Les ours importés en France auraient eu une histoire bien banale en restant dans leur pays, la Slovénie, où ils seraient mort dans l'indifférence parmi quelque 700 autres ou bien auraient servi de gibier pour des chasseurs fortunés. Mais en France, le sentimentalisme excessif qui dépasse largement la protection de la nature et de la biodiversité pyrénéenne, font de l'ours une espèce d'animal emblématique qui justifie tous les excès allant jusqu'au sectarisme au sens de secte poussant à une forme d'adoration de la bête dont la présence est très fortement contestée par les pyrénéens habitant les territoires de montagne.
L'ourse Palouma commence à se faire connaître dès son arrivée à Arbas puis en allant mourir en haute montagne. Une mort assez banale pour un animal sauvage. Une arrivée dans une caisse beaucoup plus originale. Au travers des articles de presse, nous essayons de retracer cette histoire qui n'aurait jamais dû existée si les écologistes et naturalistes avaient respecté un minimum de règles sur la condition animale.
Dans un communiqué de presse, AVES - France informe du lancement d'une souscription pour financer l'édition du livre "Palouma, l'histoire de l'ourse qui voyagea dans les Pyrénées". Ce projet se veut pédagogique et aurait été initié fin 2006, c'est-à-dire juste après la mort accidentelle de l'ourse Palouma. Ce livre serait destiné au jeune public en racontant la vie d'un ours au fil des saisons, de sa naissance en Slovénie à son voyage dans les Pyrénées Françaises...
Bien entendu, ce projet soutenu par une association qui n'a jamais caché son extrémisme en utilisant des méthodes souvent peu soucieuses de la vérité, ne peut pas s'empêcher de faire référence à celle qui, pour certain, est considérée comme une "martyre", c'est-à-dire Cannelle tuée en novembre 2004. "Grâce" à cette mort, tout le monde a entendu parler des ours en France. A croire que sans cet accident, personne n'aurait su qu'il y avait des ours dans les Pyrénées.
Selon l'association écologiste, l'ours est le "compagnon de nos nuits enfantines, chasseur de fantômes et de monstres en tout genre, l'ours (en peluche) rassure les enfants. "Toutefois, la question posée est" connaissent-ils les vrais ours? Ceux qui vivent dans les montagnes, dans nos forêts?" Il ne semble pas qu'à la lecture de cet ouvrage les enfants puissent connaître les vrais ours ni même en avoir la moindre idée.
Là débute la manipulation pour les enfants. "Nos forêts" comme si nous rencontrions des ours dans toutes les forêts françaises alors qu'il n'y en a même pas dans tous les espaces boisés pyrénéens. Et la propagande se poursuit en expliquant que "apprendre à connaître les animaux nous permet de mieux les appréhender à l'âge adulte..." Nous voyons bien là l'intention d'influer sur les enfants dès le plus jeune âge pour mener une véritable campagne idéologique en faveur du tout sauvage pour une seule espèce d'animal qu'est l'ours en faisant totalement abstraction de son environnement naturel, social, humain, économique.... Déjà, on explique aux enfants, que l'homme n'existe pas dans ce milieu où vit l'ours. L'homme en est exclu. Les Pyrénées doivent être, pour eux, des espaces sauvages, sans aucune activité humaine et surtout sans animaux domestiques... un agneau c'est si mignon qu'en parler pourrait détourner l'attention des enfants.
Pas étonnant, lorsque l'on sait, que l'auteur est Christophe Coret, Président d'AVES France qui dit avoir écrit une véritable histoire d'ours: l'histoire de Palouma, l'ourse qui a voyagé dans les Pyrénées. "Pour lui," cette histoire raconte la grande aventure que va vivre l'ourse Palouma, de la Slovénie où elle est née aux Pyrénées Françaises où les hommes l'amèneront en 2006. La réintroduction de l'ours en France expliquée aux enfants par Palouma; un hommage au travail des différents acteurs de ce projet et à l'ourse, qui s'est envolée trop tôt." En fait, une histoire racontée par une personne qui n'a jamais été un acteur lui-même et dont on se prend à douter qu'il ait quelque fois lui-même découvert les Pyrénées. Un aveu d'une importation, d'une déportation sans le dire...
"La difficulté principale lorsque l'on écrit pour les enfants, c'est bien sûr d'adapter son vocabulaire, mais également, dans ce cas précis, de faire passer des informations tout en racontant une histoire pour captiver l'attention du jeune public. L'histoire de l'ourse Palouma fait passer différentes émotions: la joie, la peur, le soulagement. Comme dans la vraie vie, on passe du rire aux larmes, des jeux d'oursons à la séparation, de l'éducation à la vie indépendante, de la Slovénie aux Pyrénées."
Nous voyons bien que l'auteur n'a pas imaginé que Palouma ait pu être déportée sans son consentement par des dictateurs qui ont voulu lui imposer un autre pays, une autre forme de vie en la sortant de sa famille "ours" où elle avait toujours vécu.
Christophe Coret explique: "Imaginer un épilogue subtil, pour expliquer la disparition de Palouma à la fin de l'histoire, a sans doute été ce qui m'a le plus posé de problème. Mais il a suffi d'une nuit pour qu'elle s'impose à moi. Je tenais ma fin, elle était poétique et j'espère qu'elle plaira aux enfants autant que j'ai eu de plaisir à la rêver..."
Dans la manipulation on ne fait rien de mieux. Positiver une déportation et trouver de la poésie dans une mort accidentelle du côté de Caillaouas... s'est presque encourager le suicide de tous les pyrénéistes dans ce secteur des Pyrénées.
Assez peu sérieux!
Et un imaginaire idéologique dangereux pour la bonne perception de la réalité de l'ours
Louis Dollo, le 8 avril 2008