Suite à la mort de Cannelle et à la reconstitution de la partie de chasse, l'instruction se poursuit avec des confrontations.
Série de confrontations afin de déterminer le contexte dans lequel la battue fatale à l'ourse a été organisée
Alors qu'on apprenait, hier, que Nelly Olin, ministre de l'écologie et du développement durable, n'annoncerait dans le détail les modalités de réduction qu'au printemps, et non au mois de février comme cela était initialement prévu, le bureau du juge Puyo n'a pas désempli. Il fut question de Cannelle, la dernière ourse des Pyrénées, abattue le premier novembre 2004 sur les hauteurs d'Urdos. De nouvelles confrontations ont eu lieu suite aux demandes d'actes supplémentaires sollicitées par Jean-François Blanco, le conseil du Fonds d'intervention éco-pastoral (FIEP) et France Nature Environnement. René Marquèze, qui a tiré sur l'ours et Bernard Claverie, président de la société de chasse d'Urdos, ont été confrontés à Didier Melet, garde assermenté au Parc national des Pyrénées. Il s'agissait de vérifier les propos échangés au mois de septembre 2004. Après avoir informé les deux chasseurs de la présence de l'ourse, le garde aurait entendu des propos menaçants à l'encontre du plantigrade. Au sortir du bureau du juge Me Sagardoytho, l'avocat des deux hommes, a expliqué "que ses clients n'ont pas tenu ces propos. La partie civile tente d'accréditer la thèse de l'intentionnalité, ce qui est faux." Le conseil explique par ailleurs "désormais, on ne pourra pas dire que l'instruction aura été partiale ou partielle."
Appel.
Ont suivi dans le cabinet du juge, Gérard Caussimont, coordonnateur du réseau Ours brun, Ramuntxo Fellechea de l'Office national des forêts, ainsi que Francis Claverie, qui prit
part à la battue du 1er novembre. Il s'est agi de savoir si oui ou non, les chasseurs étaient au courant de la présence de l'ours dans la zone. Là encore les différents
interlocuteurs n'ont pas démordu des positions qu'ils avaient précédemment avancé.
Le coordinateur du réseau Ours brun a ainsi rappelé le processus d'alerte, reposant sur la confiance entre chasseurs et les différents acteurs de la montagne. Me Jean-François Blanco
s'est montré catégorique: "S'il n'y a pas de poursuite pénale, on délivre un permis de chasser l'ours." Ce dernier a d'ailleurs fait appel auprès de la chambre de l'instruction.
En effet il avait demandé au juge douze actes supplémentaires. Le juge en a accordé huit. L'appel porte sur les quatre autres refusés par le magistrat instructeur.
En début d'après-midi, Bernard Placé, président de la fédération départementale de chasse a fait un passage éclair (à peine une dizaine de minutes) dans le bureau du juge Puyo. Il
devait s'expliquer sur les propos qu'il avait tenu à chaud, quelques minutes après l'annonce du drame. Il avait déclaré que les chasseurs n'avaient pas à se trouver à cet endroit.
"Je ne disposais pas de tous les éléments d'information", a-t-il expliqué.
Source: Sud-Ouest du 23 janvier 2006