne regroupant des élus, des éleveurs, les chambres d'agriculture, des chasseurs, etc...
4/ Engager un avocat et attaquer tout azimut (Adet, FERUS, Ministère de l'environnement), engager des référés et faire du "harcèlement juridique".
(Cf. Projet de saisie la Cour
Européenne des Droits de l'Homme) En quelque sorte utiliser les mêmes armes que certaines associations de protection de l'environnement à cette
différence prêt que eux sont directement concernés alors que beaucoup d'associations ne sont concernées que pour vivre de dommages et intérêts sans grand souci de la défense du
milieu naturel pyrénéen (Cf. action et demande de dommages et intérêts impressionnant du WWF suite à la mort de Cannelle sans que cette association y ait un quelconque intérêt)
D'autres actions ne sont pas à exclure si des ours sont effectivement réintroduits.
Une réunion est prévue en Bigorre vers le 18 mars (date et lieu à préciser)
France Nature Environnement rassemble près de 3.000 associations dans toute la France, parmi lesquelles figure la Société d'études et de protection de la nature dans le sud-ouest (SEPANSO), en Aquitaine. Elle n'est pas la première à décider de se constituer partie civile. Cette initiative a déjà été prise par le préfet des Pyrénées-Atlantiques, à la demande du ministre de l'environnement; tout comme par Génération Ecologie et par la Fondation 30 millions d'amis. ( Source)
"La réintroduction d'ourses, programmée en 2006, consécutive à la mort regrettable de Cannelle, relance le débat entre partisans et adversaires du maintien d'une population oursine viable dans les Pyrénées.
"Les Conseillers généraux des Hautes-Pyrénées, dans les organismes où ils siègent pour représenter le Conseil général, sont de plus en plus fréquemment interpellés sur ce sujet.
"A l'image de ce qui a été excellemment fait par notre assemblée pour la TCP, nous demandons au président du Conseil général de bien vouloir soumettre à délibération, la constitution d'une mission d'information et d'évaluation sur cette question, conformément à l'article 19 de notre règlement intérieur".
Nelly Olin, Ministre de l'écologie et du Développement Durable tiendra une conférence de presse le lundi 13 mars 2006 à 12h00
A cette occasion, elle présentera le plan de restauration et de conservation de l'ours brun dans les Pyrénées en présence des Maires des communes concernées
A noter que TF1 prévoit de traiter le sujet à son JT de 13h. Le sujet sera tourné prochainement en Bigorre.
Cinq ours seront lâchés avant l'été dans les Pyrénées, afin de sauver cette espèce menacée d'extinction en France. La ministre de l'écologie, Nelly Olin, devait annoncer, lundi 13 mars, les lieux choisis et les mesures d'accompagnement de ces lâchers. Quatre nouvelles femelles et un mâle rejoindront la quinzaine d'ours présents dans la chaîne pyrénéenne. Originaires de Slovénie, ces animaux seront réintroduits dans les Pyrénées centrales, où plusieurs communes sont volontaires pour les accueillir.
Aucun lâcher n'aura lieu dans les Pyrénées-Atlantiques, qui comptent les derniers représentants, tous mâles, de la branche locale. Le Norvégien Jon Swenson, spécialiste consulté par le ministère de l'écologie, a pourtant recommandé de leur "donner la priorité". "Si aucune femelle n'est relâchée dans les Pyrénées occidentales, la diversité génétique des mâles restants sera perdue", a-t-il prévenu.
Des scientifiques estiment d'ailleurs que l'introduction de cinq individus est insuffisante pour sauver l'espèce. Le précédent ministre de l'écologie, Serge Lepeltier, avait bien envisagé de réintroduire une quinzaine d'individus. Mais Mme Olin a revu ce chiffre à la baisse devant l'hostilité du monde agricole, soutenu par plusieurs élus, dont le président (PS) du conseil général de l'Ariège, Augustin Bonrepaux, et le député (UDF) des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle. Cet élu, qui condamne la "décision intempestive de l'Etat", décrit "un mauvais climat" sur place et prévient qu'"il risque d'arriver des accidents aux ours".
Cette introduction pourrait relancer la "guerre civile pyrénéenne", selon l'expression de Jean-Marc Prim, de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) des Pyrénées-Atlantiques. Depuis l'arrivée, en 1996 et 1997, de trois ours, également d'origine slovène, la cohabitation entre hommes et ours a été tendue. Des animaux ont été abattus. De fait, le prédateur a cristallisé plusieurs antagonismes: entre paysans et écologistes, entre ruraux et urbains, entre pouvoirs locaux et "Paris".
Pour M. Prim, la présence de l'ours est "ingérable" pour les paysans, qui pratiquent un élevage extensif et disposent de faibles revenus. L'ours tue ou effraie les animaux, qui tombent dans des ravins. "Il faudrait des centaines de salariés pour garder les troupeaux, nous ne les avons pas", affirme-t-il. Les brebis, autrefois gardées par des bergers en altitude, sont aujourd'hui laissées libres de pâturer dans les estives. Selon le ministère de l'écologie, 200 à 300 animaux par an, victimes de prédations, font l'objet d'une indemnisation.
Des pertes minimes, selon les défenseurs de l'animal. Pour eux, l'ours brun, même s'il n'est pas menacé au niveau mondial, doit être préservé en France car il fait partie du patrimoine pyrénéen. En outre, rappelle Yannick Giloux, délégué général de l'association Ferus, "la France a pris des engagements européens et internationaux pour préserver la biodiversité".
Dans les Pyrénées centrales, l'Association pour le développement durable en Pyrénées centrales (ADET) a réussi à fédérer plusieurs élus autour d'un projet de développement agricole et touristique centré sur la présence de l'ours. Les trois quarts de la population des départements concernés y seraient favorables, affirme Alain Reynes, directeur de l'ADET, qui estime que l'hostilité des agriculteurs est une "opposition de principe". Des moyens de protection des troupeaux existent, comme le gardiennage et l'utilisation de chiens, rappelle-t-il, en ajoutant que "le budget du programme de réintroduction de l'ours s'élève à 1,5 million d'euros par an, dont la moitié est utilisée pour l'aide au pastoralisme".
Auteur: Gaëlle Dupont
Source: Le Monde du 13 mars 2006
Eleveurs, chasseurs, utilisateurs des secteurs de montagne des Hautes-Pyrénées, se rendent aujourd'hui, en bus, à la Direction régionale de l'environnement (Diren) à Toulouse, de 10 à 13 heures, pour manifester. Sorte de "dernière ligne droite avant l'annonce probable du 13 mars des prochains lâchers d'ours".
Les Bigourdans retrouveront sur place leurs homologues anti-réintroduction du plantigrade de la chaîne des Pyrénées.
Devant les bureaux de la Diren, ils entendent "réaffirmer haut et fort notre refus catégorique de toute réintroduction d'ours, y compris sur les territoires de ceux qui se sont laissés soudoyés", indique un communiqué de la Fédération départementale des syndicaux d'exploitants agricoles (FDSEA) et les Jeunes agriculteurs.
Dans la foulée, ces derniers souhaitent "afficher l'unité et la force de notre mouvement transpyrénéen et apolitique et continuer de dénoncer cette supercherie politique et médiatique en démontrant la faisabilité de tels projets". Si cette mobilisation se veut "apolitique", Bernard Moules, secrétaire général de la FDSEA, a assuré, hier, que de nombreux élus et conseillers généraux haut-pyrénéens seraient du voyage. "Il y aura Jacques Béhague, conseiller général du canton de Luz, et la députée Chantal Robin-Rodrigo et, peut-être, Pierre Forgues qui n'a pas encore donné sa réponse", confirme M. Moules. Le secrétaire général de la FDSEA estime que la présence des ours est "préjudiciable à l'ensemble de l'économie touristique de haute montagne". "On entend dire qu'il faudrait 80 animaux pour que la réintroduction soit viable, on imagine mal les touristes avoir envie d'en croiser un sur leur chemin", précise-t-il.
Auteur: Gérald Camier
Source: La Dépêche du Midi du 11 mars 2006
Environ 350 personnes, venues des 5 départements pyrénéens, ont manifesté accompagnés d'ânes et de brebis vendredi à Toulouse pour protester contre la réintroduction d'ours slovènes dans les Pyrénées. Dès le début de la manifestation, en fin de matinée, des intervenants ont pris la parole pour dire "non aux ours slovènes" et leur opposition au plan de réintroduction d'ours bruns dans les Pyrénées, dont les modalités doivent être présentées lundi par la ministre de l'Ecologie Nelly Olin. "Les Pyrénées sont là. Aujourd'hui, nous sommes décidés dans nos départements à dire non, nous ne voulons pas de ces ours", ont-ils déclaré dans des hauts-parleurs. Venus en autobus, bergers, habitants, élus locaux et éleveurs ont commencé à défiler jusqu'à la Direction régionale de l'environnement Midi-Pyrénées (Diren), à la cité administrative de Toulouse. En tête du cortège très coloré, trois ânes des Pyrénées, Circée, Genépi et Framboise, portaient des pancartes sur leur dos comme "l'écologie version Nelly", suivis par un troupeau de brebis entourés de chiens Patou. Les bergers agitaient des clochettes avec leur bâton, d'autres brandissaient sous la pluie des pancartes et banderoles où l'on pouvait lire: "gardez votre pognon nous gardons nos moutons" ou encore "C'est pas à nous de nourrir les ours". Le président du conseil général de l'Ariège, Augustin Bonrepaux, a expliqué à la presse qu'il était venu défendre ces éleveurs comme il défendrait "toute entreprise". "Si le gouvernement ne recule pas, ça se passera mal", a lancé ce représentant du PS. Peu avant midi, une délégation de douze personnes a été reçue durant une heure à la Diren en présence du préfet Jean Daubigny. En ressortant, les représentants des différents départements de la chaîne pyrénéenne ont fait part de leur colère. "Personne ne nous a compris. On avait l'espoir d'avoir un contact téléphonique avec la ministre de l'Environnement Nelly Olin, ça n'a pas été possible, elle est intouchable", ont-ils regretté, réaffirmant leur détermination pour obtenir l'abandon du plan de réintroduction. En colère également, certains manifestants ont alors lancé pétards et bouteilles pleines de sang d'agneau contre les murs de la cité administrative et en direction des forces de l'ordre, arrosant la foule au passage, avant de se calmer et repartir en cortège jusqu'à la place du Capitole. La manifestation s'est terminée sans autre incident vendredi en début d'après-midi.
Auteur: Claude Stephane
Source: France 3 Sud du 10 mars 2006
Aujourd'hui la ministre de l'environnement annoncera officiellement les sites des Pyrénées où seront lâchés les ours réintroduits. Après la mobilisation de vendredi dernier à Toulouse, où, une nouvelle fois les Ariégeois ont clamé leur opposition à ce projet, il était intéressant aujourd'hui d'avoir l'opinion du seul maire du département qui ait décidé de dire "oui" et, éventuellement, d'accepter un ours sur sa commune: le Massatois Léon-Pierre Galy-Gasparrou.
L'homme ne craint ni les mots ni le risque d'être en opposition avec l'"establishment" ariégeois. Il a son avis et le donne volontiers: "Personnellement, il faut savoir que de façon générale, je suis favorable au maintien des ours dans les Pyrénées, ceci dans un souci de conserver la biodiversité. en outre je pense qu'en terme d'image, cette présence est très valorisante pour les Pyrénées centrales".
Dans l'hypothèse où, aujourd'hui, Massat figurerait parmi les sites proposés par le ministère, Léon-Pierre Galy-Gasparrou sait déjà comment il faudra procéder: "Le syndicat de la montagne que je préside se prononcera à son tour. Il a déjà montré son intérêt pour l'ours en adhérant à l'ADET. Puis il nous faudra connaître les mesures d'accompagnement de cette réintroduction pour le droit de chasse, le pastoralisme ou la sécurité. Je n'exclus pas une consultation de la population sur ce sujet". Et il ajoute "Si Massat n'est pas retenu comme site, j'estime que la gestion politicienne des choses aura pris le pas sur la gestion écologique".
Alors Galy-Gasparrou en porte-à-faux par rapport aux autres élus ariégeois et en particulier à Augustin Bonrepaux? "je ne suis pas un adepte de la pensée unique. J'ai mon opinion et j'estime que dans un pays de liberté on peut s'exprimer. Le lobbying qui a été fait a privé les Ariégeois d'un vrai débat sur ce thème. Rien que pour cette raison, le sujet doit être examiné dans toute sa dimension". Dernier point que regrette le maire de Massat: "Le ministre ne m'a pas écouté. Je suis déçu de n'avoir pas été entendu au plus haut niveau".
Dans quelques heures nous serons fixés sur la décision ministérielle. L'histoire ne s'arrêtera pas là.
Auteur: Jean-Christophe Thomas
Source: La Dépêche du Midi du 13 mars 2006
Marie-Lise Broueilh, présidente du mouton AOC Barèges: "Sa présence est incompatible avec le pacage extensif en estive et en liberté indispensable à la qualité de nos productions: l'ours stresse les animaux, gêne leurs déplacements"
Alain Reynes (Adet): " L'ours est la cause de moins de 1 % de la mortalité des ovins sur les estives. Les propriétaires de brebis victimes des prédations ont été indemnisés à un prix au-dessus du marché.
Alain Naudy, maire d'Orlu (Ariège): "Une ourse est dangereuse quand un homme s'en approche. Nous voyons déjà des promeneurs renoncer à des excursions dans des zones fréquentées par l'ours".
Gérard Caussimont, naturaliste: "Dans l'histoire des Pyrénées depuis 1.850 aucun être humain n'est décédé à cause de l'attaque d'un ours. Celui-ci fuit la présence de l'homme. Au contraire, les chiens, les sangliers, les cerfs ont fait des blessés"
Philippe Lacube, membre d'une association d'éleveurs ariegeois: "Introduire un animal nouveau qui restreint la présence des éleveurs et de leurs animaux entraîne des prédations et localement une régression de la nature"
Nicolas Hulot: "C'est l'homme qui a chassé l'ours. Si nous pays développés sommes incapables de maintenir l'ours dans nos montagnes comment demander aux pays du sud de protéger les singes et les éléphants"
Chantal Robin Rodrigo députée des Hautes-Pyrénées: "Les Pyrénées n'ont pas besoin d'ours pour se faire connaître. Il faut dire aux citadins que l'ours slovène n'est pas celui de "Bonne nuit les petits".
Jean Muratet, éleveur: "En choisissant la biodiversité, le monde pastoral retrouvera ses valeurs. En s'ouvrant aux évolutions de la société, il arriverait à dépasser le clivage ville-campagne que certains revendiquent pour justifier de leur immobilisme".
Augustin Bonrepaux, député de l'Ariège: "On nous dit que la France n'a plus d'argent, que l'Europe n'a plus de moyens, par contre pour financer le coût faramineux de ces réintroductions, on trouve des millions".
François Arcangeli, président de l'Adet: L'ours a permis le maintien et la création de 100 emplois de bergers et de postes de techniciens. 51 % des crédits ont valorisé des productions locales et actions de promotion liées à l'ours
Suite à l'initiative du Conseil Général des Hautes-Pyrénées de créer une commission d'élus chargée d'étudier l'ensemble des problèmes découlant de la réintroduction d'ours dans le département et dont les conclusions seront connues le 18 mai prochain, Nelly Olin, ministre de l'Ecologie et du Développement Durable, a donné une suite favorable à la demande du président François Fortassin de surseoir à cette réintroduction en attendant les résultats de la dite commission. Un mois supplémentaire de sursis qui permettra peut-être d'apaiser les tensions...
Source: Lourdes-Infos du 6 avril 2006
S'il est un Nalzéen en pleine effervescence dans son travail ces jours derniers, c'est bien de Patrick Ferrie dont il s'agit. A la tête d'un élevage d'ovins en pleine période de naissances, notre ami cumule, en effet, pas mal de nuits blanches depuis quelques semaines avec la venue d'une cinquantaine d'agneaux sur les 350 têtes que compte déjà son troupeau.
Un événement, qui, au lieu de faire voir la vie en rose à notre berger local, comme c'était le cas auparavant, lui fait quelque peu broyer du noir. " Quel avenir pour ces bêtes et le pastoralisme lui-même à l'heure de la réintroduction massive de l'ours à grand renfort de millions d'euros? interroge-t-il. Notre activité est incompatible avec la présence d'un tel prédateur. Les mesures de protection préconisées à notre égard sont en partie inapplicables et inefficaces. De plus, la montagne deviendra-t-elle plus accueillante si les touristes et les randonneurs ne peuvent plus s'y déplacer en toute sécurité et que les groupements pastoraux disparaissent les uns après les autres?" L'avenir de son métier et la montagne inquiète Patrick, qui, du fait, a rejoint l'Association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées.
Source: La Dépêche du Midi du 6 avril 2006
Nota: Voir les prédations constatées quelques jours après cet article
Dans "La Dépêche" du 6 avril 2006, M. Philippe Cazes, de Castillon en Couserans, m'attribue ce propos: "de source sûre, l'ours peut apporter la grippe aviaire". Je n'ai heureusement pas écrit une telle stupidité dans "La Dépêche" du 15 février 2006, ni jamais dit cela, même si des virus sont en cause dans tous les cas, ce qui peut expliquer l'erreur de ce monsieur.
Le problème sanitaire grave posé par les importations d'ours slovènes ne concerne pas la grippe aviaire. En fait, ce problème est beaucoup plus inquiétant: il relève de l'imposture scientifique, et traduit de sérieux disfonctionnements au niveau de l'Etat, théoriquement garant de la santé publique et de l'intérêt général.
Comme je l'ai déjà expliqué: en 1995, le Ministère de l'Environnement, l'ONC, l'ONF, et l'ADET (association que préside M. Arcangeli, maire d'Arbas) ont volontairement décidé de cacher des informations fort gênantes pour eux, lors des premières importations d'ours slovènes, notamment celle-ci: "portage de nombreux agents pathogène: arbovirus ++, parvovirus +++, etc...". C'est un comportement très grave alors qu'on est chargé d'une mission publique: cette malhonnêteté relève très certainement de la faute qui s'appelle "forfaiture".
Curieusement, lors de la soi-disant concertation préalable aux importations prévues cette année, le statut clinique n'a pas été cherché, et donc ces problèmes ont été une fois de plus évacués. On est passé du mensonge par action, au mensonge par omission. Car le problème n'avait pas miraculeusement disparu bien sûr! C'est en mars 2006, alors que la concertation est close depuis un an, que les virus réapparaissent, dans les documents publiés au cours de ce mois. Et ce qui est écrit redouble nos inquiétudes.
D'un côté on nous informe que "les pathologies de l'ours brun sont peu connues", ce qui est très rassurant quant au risque d'introduire de telles pathologies chez nous!!! Et de l'autre, au lieu de développer un raisonnement scientifique afin que l'on puisse vraiment connaître les risques encourus ou non, on alligne à propos des maladies virales, des formules du type "il est probable que", ce qui revient à dire ... qu'on n'en sait rien! Convenons-en: c'est de plus en plus rassurant!
Devant de tels comportements et de telles informations peu sérieuses, plusieurs groupements pastoraux du Couserans ont déposé devant M. le Sous-Préfet de Saint-Girons, le 24 mars 2006, un recours gracieux en annulation de la concertation: celle-ci a masqué les problèmes sanitaires, elle doit être reprise sur des bases intégrant ces données. Nous avons, en même temps été les premiers à demander un moratoire des importations prévues dans les semaines à venir: nous ne pouvons pas courir le risque, même minime, d'introduire des fauves potentiellement infectés dans nos Pyrénées. Nous attendons la réponse de M. le Préfet de Massif, Préfet de Région, et la rendrons publique.
Quant à M. Cazes, je suis à sa disposition pour lui expliquer le dossier en détail et lui éviter ainsi, à l'avenir, de parler de ce qu'il ne connaît pas.
Bruno Besche-Commenge
Saint-Girons, 6 avril 2006
Observation:
Il est compréhensible que des personnes se trouvent abusées par le colportage haineux, mensonger et diffamatoire de Romuald Baudouin de Menten sur son blog "La Buvette des
alpages". Bruno Besche-Commenge est une cible de choix du personnage qui n'a rien d'autre à dire et à faire qu'à diffuser des fausses informations sur des personnes plutôt qu'à
développer des idées qui tiennent debout.
La cité thermale n'a pas encore ses deux ours. Mais, le temps d'un 1er avril, elle s'est déjà transformée en "Tagnères-de-Bigorre". Trois plaisantins pleins d'humour n'ont eu qu'une lettre à changer sur les panneaux de la ville pour en faire le repaire du plantigrade. Trois hommes d'âge moyen à l'esprit potache pas spécialement connus pour être des opposants à l'ours.
Rien à voir, donc, avec l'opération musclée des anti-ours à Arbas (Haute-Garonne), samedi dernier. Toutefois, les adversaires de l'ours ont annoncé une nouvelle action, dans la première quinzaine de mai, à Bagnères-de-Bigorre. Pour les anti-ours, ce sera l'occasion d'une rencontre sur le thème des "Pyrénées vivantes". "Par opposition aux Pyrénées sauvages, défendues par les pro-ours. Les habitants des vallées pyrénéennes ne veulent pas être relégués au rang de "bons sauvages", indique Marilise Broueilh, présidente du syndicat des éleveurs de l'AOC Barèges-Gavarnie. Et à Arbas, c'était des mauvais sauvages? "J'y étais. J'ai trouvé que la colère était maîtrisée". Elle explique, en substance, que les défenseurs de l'ours stigmatisent les actes commis à Arbas pour éviter d'aborder la question de fond. "Justifier la réintroduction de l'ours pour sauver la souche pyrénéenne, cet argument ne tient plus. La souche pyrénéenne est moribonde. Là, on délocalise des ours d'Europe centrale qui ne sont pas en voie de disparition".
Marilise Broueilh et les anti-ours entendent défendre leur vision du massif, lors de cette rencontre. "Pyrénées vivantes". "La cohabitation de l'ours et de l'élevage n'est pas possible. On n'a pas besoin de l'ours pour vivre, mais on a besoin de l'élevage, le socle sur lequel repose le tourisme". Les anti-ours, des P.-O. au Pays Basque et du versant espagnol, tiendront ce discours à Bagnères, en mai prochain.
Violence inhustifiée
Rolland Castells, maire de Bagnères, se dit prêt à dialoguer avec les anti-ours. "On est dans une ville libre. Tout le monde peut s'exprimer dans le respect des lois
républicaines... Ceci étant dit, je trouve scandaleux que des élus ceints de leur écharpe tricolore assistent avec passivité et même avec complicité à la dégradation d'une mairie.
Ces élus ne sont pas dignes de se dire républicains. Le débat sur l'ours ne justifie pas un tel déferlement de violence. Quand on a recours à la violence, c'est que l'on est à
cours d'arguments... Face à cela, les gens favorables à l'ours ont peur de le dire. On assiste à une véritable manipulation".
Rolland Castells ajoute qu'il n'entend pas prendre de mesures de sécurité particulières. "Certains disent que j'ai deux gardes du corps. C'est pas le style de la maison. Je suis respectueux des autres et j'aime que l'on me respecte".
S'agissant du thème de la rencontre des anti-ours "Pyrénées vivantes", Rolland Castells estime que l'on ouvre un faux-débat. "On ne peut pas dire que d'un côté, il y a une montagne morte, et, de l'autre, une montagne vivante... Arrêtons de polémiquer, nous faisons tout pour que le Piémont et la montagne restent des territoires vivants. Le but de cette réintroduction, c'est la préservation de l'espèce. Il s'agit d'avoir une trentaine d'ours sur le massif. Il y en a eu beaucoup plus à une époque et la vie a continué".
Auteur: Thierry Jouve
Source: La Dépêche du Midi du 7 avril 2006
Nous apprenons de source très bien renseignée que le Maire de Bagnères de Bigorre ignore totalement à ce jour les mesures du Plan ours permettant de lâcher. Il ne dispose d'aucune garantie financière pour faire face à la situation.
Par ailleurs, les lêchers ne pourront se faire, qu'après le 18 mai, date à laquelle la commission d'enquête départementale remettra son rapport. A partir de cette date, les brebis seront en grande partie en estive ou au mieux en estive intermédiaire. Ceci signifie que les deux ours prévus à Bagnères de Bigorre seront lâchés au milieu des brebis.... Ca promet!
La manifestation de Bagnères-de-Bigorre se veut être une manifestation pacifique où le dialogue et l'esprit d'échange primera sur celui de la violence. De source bien informée, tous les usagers de la montagne y sont conviés et en particulier les pratiquants des sports de nature, randonneurs, promeneurs, etc...
Louis Dollo le 8 avril 2006
Alors que la capture des ours de prépare en Slovénie, qu'un référé suspension est déposé au Conseil d'Etat, les bergers et éleveurs des Hautes-Pyrénées préparent une manifestation à Bagnères de Bigorre pour le samedi 13 mai à partir de 10 h.
Cette manifestation se veut pacifique et festive où chacun pourra venir en famille de toutes les Pyrénées que l'on soit du milieu agricole, sportif, touristique ou autre.
Des précisions sur l'organisation devraient être fournies la semaine prochaine.
Info du 21 avril 2006
Une quinzaine d'éleveurs venus d'Ariège et de la Haute-Garonne avec le cadavre d'une brebis tuée la veille se sont rendus, hier à la Direction régionale de l'Environnement (Diren) à Toulouse, pour y protester contre la prochaine réintroduction de l'ours dans les Pyrénées. Les éleveurs, réunis à l'appel de l'Association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (ASPAP), ont apporté avec eux le cadavre d'une brebis tuée la veille par l'ours Boutxy à Perles et Castelet, une commune située entre Luzenac et Ax-les-Thermes, en Ariège.
Il s'agit de la 3e victime de l'ours en Ariège depuis le 31 mars. La première brebis avait été tuée à Miglos, une deuxième l'a été près de Luzenac, lundi. Ces morts ont été confirmées par l'équipe du suivi de l'ours, qui a notamment attribué les agressions à l'ours slovène Boutxy, fils de Mellba, l'ourse réintroduite en juin 1996.Les manifestants ont été empêchés d'accéder à la Diren par une trentaine de CRS.
Les membres de l'ASPAP voulaient remettre une lettre adressée à la ministre de l'écologie, Nelly Olin, demandant "qu'un moratoire d'un an vienne suspendre dès aujourd'hui" les projets d'introduction d'ours slovènes dans les Pyrénées.
Par la voix de Stéphane Lessieux, ils ont réclamé "une vraie concertation avec de vrais contradicteurs" tenant compte de l'avis des "populations qui vivent au quotidien la présence de l'ours".
Dans la lettre à Mme Olin, les membres de l'ASPAP insistent sur le fait que " les attaques n'ont jamais été aussi nombreuses et précoces", ni "aussi proches des habitations", à moins de 50 m des maisons. "Bientôt l'ours sera dans notre salon", s'est insurgé Nathalie Lacoume, éleveur à Vicdessos (Ariège).
"Notre montagne n'est pas votre zoo", conclut le texte de la lettre lue par M. Lessieux avant qu'une délégation de quatre personnes ne soit reçue par le directeur de la Diren Midi-Pyrénées.
Cinq ours slovènes vont arriver dans les Pyrénées d'ici le début de l'été, avec pour mission de renforcer une population menacée de consanguinité et d'extinction, un projet qui
divise élus locaux et éleveurs.
Quatre femelles et un mâle vont être capturés dans les montagnes de la Slovénie, où 500 à 700 ours vivent en liberté actuellement. L'opération va débuter le 15 avril dans le
sud-est du pays avec le repérage, la surveillance des plantigrades et l'installation des trappes, selon les autorités slovènes.
Mais les choses sérieuses ne vont vraiment commencer qu'à partir de mardi, quand les spécialistes slovènes "vont commencer à pister", a expliqué une porte-parole du ministère de l'Ecologie à Paris. La capture d'un ours "peut prendre une semaine ou plus", a-t-elle fait remarquer. "Il fait encore froid en Slovénie, il faut que les ours sortent de leur hibernation", a-t-elle ajouté. "Dès qu'il y en aura un de pris, on lui fera passer des tests sanitaires et 24 heures après il sera en France", a-t-elle précisé.
Les Slovènes se mettront alors immédiatement à la recherche d'un second ours, puis d'un troisième et ainsi de suite jusqu'à ce que les cinq aient été capturés. L'opération devrait prendre fin d'ici le 1er juillet.
Quatre communes des Pyrénées se préparent à accueillir les ours slovènes. Le premier sera relaché sur la commune d'Arbas (Haute-Garonne), les deux suivants à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) et les deux derniers à Burgalay et Bagnères-de-Luchon, en Haute-Garonne.
Le plantigrade voyagera "dans un camion climatisé, aménagé spécialement pour lui, avec toutes les normes de sécurité pour qu'il y soit bien et qu'il ne se cogne pas", assure-t-on au ministère.
Il faut compter une vingtaine d'heures de route entre la Slovénie et les Pyrénées françaises. Le lâchage sur le site se fera dans la plus grande discrétion. Chaque ours sera bagué avec une puce électronique qui permettra de le suivre pendant environ un an et demi.
Les dernières introductions d'ours slovènes dans les Pyrénées remontent à 1996-97. Ils sont aujourd'hui moins d'une vingtaine - entre 14 et 18 selon les estimations officielles.
Un trop petit nombre pour assurer le maintien de l'ours dans cette région. D'autant que les femelles sont déficitaires dans la population actuelle.
Avec l'arrivée des nouveaux, parmi lesquels 4 femelles, les risques de consanguinité, une des principales menaces actuelles, seront réduits, selon la ministre de l'Ecologie Nelly Ollin.
Maintenir durablement l'ours dans les Pyrénées nécessiterait toutefois plus que cinq nouveaux représentants, reconnaît le ministère.
Le plan actuel de renforcement de la population des ursidés a été limité à 5 individus contre une quinzaine annoncée l'an passé. En fait, il s'agit surtout de compenser la
disparition accidentelle de trois ours, Cannelle tuée par un chasseur en 2004, Melba et Claude, morts en 1997 et 1994.
Beaucoup d'éleveurs fulminent contre l'idée d'une cohabitation pacifique entre les plantigrades et les brebis et, bien que réduit au minimum, le plan de réintroduction de l'ours dans les Pyrénées continue de diviser les populations concernées.
Plusieurs collectivités territoriales, dont le Conseil général de l'Ariège, et des fédérations d'éleveurs, ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat, tandis que la mairie d'Arbas était le théâtre d'une violente manifestation des anti-ours le 1er avril, suivie d'un rassemblement des pro-ours le 8 avril.
Publié le: 14/04/2006 à 10:38:04 GMT Source: AFP
Dans les vallées ariégeoises, les uns parlent patrimoine, es autres répondent férocité.
En Slovénie vient d'être lancée la capture des cinq ours, quatre femelles et un mâle, qui doivent être expédiés dans les Pyrénées françaises. Jusqu'à la dernière minute, les opposants à cette décision tenteront de la faire annuler. Mardi dernier, un référé suspension a été déposé devant le Conseil d'Etat.
Dans le village des Cabanes (Ariège), le message est sans ambiguïté. Suspendu au mur, le tee-shirt noir frappé d'une phrase en rouge sang accroche le regard: en liberté = vies en danger." Philippe Lacube, propriétaire d'une boutique de produits régionaux, hisse pavillon: pas d'ours ici.
Le dépliant pour se procurer des agneaux directement auprès de l'éleveur est tout aussi clair: "Le broutard du pays de l'ours". Catherine Lacroix et Gilbert Guillet, éleveurs à Barjac (Ariège) d'une soixantaine de bêtes qui transhument chaque été, sont aussi affirmatifs que Philippe Lacube. Mais, pour dire le contraire: "L'ours fait partie du patrimoine pyrénéen, cela montre que c'est encore une montagne vivante, c'est un emblème." [(1) sur la notion de patrimoine]
Interprétation des sondages [Ndr: à lire une interprétation des
sondages]
Ainsi vont les querelles en Ariège, comme dans l'ensemble des départements pyrénéens, qui culminent ces dernières semaines avec la décision de Nelly Olin, ministre de l'Ecologie,
de réintroduire les plantigrades avant le début de l'été, au nom de la survie de l'espèce. Opposants et partisans s'invectivent souvent, se traitent de menteurs régulièrement,
s'échauffent parfois et ne s'entendent jamais. Les exemples foisonnent.
Les enquêtes d'opinion auprès des Français mais également des habitants des Pyrénées aboutissent toutes au même résultat: une grosse majorité de personnes interrogées se disent favorables à l'ours. "Que tous les Français soutiennent l'ours, je veux bien, mais dans les Pyrénées, c'est faux", assure pourtant Philippe Lacube, persuadé que les sondés ont été sélectionnés.
Ce n'est pas un hasard si les ours ont quasiment disparu des montagnes françaises, estiment encore leurs détracteurs: la cohabitation avec l'homme étant impossible, ils ont été exterminés. "En Ariège, le dernier ours a été tué en 1942", rappelle le commerçant des Cabanes. "Les ours n'ont pas été volontairement décimés, conteste Alain Reynes, membre de l'Association pour le développement économique et touristique des Pyrénées centrales, mais abattus pour l'argent qu'ils rapportaient aux chasseurs. Entre la prime, l'argent collecté auprès des villageois grâce au trophée, la vente de la peau, de la tête, de la viande et de la graisse, ils pouvaient toucher l'équivalent de six mois du salaire d'un instituteur."
Chaque année, entre 200 et 300 morts de brebis sont imputées à l'ours et donc indemnisées. "C'est un animal qui provoque relativement peu de dégâts quand on sait qu'environ 600.000 bêtes pâturent dans les Pyrénées", affirme François Arcangeli, maire PS de la commune d'Arbas, où le premier des ours capturés en Slovénie sera relâché, et dont la mairie a été récemment prise d'assaut par les ennemis de l'ours. "Le loup peut décimer tout un troupeau, ce n'est pas le cas de l'ours. Sans oublier que la mouche qui pond dans les plaies des bêtes blessées reste le plus grand prédateur du mouton."
Chiens patous
"Un troupeau, c'est le travail de toute une vie et personne n'a le droit d'y toucher au prétexte que l'éleveur bénéficie de compensations", rétorque Olivier Ralu, berger à la
tête d'un troupeau de 600 bêtes, lui qui exerçait autrefois l'architecture. "On vit à une époque où tout s'échange et tout se monnaye, alors ce n'est pas à nous éleveurs de
montagne qu'il faut tenir un discours sur le développement durable", dénonce ce néorural.
Mais les désaccords ne s'arrêtent pas là. Chaque camp envisage une évolution diamétralement opposée du pastoralisme. Lorsque Catherine Lacroix et Gilbert Guillet estiment que les financements versés en contrepartie de la présence de l'ours ont permis de promouvoir un véritable statut pour le métier de berger, Philippe Lacube affirme que leur situation professionnelle a évolué partout en France avec ou sans ours.
Lorsque les deux éleveurs pensent que les bergers peuvent retourner dans les montagnes dotés de téléphones portables pour donner l'alerte, accompagnés de chiens patou qui effraient le plantigrade, et d'installer des enclos pour parquer les bêtes la nuit, Olivier Ralu affirme qu'on ne reviendra pas en arrière. "Dans notre région, dit-il, la montagne est trop accidentée, on ne peut pas regrouper les bêtes le soir et il faudrait beaucoup trop de chiens patous. Enfin, notre technique ancestrale, c'est de laisser aller les brebis tout en les ayant à l'oeil.
Nelly Olin a tranché: le plan ours 2006 ira à son terme même largement amendé par rapport à celui de son prédécesseur au ministère. Serge Lepeltier prévoyait d'importer trois fois plus de plantigrades. "En ménageant la chèvre et le chou, on va prendre des coups et on ne construit rien", souffle, désabusé, Olivier Ralu.
Source: Le Figaro du 15 avril 2006
(1) La notion de patrimoine n'est pas la même pour tout le monde lorsqu'il s'agit de l'ours. Il faut tenir compte de la réalité du terrain qui ne se lit pas de la même manière dans le Béarn et dans le Cousearn, de la réalité historique concernant la chasse (l'our se mange et il y avait des recettes pyrénéennes affichées dans certains restaurants jusque dans les années 1950) et la capture destinée aux montreurs d'ours (voir le musée d'Ercé dans le Couseran-Ariège) et puis il y a ce qui fait l'imaginaire de ceux qui, le plus souvent, ne vivent pas la réalité du terrain. Mais il est FAUX de dire que la cohabitation a toujours été acceptée par le passé.
Après sa grève de la faim pour le maintien de l'usine Toyal en vallée d'Aspe, Jean Lassalle pourrait bien retrouver des forces pour ce qui concerne l'ours des Pyrénées, Natura
2000, etc... qui sont encore des dossiers en suspens.
Il y a aussi ses engagements pris à Escot le 3 mars dernier juste avant le début de son jeûne.
S.O: Vous avez posé un acte sans précédent. Sera-t-il possible d'aller contre Jean Lassalle sans s'exposer à de graves conséquences?
On peut se mettre en travers de ma route sans avoir rien à craindre. J'ai posé un acte, parce que j'ai le virus de la politique, de la chose publique... J'y crois. Et puis, il y
a un principe: l'artiste ne fait jamais deux fois le même numéro...
S.O: Et maintenant, les dossiers ne manquent pas. L'ours, notamment. Quelques jours avant votre action, vous aviez promis la guerre au plan de réintroduction. Votre grève de la
faim vous donnera-t-elle plus de poids?
Je reste sur ma position. Je pense que ce plan est une erreur, je me battrai pour le dire, comme avant. Il s'agit d'une diversion. Passionner les populations sur l'ours des
Pyrénées, c'est se donner bonne conscience en évitant de parler du CO2 émis par les raffineries de pétrole... Si on nous avait laissé faire par le biais de l'Institut patrimonial
du Haut Béarn, on avait les moyens de gérer ce problème. Je suis persuadé que d'autres régions des Pyrénées auraient suivi et, ainsi, retrouvé une population d'ours raisonnable.
Le problème, c'est que Nelly Olin, comme ses prédécesseurs, pressurisée par certains groupes, fait n'importe quoi.
S.O: Sur un plan de politique local vous avez creusé l'écart dans la perspective des législatives...
Pas du tout. Un événement chasse l'autre. Mes concurrents ne manqueront pas de se manifester. C'est une circonscription atypique, avec des Basques et des Béarnais. Je crois
qu'ils n'ont pas besoin qu'on les représente de manière formelle... Je viens de gagner une belle bataille, et si ma santé me le permet je mènerai le combat.
Extrait de Sud-Ouest Dimanche du 16 avril 2006
En Slovénie, les pièges à ours sont dressés. Dans les Pyrénées, plus précisément à Arbas, dans le sud haut-garonnais en lisière de l'Ariège, on se prépare à accueillir le premier des cinq plantigrades qui doivent être réintroduits d'ici le 15 juin. Il s'agira d'une ourse, si possible jeune et pas farouche. Car l'objectif de l'opération, c'est de régénérer la population du massif, menacée à moyen terme de disparition. Le cheptel actuel est trop réduit (14 à 18 individus, majoritairement mâles) la consanguinité trop importante pour éviter une disparition totale qui serait déjà une réalité sans les réintroductions de 1996. Les quatre femelles et le mâle sont donc priés de se reproduire et de se croiser avec les adultes déjà présents.
La date de ce premierlâcher est cependant impossible à déterminer avec précision. "Les ours sont piégés à la patte par des collets disposés dans de petits trous sur leurs itinéraires habituels dans la montagne slovène. Nul ne peut prévoir quand l'un d'eux marchera dans le piège. En outre si le détecteur signale une prise au collet, il ne s'agit pas forcément d'un ours car des sangliers, des cerfs vivent également en très grand nombre dans cette zone" expliquent les techniciens de l'équipe française de suivi. Troisième élément d'incertitude: le plantigrade capturé doit être une jeune femelle. Or les techniciens ne le sauront qu'une fois la bête endormie.
Compte tenu du risque que représente la capture d'un fauve, du climat de passion qui dans les Pyrénées entoure ces réintroductions, les autorités slovènes et françaises se couvrent d'un maximum de précautions. Les exactions commises lors de la manifestation des anti-ours à Arbas le 1er avril (cinq plaintes déposées, enquête en cours), la destruction de matériel dans les locaux du comité de suivi près de Saint-Gaudens, les crevaisons de pneus de véhicules et insultes récurrentes qu'essuient les techniciens témoignent du jusqu'au-boutisme de certains opposants. Les deux attaques de brebis commises par l'ours Boutxy en Ariège (pas plus nombreuses à cette date que les autres années) ont renforcé leur détermination. Les syndicats professionnels et le conseil général de l'Ariège qui les soutiennent ont intenté un recours auprès du Conseil d'état.
Des moyens plus importants ont été consentis pour suivre ces ours et plus encore pour favoriser la cohabitation. Elle risque d'être plus difficile que les opérations de lâchers.
Auteur: Pascal Jalabert
Source: La Dépêche du Midi du 18 avril 2006
Depuis quelques jours, les forêts du Sud de la Slovénie sont le théâtre d'étranges préparatifs, mis en place dans le plus grand secret. Loin des polémiques françaises, la délicate opération de capture des cinq ours slovènes vient en effet d'être lancée. " Pour l'instant, la phase de préparation, d'observation est enclenchée. Dans notre pays, des gardes forestiers ont la tâche de suivre toute l'année les agissements des ours mais là, le dispositif est renforcé. Il s'agit maintenant d'ouvrir les deux yeux", explique Peter Skoberne du ministère de l'Ecologie.
La phase d'observation est en effet cruciale: elle vise à repérer les territoires des ours et leurs pérégrinations journalières afin de choisir les lieux propices à la capture principalement autour des points où les ours viennent se nourrir.
Une fois cette phase achevée, intervient la partie la plus délicate à savoir la capture en elle-même, qui nécessite des équipes prêtes à intervenir rapidement et de nuit, puisque l'ours est un animal principalement actif à la tombée du jour. Les Slovènes emploient deux techniques différentes pour la capture et dans le but d'augmenter les chances de réussite, ils ont décidé de les utiliser toutes les deux. Ainsi, à chaque forêt, sa méthode. "Près de Kocevje, la technique avec pièges a été retenue: lorsqu'un ours est prisonnier, un signal est envoyé au poste de contrôle alors l'équipe de capture fonce sur les lieux, ce sont trois Slovènes, un vétérinaire et puis deux hommes armés, l'un d'un pistolet anesthésiant, l'autre d'un véritable fusil au cas où cela tournerait mal", détaille Peter Skoberne.
A Sneznic, autre technique, ici pas de piège! Des hommes sont en planque dans une cache de chasseur en haut d'un arbre et une fois l'animal repéré le tireur de l'équipe le vise à l'aide d'une seringue anesthésiante. Mais le plus dur reste à faire: le produit n'est efficace qu'au bout de sept minutes, ce qui laisse à l'ours le temps de s'éloigner. Des chiens dressés pour le pister sont alors utilisés. Des méthodes qui présentent chacune des avantages. "La technique avec pièges est plus sûre pour l'homme, l'ours étant prisonnier, commente un expert de l'Institut forestier de Ljubljana. Mais elle se révèle beaucoup plus traumatisante pour l'animal, qui connaît un moment de stress. A l'inverse, la technique de capture libre est plus dangereuse pour l'homme."
Auteur: Marion Thibaut
Source: La Dépêche du Midi du 18 avril 2006
Une fois capturé, l'ours est embarqué dans un véhicule utilitaire. Révisé de fond en comble, acheté et conçu pour les premières captures en 1996 celui-ci reprend du service. Scellée à l'intérieur, la cage aux barreaux d'acier est cylindrique et assez large pour que l'ours remue et dorme sans se blesser. L'ours est surveillé de la cabine par vidéosurveillance. Car l'anesthésie ne dure pas plus de 3-4 heures. Plusieurs conducteurs se relaieront jour et nuit pour parcourir le long parcours de 1600 km, observant pauses réglementaires pour le véhicule et les chauffeurs. Des escortes motorisées sont envisagées en France sur certains tronçons. A l'arrivée, sur le site du lâcher, un dispositif d'ouverture par la partie supérieure, depuis le toit du camion permettra de libérer l'animal sur le site d'Arbas. Les 100 premiers mètres seront balisés de barrières. A peine le premier ours lâché, le camion repartira pour la Slovénie. L'opération sera renouvelée cinq fois d'ici le 15 juin.
Auteur: Pascal Jalabert
Source: La Dépêche du Midi du 18 avril 2006
"Ah, vous êtes Française! Vous êtes pour ou contre les ours dans les Pyrénées?" La question revient comme une ritournelle lorsque l'on discute avec des Slovènes. Ces derniers suivent avec intérêt la polémique française concernant la réintroduction. Les médias du pays relayent toutes les manifestations de protestation ou de soutien. Les images de jets de bouteilles chargées de sang de brebis contre la mairie d'Arbas ont beaucoup choqué. Ainsi, Delo, le plus grand quotidien slovène a consacré un long article au pique-nique organisé à Arbas en faveur de la réintroduction des ours sous le titre Pique-nique de soutien pour nos ours. Les Slovènes sont plutôt surpris d'une telle polémique autour de 5 ours, eux qui en ont entre 500 et 700 dans leur petit pays, et sont parfois presque offensés devant ce "don" que certains dédaignent.
Auteur: Marion Thibaut
Source: La Dépêche du Midi du 18 avril 2006
Le prix de la réintroduction. Décidées et gérées par le ministère del'environnement, les opérations de réintroductions proprement dites (camion, capture, trajet) coûtent 300.000€ sur un projet qui pourn la France et l'Espagne pèse3,5M€ sur trois ans. Il permet l'emploi direct et indirect, permanent ou saisonnier de 70 personnes. Plus de la moitié de ces crédits sont destinés à la valorisation de l'élevage et à l'indemnisation des dégâts.
Alors qu'en Slovénie, les pièges à ourses sont posés en vue de capturer une bête à transporter dans les Pyrénées, une étude de l'association Pays de l'Ours-Adet confirme l'efficacité des chiens de protection des troupeaux. L'étude confirme que le plantigrade ne représente que 1 % des prédations sur les estives des Pyrénées et 3 % des pertes sur les zones dites sensibles où les fameux patous ont été mis à disposition des éleveurs. Mieux: les chiens de protection mis en place dans le cadre du programme ours ont permis de réduire la prédation sur les troupeaux de 92 %.
Un chien de protection permet en moyenne de sauver 7 brebis par an et par troupeau, soit une économie de 1.221€ pour l'éleveur. Sur l'échantillon de 37 éleveurs enquêtés, plus de 300 brebis sont ainsi sauvées chaque année, soit plus de bêtes que n'en tuent les ours sur le massif.
Binvenue "Paloma"
Depuis 1995, les techniciens patous ont placé 174 chiens dans les élevages pyrénéens; 65 montent en estive chaque été. Ce programme sera reconduit avec les réintroductions.
Dans le budget de la réintroduction les crédits destinés à la prévention et à l'accompagnement représentent la partie la plus importante du budget total (1,5M€). Pas de quoi
apaiser la colère des éleveurs. "Cet argent, ces chiens de protection nous n'en voulons pas. Nous demandons à exercer notre métier en fonction d'un cahier des charges que
nous nous sommes imposé pour produire une viande de qualité" réagit Marie-Louise Broueilh, présidente du comité AOC agneau de Barèges (hautes-Pyrénées) opposée à ces
réintroductions qui peuvent débuter d'un jour à l'autre.
Si la date du premier lâcher reste sujette à la capture en Slovénie (L'ours arrive 24 heures après) on connaît le nom de cette première ourse. Elle découvrira les Pyrénées au massif de Paloumère sur les hauteurs d'Arbas (Haute-Garonne) et de ce fait sera baptisée " Paloma" (Prononcez "paloumo" en occitan) comme l'ont suggéré une majorité des 10.500 personnes qui ont proposé un nom de baptême sur le site internet www.paysdelours.com.
Auteur: P.J.
Source: La Dépêche du Midi du 21 avril 2006
L'idée tendant à laisser croire que les prédations sont statistiquement négligeables donc acceptable par les éleveurs manque pour le moins d'humanisme à une époque où nous parlons du bien être animal au travers d'une directive européenne.
Par ailleurs les chiffres sont quelque peut travestis par des personnes bien pensantes du milieu de la défense des ours faisant fi des chiffres indiqués dans la plaquette de présentation du plan ours.
Les pertes normales estimées (il faut insister sur le terme "estimé") sont de 2 à 4 % du cheptel. A notre connaissance, non seulement il n'existe pas de statistiques précises,
mais celles-ci ne sont pas analysées par type d'exploitation (laitière ou viande), par type d'estive (troupeaux gardés ou non), type d'éleveurs (résident ou transhumants)
ni même par département. Jusqu'à maintenant, les éleveurs ne s'étaient pas vraiment penchés sur le sujet car, dans le fond, personne ne s'y était intéressé... peut-être est-ce la
preuve qu'il y a une surestimation??
Quelles sont les causes de ces pertes: brebis en perdition (non retrouvées) en fin de saison, chute dans une pente ou chute de pierres, foudre,
chiens errants ou divagants, etc...
Comment sont faites les estimations et par qui? Grand mystère!
Sont-elles exactes? Certains commencent à douter!
Les prédations de l'ours sont nettement inférieures à celles annoncées par la presse de 1% du cheptel. En réalité, il faut compter 0.04%, ce qui peut paraître, à juste raison, totalement dérisoire aux yeux du lecteur non averti. (même si nous retenons 1%).
Pourquoi celles-ci font-elles tant de bruit?
Les troupeaux pyrénéens sont petits et se situent entre 150 et 500 têtes soit environ 2000 éleveurs.
Les pertes classiques sont réparties sur l'ensemble du cheptel soit statistiquement au maximum de 5 à 10 brebis par exploitation étant entendu que certaines n'ont aucune perte.
(vu l'énormité de l'estimation par exploitation, sachant que certains n'ont aucune perte, le doute sur la valeur de l'estimation est encore plus important). Le coût (toujours
discutable) peut être supportable.
Par contre lorsqu'il s'agit d'une prédation par ours il est rare et exceptionnel que ce soit pour quelques brebis comme c'est le cas actuellement en Ariège. Pour atteindre le chiffre de 200, c'est en général un troupeau ou une bonne partie de celui-ci qui disparaît. C'est alors tout le travail d'une exploitation qui est fichu en l'air: sélection, gestion, répartition du revenu dans le temps, etc.... et capital non rémunéré pendant plusieurs années. Quel chef d'entreprise accepterait un casseur dans son usine au motif que l'humain a besoin de se défouler et qu'il fait moins de dégât qu'un incendie?
Par ailleurs, un éleveur ayant fait l'objet d'une prédation est souvent considéré comme coupable. Les écologistes vont le culpabiliser, l'accuser d'irresponsabilité, d'abandon
de troupeau, etc... et c'est à lui de faire la preuve que telle ou telle brebis a fait l'objet d'une prédation comme dans le cas d'un accusé devant un tribunal.
D'autre part, le stress, le travail supplémentaire au cours d'une période de travail (printemps et été) déjà pénible (aucun agriculteur ne
travaille 35h par semaine même pas un salarié) font que, même indemnisé la situation n'est pas acceptable.
Et puis, voir de quelle manière les bêtes sont tuées, dépecées, blessées n'a rien à voir avec le travail d'un abattoir.
Les moyens renforcés?
C'est Faux!
Les moyens sont sur le papier mais dans la réalité ils n'existent pas. Pourquoi?
Tout simplement parcequ'il faut du temps pour les réaliser.
Nous n'obtenons pas des chiens par simple décret ministériel. Il faut qu'ils naissent, si toutes fois il y a assez de chiennes pour en faire autant que de besoin et il faut 3 ans
pour, peut-être, avoir un bon chien de protection. Il faut former des bergers (actuellement, 30 par an sur toute la chaîne alors qu'il en faudrait 300 à 400 si on suit les
recommandations du plan ours). Il faut des chiens pour ces bergers. Ils ne naissent pas par génération spontannée. Il faut aménager des cabanes en montagne et les viabiliser....
etc.....
Facile, depuis un bureau, derrière un écran d'ordinateur, de dire "yaka", "faucon"... Dans la réalité, les ours arrivent, les brebis vont monter en estive et nous sommes toujours
au même point qu'il y a 10 ans.
Qu'on ne dise pas que c'est un manque de volonté des éleveurs. C'est tout simplement une absence de bon sens, de compétence et d'écoute, depuis des années, de ceux qui sont au
contact du terrain tous les jours.
Louis Dollo, le 23 avril 2006
Arbas, en Haute-Garonne, va accueillir un nouvel ours importé de Slovénie
L'opération de réintroduction d'ours qui devait se dérouler dans le plus grand secret, va commencer sur la commune (volontaire) d'Arbas dans la vallée de la Garonne. C'est une jeune femelle qui a été capturée en Slovénie, la première des quatre plantigrades que Paris a commandés dans ce pays. Les autres vont suivre, dans les semaines prochaines.
Cette nouvelle introduction d'ours bruns dans les montagnes sera une "manoeuvre version grand luxe", selon les propos de Janez Kastelic, du ministère slovène de l'environnement. Il veut dire par là que tout est prévu dans les moindres détails pour que les plantigrades soient capturés sans stress, que leur transfert s'effectue sans dommage et, enfin, que le lâcher se réalise sans problème dans chacune des communes pyrénéennes volontaires.
On va commencer par la capture des 4 femelles, des animaux en bonne santé et qui n'ont jamais eu de contacts avec l'homme. Les pièges déposés dans la forêt de Medved sont constitués d'un lacet solidement fixé à un arbre et de tendeurs pour que l'animal ne se blesse pas. Dès que le piège se referme sur la patte d'un ours, une alerte sonore avertit les techniciens dans leur cabane d'où ils peuvent intervenir en moins d'une demi-heure. A pied d'oeuvre, l'ours est anesthésié puis soigneusement examiné. Si la décision est prise de le retenir pour la réintroduction dans les Pyrénées, l'ours est identifié, marqué à l'oreille et muni d'un radio-émetteur fixé à un collier. Cet engin doit signaler la position de la bête pendant 2 à 3 ans, par l'intermédiaire d'un satellite. Lorsque les batteries seront épuisées, le collier tombera de lui-même!
Pour le transport des ours, on a prévu un camion spécial équipé d'un conteneur cylindrique pour que les animaux ne se blesse pas, d'une réserve d'eau, d'une climatisation et de caméras vidéo...Aucun immigré clandestin n'a voyagé dans d'aussi bonnes conditions!
Source: France 3 Aquitaine du 25 avril 2006 à 11h46
Selon nos informations, le jugement en référé contre la décision d'introduction d'ours slovènes dans les Pyrénées introduit auprès du Conseil d'Etat par un certain nombre de
collectivités locales, associations et syndicats d'éleveurs ne sera connu que le 12 mai prochain.
Ce délai donne largement le temps aux services du ministère de l'écologie d'introduire deux autres ourses en Haute-Garonne, en particulier dans la région de Luchon.
Source: Kairn.com
Communiqué de M. Bonrepaux, M. Duran, M. Piquemal, M. Souquet, M. Zonch:
Mercredi 19 Avril dernier, dix personnes parmi les 400 participants à la manifestation du 1er Avril à Arbas contre l'introduction d'ours slovènes dans les Pyrénées ont été convoquées par le Procureur de la République à la Gendarmerie de Saint-Gaudens.
Parce que nous savons que la montagne ne permet pas la cohabitation entre l'homme et les fauves amenés des pays de l'Est, nous affirmons une nouvelle fois notre solidarité totale avec ce mouvement.
Parce que nous sommes conscients que ces éleveurs, paysans et professionnels de la montagne défendent leur outil de travail comme pour Péchiney, le textile ou les papeteries, leur avenir et leur sécurité, nous sommes solidaires des 400 participants à la manifestation du 1er avril et de tous ceux qui ne tarderont pas à les rejoindre.
En dramatisant pour des raisons médiatico-politiques les évènements d'Arbas, tous ceux qui pensent pouvoir ainsi intimider le mouvement se trompent.
Arbas a cristallisé l'exaspération des montagnards provoquée par des décisions irresponsables.
Nous les élus, avec les populations directement concernées, nous ne jouons pas avec notre avenir qui est en jeu: celui du développement de la vie dans nos territoires et de la sécurité des populations.
Les éleveurs et les professionnels de la montagne pyrénéenne sont pris en otage, comme ceux qui subissent les essais en plein champ d'OGM financés par de grandes sociétés.
Les deux combats doivent se rejoindre au nom du principe selon lequel "la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres".
Par email, Maîté Mulero, Conseil Général de l'Ariège
L'association ASPAP écrit au Président de la République:
Monsieur le Président,
Le lundi 13 mars 2006, Madame Nelly Ollin, Ministre de l'écologie et du Développement Durable, a pris, dans le cadre du plan de restauration de l'ours brun dans les Pyrénées
françaises, la décision d'introduire cinq ours slovènes.
Une large majorité de Pyrénéens condamnent cette décision tant elle est en inadéquation avec leur mode de vie, leurs convictions profondes et leur vision de l'avenir de ce
magnifique massif.
L'imminence de nouveaux lâchers ainsi que les attaques répétées et la présence incessante des ours dans nos villages mettent les populations locales dans un état d'alerte sans
précédent (voir la liste des attaques d'avril 2006 ci-jointe en annexe).
Nous nous appuyons sur ces derniers éléments ainsi que sur notre travail de réflexion pour vous demander, Monsieur le Président, de mettre en place un moratoire d'une durée d'un an avant tout lâcher d'ours slovène.
Un moratoire pour quelles raisons?
1- afin de mettre en place une concertation digne de ce nom et donner enfin la parole à toutes les personnes réellement concernées par le sujet, c'est à dire celles qui vivent au
quotidien, particuliers ou professionnels, les répercussions de ces décisions.
2- afin également d'apaiser un climat social de plus en plus tendu, au regard du sentiment de mépris, de désespoir et de colère.
3- pour trouver enfin une solution à l'inquiétude et au danger que représentent les attaques et la présence des ours dans nos villages et nos montagnes.
En ce qui concerne la sécurité publique, les populations sont effrayées à l'idée qu'une mauvaise rencontre entraîne l'irréparable. Elles ne comprennent pas que les pouvoirs publics, avertis d'un tel danger depuis si longtemps, attendent un drame humain, semble-t-il, pour enfin prendre les décisions qui s'imposent. Le récent arrêté préfectoral annonçant un plan d'effarouchement confirme nos craintes par rapport au risque d'accident et met en oeuvre des moyens qui ne sont pas à la hauteur des dangers encourus.
La réintroduction, dans les Pyrénées, d'une espèce, certes protégée mais absolument pas menacée de disparition en Europe, doit-elle se faire à tout prix, malgré des risques liés à la sécurité des personnes de plus en plus évidents? Comment la France expliquerait-elle à ses citoyens un accident tel que celui qui vient de se produire le 13 avril dernier aux états-Unis (une fillette de 6 ans tuée par un ours, sa mère et son petit frère de 2 ans très grièvement blessés - voir article de presse en annexe).
La seule capture des ours concernés par ces intrusions dans les zones habitées ne résoudrait en rien la problématique de la cohabitation, la multiplication d'ours slovènes à
l'intérieur de nos petites vallées habitées et fréquentées ne pouvant qu'amplifier les phénomènes décrits ci-dessus.
Convaincus de l'incohérence du plan de réintroduction d'ours et révoltés par l'irresponsabilité de l'état qui laisse divaguer les ours autour de nos maisons et qui s'avère
incapable de les contenir, nous souhaiterions nous entretenir avec vous, Monsieur le Président, et avec Madame la Ministre de l'Ecologie pour vous présenter plus en détail notre
réflexion, que vous trouverez synthétisée dans le document ci-joint: Manifeste pyrénéen contre la réintroduction d'ours slovènes.
Il est le fruit d'un travail mené en partenariat par une assemblée d'habitants, de professionnels utilisateurs et spécialistes de la montagne (bergers, éleveurs, chasseurs, pêcheurs, randonneurs...), de professionnels du tourisme, d'élus et de représentants de communes et de collectivités locales, d'organisations syndicales...
Il est également défendu par des scientifiques, avec notamment l'appui officiel de personnalités aussi éminentes que Monsieur Yves Coppens, paléontologue, Monsieur Jean Louis
Etienne, explorateur et médecin, et Monsieur Etchélécou, Président du Comité Scientifique du Parc National des Pyrénées.
Tous les acteurs de cette réflexion, pour la plupart chefs d'entreprise ou responsables de collectivités ayant l'habitude des engagements et des prises de décisions, possèdent le
bon sens terrien propre au monde rural et défendent des positions qui, loin des clivages politiques, concernent tout simplement un territoire. Les six départements de la chaîne
des Pyrénées sont impliqués, ainsi que toutes les régions autonomes du versant espagnol, de la Catalogne à la Navarre.
Dans les vallées concernées, des délibérations contre les réintroductions d'ours sont prises par une écrasante majorité des communes et des intercommunalités.
Depuis 10 ans, notre mouvement s'appuie sur une réflexion élaborée par un ensemble de professionnels et de partenaires locaux qui, de par leurs compétences et leur fonction,
connaissent parfaitement le terrain, la culture, l'histoire des Pyrénées.
Cette réflexion a donné lieu à des productions de documents, des prises de paroles, des interventions, soit directement auprès des services de l'Etat, soit au travers des médias.
Nous constatons et regrettons régulièrement que les pouvoirs publics ne répondent pas aux interrogations et aux conclusions qui sont les nôtres.
Nous avons déjà demandé ce moratoire d'un an, le 12 et le 13 avril 2006 par courrier et conversation téléphonique au Ministère de l'écologie et du développement durable et à la Préfecture de l'Ariège
En espérant qu'en nous adressant à la plus haute autorité de l'état, notre message et notre demande d'entretien seront entendus, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de notre considération la plus élevée.
Pour l'ASPAP,
M. Claude Carrire, co-président
M. Olivier Ralu, co-président
M. Alban Sentenac, co-président
Par email, Stéphane Lessieux, pour l'ASPAP (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine d'Ariège-Pyrénées)