Le Monde des Pyrénées

Des éleveurs organisent une battue d'effarouchement - juillet 2013

Excédés par les prédations attribuées aux ours sur les troupeaux en estives, des éleveurs organisent samedi 27 juillet 2013 une battue d'effarouchement au départ de Saint-Lary (Ariège). Les pro-ours demandent eux à l'Etat d'intervenir

L'association pour la Sauvegarde du Patrimoine Ariège-Pyrénées (ASPAP), depuis longtemps engagée contre la réintroduction des ours dans les Pyrénées, organise une battue d'effarouchement samedi 27 juillet autour de Saint-Lary (Ariège) pour "repousser les prédateurs le plus loin possible des estives".

- "Ce que l'Etat ne fait pas, nous allons le faire nous-mêmes"

Dans un communiqué, l'ASPAP parle "d'attaques quotidiennes", de "disparition de centaines de brebis", d'ours "qui approchent toujours plus près des maisons". Indiquant également: "ce que l'Etat ne fait pas, nous allons le faire nous-mêmes".

"Qu'il les mette dans un zoo" Dans ce communiqué, l'ASPAP indique mettre "en demeure l'Etat français d'empêcher ces ours de nuire. Qu'il les mette dans un zoo, qu'il les renvoie en Slovénie (...) et s'il les retire, ce n'est pas pour les mettre chez les voisins".

- "Nous appelons à l'élimination de tout plantigrade"

En conclusion, l'association appelle à la mobilisation pour cette battue et indique que "si l'Etat ne fait rien, nous appellerons à l'élimination de tout plantigrade qui porterait dommage à notre outil de travail."

Le président PS du conseil général participera à la battue Lors d'une conférence de presse organisée à Foix ce vendredi, le président PS du Conseil Général de l'Ariège Augustin Bonrepos, farouche opposant à l'ours, a fait part de sa colère et de son ras-le-bol quant aux prédations imputées à l'ours. Entouré des deux députés PS du département Frédérique Massat et Alain Fauré, il a indiqué qu'il participera samedi à la battue d'effarouchement.

- L'ours est un "bouc-émissaire" pour les pro-ours

De leur côté, les associations pro-ours demandent à l'Etat d'intervenir. Dans un communiqué réagissant à l'annonce de cette battue, l'association Férus "demande aux services de l'Etat, jusqu'au plus haut niveau, de réagir en rappelant que l'ours est une espèce protégée en France et d'envoyer, sur le terrain au lieu de la battue, des représentants de l'Etat pour constater l'infraction et assurer la protection des ours." Férus parle de désinformation: selon elle, "18000 à 30000 brebis meurent chaque année sur les estives pyrénéennes ; en 2012, l'ours fut responsable de 272 brebis". L'ours serait donc un "bouc-émissaire". (1)

- Une mission interministèrielle sur le terrain la semaine prochaine

Selon les parlementaires PS de l'Ariège, une délégation composée d'un représentant du ministère de l'Ecologie et d'un du ministère de l'Agriculture, doit se rendre sur le terrain la semaine prochaine pour tenter de "comprendre la situation" et peut-être également de calmer les esprits.

Auteur: Fabrice Valery
Source: France 3 Midi-Pyrénées du 26/07/2013

- Note du Webmaster

(1) - Discours traditionnel et non renouvelé de la part de Férus et de toutes les associations écologistes. Mais il faut préciser qu'ils n'ont jamais fourni les références de leurs affirmations. D'où sort le chiffre de 18 à 30 000 brebis qui meurent chaque année sur les estives? Là c'est une énigme. Quant aux nombre de brebis tuées par l'ours c'est bien le chiffre officiel de brebis indemnisées mais il n'est pas tenu compte de celles disparues et jamais retrouvées ou celles totalement dévorées par les vautours dont le constat n'apporte plus aucune preuve. De la même manière, il n'est pas tenu compte des avortements des brebis stressées et du report d'agnelage suite au stress. Néanmoins, 272 brebis par an, c'est la valeur d'un bon troupeau pyrénéen qui disparait chaque année composé le plus souvent de races à petits effectifs en grande difficulté de maintien d'existence. En somme, les races pyrénéennes sont bien plus en danger de disparition pour la biodiversité que l'ours en Europe. Il faudrait ne pas l'oublier.